Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
Les Tours l'avaient annoncé mais nul n'est jamais prêt à affronter l'indicible. La chute d'un empire jusqu'à lors considéré comme le plus grand fléau de ce monde n'était qu'une étincelle quand, en plein essor et à l'aboutissement de son grand projet d'entrer à Sharlayan, l'équipage de l'Eternal se retrouve plongé dans cette catastrophe sans précédent. Ni soldats ni héros, ceux qui se définissent comme des explorateurs vont malgré tout prendre les armes pour tenter de survivre, aider, et tenter de comprendre ce phénomène qui ne semble leur laisser le choix que d'un exode massif ou un funeste destin.
Si le monde est condamné que reste t-il de leurs rêves, tout cela était donc vain ? Ils ont encore tant à voir et à découvrir, et le peu qu'ils ont vu mérite qu'on se batte tant qu'il reste un espoir.
Si le monde est condamné que reste t-il de leurs rêves, tout cela était donc vain ? Ils ont encore tant à voir et à découvrir, et le peu qu'ils ont vu mérite qu'on se batte tant qu'il reste un espoir.
Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
Sharlayan, un jour comme un autre. Il était encore tôt quand s'ouvrit la porte d'une haute demeure pas très loin du port. En sortit une femme d'âge mûr, cheveux grisonnant, un châle par-dessus ses épaules déjà couvertes d'une robe de velours vert émeraude. Le temps d'observer la rue encore calme, et elle se mit à trottiner le long du trottoir le regard en quête d'une personne précise.
"Valentinault !"
Elle le trouva plus bas dans la rue, en route vers le port. Il ne portait rien d'autre que ses vêtements habituels, sont manteau, un sac en toile sur son épaule et son étui à violon. A l'appel de son nom, il se retourna, surprise.
"Mère ? Je vous en prie rentrez à la maison, je ne veux pas que vous vous exposiez ainsi.
- Tu comptais bien t'en aller.
- Il le faut, mère. Ces gens ont dû vivre bien des épreuves avant de m'apporter les derniers mots de mon père, mots que vous m'avez savamment caché toutes ces années."
La mère, le regard triste et malade, s'avança vers son garçon désormais adulte pour prendre sa tête entre ses mains.
"Si je me suis interdit de te parler de ton père, c'est parce que la simple pensée de le savoir seul loin de nous me déchire le coeur. Mais tu es en sécurité ici, une vie, ta musique... Ce que ces gens ont fait est admirable, mais qu'espères-tu faire de plus ? Ce sont de parfaits étrangers.
- Justement, mère, pas si étrangers que cela. Je suis allé me réseigner. Figurez-vous que depuis des lunes les rapports se multiplient sur cet Eternal, je retrouve ce nom sur les lèvres de plusieurs connaissances de l'académie des sciences lorsque je l'ai mentionné... Il y aurait même un archon à leur bord, et l'un des fils Terrechant.
- Dieux du ciel, cette famille a toujours eu la réputation d'être originale...
- La notre aussi, vous plus que quiconque..."
Rosamarine eu un sourire nostalgique, songeant à ses propres frasques de jeunesse. Elle relâcha le visage de son fils, résignée. Il avait l'art de convaincre aussi bien que son père. Un soupir éffaça de sa mémoire douloureuse l'image de son bien aimé laissé en arrière.
"Tu ne laisseras personne t'arrêter, n'est ce pas mon enfant ?"
Valentinault posa son sac et l'étui de son violon à ses pieds afin de saisir entre ses mains celles de sa mère dont les yeux rougissaient de larmes.
"Il faut que j'y aille, mère. Avec ce qui se prépare... je leur dois.
- N'oublies pas, tu ne dois rien dire à propos de ce qui se passe ici.
- Jusqu'à ce qu'ils puissent entrer dans la cité, je saurais me taire."
Elle embrassa son fils une dernière fois sur le front avant de le laisser s'en aller. Il embarqua sur l'un des premiers navires du matins à quitter la Vieille Sharlayan, il n'y en aurait pas d'autres avant demain qui rejoignait le continent. Il y en aurait de moins en moins.
Pour certains le temps devient trop loin, pour d'autres il en manque.
Un elezen sur le pont d'un navire, jouait du violon sans regarder derrière lui.
"Valentinault !"
Elle le trouva plus bas dans la rue, en route vers le port. Il ne portait rien d'autre que ses vêtements habituels, sont manteau, un sac en toile sur son épaule et son étui à violon. A l'appel de son nom, il se retourna, surprise.
"Mère ? Je vous en prie rentrez à la maison, je ne veux pas que vous vous exposiez ainsi.
- Tu comptais bien t'en aller.
- Il le faut, mère. Ces gens ont dû vivre bien des épreuves avant de m'apporter les derniers mots de mon père, mots que vous m'avez savamment caché toutes ces années."
La mère, le regard triste et malade, s'avança vers son garçon désormais adulte pour prendre sa tête entre ses mains.
"Si je me suis interdit de te parler de ton père, c'est parce que la simple pensée de le savoir seul loin de nous me déchire le coeur. Mais tu es en sécurité ici, une vie, ta musique... Ce que ces gens ont fait est admirable, mais qu'espères-tu faire de plus ? Ce sont de parfaits étrangers.
- Justement, mère, pas si étrangers que cela. Je suis allé me réseigner. Figurez-vous que depuis des lunes les rapports se multiplient sur cet Eternal, je retrouve ce nom sur les lèvres de plusieurs connaissances de l'académie des sciences lorsque je l'ai mentionné... Il y aurait même un archon à leur bord, et l'un des fils Terrechant.
- Dieux du ciel, cette famille a toujours eu la réputation d'être originale...
- La notre aussi, vous plus que quiconque..."
Rosamarine eu un sourire nostalgique, songeant à ses propres frasques de jeunesse. Elle relâcha le visage de son fils, résignée. Il avait l'art de convaincre aussi bien que son père. Un soupir éffaça de sa mémoire douloureuse l'image de son bien aimé laissé en arrière.
"Tu ne laisseras personne t'arrêter, n'est ce pas mon enfant ?"
Valentinault posa son sac et l'étui de son violon à ses pieds afin de saisir entre ses mains celles de sa mère dont les yeux rougissaient de larmes.
"Il faut que j'y aille, mère. Avec ce qui se prépare... je leur dois.
- N'oublies pas, tu ne dois rien dire à propos de ce qui se passe ici.
- Jusqu'à ce qu'ils puissent entrer dans la cité, je saurais me taire."
Elle embrassa son fils une dernière fois sur le front avant de le laisser s'en aller. Il embarqua sur l'un des premiers navires du matins à quitter la Vieille Sharlayan, il n'y en aurait pas d'autres avant demain qui rejoignait le continent. Il y en aurait de moins en moins.
Pour certains le temps devient trop loin, pour d'autres il en manque.
Un elezen sur le pont d'un navire, jouait du violon sans regarder derrière lui.
Cela faisait deux jours qu'il était arrivé en Noscea. Son crochet par l'Archipel Paradis lui avait permi d'arriver juste à temps pour assister au décès de son Gregor MacCoff mais il n'aurait jamais pensé les voir eux aussi. Un bref échange avec le capitaine Kurusu et il fut convenu que l'Escale de Llymlaen serait un bon établissement pour son séjour en Eorzéa, et qu'il pourrait prendre quelques jours pour la mémoire de son père le temps qu'ils finissent ce qu'ils avaient à faire sur l'Île Noire. Par respect pour les circonstances, il avait su garder son sérieux, mais il ne comptait pas laisser passer cette occasion. C'est ainsi qu'au lendemain de son arrivée à Brumée, il écrivit une première note qu'il confia à Arthurin. |
Aux membres de l'Eternal,
Je me nomme Valentinault Dandelion et j'ai le plaisir d'être votre invité à l'Escale de Llymlaen sur l'offre de votre capitaine. Je sais la présence parmi vous de certains de mes compatriotes, et à Sharlayan on parle beaucoup de vous en ce moment. Si votre souhait est d'obtenir un laisser-passer, je veux et je pense pouvoir vous aider à l'obtenir. Vous avez déjà fait le plus difficile en attirant l'attention et en retrouvant un artefact précieux que les gardiens de la grande bibliothèque seraient prêts à beaucoup de choses pour le récupérer.
