[Kikyo] I - Ainsi vint l'Aurore

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Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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Elle reposa son front contre le meuble après l'avoir laissé seul. Elle l'entendait fulminer, crier de rage jusqu'à encastrer son poing dans le rebord du bain, elle ne disait rien. Elle l'écoutait évacuer sa colère, il avait demandé à rester seul, sans doute pour ne pas lui imposer cela, mais il criait plus fort qu'il le pensait, fustigeant les kamis, leur demandant si là était son châtiment pour avoir voulu la mort de l'un des leurs, si cela était un test, s'il était vraiment de leur volonté de pousser ainsi à bout sa patience.

Était-ce le cas ? La question était légitime. Ce n'était qu'un soir de plus, qu'une mauvaise expérience de plus. Cet homme, sans doute aviné, n'était pas le premier ni le dernier à provoquer gratuitement. Il aurait pu être d'un clan rival comme le Phénix, ou d'un groupe ennemi quelconque, ou peut-être pas.
Au fond cela n'aurait pas été important, si cela n'arrivait pas toujours au pire moment. Chaque fois qu'il révise son opinion ou qu'il laisse une chance, les Kamis envoyaient sur leur chemin de quoi le pousser un peu plus dans ses retranchements, comme s'ils voulaient qu'il demeure furieux en permanence, qu'il devienne chaque fois un peu plus violent, un peu moins compatissant, qu'il perde sa foi en l'humanité, ne laissant que son indéfectible loyauté quitte à devenir le monstre que certains prétendent voir en lui.
"Si cela continue ainsi, il finira par devenir ce que le monde veut qu'il soit."
Elle posa ses mains sur son ventre, un sourire coupable sur les lèvres.
"C'est moi qui aurait voulu tirer ma lame et le tuer de mes mains. Mais si je l'avais fait, toi mon fils, je t'aurais infligé de venir au monde en prison comme ta mère... pour la première fois j'ai dû choisir entre mon devoir et mon coeur. Quelle terrible sensation... sans regretter mon geste, je ne me le pardonne pas. Je l'ai laissé seul."

Les cris avaient cessé. Il ne fallut pas longtemps avant que la porte de la chambre ne s'ouvre et qu'il entre dans la pièce.
"Le sol est-il confortable ?
- Il bouge."
répondit-elle sans lever les yeux.
Elle l'entendit approcher, s'asseoir près d'elle, et guida sa main sur son ventre afin qu'il le sente. Il s'était calmé, mais elle voyait dans son regard qu'il perdait un peu plus de son humanité, dans le silence et la discrétion là où seule elle pouvait le voir.
"je ne ferais rien pour Eorzéa" avait-il dit. Il avait beau s'emporter, les lois de cette nation appartiennent à ses habitants.
"Qu'allez-vous faire maintenant ?
- Ce que j'ai toujours fait. Agir en conséquence. M'adapter.
- Et concrètement ?
- Puisque l'on profite de ma patience, mes réponses seront expéditives. Et mon jugement sans appel."

Il se disait prêt à devenir ce démon dont il avait la réputation, si cela pouvait aider Doma et contraindre chacun à assumer les conséquences de leurs actes. Prêt à devenir celui que tant de personnes voulaient absolument le voir devenir, que la volonté divine semblait concevoir quoi qu'ils tentent de faire pour changer la donne.
"Allez-vous poursuivre ce miqo'te ?
- Non. Au moins, malgré son attitude, il était prêt à assumer ses paroles jusqu'au bout."

Ils étaient prêts à s'entretuer. Nul ne saurait jamais sans doute que dans sa fureur, il avait respecté cet homme. Le monde ne retiendrait que le démon, le tigre, l'homme violent.

Elle se souvenait des paroles de cette femme qui avait directement accusé de se croire au-dessus des autres pour une question d'argent, de pouvoir. Il est tellement aisé de tout ramener à cela, comme si le fait d'être riche ne connait pas d'autre possibilité pour se défendre, comme si avoir de l'argent ne lui donnait pas le droit de se défendre. S'il avait été ce pêcheur vagabond d'autrefois, sans doute auraient-ils regardé ses actes avec moins de préjugés, peut-être auraient-ils même compris. Monde injuste où l'on juge les stéréotypes plutôt que les actes. Tellement plus facile de ne surtout pas réfléchir, de partir directement sur une accusation toute faite. Elle n'avait pu s'empêcher de gifler cette femme, comme une mère gifle un enfant. Elle ne pouvait accepter qu'on la traite de femme soumise, de masochiste, de femme qui ne se respecte pas par une autre qui ne savait rien d'elle et de ses choix, elle-même qui prônait le respect et la libre pensée jugeait sa propre morale.
Pourtant, elle avait croisé son regard. Un regard qui ne trahissait nulle malveillance, nul irrespect, mais de l'incompréhension sous un voile de colère. Cette femme l'avait entendue, cette miqo'te avait douté, elle avait vu la question dans son regard : "et si je me trompais ?", rien qu'un fugace instant elle était persuadée de l'avoir vue. Elle n'oublierait pas cette seconde décisive dans son esprit.

Elle avait gardé le silence jusqu'à ce que Murasaki-san la rejoigne, jusqu'à ce qu'elle fasse sa déposition, jusqu'à ce que son époux lui soit rendu. Elle le regardait à présent plonger dans les ténèbres, rongé par l'injustice de ce monde incohérent à leurs yeux.
"Est-ce donc ce que le monde a fait de vous ?
- Ainsi ce que le monde a fait de moi."

Dans le silence de la nuit, elle l'entendit s'entraîner encore des heures durant. L'impuissance laissa place, au gré des minutes qui passaient, à une volonté inflexible. Si elle ignorait encore sa motivation à créer son ordre et à apporter un autre regard sur le monde, désormais elle le savait. Elle changerait la donne, pour lui, pour leur enfant, avant que cette fatalité ne les détruise.


"Ainsi soit-il, anata. Souffrez que je tente ma chance."
Le rugissement du Tigre réveilla la Grue Blanche.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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"Porter un enfant me rend-il incapable de réfléchir ou de conseiller ?"
A peine rentrée elle s'était retrouvée à accompagner son époux et ses deux vassaux à l'Akaibara pour résoudre le mystère de la récente disparition de Hagane-dono. Les liens entre les deux clans devenaient plus fort chaque jour, ils ne pouvaient rester sans réagir. Le Daimyo avait disparu depuis presque un jour entier et personne ne s'était encore lancé à sa recherche ?
Kurusu-dono n'avait pas rechigné à ce qu'elle le suive, au contraire. Il savait son utilité, et connaissait ses propres limites.

