[Kikyo] I - Ainsi vint l'Aurore

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Lerith Il y a 12 mois et 3 jours

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"Combien ont survécu ?
- Quatre."

Peu, trop peu. Elle pouvait voir dans les yeux du seigneur Yaten que l'avenir, bien que plus sûr, n'en serait pas moins difficile. Une maison détruite, des dizaines de morts, quatre samouraïs dont sa propre fille, et une société domienne en pleine mutation avec la venue du Seigneur Hien. Plus rien ne serait comme avant, et plus rien ne justifiait de leur conservatisme si exacerbé et pourtant... elle les voyait tous, rester droit et dignes face à l'adversité.
Elle avait survécu, contre toute attente, persuadée que son inexpérience en ferait l'une des premières victimes. Elle avait eu de la chance, beaucoup de chance. Et par la force des choses, elle se trouvait là à faire son rapport devant le chef d'une famille qui, il y a quelques semaines encore, ne lui était connue que de nom.

"Où dois-je conduire nos blessés, seigneur ?"
Elle attendait les ordres, docile. Obéir elle avait toujours su faire, mais le Daimyo était -malgré sa froideur- bien plus humain que ses anciens officiers supérieurs. Le raen lissa un pli de son kimono et se tourna vers elle.
" Ton nom ?
- Kakita no Kikyo."

Il marqua un temps, se remémorant le nom et l'identité de la femme à genoux devant lui. Il réfléchit, puis se tourna vers le bureau installé dans un coin de la tente où il se saisit d'une lettre ouverte récemment. Il la plia, la déplia, et répéta ce manège trois ou quatre fois avant de se décider.
" Es-tu blessée ?
- Peu, monseigneur.
- Bien. Nous accompagnerons les blessés jusqu'à Isari avant de regagner nos terres où nous tâcherons de reconstruire le peu qu'il nous reste. Toi, tu vas accompagner les éorzéens sur leur continent, je crois savoir que tu t'y es déjà rendue par le passé."

Elle tiqua à ce souvenir, pas des plus agréable. Il poursuivit.
" Là-bas, tu iras porter nos remerciements et leur récompense à ceux qui nous sont venus en aide. La Grue n'oublie jamais ce qu'elle doit. Ensuite, tu te mettras en quête de retrouver Kakita no Sanjuro.
- H-... Haî..."

Était-elle prête pour cela ? Elle l'ignorait, mais elle aurait tout le temps d'y réfléchir durant son voyage. Elle aviserait ensuite...

Marchant vers l'ethérite, elle ajusta la sangle de son armure et le katana à sa ceinture. Une bataille s'achève, un autre combat commence : celui pour sa place dans ce nouveau monde. Qui elle était, qui elle avait été, elle ne changerait rien au passé ni à sa condition. Elle avait prouvé sa valeur et acquis une place au sein du clan, restait à savoir... si elle en avait une au sein d'une famille. Cela ne dépendrait que d'une seule chose, ou plutôt d'une seule personne...
Elle toucha l'ethérite et disparut.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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Seule sur le pavé, la raenne profitait de ce soleil matinal. Cette nuit au Repaire du Tigre lui avait fait du bien, mais elle ne pouvait se permettre de dormir trop longtemps et imposer ainsi sa présence à son hôte. Toutefois... il serait dommage de se priver d'un peu de repos. Elle ne revêtit pas son armure ce matin là, et sortit du bâtiment en kimono léger, le reste de ses affaires sous le bras. Elle les posa sur un banc, et leva les yeux vers le Souffle de la Sultane avec un léger sourire.
Elle avait été jusqu'au Mor Dhona afin de retrouver Sanjuro-sama. Elle avait apporté à Kurusu-san le paiement de ses services et la reconnaissance de son clan, une dette qui restait encore à payer et ne se règlerait pas avec une somme d'argent.

Que faire à présent ? Il était trop tôt pour rentrer. Sanjuro pourrait avoir besoin d'elle ici, et Eorzéa était magnifique de ce côté-ci de la barrière. D'une main, elle saisit son katana. Il n'y avait personne, il était encore tôt. Lentement, elle tira la lame de son fourreau. Debout face à l'Orient, elle se mit en position et commença à enchaîner les mouvements.
elle sentait la chaleur du soleil sur son visage et sa lame qui fendait l'air dans un sifflement mélodieux, prolongement de son bras.