Lorsque vous serez prêts, nous pourrons parler. Je ne peux tout vous dire, mais je vous dirais ce que je peux et vous donne ma parole, sur le nom de ma mère et la mémoire de mon père, de tout faire pour vous ouvrir les portes de Sharlayan.
Valentinault Dandelion
Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
Une première discussion avec l'invité de l'Escale avait permi de faire le point sur les plans du capitaine, et ceux de Valentinault, bien décidé à apporter son aide. Le jeune homme se montrait sérieux, direct, mais sincère dans ses propos. Il y a des choses qu'il ne pouvait dire et ne s'en cachait pas, son inquiétude était réelle.
Son plan était à la fois simple, et délicat. Premièrement, il souhaitait apporter à l'Eternal le soutient de la famille Dandelion, de petite mais notable influence à la Vieille Sharlayan. L'appui de cette famille associé à leurs récents exploits et aux trouvailles qu'ils comptaient rapporter pouvaient suffire mais rien n'était moins sur quand la faction des Bibliothécaires s'opposait farouchement à la plupart des demandes de sauf-conduit. Pour les contraindre à accepter la demande sans perdre la face, il faudrait que le capitaine soit en mesure de présenter un savoir unique, quelque chose qu'ils n'ont pas et voudront à tout prix. Cela, ils l'avaient, l'Eternal était bien plus qu'une relique et Sharlayan ne possédait pas la moindre information ni sur lui ni aucune des cinq créations de la série de prototypes dont il faisait partie. Restait une condition non des moindres pour venir à bout de ce mur infranchissable : une bonne excuse.
Les Bibliothécaires ne devaient pas perdre la face, il fallait que l'Eternal soit appelé à rejoindre Sharlayan et non l'inverse ; il était donc nécessaire que l'Eternal se démarque un peu plus que dans les discussions de couloir. Il fallait un acte fort, un exploit retentissant. Et si dans le pire des cas ils ne trouvaient rien, Valentinault était prêt à rentrer chez lui à bord de l'Eternal, "ils ouvriront le port, même temporairement, pour ceux qui me ramèneront à ma chère mère" déclara t-il.
Le jeune musicien resterait donc un temps indéterminé avec eux, prêt à s'engager pour leur cause. Ivanhault lui posa tout de même la question : pourquoi ? Le simple fait de lui avoir porté la dernière lettre de son père suffisait-il à le convaincre de s'impliquer au point de risquer la réputation de sa famille ?
Il y avait autre chose, assurément. Sans le cacher, il ne pouvait en dire plus. La reconnaissance constituait une grande partie de son engagement, mais les évènements à venir précipitaient son action et personne n'était dupe.
Son plan était à la fois simple, et délicat. Premièrement, il souhaitait apporter à l'Eternal le soutient de la famille Dandelion, de petite mais notable influence à la Vieille Sharlayan. L'appui de cette famille associé à leurs récents exploits et aux trouvailles qu'ils comptaient rapporter pouvaient suffire mais rien n'était moins sur quand la faction des Bibliothécaires s'opposait farouchement à la plupart des demandes de sauf-conduit. Pour les contraindre à accepter la demande sans perdre la face, il faudrait que le capitaine soit en mesure de présenter un savoir unique, quelque chose qu'ils n'ont pas et voudront à tout prix. Cela, ils l'avaient, l'Eternal était bien plus qu'une relique et Sharlayan ne possédait pas la moindre information ni sur lui ni aucune des cinq créations de la série de prototypes dont il faisait partie. Restait une condition non des moindres pour venir à bout de ce mur infranchissable : une bonne excuse.
Les Bibliothécaires ne devaient pas perdre la face, il fallait que l'Eternal soit appelé à rejoindre Sharlayan et non l'inverse ; il était donc nécessaire que l'Eternal se démarque un peu plus que dans les discussions de couloir. Il fallait un acte fort, un exploit retentissant. Et si dans le pire des cas ils ne trouvaient rien, Valentinault était prêt à rentrer chez lui à bord de l'Eternal, "ils ouvriront le port, même temporairement, pour ceux qui me ramèneront à ma chère mère" déclara t-il.
Le jeune musicien resterait donc un temps indéterminé avec eux, prêt à s'engager pour leur cause. Ivanhault lui posa tout de même la question : pourquoi ? Le simple fait de lui avoir porté la dernière lettre de son père suffisait-il à le convaincre de s'impliquer au point de risquer la réputation de sa famille ?
Il y avait autre chose, assurément. Sans le cacher, il ne pouvait en dire plus. La reconnaissance constituait une grande partie de son engagement, mais les évènements à venir précipitaient son action et personne n'était dupe.
Les choses s'accélèrent...
Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
C'était une journée comme les autres à Brumée. Un soleil radieux entre deux averses de saison, l'Escale de Llymlaen résonnait des claquements légers de portes et des conversations des clients voyant passer les dockers aux bras chargés de caisses de matériel jusque là entreposés dans les sous-sols de l'établissement. De jour en jour, les recrues et volontaires de dernière minute s'ajoutent à la liste des effectifs inscrits sur le tableau d'expédition, tout semblait parfaitement normal, ordinaire.
Jusqu'à ce qu'une voix claire que l'on avait entendu rire depuis longtemps -d'ailleurs, elle ne rit jamais même quand tout va bien- résonna dans les couloirs du dernier étage.
"Haha ! C'est excellent monsieur Dandelion, excellent !"
Le visage toujours si sérieux, le capitaine ne pouvait dissimuler la flamme dans son regard tandis qu'elle relisait encore et encore le contenu de la lettre qu'il venait de recevoir, accompagnant la réponse de sa mère concernant la procédure de plainte suite à l'enlèvement de Silius.
Jusqu'à ce qu'une voix claire que l'on avait entendu rire depuis longtemps -d'ailleurs, elle ne rit jamais même quand tout va bien- résonna dans les couloirs du dernier étage.
"Haha ! C'est excellent monsieur Dandelion, excellent !"
Le visage toujours si sérieux, le capitaine ne pouvait dissimuler la flamme dans son regard tandis qu'elle relisait encore et encore le contenu de la lettre qu'il venait de recevoir, accompagnant la réponse de sa mère concernant la procédure de plainte suite à l'enlèvement de Silius.
Madame, monsieur,
dans le cadre des dispositions légales relatives au jugement des litiges commerciaux et/ou administratif, le Cabinet de règlement des litiges maritimes invite vos représentant à assister à une audience privée destinée à régler le contentieux à l'amiable en présence du procureur Eline Froncelet ce 30ème soleil de la Lune de Nophica . Les parties concernées sont priées de se faire accompagner par leurs témoins qui seront entendus au cours de l'entrevue. Les parties concernées peuvent se faire représenter par un avocat.
Cabinet de règlement des litiges maritimes
Procureur Eline Froncelet, magistrat de Sharlayan
"Vous voilà officiellement invitée à Sharlayan, capitaine Kurusu. Conclut le musicien, un sourire dans la voix.
- Je n'en esperais pas tant. Combien de jours aurais-je devant moi ?
- Un visa de sept jours pour deux personnes, avec une possibilité de rallonge si la procédure judiciaire traîne un peu.
- Votre mère est redoutable.
- Elle sait quelles oreilles entendent ce qu'elle a à dire."
Kikyo replia le document avec précaution afin de l'ajouter à son dossier portant en lettres d'or le nom "SHARLAYAN". Son regard dévia sur l'autre lettre, celle qu'il avait reçu de Silius. Il n'y était pas pour rien, assurément, bien qu'il ai été rappatrié de force il contribuait depuis Sharlayan à faire parler de l'Eternal chaque jour un peu plus. Elle devrait lui répondre, et lui annoncer la nouvelle par l'intermédiaire d'Ivanhault.
"Je ne vous cache pas que l'audience en elle-même sera rapide et inintéressante."
La voix posée de Valentinaul la sortit de ses pensées, il avait continué son monologue explicatif sans s'interrompre, la pensant toujours attentive ; ce qu'elle tâchait d'être. Sharlayan n'était pas une cité aussi paisible qu'on pourrait le croire. D'après Ivanhault et Silius justement, l'éclatante blancheur de son pavé dissimulait de bien sales intrigues.