Accueillis par la servante personnelle du Daimyo, Azami, ils avaient entreprit de fouiller la chambre à la recherche du moindre indice. Une lettre mystérieuse, une écriture féminine, pas de signature, un collier disparu, un kami...
"Il agit toujours impulsivement. Bien qu'il tente de vous prendre pour exemple, Akira-sama, lorsqu'une affaire concerne son clan ou l'un de ses membres, il ne réfléchit plus."
Dans son esprit tout était clair, l'un de ses proches avait des ennuis, et il était partit sur un coup de tête. Elle ne pouvait se battre s'il était en danger, mais elle pouvait les aider à le retrouver.
Akio... Akio le pourra.
Elle lança un regard à son mari qui acquiesça sans un mot, il avait compris. Demandant un linge appartenant au Daimyo du Serpent, elle le porta à son compagnon. Le grand loup blanc attendait à l'entrée du jardin de l'Akaibara et ne s'attendait guère à ce qu'on le prenne pour un limier.
"S'il te plait, essayes de trouver où il est partit."
Hanyo ou non, un loup reste un chasseur à l'odorat redoutable. Il se leva et renifla le linge. Keiten partit le matin, la piste était encore récente et il la trouva. Elle le suivit, sa main sur l'encolure, jusqu'au passeur de Shirogane, puis à Kugane ce fut plus difficile à cause des nombreux passages dans la journée. Akio dut s'y reprendre à plusieurs reprises pour ne pas se tromper. Au milieu de la foule, même de nuit, la présence de l'énorme loup blanc faisait tourner des têtes mais qu'importe ; retrouver Keiten était plus important. Ils n'allèrent pas bien loin de toute façon puisque le disparu n'avait pas quitté le port à pieds. La piste s'arrêta au bord de la jetée, un emplacement vide, alors que tous les autres bateaux de pêche étaient rentrés pour la nuit. La demi-raenne jeta un œil autour d'elle à la recherche de pêcheurs encore sur les lieux.
"Excusez-moi..."
La présence d'Akio n'aidait pas à la conversation, mais au moins les réponses tombèrent vite. Le bateau manquant avait été volé dans la matinée. Hagane-dono se lançait-il dans le vol ? Peu importe, il serait toujours temps de traiter cette question plus tard. Selon les marins, ce n'était qu'un petit bateau de pêche qui n'avait pas de prétention à aller plus loin qu'Isari. S'il avait voulu rester en hingashi, il aurait pris une barque. Elle porta une main à sa corne.
"Akira-sama ?
- Oui ?
- Nous avons retrouvé sa trace. Il a pris un bateau pour le continent.
- Où êtes-vous ?
- Je me rends à Isari, avec un peu de chance nous retrouverons sa piste là-bas.
- Ne bougez pas, rester où vous êtes c'est un ordre. N'agissez pas inconsciemment.
- Je ne quitterai pas le village sans votre ordre. Nous allons simplement tenter de savoir quelle direction il aura prise."


Il s'inquiétait. Elle sourit un peu, bercée par le vent sur le dos de sa monture. Sans ailes, le loup blanc fendait les airs à grande vitesse, porté par la magie des kamis. Akio faisait son possible pour la transporter avec douceur, évitant les mouvements brusques et les turbulences au-dessus de la Mer de Rubis. Rapidement, ils atteignirent l'archipel et la côte orientale d'Othard.
Elle posa pied à terre, se tenant au harnais, nauséeuse. Enceinte de bientôt cinq lunes, ce genre de voyage à dos de monture ne lui réussissaient guère.
"C'est... pour Keiten."
Titubant quelques pas, elle parvint à se redresser contre le mur d'une maison. Akio voulait continuer de la soutenir, mais elle l'encouragea à reprendre ses recherches. Une dizaine de minutes suffirent à lui faire reprendre ses esprits.
J'en suis capable, je peux le faire. Je ne fais rien de dangereux.
Une main sur son ventre, l'autre sur l'encolure du loup, elle le suivit dans sa traque à l'intérieur du village de pêcheurs jusqu'à ce que Murasaki et Haku fassent leur apparition. Le temps que Kurusu-dono, Ashikaga-san et Miyake-san les rejoignent, Akio avait flairé une piste en direction du Nord, vers les Steppes.
"Avez-vous une armure dissimulée sous votre doji, Kurusu-tsubone ? demanda Shinobu, alors qu'ils prenaient le chemin des montagnes.
- Je vous accompagnerai jusqu'au Ralliement, mais je n'irai pas plus loin. Je serais un poids pour vous plus qu'autre chose."
Elle ne connaissait que trop bien ses limites. Dans son état, elle ne pouvait porter les armes et encore moins se battre sérieusement. Et dans les Steppes, il serait difficile de ne pas se battre.

Comme annoncé, une fois au ralliement et après que la piste d'Akio ai pris fin juste devant le fauconnier Qestir, elle entendit Kurusu-dono s'adresser à elle :
"Rentrez à Ten no Tsuki."
Elle inclina la tête avant de se hisser seule sur le dos de son compagnon. Elle avait rempli sa mission, à eux maintenant de mener à terme la leur et de ramener Hagane-dono. Elle rentra avec Akio, comme à l'allée, profitant difficilement d'un voyage en vol. De retour à Shirogane, ses nausées reprirent.
"Je monte m'allonger Akio... peux-tu... rapporter le lingue que j'ai promis de rendre à la servante ?"
Elle ne voulait pas réveiller Sachiko. Elle monta jusque dans la chambre et se laissa tomber sur le lit. Le temps que les nausées s'estompent, elle s'était endormie et ne put répondre aux appels sur sa linkperle. Ce n'est qu'au matin qu'elle reçut la nouvelle par messager ; un message de Murasaki. Elle blêmit, et sentit comme un coup de poignard dans le ventre. Les servantes autour se précipitèrent à son secours lorsqu'elle tomba à genoux.
"Kurusu-tsubone !"
La lettre tomba lentement sur le sol.


"Kurusu-dono a été gravement blessé.
Il est actuellement soigné à la clinique du docteur Iseterre."
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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Jamais les ténèbres ne l'avaient si peu effrayée. Cet instant où il avait tendu sa main vers elle, invoquant ce nouveau pouvoir en lui pour l'entourer, elle et l'enfant qu'elle portait, d'une carapace protectrice, elle avait cessé de voir cela comme une menace. Ce n'était qu'un entraînement, un essai concluant pour lui et pour elle.
Elle eut un léger sursaut, sentant le petit être remuer dans son ventre.
"Il a encore bougé. Je crois qu'il l'a senti lui aussi."
Le daimyo rengaina sa nouvelle arme et vint à sa rencontre. A cette heure il n'y avait plus aucun bruit dans le jardin si ce n'est le cliquetis de son armure. Il posa une main sur son ventre avec autant de douceur dont il était capable et souffla, amusé :
"Impatient de voir le monde. Ne tourmentes pas trop ta mère, petit tigre."
A nouveau, elle le sentit bouger. Ce n'était pas douloureux. Passé le cinquième mois, on lui avait dit qu'il pourrait entendre les sons et des voix.
"Je crois qu'il vous reconnait."

Aussi changeant que le ciel, ce soir le tigre lui paraissait doux. Devait-elle cesser de redouter les ténèbres qu'il voulait apprendre à dominer ? Ses propres ténèbres intérieures qu'il avait autrefois refoulé avec l'entraînement des samouraïs, les avoir acceptées le rendait peut-être plus serein... Et elle aussi. On redoute toujours ce que l'on ne connait pas. Mariés ou non, ils se connaissaient depuis moins d'un an, elle continuait d'apprendre à le connaître. Même si cela n'était pas aisé, car elle était aussi un samouraï, s'il avait accepté ses propres ténèbres elle devrait les accepter aussi comme une part entière de lui. Il ne tenait qu'à elle de les apprivoiser.
Cette nuit-là, rien n'aurait pu la faire douter. Elle n'avait pas besoin de longues déclarations ni d'une étreinte chaleureuse, elle n'avait besoin que de ce silence, ce jardin, et ces mains sur les siennes.




