Les Chroniques de l'Apocalypse

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Lyapaggy Il y a 10 mois et 1 semaine
C'était une journée qui s'annonçait normal... Du moins au réveil. Une autre journée à Sharlayan, à lire des livres, étudier des sujets, échanger au sein du département archéologique et observer des antiquité. Nashasha était partie à la rencontre de son précepteur, Primogenus, afin d'échanger sur la suite quand, soudainement, un annonceur vint prévenir d'une prise de parole importante du conseil.

Les sentiments se bousculaient dans l'esprit de la Lalafelle. Une exode ? Encore ? Elle pensait à ses parents qui avaient refuser à l'origine de suivre la première exode pour exploser ces terres qu'ils voulaient connaître... Et bientôt, un choix similaire, bien que d'une ampleur différente, allait s'offrir à elle ? Pas seulement à elle... A sa famille aussi. Une pensée s'envola envers son mari... Ses enfants... Le clan Miqo'te de son homme... Le frai Sahuagin avec qui elle avait sympathiser... L'Eternal...

Et puis sa famille du côté Miqo'te n'accepterait jamais de quitter la planète. Ils n'appréciait que très peu s'ouvrir à l'étranger. Déjà sa simple présence était un sujet clivant et souvent aborder par sa belle-mère. Tout était si compliqué.

De longues réflexion s'imposait doucement face à la Dunaire, des réflexions qu'elle prendra le temps d'avoir tout en s'assurant de garder son calme. Elle voulait un rôle de stratégiste en s'intéressant plus aux arcanes de sa magie, il était temps de mettre en pratique certains des conseils, et le premier était de savoir être flegmatique au plus possible.

Mais sera-t-elle en mesure d'en montrer plus qu'une façade ?
Lerith Il y a 10 mois et 1 semaine
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Une longue journée que celle-ci, interminable et dans une drôle d'ambiance. Si certains faisaient tout leur possible afin de maintenir le moral, d'autres avaient préféré passer le maximum de temps dans leur cabine ou perché dans les voiles afin de ne pas étaler leur trouble. Malheureusement c'était bien difficile à cacher... mais qui leur en aurait voulu ? Tout le monde était dans le même cas, même ceux qui le cachaient le mieux.
A la barre, le capitaine annonça en fin de journée que l'Eternal arrivait en vue de l'Archipel et qu'ils traverseraient ce dernier par le centre jusqu'à l'Île aux Fleurs.

A la vue des îles colorées, certains retrouvèrent le sourire. Sur la Barrière de Corail les plongeurs de Hualani sur leurs pirogues leurs faisaient de grands signes, à la tour du guet les miliciens saluèrent et partout le long des îles les lalafells pêcheurs venant de tous les villages leurs firent un accueil chaleureux. Ici personne ne se doutait de ce qui se passait à Sharlayan, la nouvelle n'était pas encore arrivée jusqu'au Souk.

Aux abords de l'Île aux Fleurs, il y avait plus de bateaux que dans les eaux du Souk un soir de forte affluence, on aurait dit que tout l'archipel s'était réuni ici ce soir. Le coucher de soleil sur la mer sublimait les couleurs des fleurs multicolores qui flottaient depuis la plage jusqu'au large, portées par le vent. Des lanternes avaient été allumées un peu partout, dessinant un chemin sur le sable pour conduire les convives dans la forêt.
Descendant du navire, ils suivirent le sentier à travers les arbres où toutes lumières étaient allumées, chaque maison décorée de guirlandes de fleurs parfumées. L'écho de la musique arrivait à leurs oreilles bien avant qu'ils n'arrivent à l'entrée du vaste champ de fleurs au cœur de l'île, transformé en salle de bal en plein air. Se trouvaient là tous ceux qu'ils avaient croisé durant leurs précédents voyages, y compris les lalafells de Kilipili qui se mélangeaient aux autres tribus.  Mamie Laura s'en donnait à cœur joie à gaver ses invités de tous les plats étalés sur les tables autour de sa maison. Un grand feu de joie répandait une odeur d'épices et d'alcool. Lalafells, corsaires, marchands et autres habitants de l'archipel dansaient, chantaient, riaient et s’enivraient ensemble et soudain... le silence. Tous les regards se tournèrent vers les derniers arrivants...
"Vous êtes en retard..." déclara la vieille Laura faussement sévère.
Dans l'assemblée, certains se mirent à rire incapables de rester sérieux.
"Nous arrivons de loin."
Avant qu'ils n'aient pu pousser plus loin la plaisanterie, Ahiahi sortit de la foule et se jeta contre la première paire de jambes à sa portée pour l'entourer de ses bras, ce fut Valorius.
"Vous m'avez tellement manqué mes amis !"
Les sourires revinrent, la musique reprit, et on les invita à se joindre aux réjouissances.