"Un arrangement à l'amiable sera rapidement trouvé sur présentation de votre registre confirmant que Monsieur Derinloire est bien membre de votre équipage. Un dédommagement financier sera proposé, sans doute assez généreux pour vous dissuader d'insister sur le préjudice.
- L'audience en elle-même m'importe peu. Que dit votre mère à propos du fait que l'on en parle à Sharlayan ?
- On en parle beaucoup, mes deux oncles sont rendus complices malgré eux de notre tentative lors qu'ils répondent sans à leurs visiteurs curieux d'en apprendre plus, ils cherchent à se justifier, ne pas perdre la face devant les Conservateurs."
Elle hocha la tête de nouveau.
"Capitaine, les sharlayanais ne voient presque plus aucun étranger dans la cité depuis des années. Croyez-moi, vous allez être scrutée avec attention.
- Cela ne jouera que davantage en ma faveur. Reste à résoudre la question de la personne qui me servira d'escorte.
- Vous avez une idée ?
- Non, pas encore. Je vais prendre le temps d'y réfléchir, merci Valentinault vous avez brillamment réussi votre coup."
L'elezen s'inclina alors respectueusement avant de quitter le bureau, satisfait, laissant derrière lui une Kikyo tout aussi satisfaite. Bien sur, à cet instant, elle pensa aux enfants et à Akira. Elle pensait qu'il lui faudrait des lunes pour atteindre son objectif, il était maintenant à portée de main, elle était invitée. Il faudrait une catastrophe planétaire cette fois-ci pour qu'il lui échappe et quand bien même la fin du monde ne l'arrêterait pas. Elle effleura du bout des doigts la chemise cartonnée.
"Vous n'avez pas fini de parler de moi, archons."
- Je n'en esperais pas tant. Combien de jours aurais-je devant moi ?
- Un visa de sept jours pour deux personnes, avec une possibilité de rallonge si la procédure judiciaire traîne un peu.
- Votre mère est redoutable.
- Elle sait quelles oreilles entendent ce qu'elle a à dire."
Kikyo replia le document avec précaution afin de l'ajouter à son dossier portant en lettres d'or le nom "SHARLAYAN". Son regard dévia sur l'autre lettre, celle qu'il avait reçu de Silius. Il n'y était pas pour rien, assurément, bien qu'il ai été rappatrié de force il contribuait depuis Sharlayan à faire parler de l'Eternal chaque jour un peu plus. Elle devrait lui répondre, et lui annoncer la nouvelle par l'intermédiaire d'Ivanhault.
"Je ne vous cache pas que l'audience en elle-même sera rapide et inintéressante."
La voix posée de Valentinaul la sortit de ses pensées, il avait continué son monologue explicatif sans s'interrompre, la pensant toujours attentive ; ce qu'elle tâchait d'être. Sharlayan n'était pas une cité aussi paisible qu'on pourrait le croire. D'après Ivanhault et Silius justement, l'éclatante blancheur de son pavé dissimulait de bien sales intrigues.
"Un arrangement à l'amiable sera rapidement trouvé sur présentation de votre registre confirmant que Monsieur Derinloire est bien membre de votre équipage. Un dédommagement financier sera proposé, sans doute assez généreux pour vous dissuader d'insister sur le préjudice.
- L'audience en elle-même m'importe peu. Que dit votre mère à propos du fait que l'on en parle à Sharlayan ?
- On en parle beaucoup, mes deux oncles sont rendus complices malgré eux de notre tentative lors qu'ils répondent sans à leurs visiteurs curieux d'en apprendre plus, ils cherchent à se justifier, ne pas perdre la face devant les Conservateurs."
Elle hocha la tête de nouveau.
"Capitaine, les sharlayanais ne voient presque plus aucun étranger dans la cité depuis des années. Croyez-moi, vous allez être scrutée avec attention.
- Cela ne jouera que davantage en ma faveur. Reste à résoudre la question de la personne qui me servira d'escorte.
- Vous avez une idée ?
- Non, pas encore. Je vais prendre le temps d'y réfléchir, merci Valentinault vous avez brillamment réussi votre coup."
L'elezen s'inclina alors respectueusement avant de quitter le bureau, satisfait, laissant derrière lui une Kikyo tout aussi satisfaite. Bien sur, à cet instant, elle pensa aux enfants et à Akira. Elle pensait qu'il lui faudrait des lunes pour atteindre son objectif, il était maintenant à portée de main, elle était invitée. Il faudrait une catastrophe planétaire cette fois-ci pour qu'il lui échappe et quand bien même la fin du monde ne l'arrêterait pas. Elle effleura du bout des doigts la chemise cartonnée.
"Vous n'avez pas fini de parler de moi, archons."
"Capitaine, j'ai une lettre à vous remettre."
La voix d'Ivanhault vint troubler sa difficile tentative d'une réponse à la lettre de Silius, une réponse qui ne sonnerait pas comme celle d'une supérieure en colère, ou d'une étrangère formelle. Autant dire que dans ces moments là, la domienne était dans la plus grande perdition. La moindre mot gentil lui semblait ridicule, le moindre mot sérieux lui semblait inadapté.
Elle saura sur l'occasion d'esquiver son syndrome de la page blanche, et posa sa min sur sa perle.
"J'espère que c'est une bonne nouvelle, aujourd'hui je ne veux entendre que des bonnes nouvelles.
- Elle vient de Sharlayan."
Piquée au vif par la curiosité, ce ne pouvait être un hasard que cette missive soit précédée de peu par celle de Rosamarine Dandelion. Elle posa sa plume et enfila sa veste en même temps que la voix de Nazah répondait sur la linkperle de l'équipage.
"Elle dit quoi ?
- Contrairement à toi Nazah, Ivanhault n'ouvre pas mon courrier."
On entendit des rires étouffés sur le canal, la voix de Hotaru s'y ajouta.
"Moi je le ferais. D'ailleurs je suis déjà en train de réfléchir à comment subtiliser cette lettre des mains d'Ivanhault."
Kikyo ne put s'empêcher, l'espace d'une demi-seconde, de sourire. Malgré les derniers déboires avec Kyuuji l'unité et la bonne humeur prenaient le pas sur tout le reste, et les nouvelles de Sharlayan enthousiasmaient vraiment tout le monde. Il fallait faire vite, avant de retrouver sa cousine cramponnée au bras de l'elezen, lui frappant l'épaule avec une geta pour tenter de lui faire lâcher la lettre.
... Pourquoi j'imagine ce genre de choses ?
Elle les trouva au salon de l'équipage, parlant d'autre chose mais sitôt que son second avait sortit la lettre de sa manche, Hotaru s'était mise à loucher dessus avec grand intérêt, si bien que Kikyo préféra se tourner pour ouvrir l'enveloppe. Elle sentait sur elle le regard insistant de sa cousine qui tendait le coup en espérant voir le contenu.
"...
- ça dit quoi ? ça dit quoiiiii ?
- Ivanhault, que savez-vous de ce Mouse ?
- Je ne sais ce que je suis autorisé à en dire, disons qu'il fait partie de ce que l'on pourrait appeller les services du renseignement."
Le visage du capitaine resta de marbre, mais en son fort intérieur elle jubilait. Que ce soit pour la soutenir ou la percer à jour, le simple fait que les "services du renseignement" sharlayanais la contactent et lui proposent une rencontre confirmaient sa réussite.
"Le fait que je reçois cette lettre immédiatement après l'invitation officielle à me rendre à Sharlayan n'est pas anodin."
Ivanhault hocha la tête avant de demander.
"Quand devez-vous y aller ?
- Le 30, cela nous laisse le temps de rentrer de Golmorre avant que je ne prenne le premier navire pour le vieux continent.
- J'allais vous dire qu'il n'était pas une bonne idée en effet d'accoster directement avec l'Eternal."
Elle acquiesça d'un regard entendu vers son second. Il était prudent, elle était calculatrice, autant jouer sur les deux tableaux. Ne pas voir l'Eternal entretiendrait les rumeurs tout en gardant navire et équipage loin de tout piège éventuel.
"C'est un visa pour deux personnes, sept jours. Il me reste à choisir qui de vous tous l'accompagnera en premier.
- Ivanhault, répondit aussitôt Valorius.