"Je viens vous présenter mes excuses."
Avait-elle bien entendu ? Akira Kurusu qui venait s'excuser, voilà une situation bien singulière. Dans un premier temps, elle ne su pas vraiment quoi répondre. Puis, elle saisit l'occasion de s'essayer à l'humour, feignant de profiter de l'aubaine pour prendre l'ascendant sur le tigre si impérieux et dominateur.
"J'accepte vos excuses, mais j'y poserai une condition."
D'abord surpris, il avait fini par sourire et se prendre au jeu.
"Très bien. Ce que femme veut, femme aura."
Cela n'avait rien de sérieux, un simple "embrassez-moi" en souvenir de leur premier vrai baiser dans son bureau à la Coupe aurait été suffisant mais une fois encore elle se fit surprendre lorsqu'il la poussa à demander plus, quelque chose qu'elle ne demanderait pas en temps normal. L'idée et les mots étaient venus sans qu'elle n'ai à chercher bien loin.

Ils étaient déjà mariés pourtant, ce n'était pas un besoin fort sachant qu'ils étaient déjà liés aux yeux des kamis et de leurs ancêtres. Elle croyait aux douze divinités éorzéennes sans pour autant les prier, elle n'appartenait à aucune de leurs cités état bien que les Quatre Tours se pliaient aux lois limséennes, rien ne justifiait de façon logique cet intérêt soudain pour la cérémonie du Lien Eternel. Elle avait épousé le Daimyo et prêté serment au nom de l'alliance entre le Lotus et la Grue, elle avait prêté serment à son seigneur, elle avait fait tout ce que l'étiquette exige pour l'honneur des siens et l'amour qu'elle ressentait pour lui n'appartenait qu'à eux. Eorzéa était bien différent de toute ceci, mais c'était justement parce que c'était loin qu'elle se sentait attirée par le Sanctuaire des Douze.
Peut-être y avait-il eu trop de protocole justement, sans parler du bain de sang au banquet. Et plus elle s'habituait aux nouveaux pouvoirs de son époux, plus elle ressentait l'envie de se lier à lui de nouveau et autrement que sur le papier. Ce ne serait pas par devoir ou poussé part sa grossesse et la menace ennemie, ni entouré de nobles et d'alliés politiques. Elle n'avait besoin que de ce calme, de cette sérénité, et de ses mains sur les siennes.
"Épousez-moi."

Elle se demandait encore ce qu'il lui avait pris subitement de parler de la sorte, d'une chose pourtant si peu intéressante à ses yeux, du moins le croyait-elle. Était-ce simplement le défi qu'il lui avait lancé, ou l'envie de le surprendre ? Elle ne se connaissait pas si bien au final, jusqu'à ignorer ses propres envies.
"Voici ma réponse."
Il saisit son menton entre le pouce et l'index avant de l'embrasser. Jamais les ténèbres ne l'avaient si peu effrayée.


Je les accepte. Elles font partie de vous, watashi no tora.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
Kikyo soupira, une main sur le front, tout en refermant la dernière boîte. Elle commençait à ne plus tenir le rythme de ces journées et les médecins lui répétaient de prendre du repos, ce qui était difficile mais nécessaire. Plus d'une journée à tourner en rond et elle se sentait telle un oiseau en cage. Avec les travaux au nouveau siège du Lotus Blanc, elle s'appliquait à organiser le déménagement des affaires de son époux, au calme, depuis le début de l'après-midi.
Bold"Kurusu-tsubone, on demande à vous voir."
Elle ne pensait pas avoir de la visite.
"Qui est-ce ?
- Un... Un Hida, madame."

Elle haussa un sourcil. Que faisait un membre du Clan du Crabe ici ? Ce clan n'était pas connu pour faire dans le "politiquement correct", lorsqu'ils avaient une chose à demander, ils venaient en personne parfois sans s'annoncer, prêts à attendre des jours assis devant la porte jusqu'à ce qu'on les reçoive.
"Bien... qu'il entre."

Le garçon qui se présenta à elle, seul, n'était âgé de plus de dix-sept ou dix-huit ans. Il avait la carrure un peu forte pour son âge, qui lui donnerait sans doute l'air plus âgé s'il n'avait pas eu ce regard d'enfant bien trop semblable au sien lorsqu'elle était encore cadet sous l'occupation.
"Kurusu-tsubone, pardonnez ma venue."
Il s'inclina devant elle, comme l'aurait fait un enfant du peuple intimidé face à un seigneur. Elle haussa un second sourcil.
"Hida-san, soyez le bienvenue. Relevez-vous et dites-moi ce qui vous amène.
- Ano... Je suis Hida no Danzo, je suis... je suis le frère de Sarada-hime... sumimasen."

La dame se figea. Était-ce réellement possible ? Elle se souvenait de la puissante et glorieuse princesse du Crabe, une guerrière aux cheveux de feu, tombée au combat lors de la bataille des Plaines d'Or. Sa main se crispa au souvenir des dizaines de morts. N'était-elle pas la dernière princesse ? Elle fronça les sourcils, voyant qu l'adolescent baissait le regard.
"Je vois que vous n'avez pas oublié ma soeur... et vous devez vous demander si je dis la vérité. Je... j'ai toujours su que j'étais un Hida, mais quand mon père est mort je n'avais que deux ans et la Muraille était déjà condamnée. Ma sœur dans sa sagesse a ordonné l'évacuation d'une partie de ses guerriers, ceux que vous connaissez aujourd'hui et les seuls à avoir survécu. L'un d'eux, sur son ordre, m'emmena avec lui et parvint à me cacher en Hingashi chez un forgeron. Je n'ai pas grandi comme un prince, mais comme un orphelin de la ville..."
Il leva les yeux vers elle, un peu craintif. Elle ne dit rien, et lui fit signe de poursuivre.
"J'ai appris la mort de ma sœur, et Natsumi-san est maintenant à la tête de la forteresse mais tous espèrent que je prendrait un jour la tête du clan. Je souhaite pouvoir un jour rentrer chez moi, et devenir Daimyo. Demo... Même si je n'ai manqué de rien tout ce temps, je... je n'ai pas été élevé comme un futur seigneur. Madame, on dit au sein du clan que le seigneur du Lotus Blanc est un grand homme, honorable et un bon dirigeant.
- Il l'est en effet."