Tous ceux qu'ils avaient rencontré au cours de leur exploration de l'archipel étaient là, et même certains dont ils n'avaient pas eu le temps de faire connaissance comme le nunh des cultures de Nanapi. Le seul qui ne paraissait pas à la fête, sans surprise, était Davinus le garlemaldais qui avait certainement appris ce qui était arrivé à son pays natal et s'enivrait plus que de raison. Pour tous les autres, l'ambiance était à la fête et comme prévu personne ne souhaitait la gâcher. Ils parleraient à Hassim, mais demain. Ce soir il avait une annonce importante à faire, de ce qui semblait être une bonne nouvelle.




Lorsqu'il monta sur la table, dans sa grande théâtralité, le prince corsaire autoproclamé fut acclamé par ses hommes tandis que les autres applaudissaient en souriant, se prêtant volontiers au jeu de cet monarque excentrique.
"Mes chers amis, habitants de l'archipel, aventuriers et marchands ainsi que nos alliés de l'Eternal ...!"
Il fit une déclaration à son image, lyrique et à rallonge, remerciant les uns et les autres de leur soutient et de leur efficacité durant cette longue période de menace dont ils se pensaient tous sortit.
"... Mais il est temps de nous tourner vers l'avenir, et je sais le désir d'entre vous d'aller à la rencontre du monde, de découvrir de nouvelles choses. C'est pourquoi, et pour l'amour de ma petite sœur, j'ai décidé d'agrandir le Souk d'un nouveau pavillon de danse afin qu'il accueille des artistes venus des quatre coins du monde !"
Tous applaudirent à cette annonce, certains plus que d'autres. Certains riaient en sourdine sur le "tout ça pour ça" si propre au caractère de son altesse autoproclamée qui en faisait toujours des caisses. Parmis l'équipage, certains lancèrent des regards et des félicitations envers Hélène qui se contenta de leur sourire timidement, plus effacée que d'habitude. Elle leur fit un signe avant de disparaitre dans la foule.
"Elle doit être contente !
- Cela va plaire à Hotaru et Meleth.
- Mhm."

Et même si certains tempéraient leur enthousiasme, sentant dans cette entreprise la volonté cachée de Hassim de garder sa petite sœur avec lui comme un oiseau en cage, parce qu'il voulait la protéger à tout prix, aucun n'aurait pu imaginer ce qui allait se produire moins de quinze minutes plus tard. 




Cela commença par des maux de tête pour seulement certains membres de l'équipage, ceux qui avaient l'écho. Pendant quelques secondes, ils eurent la vision d'un ciel écarlate et d'étoiles tombant en une pluie de flammes autour d'eux. Mais quand ils clignèrent des yeux tout était normal.
Puis, ce fut un grand cri, comme un rugissement venu des profondeurs de la terre, que cette fois-ci tout le monde entendit. Le calme revint aussitôt, tout le monde était silencieux. Les convives se regardèrent, certains cherchaient des yeux un monstre vivant sur l'île aux fleurs et qu'on leur aurait caché, mais rien ne survint alors l'un des corsaires se mit à crier "Oho, qui a volé la culotte d'Hikari ?" ce qui fit rire ses camarades. La fête reprit, mais tout le monde n'était pas rassuré et l'on vit tout de même Hassim passer entre les tables à la recherche de sa petite sœur. Certains le suivirent du regard pendant que d'autres tentaient encore de comprendre ce qui se passait avec l'ether et constataient que les linkperles subissaient des interférences de plus en plus fortes.