- Ivanhault n'a pas besoin de visa pour aller à Sharlayan.
- Je suis citoyen, renchérit le concerné.
- Autant en faire usage pour quelqu'un qui ne peut encore y aller, quelqu'un de réellement enthousiaste..."
Tous les regards convergèrent vers Hotaru, impassible en apparence, qui n'eut pour seule confirmation que :
"On part quand, déjà ?"
Elle avait déjà décidé.
De retour devant sa page blanche, Kikyo posa son front contre ses mains et ferma les yeux. C'était du concret cette fois, plus d'anticipation ou de calcul sur une table de probabilités, c'était réel. Elle allait se rendre à Sharlayan, et mettre la main dans le panier de crabes. Bien sur, ce ne serait pas Hotaru qui l'accompagnerait à l'audience mais Ivanhault, emmener Hotaru avait une toute autre utilité
La lueur des chandelles éclaira le bas du visage de Kikyo, un sourire naissant au coin de ses lèvres. . Là-bas, les regards seraient braqués sur elle, le capitaine étranger, on allait certainement surveiller Hotaru aussi mais avec moins d'aplomb surtout si elle recommençait à jouer de son côté "gentille cousine effacée" à l'orientale, plus discrète et timide qu'une enfant pour quiconque se laisserait berner pendant les quelques heures que durerait d'audience.
"Les services du renseignement, hm ? Voyons voir ce qu'ils pensent de ma redoutable vigie."
Les mots lui vinrent finalement, pour sa réponse à Silius.
La voix d'Ivanhault vint troubler sa difficile tentative d'une réponse à la lettre de Silius, une réponse qui ne sonnerait pas comme celle d'une supérieure en colère, ou d'une étrangère formelle. Autant dire que dans ces moments là, la domienne était dans la plus grande perdition. La moindre mot gentil lui semblait ridicule, le moindre mot sérieux lui semblait inadapté.
Elle saura sur l'occasion d'esquiver son syndrome de la page blanche, et posa sa min sur sa perle.
"J'espère que c'est une bonne nouvelle, aujourd'hui je ne veux entendre que des bonnes nouvelles.
- Elle vient de Sharlayan."
Piquée au vif par la curiosité, ce ne pouvait être un hasard que cette missive soit précédée de peu par celle de Rosamarine Dandelion. Elle posa sa plume et enfila sa veste en même temps que la voix de Nazah répondait sur la linkperle de l'équipage.
"Elle dit quoi ?
- Contrairement à toi Nazah, Ivanhault n'ouvre pas mon courrier."
On entendit des rires étouffés sur le canal, la voix de Hotaru s'y ajouta.
"Moi je le ferais. D'ailleurs je suis déjà en train de réfléchir à comment subtiliser cette lettre des mains d'Ivanhault."
Kikyo ne put s'empêcher, l'espace d'une demi-seconde, de sourire. Malgré les derniers déboires avec Kyuuji l'unité et la bonne humeur prenaient le pas sur tout le reste, et les nouvelles de Sharlayan enthousiasmaient vraiment tout le monde. Il fallait faire vite, avant de retrouver sa cousine cramponnée au bras de l'elezen, lui frappant l'épaule avec une geta pour tenter de lui faire lâcher la lettre.
... Pourquoi j'imagine ce genre de choses ?
Elle les trouva au salon de l'équipage, parlant d'autre chose mais sitôt que son second avait sortit la lettre de sa manche, Hotaru s'était mise à loucher dessus avec grand intérêt, si bien que Kikyo préféra se tourner pour ouvrir l'enveloppe. Elle sentait sur elle le regard insistant de sa cousine qui tendait le coup en espérant voir le contenu.
"...
- ça dit quoi ? ça dit quoiiiii ?
- Ivanhault, que savez-vous de ce Mouse ?
- Je ne sais ce que je suis autorisé à en dire, disons qu'il fait partie de ce que l'on pourrait appeller les services du renseignement."
Le visage du capitaine resta de marbre, mais en son fort intérieur elle jubilait. Que ce soit pour la soutenir ou la percer à jour, le simple fait que les "services du renseignement" sharlayanais la contactent et lui proposent une rencontre confirmaient sa réussite.
"Le fait que je reçois cette lettre immédiatement après l'invitation officielle à me rendre à Sharlayan n'est pas anodin."
Ivanhault hocha la tête avant de demander.
"Quand devez-vous y aller ?
- Le 30, cela nous laisse le temps de rentrer de Golmorre avant que je ne prenne le premier navire pour le vieux continent.
- J'allais vous dire qu'il n'était pas une bonne idée en effet d'accoster directement avec l'Eternal."
Elle acquiesça d'un regard entendu vers son second. Il était prudent, elle était calculatrice, autant jouer sur les deux tableaux. Ne pas voir l'Eternal entretiendrait les rumeurs tout en gardant navire et équipage loin de tout piège éventuel.
"C'est un visa pour deux personnes, sept jours. Il me reste à choisir qui de vous tous l'accompagnera en premier.
- Ivanhault, répondit aussitôt Valorius.
- Ivanhault n'a pas besoin de visa pour aller à Sharlayan.
- Je suis citoyen, renchérit le concerné.
- Autant en faire usage pour quelqu'un qui ne peut encore y aller, quelqu'un de réellement enthousiaste..."
Tous les regards convergèrent vers Hotaru, impassible en apparence, qui n'eut pour seule confirmation que :
"On part quand, déjà ?"
Elle avait déjà décidé.
De retour devant sa page blanche, Kikyo posa son front contre ses mains et ferma les yeux. C'était du concret cette fois, plus d'anticipation ou de calcul sur une table de probabilités, c'était réel. Elle allait se rendre à Sharlayan, et mettre la main dans le panier de crabes. Bien sur, ce ne serait pas Hotaru qui l'accompagnerait à l'audience mais Ivanhault, emmener Hotaru avait une toute autre utilité
La lueur des chandelles éclaira le bas du visage de Kikyo, un sourire naissant au coin de ses lèvres. . Là-bas, les regards seraient braqués sur elle, le capitaine étranger, on allait certainement surveiller Hotaru aussi mais avec moins d'aplomb surtout si elle recommençait à jouer de son côté "gentille cousine effacée" à l'orientale, plus discrète et timide qu'une enfant pour quiconque se laisserait berner pendant les quelques heures que durerait d'audience.
"Les services du renseignement, hm ? Voyons voir ce qu'ils pensent de ma redoutable vigie."
Les mots lui vinrent finalement, pour sa réponse à Silius.
Très cher Archon Derinloire,
Savoir où vous êtes et que vous allez bien ne rend pas votre absence moins désagréable.
Savoir que nous vous manquons ne rend pas votre joie d'être gardé loin de nous sujette à représailles.
Cependant, savoir ce qui nous attend même si ce ne sera pas moins difficile, permet d'anihiler le doute et les pensées contradictoires. Ne reste plus désormais qu'une seule route bien droite parsemée de trous et de pièges pour la plupart bien visibles, qui nous séparent de l'arrivée. Cela vaut autant pour Golmorre que pour d'autres ambitions proches de s'accomplir.
J'ai grand hâte de vous revoir, égal à vous même, ne changez pas. Peut-être me permettra t-on de vous voir quand je poserais le pied dans votre cité d'ici le 30 de cette lune.
K. Kurusu
Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
Bonjour à tous,
Une semaine maintenant que nous sommes arrivés à Sharlayan et je suis au regret de vous dire que l'audience auprès du cabinet des règlements des litiges maritimes a une fois de plus été repoussée. Personne ne peut -ou ne veut- nous expliquer pourquoi mais il semblerait que l'administration toute entière de la cité soit réquisitionnée sur autre chose. De plus, l'arrivée de personnes "importantes" attise la curiosité et les conversations, notre cas n'est clairement pas une priorité pour eux.
Vous serez cependant heureux d'apprendre que la maison Dandelion nous accueille avec toute l'hospitalité que l'on pourrait attendre de nos alliés, qui ont organisé un gouter d'anniversaire pour Kimiko peu de temps après notre arrivée. Notre découverte des lieux se résume pour l'instant aux rues pavées de blanc, un restaurant sur le port et quelques boutiques, je n'ai pas encore été visiter la bibliothèque mais cela ne saurait tarder.