Le jeune homme la fixait avec des yeux plein d’espoir. A nouveau il se prosterna devant elle.
"Je vous implore, Kurusu-tsubone. Introduisez-moi auprès de lui, que je puisse demander à ce qu'il me prenne comme disciple."
Elle cligna plusieurs fois des yeux. L'idée même lui semblait totalement hors de toute probabilité. Akira-sama, un disciple ? Ce serait certes un honneur pour le clan, la promesse de rapports étroits avec le Crabe, et l'assurance de voir un jeune seigneur devenir un bon Daimyo, cela elle n'en doutait pas. Mais son époux avait la réputation d'être un homme froid, cruel, ambitieux.... un monstre, un démon. Serait-ce une bonne chose pour les Hida ? Le jeune prince, lui, semblait ne pas en douter.
"J'accepte de vous présenter à lui, Hida-san. Mais je vous préviens, je n'ai aucune idée de la façon dont votre demande sera reçue."

"Venez, j'ai quelque chose pour vous.
- Hai."

Deux jours passèrent suite à la rencontre avec le jeune prince du Crabe. Akira-sama avait accepté de prendre Danzo-san sous son aile et de lui enseigner à être un samourai et un meneur. Le garçon s'entrainait dur dès le matin, courant autour de Shirogane, répétant des mouvements martiaux, passant ses après-midi à l'étude des grands écrits... Le Tigre n'y allait pas de main morte, et pourtant il semblait juste et investit dans la tâche.
"Bien. Entrez dans la chambre."
Elle eut un léger sursaut, se rendant compte qu'elle l'avait suivi dans les escaliers machinalement. Acquiesçant, elle poussa la porte de la chambre destinée à leur enfant.

C'est là qu'elle le vit. Ce superbe dôgi de tissus blanc étincelant, brodé d'or et de rouge, sur une tunique noire et sobre en soie d'Hingashi qui en faisait ressortir l'éclat. Il était là, posé sur un mannequin qui trônait au milieu des nombreux présents reçus et des jouets d'enfants.
"Je me suis dit que vous seriez ravie d'avoir une nouvelle tenue reflétant votre rang."
Elle en resta sans voix. Elle avança vers le centre de la pièce et tendit une main, touchant le tissus.
"Akira-sama... je ne... sais que dire... est est... magnifique...
- Vous voulez l'essayer ?
- Hai...!"

Elle se hâta d'emmener cette merveille dans leurs quartiers et de se vêtir. Sa longue chevelure, même peignée, lui paraissait ternir l'éclat de ce présent. Elle se tourne une fois, deux fois, cherchant un détail qui pourrait l'arranger, et opta pour une épingle à cheveux ornée d'une rose noire. C'était la première fois qu'il lui faisait n présent de ce genre, elle devait contenir ses frissons de joie. Quand elle se montra à lui, il sembla satisfait.
"Dernièrement, vous avez passé tant de temps à vous occuper des autres et de notre enfant, que vous en oubliez de céder à vos désirs.
- Vous êtes aussi très occupé, il est normal que je fasse mon possible pour vous seconder.
- Il est vrai. Mais vous êtes ma femme. Voilà qui vous donne une image forte et seigneurial. Et c'est blanc. Pas bleu."

Il afficha un léger sourire. Kikyo ne put s'empêcher de rougir, confuse.
"Hai...
- Je ne m'en outre pas, Kikyo. Vous n'êtes pas ma prisonnière.
- Je le suis de votre regard depuis que vous avez commencé à me regarder ainsi.
- Vous êtes si romanesque."

Il souffla du nez, amusé. Entre ses bras, elle se sentait à sa merci et plus forte à la fois. Toutes les chaînes ne sont pas mauvaises ; accrochée à celles-ci, elle se sentait pousser des ailes.


... Telle une Grue Blanche.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
Kikyo soupira, une main sur le front, tout en refermant la dernière boîte. Elle commençait à ne plus tenir le rythme de ces journées et les médecins lui répétaient de prendre du repos, ce qui était difficile mais nécessaire. Plus d'une journée à tourner en rond et elle se sentait telle un oiseau en cage. Avec les travaux au nouveau siège du Lotus Blanc, elle s'appliquait à organiser le déménagement des affaires de son époux, au calme, depuis le début de l'après-midi.
Bold"Kurusu-tsubone, on demande à vous voir."
Elle ne pensait pas avoir de la visite.
"Qui est-ce ?
- Un... Un Hida, madame."

Elle haussa un sourcil. Que faisait un membre du Clan du Crabe ici ? Ce clan n'était pas connu pour faire dans le "politiquement correct", lorsqu'ils avaient une chose à demander, ils venaient en personne parfois sans s'annoncer, prêts à attendre des jours assis devant la porte jusqu'à ce qu'on les reçoive.
"Bien... qu'il entre."

Le garçon qui se présenta à elle, seul, n'était âgé de plus de dix-sept ou dix-huit ans. Il avait la carrure un peu forte pour son âge, qui lui donnerait sans doute l'air plus âgé s'il n'avait pas eu ce regard d'enfant bien trop semblable au sien lorsqu'elle était encore cadet sous l'occupation.
"Kurusu-tsubone, pardonnez ma venue."
Il s'inclina devant elle, comme l'aurait fait un enfant du peuple intimidé face à un seigneur. Elle haussa un second sourcil.
"Hida-san, soyez le bienvenue. Relevez-vous et dites-moi ce qui vous amène.
- Ano... Je suis Hida no Danzo, je suis... je suis le frère de Sarada-hime... sumimasen."

La dame se figea. Était-ce réellement possible ? Elle se souvenait de la puissante et glorieuse princesse du Crabe, une guerrière aux cheveux de feu, tombée au combat lors de la bataille des Plaines d'Or. Sa main se crispa au souvenir des dizaines de morts. N'était-elle pas la dernière princesse ? Elle fronça les sourcils, voyant qu l'adolescent baissait le regard.
"Je vois que vous n'avez pas oublié ma soeur... et vous devez vous demander si je dis la vérité. Je... j'ai toujours su que j'étais un Hida, mais quand mon père est mort je n'avais que deux ans et la Muraille était déjà condamnée. Ma sœur dans sa sagesse a ordonné l'évacuation d'une partie de ses guerriers, ceux que vous connaissez aujourd'hui et les seuls à avoir survécu. L'un d'eux, sur son ordre, m'emmena avec lui et parvint à me cacher en Hingashi chez un forgeron. Je n'ai pas grandi comme un prince, mais comme un orphelin de la ville..."
Il leva les yeux vers elle, un peu craintif. Elle ne dit rien, et lui fit signe de poursuivre.
"J'ai appris la mort de ma sœur, et Natsumi-san est maintenant à la tête de la forteresse mais tous espèrent que je prendrait un jour la tête du clan. Je souhaite pouvoir un jour rentrer chez moi, et devenir Daimyo. Demo... Même si je n'ai manqué de rien tout ce temps, je... je n'ai pas été élevé comme un futur seigneur. Madame, on dit au sein du clan que le seigneur du Lotus Blanc est un grand homme, honorable et un bon dirigeant.
- Il l'est en effet."