"Bercée par la brise, délicate comme une fleur. Le roseau plie mais ne se rompt pas."

Elle tournait, frappant le vide dans une danse martiale solitaire. Sa respiration était son rythme, son équilibre était parfait ce matin là. Seule sur cette terrasse, seule au monde, en paix et reposée elle pouvait se laisser aller à la poésie de ses gestes.Bientôt ce furent ses sandales qui furent délaissée près du banc, tandis que la raenne continuait de faire tourner sa lame et son kimono tels le bec et l'aile de la grue aussi élégante qu'acérée. Elle ne s'arrêta qu'après un long moment.
Le soleil était déjà haut dans le ciel du Thanalan, et la chaleur commençait à se faire sentir. Kikyo s'inclina respectueusement face au silence du désert avant de venir s'asseoir sur le banc. Rengainant sa lame, elle pris une profonde inspiration.

La Coupe s'animait autour d'elle, les habitants s'éveillaient, les commerces commençaient à ouvrir. Mais elle restait là, assise sur ce banc méditer, bien sage.
Bercée par la brise, délicate comme une fleur, la grue lève paisiblement le regard vers les cieux.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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Comment dormir ? Elle avait pourtant choisi de repartir vers son appartement et elle avait tenté en vain de trouver le sommeil. Après s'être tournée et retournée maintes et maintes fois elle avait finalement décidé de sortir prendre l'air. La brise marine caressait sa chevelure blanche, la soulevant par moments lorsqu'elle passait dans un courant d'air au croisement entre deux rues.
"C'est une belle nuit."
Elle vint s'installer sur une terrasse donnant sur la plage, d'où elle pouvait admirer le ciel rempli d'étoiles.


"Ciel, parfum d'orient,
Aux mille et une lanternes.
Mon cœur se consume."



Elle sourit. Fallait-il qu'elle soit seule pour exprimer toute la poésie de son âme. La beauté de cette nuit l'empêchait pourtant de dormir, elle avait apprécié la soirée. Voulant à l'origine se rendre sur la plage, y rencontrer de nouvelles personnes, elle s'était aventurée dans les rues suivant les éclats de voix qui accompagnaient la fête d'inauguration de l'Akaibara ; elle avait une fois de plus croisé la route de Kurusu-san. Un allié de valeur et d'agréable compagnie vaut toutes les découvertes. Elle appréciait leurs conversations, à chaque échange elle apprenait un peu plus de cet homme droit et distant aux valeurs implacables qui lui rappelait Sanjuro-nii-sama. Quoique son demi-frère était plus doux d'une certaine manière, peut-être était-ce dû à son timbre de voix. Sanjuro transpirait la bienveillance malgré sa discipline de fer. Nul doute qu'ils s'entendraient tous deux, et elle en aurait confirmation prochainement puisque Kurusu-san avait souhaité le rencontrer prochainement.

Elle soupira longuement, elle finissait toujours par choisir la facilité alors qu'elle avait pourtant l'intention de se familiariser avec la culture éorzéenne...
"Tel le roseau sous le vent, je plie sans me déraciner."
Appuyée au balcon, elle voit les lanternes s'éteindre une à une. Les dernières bougies s'éteignent. Tout est silencieux. Sa respiration se mêle à la brise iodée, au parfum fleuri qui pourrait bien l'ensorceler ici-même et la conduire au sommeil ; elle ferme les yeux.
Le lever du jour depuis cette terrasse doit être magnifique.