C'est alors qu'un nouveau hurlement, mais celui-ci bien humain, perça la foule. Ils n'eurent que le temps de se retourner ou se lever de leur chaise pour apercevoir Hélène, les mains sur les tempes pleurant et hurlant le corps entouré de volutes noires qui n'avaient rien à voir avec de l'ether.
"Tu ne veux pas comprendre, tu veux m'empêcher de partir... je vais mourir ici, je vais dépérir comme maman !"
Avant que Hassim n'ai pu tenter quoi que ce soit, un nouveau hurlement suivi de craquements sinistres d'os et de chair accompagnèrent l'horrible transformation de la jeune danseuse innocente, celle que tous considéraient comme le petit ange de l'archipel, en une créature immense et monstrueuse qui déploya ses ailes. Juste au-dessus de l'île, le ciel se déforma dans un coup de tonnerre comme si une brèche s'ouvrait entre les nuages pour laisser apparaitre un ciel rouge sang au milieu des étoiles.
Autour d'eux, et plus particulièrement deux qui étaient au plus près d'elle se mirent à se transformer eux aussi en monstres difformes dont l'abdomen s'ouvrit pour laisser apparaitre une rangée de dents acérées.  La foule commença à fuir, certains dont le corps se couvrait à leur tour de cette fumée noire à l'origine inconnue.

Les minutes qui suivirent semblèrent durer une éternité. Le premier réflexe de l'équipage, et l'ordre du second fut de défendre les habitants et de couvrir leur fuite en affrontant ces choses qui étaient pourtant des humains quelques instants plus tôt. La seule qui ne bougea pas, qui ne pouvait bouger, était Hotaru qu'ils savaient brisée depuis l'annonce du Conseil de Sharlayan. Personne n'aurait pu prévoir qu'elle se retrouverait dans cette cohue. Elle leva les yeux vers cette créature qui fut autrefois Hélène et se leva, telle une poupée désincarnée elle se mit à danser, un automate au milieu du chaos, entourée par ses compagnons qui luttaient vaillamment contre l’indicible.
Et tandis qu'ils faisaient leur possible pour repousser ces créatures, d'autres autour d'eux se transformaient en hurlant de peur et de désespoir, ou se faisaient dévorer par ceux qui étaient juste avant leurs proches et amis.

Le champ de fleurs si beau de mamie Laura était à présent souillé par le sang. Hassim appelait sa sœur, désespéré, il commença lui aussi à générer cette fumée noire, Valorius également ce qui démontra que même eux étaient susceptibles de succomber à ce mal étrange qui ne dégageait aucun ether, ces monstres étaient vides de tout ether ! Donc s'ils les tuaient, ils... disparaitrait tout simplement ?
Pas le temps de réfléchir, ils se multipliaient trop vite et malgré leurs efforts ils sentaient bien qu'ils ne pourraient pas vaincre ici et ce soir. Autour d'eux, corsaires et miliciens se battaient eux aussi pour permettre aux plus faibles de s'enfuir.
"On se replie !" ordonna le second.
Ils se replièrent, après avoir tué... détruit... deux de ces monstres, et traversèrent le champ dévasté pour atteindre les bois en aidant ceux qu'ils pouvaient. Djazah'ir était parvenu à endormir Hassim avant que celui-ci ne succombe, et deux de ses hommes virent le soutenir pour aider le miqo'te qui ne pouvait le porter tout seul. Kyuuji parvint à apaiser Valorius en prenant le temps de douces paroles apaisantes, la fumée se dissipa. Pas le temps de réfléchir à comment ni pourquoi, il fallait quitter l'île. Un roegadyn massif saisit Hotaru sous son bras, Hikari deux lalafells sur le dos, tous, chacun, tentait de sauver quelqu'un d'autre.