Le jeune homme la fixait avec des yeux plein d’espoir. A nouveau il se prosterna devant elle.
"Je vous implore, Kurusu-tsubone. Introduisez-moi auprès de lui, que je puisse demander à ce qu'il me prenne comme disciple."
Elle cligna plusieurs fois des yeux. L'idée même lui semblait totalement hors de toute probabilité. Akira-sama, un disciple ? Ce serait certes un honneur pour le clan, la promesse de rapports étroits avec le Crabe, et l'assurance de voir un jeune seigneur devenir un bon Daimyo, cela elle n'en doutait pas. Mais son époux avait la réputation d'être un homme froid, cruel, ambitieux.... un monstre, un démon. Serait-ce une bonne chose pour les Hida ? Le jeune prince, lui, semblait ne pas en douter.
"J'accepte de vous présenter à lui, Hida-san. Mais je vous préviens, je n'ai aucune idée de la façon dont votre demande sera reçue."

"Venez, j'ai quelque chose pour vous.
- Hai."

Deux jours passèrent suite à la rencontre avec le jeune prince du Crabe. Akira-sama avait accepté de prendre Danzo-san sous son aile et de lui enseigner à être un samourai et un meneur. Le garçon s'entrainait dur dès le matin, courant autour de Shirogane, répétant des mouvements martiaux, passant ses après-midi à l'étude des grands écrits... Le Tigre n'y allait pas de main morte, et pourtant il semblait juste et investit dans la tâche.
"Bien. Entrez dans la chambre."
Elle eut un léger sursaut, se rendant compte qu'elle l'avait suivi dans les escaliers machinalement. Acquiesçant, elle poussa la porte de la chambre destinée à leur enfant.

C'est là qu'elle le vit. Ce superbe dôgi de tissus blanc étincelant, brodé d'or et de rouge, sur une tunique noire et sobre en soie d'Hingashi qui en faisait ressortir l'éclat. Il était là, posé sur un mannequin qui trônait au milieu des nombreux présents reçus et des jouets d'enfants.
"Je me suis dit que vous seriez ravie d'avoir une nouvelle tenue reflétant votre rang."
Elle en resta sans voix. Elle avança vers le centre de la pièce et tendit une main, touchant le tissus.
"Akira-sama... je ne... sais que dire... est est... magnifique...
- Vous voulez l'essayer ?
- Hai...!"

Elle se hâta d'emmener cette merveille dans leurs quartiers et de se vêtir. Sa longue chevelure, même peignée, lui paraissait ternir l'éclat de ce présent. Elle se tourne une fois, deux fois, cherchant un détail qui pourrait l'arranger, et opta pour une épingle à cheveux ornée d'une rose noire. C'était la première fois qu'il lui faisait n présent de ce genre, elle devait contenir ses frissons de joie. Quand elle se montra à lui, il sembla satisfait.
"Dernièrement, vous avez passé tant de temps à vous occuper des autres et de notre enfant, que vous en oubliez de céder à vos désirs.
- Vous êtes aussi très occupé, il est normal que je fasse mon possible pour vous seconder.
- Il est vrai. Mais vous êtes ma femme. Voilà qui vous donne une image forte et seigneurial. Et c'est blanc. Pas bleu."

Il afficha un léger sourire. Kikyo ne put s'empêcher de rougir, confuse.
"Hai...
- Je ne m'en outre pas, Kikyo. Vous n'êtes pas ma prisonnière.
- Je le suis de votre regard depuis que vous avez commencé à me regarder ainsi.
- Vous êtes si romanesque."

Il souffla du nez, amusé. Entre ses bras, elle se sentait à sa merci et plus forte à la fois. Toutes les chaînes ne sont pas mauvaises ; accrochée à celles-ci, elle se sentait pousser des ailes.


... Telle une Grue Blanche.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours

"Vous demandez l'aide du Lotus, mon prix sera l'éradication pure et simple de cette famille."
Ainsi soit-il. Kikyo ferma les yeux, une main sur son ventre, songeant à l'acte qu'ils se devraient d'accomplir. l'Audience du Tigre demeura silencieuse après que l'elezen eut accepté sa demande sans la moindre hésitation. Ils étaient tous d'accord, eux comme les autres personnes qu'il était allé trouver avant de venir ici. Elle n'était pas une grande sentimentale, bien que son époux s'amusait parfois de son sens lyrique. Pour Doma, pour la justice, ils devraient mettre fin à la vie d'un enfant à naître, et probablement de sa mère également. C'est en ces instants qu'elle voyait toute la cruauté de ce monde... et pourtant, faire preuve de faiblesse pourrait avoir des conséquences bien pires que ce sang versé.
Lorsque Isarmaux se releva, faisant craquer ses articulations à chaque mouvement, elle inclina la tête pour le saluer sans le regarder partir. Elle se contenta d'échanger un regard avec Akira lorsque Haku se retira à son tour.
"Un ennemi de plus à détruire.
- Qu'importe, j'en viendrai à bout, comme les autres.
- Haî."

Il n'y avait pas une once de doute dans son esprit. Sans doute aurait-elle été semblable si elle n'avait pas porté la vie elle aussi.

Tali défendrait son enfant, quitte à se faire tuer, et ils se préparaient à cette éventualité. Quant à Alexis... allait-il commettre les mêmes erreurs que le père ? Le simple fait de respirer faisait de lui une menace, mais vivre était-il un crime ? Tuer un enfant conçu par la maho ne serait pas un problème, tuer la mère qui dans sa folie tenterait de le protéger serait logique. Mais tuer un jeune homme sans le moindre pouvoir...
"Le fils finira comme son père à coup sûr" avait dit Isarmaux. "Après toutes les horreurs qu'il a vécu, il ne peut que mal tourner, autant le supprimer lui aussi."
Des paroles pragmatiques, dures, mais pleines de sagesse.
"Vous êtes songeuse."
La voix de son mari la sortit de ses pensées. Rentrée avec lui à Ten no Tsuki, elle réalisa qu'elle n'avait pas décroché un mot depuis, et l'avait suivi d'un pas machinal sans faire attention.
"iee. Pardonnez-moi, anata. Je repense à tout ceci sans pouvoir y changer grand chose dans mon état. Je ne peux que soutenir vos actions.
Assise sur le lit, elle ne voyait que son dos de l'autre côté. Ses yeux glissèrent le long du tatouage qui couvrait à présent sa peau, des épaules jusqu'aux reins. Le dessin était si parfait que le pelage du tigre sur le lit de lotus semblait bouger chaque fois qu'il faisait un mouvement, lui donnant vie comme si une brise le soulevait. Elle ferma les yeux.
"Ne croyez pas que je désapprouve, Akira-sama. Au contraire, vous faites bien.
- Je sais."

Il se coucha, sans rien ajouter. Il ne doutait pas d'elle, sans doute comprenait-il même mieux que n'importe qui sa frustration de ne pouvoir justement faire qu'approuver, de ne pouvoir assumer avec lui cet acte terrible que lui et d'autres s'apprêtaient à accomplir. Mais il n'y avait rien à dire, à quoi aurait-il servi d'en parler et remuer ces sentiments instables ? Elle devait penser à son enfant. Ce petit tigre ne grandirait pas dans un monde en paix, elle ne se faisait aucune illusion, mais il pouvait grandir dans un monde où les Hunter ne seraient plus une menace.
Elle allait se coucher à son tour, quand un léger coup la fit sursauter. Derrière, elle sentit qu'il se redressait et l’affaissement du matelas indiqua qu'il s'appuyait sur un bras dans son dos.
"Tout va bien... Il a juste bougé."