Au matin, on trouva sur un banc au balcon face à la mer, une raenne endormie paisiblement. Le bas de son kimono parsemé de pétales de fleurs, sa tête reposait contre la poutre sourire aux lèvres baignant dans la clarté d'un pâle soleil d'automne.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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Les braises mourraient lentement dans le foyer et déjà toutes les lanternes étaient éteintes. Dans le petit appartement, tous avaient tenté de se faire une place pour dormir que ce soit sur le canapé, le tapis, et Byakuya dans le lit de Kikyo car malade après son premier voyage en ethérite.
La jeune raenne ne parvenait pas à trouver le sommeil, trop occupée à se poser mille questions sur l'avenir. Chacun ici avait un rôle à jouer. Sanjuro allait devenir le successeur du Daimyo, Hane était la dernière Doji et un grand destin s'annonçait pour elle avec de grandes responsabilités. Byakuya était à présent l'héritier légitime des Asahina après la disparition de Mayoko, et même Mirumoto-san allait sans doute devoir regagner les montagnes à la recherche des siens. Kikyo faisait de son mieux pour les soutenir, leur faciliter la tâche, leur préparer chaque étape de leur voyage de retour ainsi qu'il le lui avait été demandé par le Daimyo lui-même. Mais la question s'était posée plusieurs fois ce soir-là au cours des conversations du dîner : "et après ?"

Après avoir sagement remonté une couverture sur les épaules de son frère endormi, elle quitta l'appartement sur la pointe des pieds pour s'aventurer dans Shirogane. Nul besoin d'aller bien loin pour profiter de la tranquillité du kobun-en. Les lucioles dansaient silencieusement au-dessus des étangs, le ciel était clair, la lune solitaire...


"Silencieux palais,
là où dansent les étoiles.
Une enfant sage."



Un faible sourire éclaira son visage alors qu'elle suivait le courant du canal, récitant un à un les haikus de son frère tellement plus beaux à ses yeux. Elle les récitait comme on récite une leçon, y cherchait l'inspiration non pas pour sa propre poésie, mais pour les questions qu'elle se posait.
Que ferait une duelliste Kakita, une fois l'héritier rentré et sa tâche accomplie ? S'enfermerait-elle au dojo ou aiderait-elle les autres à reconstruire la demeure à la force de ses bras ? Lui confierait-on une autre tâche qui la renverrait en Eorzéa bientôt ? Y avait-il seulement l'une ou l'autre de ces options pour lui inspirer une quelconque envie ou émotion...?
"Me voici bien misérable, libérée de mes chaînes et incapable de savoir quoi faire. Je fais honte à tous les otages qui ne s'en sont pas sortit."
Elle enviait un peu Kaien, ce raen qu'elle avait rencontré à Brumée. Il savait ce qu'il faisait, ce qu'il voulait, il ne semblait en rien connaître le doute sur sa route à suivre. Kurusu-san aussi était de la même trempe, d'ailleurs elle devait toujours arranger une rencontre avec son frère, à sa demande. Une autre tâche à remplir, avant de s'aventurer jusqu'au manoir des Yuzuka. Finalement, elle n'avait pas encore à affronter ce vide qu'elle redoutait tant ; elle avait plusieurs missions à remplir. A nouveau, un faible sourire éclaira son visage.
"Kakita-dono...!"
Le réceptionniste du Kobai Goten trottinait vers elle, agitant une lettre à son attention. Elle haussa un sourcil, surprise, il était bien tard pourtant. Il s'inclina pour la lui tendre ; elle s'en saisit et l'ouvrit. Son visage mit un certain temps à afficher l'inquiétude qui lui avait pourtant empoigné le ventre dès qu'elle eu commencé à lire.
"Kurusu-san a été blessé...?"
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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L'odeur du thé parfumait encore l'appartement lorsque Kikyo ferma son sac. Le lit était fait, prêt à accueillir Byakuya-san toujours aussi fiévreux. Kikyo ajuste la barrette dans ses cheveux après avoir enfilé son manteau, elle était prête à partir. Émissaire de son frère auprès du Lotus Blanc, ou une façon plus officielle d'accepter l'invitation d'Akira-sama sans que son frère n'ai à admettre publiquement les difficultés financières de la Grue après la guerre. Elle ferait de son mieux sans abuser de la générosité de cet allié récemment reconnu Daimyo de son propre clan.
Un Clan appauvri qui doit se reconstruire mais manque de moyens, face à un clan de deux personnes mais dont le jeune daimyo était fortuné, bien sur que chacun pouvait tirer profit d'une telle alliance mais de toute façon rien ne pourrait être fait sans l'accord de Yaten-dono.