J'espère que tout se passe bien en Noscea, que vous veillez bien sur l'Eternal et que vous surveillez assiduement J'srael. Puisque notre séjour ici risque de se prolonger, je vous enverrais des nouvelles très bientôt. Tenez-moi informée si quoi que ce soit arrivait en mon absence.
Bien à vous,
Le capitaine K. Kurusu
Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
L'audience tant attendue avait finalement eu lieu ; une formalité pour ainsi dire, moins d'une heure, mais l'occasion pour le capitaine de l'Eternal de s'afficher comme partenaire de la famille Dandelion et d'obtenir par son intermédiaire l'aval de l'administration portuaire pour s'inscrire comme fournisseur. Un premier pas, un petit pas, mais un pas tout de même.
A la suite de cette rencontre, Ivanhault et Isaudorel l'escortèrent jusqu'à un lieu appelé "la volière", nid si l'on peut dire du dénommé Subtle Mouse, de la faction des archivistes.
Depuis son arrivée dans la cité du savoir, son intérêt pour les disciplines nouvelles, les organisations de recherche et d'étude ainsi que les différentes factions qui régissent Sharlayan n'avait cessé de croître, les opportunités ne manquaient pas encore fallait-il choisir la bonne porte à laquelle frapper. Subtle Mouse s'était montré avenant, très aimable pour un conservateur sensé représenter une faction hostile à toute intrusion étrangère dans la cité.
Contre toute attente, l'individu fut le premier à offrir à l'Eternal une opportunité trop belle pour être vraie : une autorisation d'accoster à Sharlayan pour tout l'équipage, à durée indéterminée. L'offre était alléchante mais trop belle, et trop prompte car en échange de ce service l'Eternal devrait autoriser les Archivistes à monter à bord afin d'étudier le navire, son fonctionnement, compiler ce savoir et de ce fait avoir la mainmise sur leur bien le plus précieux. Le capitaine demeura courtoise, elle prit congé sans accepter ni refuser la proposition et parlerait de cette offre en temps voulu à ses hommes.
Il fallait se montrer prudent ici, les Archivistes ne seraient pas les seuls à tenter de s'approprier leurs recherches et les secrets de l'Eternal qu'eux-même ne connaissaient pas encore.
A la suite de cette rencontre, Ivanhault et Isaudorel l'escortèrent jusqu'à un lieu appelé "la volière", nid si l'on peut dire du dénommé Subtle Mouse, de la faction des archivistes.
Depuis son arrivée dans la cité du savoir, son intérêt pour les disciplines nouvelles, les organisations de recherche et d'étude ainsi que les différentes factions qui régissent Sharlayan n'avait cessé de croître, les opportunités ne manquaient pas encore fallait-il choisir la bonne porte à laquelle frapper. Subtle Mouse s'était montré avenant, très aimable pour un conservateur sensé représenter une faction hostile à toute intrusion étrangère dans la cité.
Contre toute attente, l'individu fut le premier à offrir à l'Eternal une opportunité trop belle pour être vraie : une autorisation d'accoster à Sharlayan pour tout l'équipage, à durée indéterminée. L'offre était alléchante mais trop belle, et trop prompte car en échange de ce service l'Eternal devrait autoriser les Archivistes à monter à bord afin d'étudier le navire, son fonctionnement, compiler ce savoir et de ce fait avoir la mainmise sur leur bien le plus précieux. Le capitaine demeura courtoise, elle prit congé sans accepter ni refuser la proposition et parlerait de cette offre en temps voulu à ses hommes.
Il fallait se montrer prudent ici, les Archivistes ne seraient pas les seuls à tenter de s'approprier leurs recherches et les secrets de l'Eternal qu'eux-même ne connaissaient pas encore.
A Sharlayan, un autre groupe plus modeste avait attiré l'attention du capitaine. Des "aventuriers" locaux mais dont la fonction était bien précise, et la discipline fort appréciable aux yeux de Kikyo : les glaneurs. Malmenés et tyranisés par les chercheurs d'après Ivanhault mais dont la compagnie s'avérait fort intéressante lors qu'elle les rencontrait sur le port ou dans la ville. Ces baroudeurs placés au plus bas de l'échelle des académies savaient beaucoup de choses sur leur fonctionnement, leurs entrées et les intérêts à placer dans de futures expéditions.
"Pour voir grand, commencer petit" avait dit le capitaine.
Avec le soutient des Dandelion, ils pourraient entrer à Sharlayan sous conditions en qualité de fournisseurs. S'ils s'attiraient la sympatie des glaneurs, ils pourraient bien étendre leur réseau dans des milieux spécialisés. Et cela tombait plutôt bien, ces temps-ci pour une raison inconnue, les glaneurs croulaient sous le travail et ne cracheraient pas sur un bon coup de main...
"Pour voir grand, commencer petit" avait dit le capitaine.
Avec le soutient des Dandelion, ils pourraient entrer à Sharlayan sous conditions en qualité de fournisseurs. S'ils s'attiraient la sympatie des glaneurs, ils pourraient bien étendre leur réseau dans des milieux spécialisés. Et cela tombait plutôt bien, ces temps-ci pour une raison inconnue, les glaneurs croulaient sous le travail et ne cracheraient pas sur un bon coup de main...
Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
18ème soleil d'Althyk
Dans cette cité pavée de blanc se cotoient les esprits les plus brillants de ce monde, mais aussi les plus fermés. Dès notre arrivée les contrôles se sont enchaînés malgré les documents que nous possédions, et j'ai senti les regards peser sur nous derrière l'apparente cordialité et les sourires des fonctionnaires. Sharlayan est comme on me l'avait décrire : réticente à l'accueil d'étranger, au partage, et pointilleuse sur les détails ; je sentais qu'un seul pas de travers me ferait reconduire aussi tôt vers la sortie.
Par chance, la famille Dandelion s'est montrée beaucoup plus avenante. Si les deux oncles de Valentinault sont d'éternels absents, sa mère est d'une gentillesse égale à son talent de pianiste. Durant mon séjour, je l'ai entendue chaque matin et chaque fin d'après-midi jouer dans son salon de musique, parfois en compagnie de son fils qui passe ses journées à l'académie. C'est une famille aisée, je n'irais pas jusqu'à dire fortunée quand je vois la taille de certains manoirs de la Colline des Naufragés, mais ils vivent confortablement dans leur maison de famille et jouissent d'une réputation irréprochable à laquelle s'ajoute désormais l'excentricité de leurs investissements supposés dans une compagnie d'explorateurs. Ils mènent une vie simple faite de musique et d'étude, entouré de leurs domestiques et amis.
Grâce à eux, j'ai pu entrer la ville dans l'attente de l'audience prévue initialement le lendemain de mon arrivée mais qui fut sans cesse repoussée, j'ai ainsi fait la connaissance de quelques bibliothécaires du Noumène et on m'a parlé d'un professeur Blacke qui pourrait s'intéresser à nos travaux.
Ivanhault et Silius avaient préparé le terrain, et nous ont grandement facilité les choses. L'audience fut brève, une formalité, mais ma rencontre avec Mouse fut beaucoup plus préoccupante bien que je n'en ai rien laissé paraître. Au-delà de son aspect bienveillant, bien trop pour être honnête, et de ce mystérieux travail qui l'occupe au point qu'il m'ai reçu à la hâte et en robe de chambre, je sens qu'il ne me dit pas tout. J'ai du mal à croire que la faction la plus hermétique de Sharlayan puisse me proposer ainsi, d'emblée, une autorisation permanente pour entrer au port et mener mes affaires contre une simple étude de mon navire. D'une part, je n'ai pas l'intention de spoiler mes propres hommes d'un mystère qui leur appartient, ils ont fait bien trop d'efforts pour en arriver là et si quelqu'un doit percer les secrets de l'Eternal ce sont eux. Ensuite, je ne crois pas un seul instant que ce soit la seule chose qui les intéresse, en fait je crois qu'ils en savent plus que nous, ou qu'ils savent quelque chose sur l'Eternal et peut-être sur la série de prototypes dont il faisait partie, que nous ignorons.