Pas un mot, juste la chaleur de ces quatre murs. Le sommeil ne vint pas, bien que le repos lui fut accordé en ces moments de calme. Un calme auquel ni Alexis ni Tali n'auraient jamais droit. Pas plus que tous ceux qui seraient un jour victime de cette lignée maudite s'ils ne parvenaient pas à faire ce qui devait être fait. Un acte dont la définition seule était contre-nature dans l'esprit d'une mère en devenir.
"Infanticide."
Elle frissonna. Il n'y avait pas d'autre choix. Les mots de Gaito, au sanctuaire, avaient désormais une allure de prophétie.



"Un jour tu pleureras de n'avoir fait le peu de mal dont sera sortit un grand bien."
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours

Le froid mordant lui fit ouvrir les yeux. Si peu vêtue dans ces montagnes, alors que l'hiver approche, elle grelottait sans comprendre. Une main sur son ventre et elle sentit... que l'enfant n'y était plus.
"C'est encore un rêve..."
Autour d'elle l'obscurité. La lune cachée derrière d'épais nuages n'apportait qu'un pâle rayon pour la guider. Ici la nature règne en maître, l'homme n'a pas sa place, et les kamis sont rois. Ici elle n'était que la fragile image d'une poussière dans le monde. Elle n'était que de passage, elle n'était qu'un songe.

Dans la lumière face à elle se dessina une ombre. La silhouette féminine, couverte d'une longe étole de fourrure blanche, les cheveux longs, demeurait immobile. Elle crut un instant reconnaître l'Enchanteresse, mais son cœur fit un arrêt lorsque le rayon de lune éclaira fugacement son visage.
"Mère...?"
Son sourire, si doux, n'avait jamais quitté sa mémoire. D'un pas gelé la demi-raenne s'avança vers la femme qui lui tendait les bras. Pour la première fois depuis tant d'année, elle pouvait sentir de nouveau cette chaleur. Une simple main qui lui caresse les cheveux, le simple geste d'une étole de fourrure qui entoure ses épaules, elle n'avait jamais oublié.
"Pourquoi rêver de vous maintenant ?
- Je n'ai pas été là, alors que tu avais besoin de moi. Me pardonneras-tu jamais de t'avoir laissé seule ma fille ?
- Ce... n'était pas votre faute. Je sais tout ce que vous avez donné, jusqu'à vos dernière forces."

Un sourire triste se dessina sur les lèvres de Kagome. Le froid contraint Kikyo à se rapprocher d'elle un peu plus. Ses songes étaient rarement aussi réalistes. Ses mains et ses pieds s'engourdissaient, elle avait les lèvres bleues lors que sa mère ne semblait pas souffrir.
"Tu dois être prudente, Kikyo."
Elle leva les yeux.
"Cette menace n'a jamais quitté ton esprit, n'est ce pas ? Ils payent pour te trouver, mais ce n'est pas toi qu'ils vont venir chercher."
L'affiche trouvée à bord du navire pirate revint à son esprit, tout comme la cérémonie de mariage perturbée par les garlemaldais. Lantis ? Yumi ? ... Akira ? Elle posa à nouveau sa main sur son ventre. Un frisson glacé remonta jusqu'à sa nuque. Cela ne se peut...
"Mère, je...!"

Elle avait disparu. Ne restait que son étole, une fourrure blanche rayée de noir, semblable à celle du tigre blanc de la légende. Elle la saisit, tremblante, perdue.
Il y a tant de choses qu'elle aurait aimé dire, tant de questions qu'elle aurait aimé poser, sans espoir d'obtenir une réponse. Tout cela n'est qu'un songe, une illusion, une création de son esprit... de plus en plus effrayante. La faible lumière avait encore baissé, le ciel s'était assombri, les montagnes n'étaient plus qu'une masse d'ombres tranchantes comme des crocs, et un nouveau souffle glacé lui lacéra le dos. Un grognement sourd résonna dans le lointain, faisant trembler la terre. Elle sentit la roche céder sous ses genoux.

Et tout s’effondra dans les ténèbres.

Kikyo se sentit tomber dans le vide, le bras tendu vers la faible lumière, elle vit une silhouette debout sur le promontoire rocheux. Dans cette armure elle n'aurait su dire s'il s'agissait d'un jeune garçon ou d'une jeune fille, aux longs cheveux d'ébène et au regard azur, monté sur un tigre aux yeux d'acier.
"Il t'apportera la joie, mais aussi la souffrance."
Son corps heurta le sol dans un craquements d'os brisés, au milieu de mille cadavres mutilés, sa tête tombant sur le côté elle vit, avant de rendre son dernier soupir, ce qui ressemblant à l'arme de son époux plantée dans un corps gelé. Son sang se glaça.

"Madame... madame !"
Secouée gentiment par Sachiko, elle finit par s'éveiller, étendue sur son bureau. La malheureuse suivante semblait terrorisée et la tenait par les épaules.
"Madame... vous ouvrez enfin les yeux !
- j'ai si froid..."

La voix enrouée, elle réalisa que ses mains et ses pieds étaient couverts d'une fine couche de givre comme si elle était allée courir en kimono dans la neige. Sachiko avait eu le réflexe de poser sur elle une épaisse couverture. Elle non plus, visiblement ne comprenait rien à son état.
"Je vous ai trouvé ainsi il y a plus de cinq minutes; madame que vous est-il arrivé ?
- Je... je l'ignore Sachiko, je me suis assoupie je pense..."

Cette réponse ne sembla pas convaincre la raenne qui resserra la couverture autour de sa maîtresse. Elle lui frottait le dos pour la réchauffer, le regard dans le vague, se demandant sans doute si elle devait prévenir quelqu'un ou faire venir un docteur. Kikyo, elle resta immobile les yeux mi-clos.
Elle avait senti la terreur, mais aussi la colère... une colère incontrôlable.



"Elle sera ton salut, ou bien ta perte."
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours

Comment s'était-elle retrouvée ici déjà ? Elle avait toujours marché seule le soir, pour se changer les idées, quand Sachiko n'était pas avec elle. La brise d'automne, les étoiles, la seule compagnie qu'elle pouvait désirer dans ces moments de calme afin de réfléchir. Mais ce soir-là elle avait entendu cette voix enjouée dans la linkperle de l'Ordre.
"Dites, on est au Lac d'Airain pour se détendre un peu. On a de la place et des boissons vous voulez nous rejoindre ?"
Ces quelques mots s'adressaient à tous les membres de la compagnie. La timidité de certaines recrues avait laissé place à un esprit d'équipe de plus en plus fort et des initiatives de ce genre. Elle y participait peu d'ordinaire, suggérant toujours le travail ou son état que l'empêchait de bouger. Pourtant, cette fois, elle répondit à l'invitation.
"Je vous rejoins."

Ils étaient plus nombreux qu'elle le pensait, et pas tous membres de la compagnie. Être accueillie comme une personne normale lui rappelait ces quelques souvenirs avec Lantis et l'armée de réserve. Elle les regardait tous avec une curiosité cachée, cherchant à comprendre leur jeu avant d'y participer.
"J'aime bien votre collier, d'où vient-il ?
- Oh c'est... une reproduction. L'original est porté par quelqu'un d'autre."