Hane l'avait conduite à la hâte rejoindre Sanjuro près de l'un des nombreux autels de Shirogane dédiés aux ancêtres. Face à la mer, elle l'avait trouvé priant seul, en proie à ses doutes.
"Et vous, ma sœur, qu'attendez-vous de moi ?"
Il y a une lune encore, elle apprenait tout juste l'existence de son frère aîné. Aujourd'hui, elle se trouvait là en confidente, la seule personne à qui cet homme si solitaire pouvait confier ses propres tourments. N'avait-elle pas fait pour vœu d'être là pour lui, chaque fois qu'il le demanderait ? Elle avait voulu rester un moment à ses côtés, à essayer de sentir chacun de ses doutes comme s'ils avaient été les siens. Sanjuro était fort ; à ses yeux il était l'élu, celui qui avait été choisi non seulement par son clan mais aussi par les Kamis pour relever les siens. Ses doutes ne pouvaient être que le témoignage de sa grande attention aux détails, rien d'autre, elle se refusait à y voir une quelconque vulnérabilité.


Ce n'est que bien plus tard, quand elle se trouva dans la demeure d'Akira-sama, que ces réflexions lui revinrent à l'esprit, alors qu'elle fixait le plafond depuis le bain. Non pas que la conversation d'Akira-sama était déplaisante loin de là, comme toujours elle avait vraiment apprécié ces moments -malgré la gêne d'être nue à quelques pas d'un homme- et ces discussions. Mais la vision de Sanjuro hésitant ne quittait pas son esprit.

Elle dormit peu cette nuit-là, mais d'un sommeil profond. Seule pour la première fois depuis longtemps entre quatre murs, elle s'était endormie avant même de toucher le matelas.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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"Kikyo-chan, êtes-vous prête ?
- Haî, onii-sama."

La demi-raenne posa un dernier regard sur le port de Shirogane, son sac de voyage à la main, la gauche tremblait encore. Elle avait suivi les derniers préparatifs d'un air absent, bien que réactive aux demandes et à l'état de ses compagnons. Quand elle posa les pieds sur le pont, elle pouvait sentir le vent qui gonflait les voiles. Elle entendit le capitaine donner l'ordre de lever l'ancre. Le bateau commença à tanguer, elle resta là près du bastingage, silencieuse.
Il y aurait encore de longues heures de traversée avant d'atteindre Isari mais son regard restait figé sur l'île d'Hingashi qui s'éloignait peu à peu Les autres, assis un peu plus loin sur le pont, la regardaient par moments mais seul Sanjuro gardait constamment un œil sur elle, elle pouvait le sentir. Bientôt viendra le temps des questions.
Mais que lui dirait-elle ?



"Ce n'est pas ce sceau ma récompense, c'est vous."




Elle entendait encore cette voix impérieuse, empreinte de détermination. Chose étrange qu'ils aient passé tant de temps ensemble et si peu après cet ultime échange, cette dernière confession avant de repartir chacun de leur côté. Sans s'en rendre compte, elle avait soupiré pour la troisième fois et ne sentit pas tout de suite la main de Sanjuro sur son épaule.
"Tout va bien, Kikyo-chan ?
- Hm."

Elle hocha la tête en silence.
"Où est votre collier, vous ne le portez plus ?"
Elle porta sa main à son cou, dénudé de ce collier modeste qu'elle portait toujours. Deux lanières de cuir croisées et maintenues par un pendentif en métal serti d'une verroterie sans valeur, bleue, qui n'aurait même pas de valeur pour un Namazu. Cette babiole ne valait même pas un regard, bien que son frère avait remarqué qu'elle ne s'en séparait jamais. Elle le portait encore la veille, lorsqu'elle était rentrée à Shirogane le haori tâché d'un sang qui n'était pas le sien.
"Il semble... que je l'ai laissé là-bas." souffla t'elle, continuant de fixer l'île qui disparaissait peu à peu à l'horizon. Elle sentit la main de son frère se détacher de son épaule et se tourna vers lui alors qu'il rejoignait les autres.
"Cela vous fera une raison d'y retourner, Kikyo-chan. Bien que je ne pense pas que vous en ayez besoin."
Son cœur manqua un battement. La sagesse et la clairvoyance de son aîné ne cesseraient jamais de susciter l'admiration de Kikyo. Elle s'appuya contre le bastingage, une main sur la poitrine.