Je n'ai pas eu le temps de creuser malheureusement, la nouvelle vient de tomber et une délégation créée à l'initiative de l'Alliance Eorzéenne et de la Cohalition Orientale prendre la route d'Ilsabard afin d'aider la population et d'étudier cette structure semblable aux Tours de l'Apocalypse que les garlemaldais subjugués ont construit en lieu et place du palais impérial. Il se passe des choses étranges et dangereuses là-bas.
Mes hommes veulent s'y rendre, et je vais les rejoindre. Ceci me force à écourter mon séjour à Sharlayan dont je n'ai fait que franchir les portes pour le moment. Je reviendrais, maintenant que je le peux, et avec l'équipage que madame Dandelion est impatiente de rencontrer.
Capitaine K. Kurusu
Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
Trois semaines qu'ils étaient arrivés à Bris-de-Glace ; cette année la Fête des Etoiles s'était déroulée dans le froid mordant des montagnes d'Ilsabard où se dressait autrefois le puissant Empire de Garlemald, ennemi de la plupart des nations représentées dans cette délégation envoyée pour une mission humanitaire. Pourtant, cette manifestation de toutes les bonnes volontés malgré les actes de leurs anciens oppresseurs, parvint à réchauffer les coeurs gonflés d'espoir et de bienveillance. Cela ne dura pas longtemps.
Dès les premières missions, la froideur des garlemaldais à leur égard fut plus glaçante que l'hiver. Ces gens étaient perdus, désoeuvrés, sans repères et parfois sans chauffage pourtant ils refusaient toute aide venant de ceux qu'ils considéraient comme des envahisseurs. Toute la bonne volonté n'y changeait rien, ils préféraient risquer leur vie et même mourrir plutôt que de se résoudre à prendre les vivres et le matériel proposé, ou même de rejoindre le camp pour y être soigné.
Au sein de l'équipage, on tâchait de garder le moral en se répétant sans cesse qu'ils n'étaient pas venus pour prétendre à les sauver, qu'ils devaient faire de leur mieux mais que c'était aux garlemaldais de décider de leur sort. Certains acceptaient aussi de recevoir de l'aide, et puis il y avait tous ces subjugués que les soigneurs de la délégation pouvaient guérir même si le processus reste très lent. Et puis, pendant qu'ils faisaient tout cela ils savaient que les Héritiers de la Septième Aube travaillaient certainement à l'étude de cette immense structure qui dominait la capitale en ruines. Bref, on s'accroche à ce que l'on peut. Récolte, soins, logistique, escorte... le travail ne manquait pas même si la situation semblait s'enliser irrémédiablement. Cela aurait pu durer des semaines, des lunes même, si les évènements ne s'étaient pas brusquement précipités...
Depuis leur arrivée à Garlemald, deux personnes s'étaient mit en quêtes de leurs "proches", c'était bien sur le cas de Silius dont on apprit que la mère comptait parmi les subjugués encore dans la capitale, et la grand-mère faisait de la résistance au Nord-Est avec quelques hommes.
Kikyo quant-à elle, avait juré sur la tombe de Lantis qu'elle viendrait un jour délivrer son petit frère détenu dans une prison impériale pour les dissidents politiques issus de grandes familles. Une première excursion de reconnaissance dans les ruines révéla que le pénitencier avait été ouvert durant les affrontements et qu'une partie des détenus s'étaient enfuis en direction de l'Est, sans doute dans le but d'atteindre l'une des résidences appartenants aux officiers retraités de l'armée impériale. Plusieurs investigations furent menées dans une demi-douzaine de ces maisons, pour la plupart déjà visitées et pillées, mais aucune trace de ces jeunes gens disparus.
Et quand un beau matin on annonça que toutes les opérations étaient suspendues à cause d'une prise d'otage à la gare de Tertium... Le général Quintus n'était pas connu pour sa souplesse, l'éventualité d'un accord ou d'une collaboration leur parraissait surréaliste. Pour Silius comme pour Kikyo, la délégation n'aurait d'autre choix que d'accepter les conditions de la Première Légion s'ils voulaient récupérer les Héritiers retenus prisonniers, et il était évident que personne n'irait sacrifier des gens aussi importants. Ils s'attendaient à devoir lever le camp dans les prochaines heures sans espoir de retour, c'était terminé.
Mais c'était sans compter sur la capacité innée de l'équipage de l'Eternal à relever des défis de ce genre. Avant d'attendre l'ordre officiel de repli, ils pouvaient encore tenter leur chance. Et c'est ainsi qu'une petite équipe quitta Bris-de-Glace par une fin d'après-midi glaciale sans savoir qu'au même moment un message urgent en provenance d'Ala Mhigo venait d'arriver à la table des opérations.
Dès les premières missions, la froideur des garlemaldais à leur égard fut plus glaçante que l'hiver. Ces gens étaient perdus, désoeuvrés, sans repères et parfois sans chauffage pourtant ils refusaient toute aide venant de ceux qu'ils considéraient comme des envahisseurs. Toute la bonne volonté n'y changeait rien, ils préféraient risquer leur vie et même mourrir plutôt que de se résoudre à prendre les vivres et le matériel proposé, ou même de rejoindre le camp pour y être soigné.
Au sein de l'équipage, on tâchait de garder le moral en se répétant sans cesse qu'ils n'étaient pas venus pour prétendre à les sauver, qu'ils devaient faire de leur mieux mais que c'était aux garlemaldais de décider de leur sort. Certains acceptaient aussi de recevoir de l'aide, et puis il y avait tous ces subjugués que les soigneurs de la délégation pouvaient guérir même si le processus reste très lent. Et puis, pendant qu'ils faisaient tout cela ils savaient que les Héritiers de la Septième Aube travaillaient certainement à l'étude de cette immense structure qui dominait la capitale en ruines. Bref, on s'accroche à ce que l'on peut. Récolte, soins, logistique, escorte... le travail ne manquait pas même si la situation semblait s'enliser irrémédiablement. Cela aurait pu durer des semaines, des lunes même, si les évènements ne s'étaient pas brusquement précipités...
Depuis leur arrivée à Garlemald, deux personnes s'étaient mit en quêtes de leurs "proches", c'était bien sur le cas de Silius dont on apprit que la mère comptait parmi les subjugués encore dans la capitale, et la grand-mère faisait de la résistance au Nord-Est avec quelques hommes.
Kikyo quant-à elle, avait juré sur la tombe de Lantis qu'elle viendrait un jour délivrer son petit frère détenu dans une prison impériale pour les dissidents politiques issus de grandes familles. Une première excursion de reconnaissance dans les ruines révéla que le pénitencier avait été ouvert durant les affrontements et qu'une partie des détenus s'étaient enfuis en direction de l'Est, sans doute dans le but d'atteindre l'une des résidences appartenants aux officiers retraités de l'armée impériale. Plusieurs investigations furent menées dans une demi-douzaine de ces maisons, pour la plupart déjà visitées et pillées, mais aucune trace de ces jeunes gens disparus.
Et quand un beau matin on annonça que toutes les opérations étaient suspendues à cause d'une prise d'otage à la gare de Tertium... Le général Quintus n'était pas connu pour sa souplesse, l'éventualité d'un accord ou d'une collaboration leur parraissait surréaliste. Pour Silius comme pour Kikyo, la délégation n'aurait d'autre choix que d'accepter les conditions de la Première Légion s'ils voulaient récupérer les Héritiers retenus prisonniers, et il était évident que personne n'irait sacrifier des gens aussi importants. Ils s'attendaient à devoir lever le camp dans les prochaines heures sans espoir de retour, c'était terminé.
Mais c'était sans compter sur la capacité innée de l'équipage de l'Eternal à relever des défis de ce genre. Avant d'attendre l'ordre officiel de repli, ils pouvaient encore tenter leur chance. Et c'est ainsi qu'une petite équipe quitta Bris-de-Glace par une fin d'après-midi glaciale sans savoir qu'au même moment un message urgent en provenance d'Ala Mhigo venait d'arriver à la table des opérations.
La traversée du glacier vers l'Est fut longue et difficile, malgré la route balisée. Sans doute aucun des résidents de ces demeures isolées n'eut jamais à faire le trajet à pied. Comme prévu, et attendu, ils trouvèrent les résidences Londinum et Albini silencieuses entre les arbres.