Cette première question, pourtant innocente, n'aurait pas pu être plus personnelle et elle eu un peu de mal à faire ce premier pas. Cela revenait à aborder brièvement le sujet de sa mère, et celui d'Akira-sama.
Une fois ce premier pas franchi, ce fut plus facile. On lui posa peu de questions au final, et elle passa un bon moment à écouter avec intérêt les conversations et les révélations de chacun en fonction des résultat de leur jeu de dés. Roméo se joignit à eux à son tour, et même lorsque Flare partit se coucher d'autres jeunes femmes vinrent s'installer à leur table comme si c'était naturel. C'était agréable. Quelque chose de simple, quelque chose qu'elle n'avait pas vécu depuis plus d'un an, depuis qu'elle était devenue une "Kakita".
C'était Sachiko, c'était grâce à elle qu'elle se remémorait toutes ces choses, et la chaleur d'un sourire. Même si elle-même souriait peu, son regard s'était adoucit au fur et à mesure que les heures passaient. Elle fermait les yeux en les entendant rire, réceptive à leurs émotions.

Cela suffit à apaiser mon âme.

"Il se fait tard, veuillez m'excuser je dois rentrer."
Saluée à la fois comme "La Dame" et comme une personne anonyme, elle regagna l'ethérite le cœur plus serein que si elle avait marché deux heures seule sur le bord de mer. Akio l'attendait, en retrait comme toujours afin de ne pas effrayer les paisibles occupants de l'endroit. Il la raccompagna jusqu'à Ten no Tsuki.
"J'ai l'impression d'avoir changé plus vite que mon esprit ne peut le concevoir.
- Tu as choisi une voie compliquée, Fille des Songes. Tu n'as pas été élevée pour ce rôle, tu l'apprends, et au fond de toi tu n'as pas oublié d'où tu viens.
- J'ai le sentiment d'avoir deux vies bien distinctes."

Son regard se posa sur la porte de la demeure. A cette heure, tous devaient déjà dormir. Akio vint poser sa truffe contre sa joue en guise de bonsoir avant d'allée s'allonger sous un saule. Il veillait sur la maison tel un gardien, le voisinage s'était habitué à sa présence. Kikyo entra.

"Kurusu-tsubone, vous êtes enfin rentrée...!"
Elle n'avait pas refermé la porte que la jeune servante était sortie de la cuisine en trottinant pour venir l'aider à ôter son manteau.
"Je vous pensais toutes déjà rentrées chez vous. Il est tard, je peux monter seule.
- Le maître est déjà couché, j'ai préféré rester au cas où vous...
- Je vais bien. J'ai juste passé la soirée avec des membres de la compagnie. Allons, rentrez maintenant cela suffit pour aujourd'hui."

Elle se dirigea vers les escaliers sans plus de cérémonie. La servante s'inclina, le visage perplexe. C'était bien la première fois que l'épouse du maître rentrait après lui, ou même qu'elle affirmait avoir passé son temps libre avec d'autres êtres humains.
Une fois en haut des marches, quand elle entendit la porte se fermer à nouveau, la demi-raenne soupira. Dans la chambre, elle ne vit aucune lumière et n'entendait que la respiration régulière de son époux endormi. Un sourire se dessina finalement sur ses lèvres alors qu'elle ôtait son yukata pour le rejoindre. Il était bien seul à ne pas s'inquiéter pour rien, égal à lui-même quand elle-même se perdait dans ses réflexions. Son regard dévia sur son daisho soigneusement posé sur le présentoir au-dessus du lit. A quelques semaines du terme, l'impatience était de plus en plus forte. Elle voulait être présente pour ses hommes autant que pour le clan. Il y avait tant à voir, tant à découvrir, tant de choses à tenter...
...A commencer par l'expérience d'être mère.

Son sourire s’adoucit un peu plus, bientôt effacé au souvenir de ses rêves. Elle secoua la tête et se coucha. Depuis plusieurs jours, elle suivait assidument les conseils et les recommandations de Zaurak. Pour que ses rêves ne puissent prendre corps, elle devait se focaliser sur le bon. Elle ferma les yeux.


Elle ressentait encore cette chaleur.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours

La faible chaleur d'un pâle soleil de fin d'automne ne pouvait réchauffer son visage froid et morne. Elle n'avait pas dormi. Elle en voulait à Keiten d'avoir ainsi parlé librement de cette histoire, comme si cela n'avait aucune conséquence. Elle connaissait la pensée de la Grue sur ces choses là, elle savait ce que Byakuya allait faire... Il avait toujours été trop droit, trop honnête, trop idéaliste. Même s'il désavouait la loi sur bien des points, il la suivrait quoi qu'il en coute car tel était le Clan de la Grue.
"Kikyo-san ?"
Elle le vit s'approcher, avec son éternel sourire désolé. Elle soupira intérieurement. Elle aurait préféré qu'il ne vienne pas, qu'il rentre directement au palais et fasse ce qu'il avait à faire. Comme elle s'y attendait, et comme à chaque fois que quelque chose de désagréable est en jeu, il lui tendit un pochon rempli d'elle ne savait quelle talisman, friandise ou petit cadeau sans intérêt comme si cela pouvait adoucir les échanges. Il était ainsi, un enfant au fond de lui qui tend une fleur ou une poignée de bonbons.
"Cesse de me torturer.
- Je ne suis pas un bourreau.
- Et mon mari n'est pas un monstre qui use de son argent pour justifier ses actes, pourtant tu n'as de cesse de te servir de cet argument."

Elle ne voulait pas être aussi sèche, mais l'injustice résonnait dans son cœur comme dans un tambour. Pourtant elle aimait Byakuya, mais elle ne supportait pas ce jugement si étriqué, un monde vu par les yeux d'un enfant qui croit que ce qu'il voit est une vérité sans profondeur. Elle garda son calme, inutile du rendre les choses plus difficiles. Au fond elle ne désapprouvait pas qu'il aille dire la vérité à Yaten-dono. Elle aurait fait la même chose.
"Tu sous-estimes mon idiotie.
- Tu n'es pas idiot."
"Tu es juste un enfant",
pensait-elle. Un enfant qui fait ce qu'un enfant croit juste. Que pouvait-elle lui reprocher ? Il n'a que dix-huit ans, même s'il mène la vie d'un trentenaire et qu'il était très intelligent pour son âge.

Elle avait déjà pris ses dispositions, et se préparait à la suite. L'Ordre ne souffrirait que peu de son congé, Moutah prendrait sa place avec autant de savoir-faire, et sans doute une image plus mature. Quoi que le Daimyo de la Grue décide ensuite, le clan n'en souffrirait pas. Elle endurerait seule, et en silence, si l'on venait à rompre l'alliance. Privée de son rang, de son frère, de ses couleurs, de ce pourquoi elle avait été mariée politiquement, elle n'aurait plus que le Lotus, et sa loyauté envers Akira-sama. Son enfant, né de cette alliance, pourrait ne jamais connaître cette fierté.
Elle ferma les yeux, écoutant d'une oreille distraite ce que Byakuya tentait de lui dire. Un enfant, maladroit, qui dit la fois noir et blanc, perdu entre déception, désapprobation, et affection. D'abord le reproche, puis le regret, ensuite la fermeté, puis un nouveau présent à offrir. Elle refusa, le visage de marbre.
"Je préfère laisser une marque d'espoir.
- Je n'ai pas besoin de ces choses pour entretenir l'espoir.
- Cela... ne risque pas de s'arranger entre nous tu sais.
- Raison de plus."