Il y avait encore de nombreuses questions sans réponses, de secrets difficiles à partager, et un vœu encore inavoué resté en arrière. Mais pour cela il lui faudrait revenir, quand d'autres réponses lui auraient été donné. Elle resta là, à contempler la mer en songeant à la nuit passée, à ces mots, à ces gestes, et cette volonté de fer qui aurait désarmé une armée aussi facilement qu'il avait désarmé son cœur.



Et le collier fut découvert, laissé sur le bureau au petit matin,
au centre d'un plateau en bois tout près d'un bol de thé noir.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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"Faites de beaux rêves."
Comment dormir ? La lune éclairait le jardin, une lune pleine étincelante qui l'aurait presque aveuglé comme le soleil en plein jour. Elle restait là, debout sous le cerisier tâchant de reprendre ses esprits en vain. Son âme était bien loin au-dessus des étoiles et son cœur tambourinait dans sa poitrine espérant la rejoindre. La brise du désert soufflait sur son visage mais elle n'était en rien la cause de ses frissons.
Comment peut-on parler si simplement de tout ceci, et demeurer pourtant impassible ? J'ai beau essayer, je ne parviens pas à sortir ces mots de mon esprit.

Son regard se posa un instant sur l'herbe sous ses pieds nus. Elle savait parfaitement qu'il lui suffisait de s'asseoir ici, de fermer les yeux et de méditer une heure ou deux pour que tout redevienne normal et pourtant... c'était comme si tout en souhaitant retrouver sa sérénité, elle n'avait pas envie de le faire maintenant. Cette faiblesse était agréable, ses mots l'étaient aussi bien qu'elle pestait contre elle-même de ne jamais savoir y répondre ni même réagir d'une quelconque manière.
Désarmant...
Le vent souffla à nouveau alors qu'elle fermait les yeux pour inspirer.
J'ai la tête qui tourne...
Pliant sous la brise et prise de vertiges, elle tomba en arrière au beau milieu du jardin. Elle ne bougeait plus, les yeux vers le ciel, une main sur sa poitrine. Les pétales de cerisier continuaient de tomber autour d'elle, sur ses bras, sur son visage. Elle aurait pu rester là des heures à laisser son esprit survoler le désert, à revivre ces instants, à se remémorer le son de sa voix et chacun de ses mots si troublants. Elle n'entendait plus que les battements de son propre cœur... et le son des pas sur le pavé. Quelqu'un arrive en courant devant le portail.

"Kikyo !"

Cette voix...
Elle se redressa lentement, le regard encore brumeux. Elle vit alors de l'autre côté du bassin cette silhouette masculine qu'elle connaissait, cette voix qu'elle avait entendu si souvent par le passé. Il était là, ce hyur à peine plus âgé qu'elle qui avait troqué son armure contre des fripes eorzéennes pour passer inaperçu. Pourtant, elle qui savait où regarder, pouvait voir l'emblème garlemaldais dissimulé sous sa veste.
"Il faut que tu m'aides, ils savent que je t'ai aidé."
Le vent avait cessé de souffler, ses beaux rêves s'arrêtaient là.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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"Tu m'ennuies, plus froide que les glaces d'Ilsabard... aller disparais !"
La raenne fut jetée hors des quartiers de l'officier sans même avoir pu finir de se rhabiller. Elle ne tenait plus sur ses jambes et glissa contre le mur de l'autre côté du couloir sous le regard indifférent des soldats qui passaient. Ce n'était pas une chose rare, c'était même plutôt courant. Même enrôlés dans l'armée impériales, les "sauvages" domiens n'étaient pas mieux traités. Ce n'en était qu'une de plus, au mieux pouvait-elle espérer un regard compatissant dissimulé sous un casque intégral. Mais aucune main ne lui serait tendue, sauf peut-être celle-ci...