Tel un virus mortel, ce mal se répandait partout autour d'eux. Impuissants ils ne purent empêcher la transformation de dizaines de convives, dont le pauvre Davinus trop ivre pour s'enfuir, trop desespéré par le sort de garlemald pour résister. Ils durent enjamber le cadavre de ce "bon" LeRat qui était tombé juste à quelques pas de la forêt. Dans les arbres, les hurlements étaient encore plus forts, les maisons suspendues des habitants de l'île brûlaient et des corps comme des créatures difformes tombaient des branches. Au-dessus de leurs têtes, la complainte d'Hélène accompagnait leur retraite comme un requiem. Ils reconnurent le petit Lucas et sa tignasse rousse qui leur servit de repère à suivre dans la panique pour atteindre la plage. Là-bas, tout le monde se pressait s'embarquer, les habitants évacuaient et navires comme pirogues se trouvèrent vite surchargé. Mais personne ne pensa un seul instant à refuser qui que ce soit à bord de son embarcation. Le pont de l'Eternal se trouva vite envahi de civils.
A la barre, le capitaine donnait ses ordres tout en berçant son fils en pleurs. Son visage d'ordinaire impassible ne pouvait cette fois contenir l'horreur mais elle tenait bon.

Une fois "en sécurité" à bord, ceux qui se tournèrent courageusement vers la plage purent apercevoir, tombant sur ses vieux genoux, la silhouette de la vieille Laura hurlant de rage face à son île en flammes, l'oeuvre de toute une vie détruite et son peuple mourant. Elle leva les bras et dans un ultime acte de désespoir, tandis que son corps se couvrait de volutes noires, fit jaillir des rosiers de la terre pour dresser un mur entre elle et les derniers habitants qui s'enfuyaient, afin de contenir les monstres de l'apocalypse.
C'est ainsi qu'elle disparut pour toujours, doyenne de l'Île aux Fleurs jusqu'à son dernier souffle. Au large de l'île, les linkperles fonctionnaient à nouveau et la lune illuminait un ciel rempli d'étoiles.


Brutalement, sans prévenir, l'apocalypse avait commencé.
Lerith Il y a 10 mois et 1 semaine



La perle de Kyuuji tinta à peine quelques minutes après qu’ils aient rejoint l’Eternal, quand le réseau de perle permis à nouveau les transmissions.
— Yamabushi… Guji. Quelque chose de terrible vient d’arriver, dans le ciel au Nord.
— Il s’est enflammé ?!
La voix angoissée et presque terrifiée du grand prêtre suffit à immédiatement alarmer son correspondant.
— C’est cela. Savez-vous de quoi il s’agit ? Aobashi, les vents soufflent son effroi.
— Plus ou moins. J’arrive rapidement. Mettez tous les prêtres en alerte. Je veux que tous les civils restent chez eux, que la milice veille à ce qu'ils gardent leur calme. Je veux mon père et mon frère au temple à mon arrivée.
Le ton pressant et inhabituellement impérieux ne souffrait aucune contestation. Aussi le prêtre au bout de la perle ne contesta pas.
— Bien, Guji !
La perle coupa et Kyuuji savait que ses demandes seraient respectées. Il était prêt à partir dans l’instant, mais quelques détails d’importances, et surtout quelqu’un, le retenaient encore un peu. L’accord du second, suivi par celui du capitaine lui fut rapidement donné. Mais Hortensia, Haku et Valorius furent un peu plus difficiles à convaincre. Pourtant, Kyuuji pu rapidement se plonger dans l’éther pour emprunter l’éthérite dédiée au village.



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Arrivé, il lui fallait encore descendre jusqu’au village de la cachette où l’éthérite était. Il porta la main à la perle et contacta l’équipage.
— Capitaine ? Faites-vous escale sur le chemin ? Si... Thavnaire est toujours notre destination à venir ?
— Oui. L'un des nôtres est là-bas. Ce qui va précipiter légèrement notre départ, nous partons sur le champ, après avoir déposé les habitants au Souk. Escale à brumée pour prendre ce dont nous avons besoin.
— Laissez-moi... tren... une vingtaine d'heures et je vous rejoins à Brumée.
— Entendu Kyuuji, je vous recontacte une fois que nous aurons établi notre cap.
— Parfait. Merci Capitaine.