Toujours aussi dure, plus qu'elle ne l'aurait voulu. A quoi bon les accepter ? si l'alliance devait se rompre, elle ne garderait pas pour son enfant le moindre présent d'un clan hostile. Bien sur, il y avait une chance que Yaten-dono prenne le partit de son allié. De très grandes chances, même, puisqu'il partageait son opinion sur le sort réservé aux traîtres. Mais la Grue avait toujours eu un rapport plus qu'étroit avec la notion de loi et de légalité. Cet attachement profond pouvait créer la surprise.
Elle ne pouvait qu'attendre.

Assise dans son bureau, elle évitait de poser le regard sur la montre à tête de loup qu'elle s'apprêtait à remettre au nouveau commandeur du Sablier. On frappa à la porte.
"Entrez."
Le bruit caractéristique du namazu au pas ne laissa aucun doute sur l'identité du serviteur qui venait d'entrer. Elle leva les yeux de son livre.
"Qu'y a t-il, Gyoban ?
- Une lettre pour vous, Kurusu-tsubone."

Le pli portait le mon de la Grue. Kikyo tendit la main pour s'en saisir et l'ouvrit sans prendre la peine de congédier son assistant. Son visage éternellement froid fut l'espace d'un instant plus détendu. Elle ferma les yeux et se redressa légèrement sur ses genoux. Le namazu continuait de la fixer de ses yeux de poisson-chat mort. Sans ouvrir les yeux, elle s'adressa à lui de nouveau.
"Que veux-tu ?
- Madame... que fait-on pour la demande de monsieur Byakuya ?"

Elle pris une profonde inspiration.
"Accordez-lui son congé. Il aura besoin de temps, je pense."
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours

C'était une nuit de tempête. Le tonnerre grondait au loin, un déluge dehors venait frapper contre les carreaux des fenêtres et à l'extérieur de la chambre conjugale, le Tigre attendait, impassible, encadré par son ombre Murasaki Meiken et le yojimbo de son épouse. De l'autre côté de la cloison de papier, seuls le médecin et la suivante de Kurusu-tsubone étaient autorisés à entrer. Bien qu'elle retienne sa douleur le plus possible, la future mère ne pouvait contenir les cris qui accompagnaient chaque poussée et chaque contraction.
Dans un dernier cri, un autre fut couvert par le grondement de l'orage mais il n'échappa pas aux trois restés sur le palier. La porte s'ouvrit, et le Seigneur du Lotus Blanc ouvrit la porte.
"Est-ce fait ?"
Kikyo était encore allongée sur le lit, au milieu des draps sanglants, sa suivante auprès d'elle. Le docteur Iseterre venait tout juste de laver le nouveau né. Kikyo, épuisée, suivit du regard son enfant qui fut placé dans les bras de son père comme le veut l'usage.
"Vous avez une fille." déclara Alexois, souriant. Sachiko semblait aux anges elle aussi, ne s'étant jamais cachée de ses espoirs de voir venir une petite princesse. Akira leva l'enfant à hauteur de son visage.
"Bienvenue en ce monde, Kimiko Kurusu."
Il avait choisi. Kikyo connaissait enfin le nom de sa fille, elle l'apprenait au même temps que les autres. Le hyurois baissa les yeux vers elle tout en lui tendant l'enfant. Il prononça un "merci" qui se perdit dans la tempête au dehors.

"Monseigneur, il y a une menace au dehors."
La voix de Murasaki venait de mettre un terme à la joie de ce moment. Les cris des domestiques confirmèrent la présence des intrus. Tous se rassemblèrent dans la chambre. Quelques instants plus tard, ces spectres à l'apparence de vieilles femmes, connues dans la culture orientale sous le nom de Gui Po, apparaissaient pour réclamer l'enfant au nom d'un démon. Bien qu'épuisée, Kikyo serra contre elle son enfant et saisit d'une main fébrile le Katana posé sur le haut du lit.
Le voix de son mari suffit à lui donner confiance.
"Protégez l'enfant."



Leur mariage avait été un véritable massacre, le ciel avait décidé que la naissance de leur fille serait aussi un bain de sang. Le démon qui avait tenté de prendre leur fille était le même que Fraternité avait vaincu un an plus tôt, d'après Akira. Sans doute avait-il là tenté sa dernière chance... mais grâce à tous ceux présents ce soir-là, l'avenir du Lotus était sauf. Il ne restait plus de ce combat que les lambeaux de la cloison de papier, mais ce n'était pas un rêve, c'était vraiment arrivé.
Kikyo n'en pouvait plus. Ichiro l'aida à se mettre debout pour la conduire à son lit alors que Sachiko tenait toujours dans ses bras l'enfant qu'elle avait défendue de toutes ses forces malgré son manque d'entraînement. Elle était trop épuisée pour leur témoigner sa reconnaissance, mais celle-ci se lisait dans ses yeux.

Enfin, elle put poser son regard sur sa fille. Alors que son époux remerciait chacun de ceux qui avait protégé le clan de cette tempête, elle écarta d'une main le linge épais qui couvrait la petite princesse aux yeux violets. C'était une petite hyuroise, aussi pâle que son père. Si elle n'avait eu ce fin collier l'écailles autour du cou et quelques autres sur les bras et les jambes, on aurait pu douter qu'elle soit sa fille. Pourtant, elle venait de la mettre au monde dans la douleur... c'était la sienne, la fille du Tigre.
Une profonde fierté commençait à germer dans son ventre, là où l'enfant venait de laisser un grand vide. Elle l'avait porté pendant neuf lunes. Elle était enfin ici.

Quand alliés et serviteurs se retirèrent, le couple resta seul dans la chambre. Akira vint poser son bras autour des épaules de sa femme, et son autre main sur la tête de sa fille. Les mots qu'ils échangèrent cette nuit-là ne furent entendu de personne. Sur le palier, Akio veilla toute la nuit à ce que personne ne vienne les déranger. La chemise de nuit et les draps couverts de sang furent laissés dans les escaliers et dehors, la tempête redoubla d'intensité comme pour laver ces murs des abominations qui avaient tenté de s'y introduire.
Cette nuit-là, le tonnerre n'inquiéta plus personne. Au milieu du grand lit, le seigneur et son épouse s'endormirent face à face, entourant leur premier enfant qui dormit avec eux. Au moment où elle ferma les yeux, Kikyo sembla percevoir dans ses songes le visage de ce guerrier monté sur un tigre blanc, s'éloigner dans la neige. Elle avait maintenant un nom à lui donner.


Kimiko Kurusu, le Tigre Blanc, marchait en ce monde.


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