"Montre-moi ton poignet."
Kikyo leva les yeux, encore tremblante, vers le jeune soldat en uniforme de médicus qui s'était penché vers elle.
"Lantis... tu ne devrais pas être ici.
- Ca faisait un moment qu'il te regardait, je n'ai pas pu l'empêcher laisse-moi au moins regarder ça. Aller, montre-moi..."

Elle tendit vers lui son poignet gauche, serré tellement fort qu'il portait encore la marque rouge des doigts de son "agresseur". Lantis était doux, son regard gris débordait de gentillesse. Il n'y avait plus personne dans le couloir. Il la souleva alors pour la mettre debout sans la lâcher afin qu'elle ne tombe pas. Il examina ses jambes, ses bras et même son cou contusionné. Il pouvait deviner que même sous sa chemise, elle n'avait pas été épargnée. La raenne avait dû défendre farouchement sa vertu, en vain.
"Je vais te donner quelque chose, viens je te ramène au quartier des réservistes. Quelqu'un s'occupera de toi là-bas ?
- ... oui, ne t'inquiète pas. Kozue aussi a...
- Je sais, je l'ai vue la semaine dernière. Je vais en parler à mes supérieurs, on peut pas laisser f-...
- Non Lantis, ne fais rien... on n'y peut rien. Même si celui-ci est réprimandé, il est loin d'être le seul."

Le médicus serra les poings, alors qu'ils s'éloignaient lentement, la raenne ayant peine à marcher.




"Mais t'es con ou quoi ? Pourquoi tu l'as protégée ?!"
Les soldats se précipitèrent vers leur collègue blessé, une balle dans le flanc droit, penché au dessus de la raenne qu'il venait de protéger de son corps. Il répondit tout en la regardant :
"Je suis médecin, mon boulot c'est de sauver des vies...!"
Elle cligna des yeux, ahurie, alors qu'il la tirait vers l'arrière comme un sac de viande pour l'écarter. Elle le regarda se faire emmener par les autres soigneurs vers le castrum sans bouger.




"C'est toujours toi qui vient nous soigner.
- Les autres vous considèrent comme des éléments remplaçables, moi pas. Vous êtes des soldats comme les autres."

Lantis resserra le bandage autour de l'épaule de Kikyo, assise sur la table d'auscultation. Dehors, on entendait l'agitation autour du château de Doma. La résistance se reformait, elle en avait conscience et cela la perturbait beaucoup en plus de rendre les officiers supérieurs nerveux, et de ce fait beaucoup plus violents.
"... Tu crois qu'on va s'en sortir, Lantis ?
Il marqua un temps avant de répondre.
- Quelque soit l'issue, si l'occasion se présente pour toi de partir d'ici, saisis-la."
Elle ne voulut même pas tourner la tête pour le regarder alors qu'il prononçait ces mots, simplement sentir le bandage se resserrer autour de sa blessure.





Il la tira dans une rue mal éclairée derrière le Mujikoza, on entendait encore toute l'animation nocturne du Kogane-dori et les cris des commerçants cherchant à attirer les foules. Elle ne le reconnut pas tout de suite, mais ses iris gris débordaient toujours d'une profonde gentillesse.
"Ils savent que tu es là, certains de l'ambassade t'ont reconnu sur le marché. Sauves-toi, vite, ils sont allé chercher des renforts !"
Il ne la laissa pas répondre, il ne la salua même pas, après tout ce temps il ne lui dit rien de plus et la repoussa dans l'avenue éclairée. Le temps qu'elle se retourne, il n'était plus dans son champ de vision. Elle ne chercha pas davantage, ayant saisi l'ampleur de la menace, et s'en fut aussi vite qu'elle pouvait vers Shirogane.




Kikyo ouvrit les yeux d'un coup, tirée de son sommeil par ces sombres rêves. Elle se sentait encore trembler comme une feuille sous le vent d'automne. Elle n'avait pourtant pas froid. Elle pouvait entendre le souffle régulier du hyurois endormi près d'elle. Il n'avait pas bougé, rien n'avait bougé. Tout était silencieux, paisible dans cette chambre, dans ce secteur, dans cette petite partie du monde en sécurité à l'ombre des murs de la Cité d'Or. Alors pourquoi ? Était-ce parce qu'elle lui avait tout avoué la veille, que ces souvenirs remontaient maintenant à la surface ?
Elle mit un moment à se lever, prenant garde à ne pas le réveiller, et posa le pied sur le sol en tatami. Il faisait soudain plus frais, même si elle était encore habillée. Ses cheveux détachés retombaient sur ses épaules, elle s'approcha de la fenêtre afin d'y voir plus clair. Il faisait encore sombre, mais au loin elle pouvait voir le ciel s'éclaircir.