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Son père, Hironari, son frère, Isshiki, ainsi que tous les prêtres l’attendaient devant le temple, comme il l’avait demandé. Au-dessus d’eux au nord, si proche mais pourtant loin, le ciel était en proie aux flammes et aux chutes incandescentes d’étoiles. Tout le monde regardait le Guji approcher, et pour une fois, il ne cherchait pas à s’en dissimuler. Les sourcils froncés, la détermination qu’il affichait semblait les rassurer.
—Kyuuji, mon fils. Que sais-tu.
Sans préambule, Hironari n’attendit pas que le Raen les eut rejoint. Et comme toujours son intonation n’indiquait pas de question, mais c’était son habitude, il attendait toujours une réponse.
— Assez peu de choses, mais suffisamment pour en parler. Ca vient de se produire où j’étais. Je l’ai vu. Il nous faut nous préparer.
— A quoi.
Le Grand Prêtre leur exposa tout ce qui venait de se passer et ce qu’il avait pu en tirer comme conclusion. Depuis l’annonce de Sharlayan dont ils ignoraient encore tout, au mauvais tournant qu’avait pris le banquet de l’île aux fleurs. Bien sûr, les Atagi et les prêtres refusèrent catégoriquement de quitter la vallée. Alors la planète ? Encore moins. Ils avaient une mission, eux aussi, et ils ne comptaient pas s'en détourner alors qu'elle prenait tout son sens. Kyuuji se senti légèrement rassuré. Pour une fois, enfin, il était totalement en phase avec les siens. Enfin, il n’y avait aucun désaccord. Enfin, il se rangeait du même côté que son père.
— Que comptes-tu faire, mon fils.
— Il nous faut préparer des défenses. Les anciennes ne suffiront pas. Mais nous commencerons d’abord par les réactiver. Ensuite, nous utiliserons l’Aramitama d’Aobashi pour en créer de nouvelles par-dessus. Enfin, nous réveillerons les statues enterrées.
— L’Aramitama. Tu es fou.
— Ca fait des années que nous repoussons son invocation par crainte de ne pouvoir le contenir. Si nous ne le faisons pas maintenant, avec un objectif, il nous emportera peut-être lui-même quand la situation empirera.
Le silence s’abattit de longues secondes durant lesquelles les prêtres encaissaient la nouvelle. Kyuuji les regarda un à un en reprenant.
— Nous pouvons la focaliser et l'utiliser à bon escient avec nos rituels. Et Aobashi n'en serait que plus reconnaissant, lui aussi. Il craint, comme nous, la dévastation que peut produire sa colère.
Quelques hochements de têtes traduisaient que les arguments faisaient mouche. La détermination apparaissait désormais dans le regard des prêtres. Mais Isshiki, silencieux jusque-là, s’avança d’un pas pour parler.
— Et après ?
— Après… c’est confus. Vous en savez autant que moi. Je suppose qu’il faudra s’attendre à ce que des transformations n’arrivent. La milice devra veiller sur les civiles, et les rassurer. Les … endormir s’il le faut. Je veux également cinq éclaireurs, des volontaires, pour aller prendre des nouvelles des villages alentours et leur transmettre ce qu’ils doivent savoir pour se préparer. Surtout au Nord. Je compte sur toi pour organiser tout ça. En attendant le retour des éclaireurs, considérons que nous sommes seuls.
— Nous l’avons toujours été, ajouta Hironari. Nous tenons bon tout seul depuis toujours. Nous tiendrons encore.
— Nous tiendrons, reprirent quelques prêtres et Kyuuji en chœur.
Dans le regard de son père, Kyuuji décela une flamme qu’il ne lui avait jamais connu. Ou alors était-il trop jeune pour s’en souvenir. Isshiki se détourna avec ses directives, il les exécuterait parfaitement, comme toujours, il faisait un bien meilleur chef de clan que lui.
— Mettons nous au travail, je n’ai que peu de temps.
— Tu repars. Au moment où nous avons le plus besoin de toi.
Le ton cinglant d’Hironari, encore. Encore ça. Il partait oui. Il finissait toujours par abandonner ceux qu’il aimait au pire moment. Hortensia, l’Eternal, les siens. Toujours.
— On a besoin de moi ailleurs. Je dois aussi en apprendre plus sur la situation afin que nous puissions tenir.
Des excuses, toujours. Sans mot supplémentaire, les prêtres se tournèrent vers le temple, dans lequel ils s’engagèrent. Ils avaient une tâche à accomplir, et elle n’était pas des moindres.