La première était la résidence de retraite d'une officier supérieur des brigades canines. Nazah eut la présence d'esprit de s'y aventurer la première discrètement, en éclaireur, et n'y trouva que deux cadavres ayant succombé au froid avant d'être dévorés par les chiens privé de nourriture. Sa discrétion lui évita d'être repérée, et le groupe s'épargna un combat contre la meute affamée qui, faute de mieux, aurait été capable de s'en prendre à l'homme. Après tout, l'Empire dressait des chiens de guerre à ces fins. Quittant ce triste spectacle, ils prirent la décision de faire un détour.
La résidence Albini était la plus éloignée, c'est là-bas qu'ils trouvèrent en premier lieu la radio diffusant cette même musique à la fois belle et triste, entrecoupée de grésillements inquiétants. Deux tombes récentes sur lesquelles ils trouvèrent deux plaques militaires se trouvaient non loin, mais leurs espoirs n'étaient pas vains puisque Akira trouva l'entrée d'une cave, semblable à un abris souterrain comme on en trouverait chez les plus... disons... prévoyants (paranoïaques) des anciens militaires de la mouvante dite "survivaliste". A l'intérieur se trouvaient trois jeunes gens dont un blessé mal soigné et souffrant, pour ne pas dire gravement malade après plusieurs semaines dans ce bunker.
Dimitri Vasiris était là lui aussi, accompagnant ses deux amis et anciens compagnons de cellule. Comme supposé, il s'était enfui avec eux lors de l'ouverture de sa prison, quand les combats éclatèrent dans la capitale à la mort de l'Empereur Varis. Ne pouvant se fier à aucun camp puisqu'ils se comptaient dans la mouvance dissidente de la bonne société garlemaldaise, ils avaient fait le choix de fuir et de se cacher, en attendant que la situation se tasse. Ils ignoraient alors tout ce qui s'était passé depuis, et même avant...
Ils avaient marché plusieurs heures pour arriver ici, et ils faudrait encore plusieurs heures pour rentrer à bris-de-Glace et les mettre en sécurité. Au moins, ces trois-là n'étaient pas réticents à l'idée de collaborer avec des étrangers. Sitôt qu'ils furent assuré que le plus mal en point était en état de voyager, ils quittèrent les lieux avec ce qu'ils pouvaient emporter de céruléum, les plaques des deux défunts, et la radio. La route serait moins difficile en descente, mais pas moins longue.
Ils étaient partit en fin d'après-midi, et n'arrivèrent en vue du camp que bien après minuit. Ils pensaient arriver en sécurité, mais les cris provenant de l'intérieur du camp précéda une onde de choc suivi d'une vague ethérée. Le ciel se voila un instant derrière une aura rougeoyante et maléfique qui se propageait depuis la sombre tour de l'apocalypse. Quelque chose de grave était en train de se passer.
La première était la résidence de retraite d'une officier supérieur des brigades canines. Nazah eut la présence d'esprit de s'y aventurer la première discrètement, en éclaireur, et n'y trouva que deux cadavres ayant succombé au froid avant d'être dévorés par les chiens privé de nourriture. Sa discrétion lui évita d'être repérée, et le groupe s'épargna un combat contre la meute affamée qui, faute de mieux, aurait été capable de s'en prendre à l'homme. Après tout, l'Empire dressait des chiens de guerre à ces fins. Quittant ce triste spectacle, ils prirent la décision de faire un détour.
La résidence Albini était la plus éloignée, c'est là-bas qu'ils trouvèrent en premier lieu la radio diffusant cette même musique à la fois belle et triste, entrecoupée de grésillements inquiétants. Deux tombes récentes sur lesquelles ils trouvèrent deux plaques militaires se trouvaient non loin, mais leurs espoirs n'étaient pas vains puisque Akira trouva l'entrée d'une cave, semblable à un abris souterrain comme on en trouverait chez les plus... disons... prévoyants (paranoïaques) des anciens militaires de la mouvante dite "survivaliste". A l'intérieur se trouvaient trois jeunes gens dont un blessé mal soigné et souffrant, pour ne pas dire gravement malade après plusieurs semaines dans ce bunker.
Dimitri Vasiris était là lui aussi, accompagnant ses deux amis et anciens compagnons de cellule. Comme supposé, il s'était enfui avec eux lors de l'ouverture de sa prison, quand les combats éclatèrent dans la capitale à la mort de l'Empereur Varis. Ne pouvant se fier à aucun camp puisqu'ils se comptaient dans la mouvance dissidente de la bonne société garlemaldaise, ils avaient fait le choix de fuir et de se cacher, en attendant que la situation se tasse. Ils ignoraient alors tout ce qui s'était passé depuis, et même avant...
Ils avaient marché plusieurs heures pour arriver ici, et ils faudrait encore plusieurs heures pour rentrer à bris-de-Glace et les mettre en sécurité. Au moins, ces trois-là n'étaient pas réticents à l'idée de collaborer avec des étrangers. Sitôt qu'ils furent assuré que le plus mal en point était en état de voyager, ils quittèrent les lieux avec ce qu'ils pouvaient emporter de céruléum, les plaques des deux défunts, et la radio. La route serait moins difficile en descente, mais pas moins longue.
Ils étaient partit en fin d'après-midi, et n'arrivèrent en vue du camp que bien après minuit. Ils pensaient arriver en sécurité, mais les cris provenant de l'intérieur du camp précéda une onde de choc suivi d'une vague ethérée. Le ciel se voila un instant derrière une aura rougeoyante et maléfique qui se propageait depuis la sombre tour de l'apocalypse. Quelque chose de grave était en train de se passer.
Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
Hotaru l'avait senti bien avant que cela ne se produise. Soudain, ses sens s'étaient mis en alerte, le rayon lunaire ne parvenait plus jusqu'à eux. La raenne s'était alors mise à fixer le ciel, sidérée, tandis qu'autour d'eux, les yeux des garlemaldais s'allumaient.
"Gloire....A...L'Empire!" avaient alors crié les deux blessés que leur convoi humanitaire escortait jusqu'à Bris de Glace. Les mages avaient aussitôt réagi par des sorts de sommeil. Mais Hotaru, elle continuait de regarder, fascinée et indifférente à ce qu'il se passait autour d'elle, le ciel couleur de sang.
Et puis la voix de Nazah lui était parvenue dans sa sidération et l'aspect énergique de l'intonation l'avait alors éveillée en un long frisson. Laissant son instinct se mouvoir -Shiroyume venait de se matérialiser en deux chakrams aux fragiles ailes de papillon- la raenne emboîta le pas de Nazah, restant dans son sillage, ne sachant d'abord comment faire pour maîtriser pacifiquement tous les opposants qui se présentaient à eux malgré l'efficacité redoutable des sorts de sommeil qui s'étendait sur tous le camp grâce à l'action coordonnée des mages, élémentalistes...
La jeune femme étendit déjà quelques droites un peu sèches -taper sur Isaudeux n'était pas qu'un exécutoire, l'entraînement s'avérait efficace pour servir en combat rapproché, la rapidité du geste compensant le manque de force avec lequel il était distribué...
Et puis, après s'être elle aussi pris une droite bien sentie -elle en garderait d'ailleurs un magnifique coquard autour de l'oeil droit- Hotaru décida de changer de technique, optant pour le "croche-pattes domien" et, à sa grande surprise, elle se retrouva à former un duo improbable et très improvisé avec Nazah. La raenne déstabilisait l'adversaire, permettant à la miqote de les assommer proprement et rapidement. Si la situation n'avait pas été aussi dramatique, Hotaru se serait beaucoup amusée.
Le reste de la nuit fut consacrée à rétablir le calme, maîtriser les garlemaldais et leur distribuer des soins ainsi que des couvertures, de la nourriture, bref des éléments suffisants pour mettre le feu aux services de gestion et d'intendance de l'Alliance.
A l'aube, c'est Une Hotaru sale, décoiffée, rendue hagarde par le travail et le manque de sommeil, les vêtements déchirés et plein de sang qui s'isola quelques minutes pour saluer l'éveil de l'astre. La guerre n'épargnait personne et certainement pas elle.
C'était une épreuve singulière que de parcourir les terres de l'ancien ennemi de la nation, de cet occupant immonde dont la seule vue suffisait à ramener des vagues de colère et de dégoût en elle.
Se détacher.