Pourquoi suis-je si tendue, subitement ?

Son regard se posa sur une silhouette debout dans la rue, celle d'un homme dissimulé sous une cape sombre. Il leva les yeux vers la fenêtre et elle les vit, ces yeux gris débordant de gentillesse... et de peur. Il était revenu.




"Comment m'as-tu retrouvé ?
- Kikyo il faut que tu m'aides, ils savent que je t'ai avertit à Kugane...
- Tu as ... besoin de moi ?"




Elle ne pouvait pas l'abandonner, pas après tout cela. Elle ferma les yeux quelques instants avant de les diriger vers la forme endormie sous les couvertures. Elle serra les dents et s'arracha à la pensée de ses propres désirs, à commencer par celui d'être là à son réveil. Après ce que Garlemald avait fait au pays, à son clan, à lui... comment mériter tout ceci, si elle n'assumait pas le poids de son passé ?
Sans un bruit elle remit ses ballerines et se glissa tel un souffle d'air hors de la pièce. Elle descendit en silence jusque dans l'entrée et quitta la maison. Dans la rue, elle retrouva l'homme qui l'attendait.
"Je suis désolé, j'imagine que ce n'était pas le bon moment...
- ça ne l'aurait pas été, de toute façon. Si j'étais restée plus longtemps, je n'aurais pas réussi à le quitter.
- Avec de la chance, tu seras de retour avant qu'il le remarque.
- Fais-moi confiance, il le remarquera..."

Les deux déserteurs disparurent dans la nuit. Ce n'était pas le même qui peinait à tenir debout cette fois.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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Les parfums d'Orient ; elle revoyait les lanternes de papier et les fleurs de nénuphar sur les étangs de Shirogane. Comme prévu, une escorte lui avait été envoyée afin qu'elle regagne la demeure de Kurusu-dono dans le premier quartier. Elle savait que non loin, à quelques brasses, il y avait Kugane et l'ambassade impériale. Ici, elle ne risquait rien, elle le savait. Ses affaires posées à l'intérieur, elle était ressortie près de la cascade où elle avait pris l'habitude de s'entraîner lors de son dernier séjour.
Il faisait bon ; alors qu'elle prenait le temps d'écrire une lettre à son frère pour l'informer de sa situation, elle repensait à leurs derniers échanges au lendemain des accords passés. Une partie surtout.
"Sait-il que tu sais en jouer ?"
Elle n'avait pas vu à son arrivée le fameux instrument dont il avait fait l'acquisition à la vente aux enchères de l'Arche de Miyabei. Il faut dire que si elle n'avait pas été pressée par le temps, elle aurait probablement voulu l'observer de plus près. Elle regardait ses mains, tenant toujours la plume orientale ; depuis combien de temps n'avait-elle plus joué ? Elle n'avait pas eu le cœur à y retoucher depuis que l'autre avait été mise en pièces à la mort de sa mère. Au moins dix ans... et si elle n'en était plus capable ?

Ces choses là ne s'oublient pas.

Il serait toujours temps d'y penser plus tard. Le soleil commençait à décliner, elle n'aurait bientôt plus assez de lumière dehors pour écrire à Sanjuro.



Onii-sama,

Je vous écris car je sais que vous êtes rentré en Orient il y a fort peu de temps, pour discuter avec Arkael-san et ensuite rejoindre nos terres. J'ai appris pour la disparition de Byakuya-san, j'espère que vous le retrouverez vite et en bonne santé. J'aurais aimé pouvoir vous aider, je ne doute pas de votre réussite.
Je suis de retour en Hingashi depuis ce jour, ainsi que vous l'avez demandé je reste auprès de Kurusu-dono et tâche de ne pas troubler son quotidien.