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Le Paon bleu déploya son plumage en un éventail coloré qui s’étendait au-delà du temple, recouvrant toute la vallée d’une chappe protectrice avant de se dissoudre, ne laissant qu’un dôme éthéré. La colère et la force de l’Aramitama du Kami avaient été difficile à encadrer. Plusieurs prêtres gisaient à terre, blessés ou trépassés. Réunir l’ensemble du corps des prêtres n’avait pas été de trop. Malgré leur nombre, la réussite leur avait valu un lourd tribut. Kyuuji fit ramener les blessés à l’intérieur du temple et organisa rapidement les soins, déléguant à son cousin la sinistre tâche de recenser les défunts. D’un pas épuisé et mortifié, il descendit ensuite au cœur du sanctuaire, où reposait la relique qui hébergeait le Kami. Il ne sentait qu’à peine sa présence. Son inquiétude redoublée, il pria pour l’Esprit devant son autel.
— Ô Aobashi, pardonne moi de t’avoir brusquer ainsi. Puisses-tu désormais recouvrer tes forces dans la paix et la sérénité.
Une infime brise secoua quelques mèches de ses cheveux. Il allait bien. Il était très affaiblit, mais il était vivant et conscient. Un bien maigre soulagement au vue de l’ampleur de la situation.
— Ô Aobashi, pardonne moi d’avoir failli à tous les protéger de ta colère.
Une nouvelle brise aussi légère que la première vint souffler sur la joue du Raen, rassurante.
— Ô Aobashi, pardonne moi de ne pas rester à tes côtés et t’aider à reconstituer tes forces.
La brise qui lui répondit encore était toujours bienveillante. Une larme roula sur la joue tuméfiée du Prêtre, qui l’essuya d’un rapide revers de manche.
— Ô Aobashi, pardonne moi de ne pouvoir t’être aussi reconnaissant que je le devrais.
Cette fois, le souffle tressautait comme un léger rire agite les épaules de quiconque. Dans un grand effort, le vent du Kami l’enjoignit à poursuivre les nombreuses tâches qui lui restaient à remplir.



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Une ceinture de statues de pierre blanche, de diverses formes et tailles, s’étendait désormais tout autour de la vallée. Certaines parsemaient même les rues du village, couvant de leur regard protecteur les habitants. Il ne pouvait rien faire de plus ici dans l’immédiat. Il faudrait attendre que l’apocalypse vienne, ou que les nouvelles des éclaireurs leur donnent d’autres priorités. D’un pas las, mais déterminé, Kyuuji remontait, quelques vingt heures après son arrivée, vers la grotte qui abritait l’éthérite.
— Capitaine ? Je suis en route pour Brumée.
Lerith Il y a 10 mois et 1 semaine
Après avoir déposé les autres victimes de cette funeste soirée au Souk, le capitaine tenant toujours son fils tremblant contre sa hanche descendit sur le quai pour parler avec Hikari. Hassim était toujours plongé dans l'inconscience grâce au sort de Djazah'ir mais à son réveil le coup serait dur. C'est dans ce contexte que Kikyo lui expliqua ce que le Conseil de Sharlayan avait déclaré un jour plus tôt.
Personne ne savait ce qui se passait, ni même si la peur et le désespoir étaient les seuls facteurs des transformations. La nature de ce mal leur échappait complètement mais il fallait composer avec le peu qu'ils avaient.
"Je vais faire rassembler les chefs des tribus lalafelles et des îles voisines, annonça la numéro deux du Souk. Nous allons organiser la survie en attendant d'en savoir plus.
- Très bien. Mes hommes et moi partons pour Thavnair, Sitôt que nous aurons davantage d'éléments, nous vous le ferons savoir.
- Les linkperles fonctionnent ?
- Pas là-bas, j'ai essayé en vain de joindre mon mari."