Ne plus se laisser atteindre et ne garder que la paix à l'esprit. Etre là pour aider les gens. Ne pas penser à Yanxia et aux images du passé. L'avenir était là devant elle.
Et le soleil se leva alors, ramenant sa lumière et sa chaleur au monde. Envers et contre tout, il s'était levé, ainsi qu'il le faisait depuis le début des temps.
Un petit sourire aux lèvres, la jeune femme se leva et repartit vers les tentes. Elle allait préparer du café bien fort pour tout le monde. Et puis elle réunirait les visages fatigués et elle les laisserait devant leurs tasses et les biscuits secs qu'elle avait disposé partout sur les tables, les laissant profiter d'un moment de paix eux aussi.
Envers et contre tout, une fois encore, cette journée commençait. Et la raenne n'avait pas encore dit son dernier mot.
"Gloire....A...L'Empire!" avaient alors crié les deux blessés que leur convoi humanitaire escortait jusqu'à Bris de Glace. Les mages avaient aussitôt réagi par des sorts de sommeil. Mais Hotaru, elle continuait de regarder, fascinée et indifférente à ce qu'il se passait autour d'elle, le ciel couleur de sang.
Et puis la voix de Nazah lui était parvenue dans sa sidération et l'aspect énergique de l'intonation l'avait alors éveillée en un long frisson. Laissant son instinct se mouvoir -Shiroyume venait de se matérialiser en deux chakrams aux fragiles ailes de papillon- la raenne emboîta le pas de Nazah, restant dans son sillage, ne sachant d'abord comment faire pour maîtriser pacifiquement tous les opposants qui se présentaient à eux malgré l'efficacité redoutable des sorts de sommeil qui s'étendait sur tous le camp grâce à l'action coordonnée des mages, élémentalistes...
La jeune femme étendit déjà quelques droites un peu sèches -taper sur Isaudeux n'était pas qu'un exécutoire, l'entraînement s'avérait efficace pour servir en combat rapproché, la rapidité du geste compensant le manque de force avec lequel il était distribué...
Et puis, après s'être elle aussi pris une droite bien sentie -elle en garderait d'ailleurs un magnifique coquard autour de l'oeil droit- Hotaru décida de changer de technique, optant pour le "croche-pattes domien" et, à sa grande surprise, elle se retrouva à former un duo improbable et très improvisé avec Nazah. La raenne déstabilisait l'adversaire, permettant à la miqote de les assommer proprement et rapidement. Si la situation n'avait pas été aussi dramatique, Hotaru se serait beaucoup amusée.
Le reste de la nuit fut consacrée à rétablir le calme, maîtriser les garlemaldais et leur distribuer des soins ainsi que des couvertures, de la nourriture, bref des éléments suffisants pour mettre le feu aux services de gestion et d'intendance de l'Alliance.
A l'aube, c'est Une Hotaru sale, décoiffée, rendue hagarde par le travail et le manque de sommeil, les vêtements déchirés et plein de sang qui s'isola quelques minutes pour saluer l'éveil de l'astre. La guerre n'épargnait personne et certainement pas elle.
C'était une épreuve singulière que de parcourir les terres de l'ancien ennemi de la nation, de cet occupant immonde dont la seule vue suffisait à ramener des vagues de colère et de dégoût en elle.
Se détacher.
Ne plus se laisser atteindre et ne garder que la paix à l'esprit. Etre là pour aider les gens. Ne pas penser à Yanxia et aux images du passé. L'avenir était là devant elle.
Et le soleil se leva alors, ramenant sa lumière et sa chaleur au monde. Envers et contre tout, il s'était levé, ainsi qu'il le faisait depuis le début des temps.
Un petit sourire aux lèvres, la jeune femme se leva et repartit vers les tentes. Elle allait préparer du café bien fort pour tout le monde. Et puis elle réunirait les visages fatigués et elle les laisserait devant leurs tasses et les biscuits secs qu'elle avait disposé partout sur les tables, les laissant profiter d'un moment de paix eux aussi.
Envers et contre tout, une fois encore, cette journée commençait. Et la raenne n'avait pas encore dit son dernier mot.
Lerith
Il y a 10 mois et 1 semaine
Une fois le calme revenu dans le camp, ce n'était pas pour autant le cas dans les esprits. Ceux qui n'avaient pas été subjugués se trouvaient encore à l'infirmerie, ceux qui pouvaient bouger tâchaient de remettre de l'ordre, et une fois de plus les chefs de la délégation s'étaient réuni loin des regards des aventuriers tels que l'équipage de l'Eternal cantonnés à leur feu de camp. Ivanhault, Valorius et Kyuuji avaient consommé leurs ressources en ether dans les soins, les autres s'étaient rendu utile comme ils le pouvaient.
Epuisés, ils écoutèrent cependant avec attention L'nazah qui arriva la dernière, après avoir laissé traîné ses oreilles au bon endroit. Il s'était passé bien des choses en leur absence...
Un message urgent avait porté la nouvelle : La 10ème légion avait demandé l'aide de l'Alliance Eorzéenne, et l'information parvenue au commandement de la Première Légion avait entrainé la fin des négociations, sur le point de très mal tourner. Après avoir ordonné la dissolution de sa légion, le général Quintus se serait donné la mort réduisant ainsi à néant le dernier maillon de la chaîne de commandement et le dernier espoir de restaurer le gouvernement. C'en était donc fini de l'Empire de Garlemald ?
Juste avant que la vague ethérée venue de la tour ne les réduise à l'état de subjugués, nombre de réfugiés avaient finalement décidé d'accepter l'aide humanitaire, le camp s'était rempli de civils perdus et affaiblis, incapables de résister à cette nouvelle attaque sur leur esprit. Ceux qui avaient résisté n'étaient pas dans un meilleur état et l'on se demandait à présent ce qu'il allait advenir d'eux. Vu l'état dans lequel se trouvait la capitale et toutes les infrastructures impériales, il fallait les expatrier en lieu sur.
Chacun se faisait son propre avis, et son propre ressenti sur les évènements mais pour l'heure, se préparait un assaut sur l'édifice désormais nommé la Tour de Babil. Ils ne savaient ni quand, ni comment, et devaient attendre la décision des chefs de la délégation et seraient surement les derniers informés puisqu'ils n'étaient pas soldats. Une seule chose était certaine pour tous, et c'est d'un commun accord qu'ils firent le choix de consacrer les prochains jours à reprendre des forces, ainsi qu'à se préparer.
Epuisés, ils écoutèrent cependant avec attention L'nazah qui arriva la dernière, après avoir laissé traîné ses oreilles au bon endroit. Il s'était passé bien des choses en leur absence...
Un message urgent avait porté la nouvelle : La 10ème légion avait demandé l'aide de l'Alliance Eorzéenne, et l'information parvenue au commandement de la Première Légion avait entrainé la fin des négociations, sur le point de très mal tourner. Après avoir ordonné la dissolution de sa légion, le général Quintus se serait donné la mort réduisant ainsi à néant le dernier maillon de la chaîne de commandement et le dernier espoir de restaurer le gouvernement. C'en était donc fini de l'Empire de Garlemald ?
Juste avant que la vague ethérée venue de la tour ne les réduise à l'état de subjugués, nombre de réfugiés avaient finalement décidé d'accepter l'aide humanitaire, le camp s'était rempli de civils perdus et affaiblis, incapables de résister à cette nouvelle attaque sur leur esprit. Ceux qui avaient résisté n'étaient pas dans un meilleur état et l'on se demandait à présent ce qu'il allait advenir d'eux. Vu l'état dans lequel se trouvait la capitale et toutes les infrastructures impériales, il fallait les expatrier en lieu sur.
Chacun se faisait son propre avis, et son propre ressenti sur les évènements mais pour l'heure, se préparait un assaut sur l'édifice désormais nommé la Tour de Babil. Ils ne savaient ni quand, ni comment, et devaient attendre la décision des chefs de la délégation et seraient surement les derniers informés puisqu'ils n'étaient pas soldats. Une seule chose était certaine pour tous, et c'est d'un commun accord qu'ils firent le choix de consacrer les prochains jours à reprendre des forces, ainsi qu'à se préparer.
"On en sera, qu'importe la manière, on ne peut pas terminer cette expédition là-dessus."
Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas y répondre.