Je reprendrais contact avec Arkael-san afin de poursuivre mon entraînement. Je vous tiendrais informé du mouvement ici en espérant que votre plan fonctionne.

Une dernière chose cependant. Il y a trois jours à peine, trois envoyés du Scorpion se sont succédés à l'Ambassade, chacun prétextant venir de son propre chef et deux d'entre eux ont posé nombre de questions concernant la tentative d'assassinat ou la disparition de Byakuya.
Soyez prudent onii-sama, nul ne sait quels desseins ils peuvent bien suivre.

Puissent les Kamis veiller sur vous et guider votre bras, jusqu'à notre prochaine rencontre.


Kikyo



Le temps qu'elle termine, elle ne voyait quasiment plus le papier. Elle signa rapidement et plia le parchemin soigneusement. Elle pourrait le transmettre aux servantes en toute confiance afin qu'elles trouvent un coursier. Il y avait bien une chance pour que Sanjuro soit encore à Shirogane lui aussi.
Peut-être irait-elle faire un tour à l'Akaibara un peu plus tard.
Lerith Il y a 12 mois et 3 jours
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Ce n'est qu'en ouvrant les yeux qu'elle se rendit compte de l'heure ; elle n'avait que trop dormi ou plutôt pas assez. Le soleil passait maintenant au travers des fenêtres fraichement posées, elle se tourna sur le dos. Il lui faudrait encore s'habituer... pourtant elle était détendue. Cette maison lui semblait moins froide désormais, moins grande aussi... et pourtant bien des murs étaient tombés. Elle tourna un instant la tête vers la porte du bureau, aucun signe de vie. Elle était seule.
Elle se redressa, après un soupir. Pas un bruit, si ce n'est le crépitement du feu dans la cheminée. Elle posa le pied sur le sol et saisit fébrilement la ceinture de son yukata, aveuglée par les rayons du soleil.

Une fois debout, elle pris une profonde inspiration. Elle avança jusqu'à son sac, toujours posé près du fauteuil. Elle s'obstinait encore à y laisser ses affaires même si son séjour ici risquait de se prolonger. Tout en se brossant les cheveux elle s'aperçut que le soleil était plus haut qu'elle ne le pensait. Elle finit de les attacher pour descendre, elle commençait à avoir faim. C'est en descendant les escaliers qu'elle entendit des voix dans l'entrée.
"Nous avons oublié de vous laisser ceci hier."
Depuis les marches elle vit deux des ouvriers tendre à l'une des servantes une enveloppe rouge.

C'est étrange qu'ils ai envoyé pour cela un ouvrier qui n'était pas là hier...

Elle continua de descendre puis se figea. S'il n'était pas là hier, comment savait-elle qu'il s'agissait de l'un des ouvriers ? Elle leva la tête, avisant les deux hommes dont l'un commençait à se tourner vers elle pour la saluer. Pourquoi lui était-il si familier si il n'était jamais venu ici ? Elle tenta de se le remémorer, peut-être au palais de la Grue, mais non le Daimyo ne pouvait se permettre de payer des hingashiens. Elle nota alors un détail, la cicatrice qui dépassait de son col et remontait jusqu'à sa mâchoire. Son sang de fit qu'un tour.
"écartez-vous ce ne sont pas des ouvriers, ce sont d-..."
Pas le temps de finir sa phrase, la servante s'écroula au sol après avoir reçu un coup dans le ventre. Elle esquissa un geste pour dégainer son katana... elle l'avait laissé dans la chambre. Elle tourna les talons pour s'enfuir dans les escaliers et monter le chercher... trop tard. Quelque chose piqua sa nuque, elle sentit son front heurter les dernières marches... Une autre des servantes hurla.



Quelques instants plus tard, la servante assomée pu reprendre ses esprits, entourée par les autres domestiques. La porte d'entrée encore grande ouverte devant elle, il n'y avait plus personnes dehors. Les Ombres garlemaldaises avaient disparu, maudit soit le jour où des shinobis trahirent Doma pour former leur ennemi à leurs techniques. Ils n'avaient laissé derrière eux que la fameuse enveloppe rouge et le daisho de Kikyo dans la chambre du seigneur. Même son sac avait disparu...

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