Entendant Akihiko sangloter à la mention du père disparu, elle le serra un peu plus contre elle pour le rassurer. Un dernier signe de tête envers les miliciens, et elle retourna à sur le pont supérieur pour ordonner le départ immédiat. Tous ceux qui n'étaient pas trop blessés ou épuisés pour naviguer furent envoyés à leurs postes.

Il n'était même pas encore minuit quand l'Eternal, qui venait tout juste d'arriver, quitta l'Archipel en direction de la Noscea. Le temps d'une brève escale à Brumée afin de préparer le voyage à la hâte, et ils reprendraient la route dans la journée, récupérant Kyuuji au passage. Les deux prochains jours de navigations seraient à la fois long, et en même temps un bien court répits après ce qu'ils venaient de vivre.
Ivanhault Il y a 10 mois et 1 semaine
Les discussions et le bruit avaient cédé la place au silence de la nuit tandis que les plus aptes avaient rejoint leurs postes de navigation et que les plus épuisés sombraient dans un bienheureux oubli, mais le sourire tordu et contre-nature d'Ivanhault demeurait. Cacher à l'équipage combien il était heureux, la tâche semblait vaine, Ivanhault multipliait depuis le désastre du banquet les exclamations enjouées et les remarques scientifiques, déjà passionné par l'événement comme s'il l'avait contemplé en avant-première au premier balcon d'un théâtre. Bravo bravissimo, l'apocalypse !

"Si la fin du monde arrivait, Ivanhault la contemplerait depuis un fauteuil avec un verre de vin dans la main."
Quelque part sous une lointaine forêt, dans des grottes qui couraient jusqu'aux tréfonds d'une terre réchauffée par des rivières de lave, une jeune fille terrifiée murmurait en tremblant les paroles d'une comptine interdite trop récemment pour que le tabou se soit inscrit dans les consciences. Elle y trouvait un réconfort, une ancre : Le Veneur nous guidera. Sa soeur qui dormait près d'elle ne songea pas à la faire taire, secrètement rassérénée.

Appuyé contre Silius qui dormait comme un sonneur, allongé tel un cadavre au fond de sa couchette, Ivanhault alignait les calculs de la trajectoire vers Thavnair sur son carnet éclaté. Un plan de route parviendrait au matin sur le bureau du capitaine, émaillé de nombreuses ratures et de petites croix rouges ou de petites têtes de mort dont l'une portait le nom de "Valorius" sur un cap maritime distordu en nombreuses et inhabituelles circonvolutions dont les angles précis au degré près annonçaient une navigation pénible pour ceux qui allaient avoir la responsabilité de tenir la barre.
Lerith Il y a 10 mois et 1 semaine
Que de bouleversements en si peu de temps...trop peu de temps pour que l'esprit de l'invitée/partenaire marchande de l'Eternal puisse tout assimiler. Le décor bucolique et l'ambiance de fête laissant place à une scène d'horreur cyclopéenne en même pas cinq minutes, la panique générale, les mouvements de foule, le ciel qui s'embrase...comment ne pas fuir et ou devenir fou ?

C'est une question qu' Hortensia met bien sagement de côté afin de se concentrer sur l'instant présent. Passer des dizaines d'appels perles à ses grands frères du Maelstrom, à divers contacts, pousser jusqu'au bout la fonction de sa vieille perle grésillante... réexpliquer à chaque fois ce dont elle fut témoin, la répétition aidant à digérer l'expérience.
La raenne passera une grande partie de la nuit sur le pont à faire les cent pas, sa perle à la corne, faisant un ou deux commentaires à destination de Kyuuji parti à l'autre bout du monde, loin d'elle, encore une fois.

Ce n'est qu'au troisième quart de garde que l'on verra la cornue se diriger vers la cabine de son homme et Valorius, ce dernier ayant eu la galanterie de lui laisser la cabine pour elle seule cette nuit.
L'aube se lève et les ordres viennent de tomber : Direction Thavnair avec une escale pour chercher Kyuuji.
De quoi faire apparaitre un sourire timide sur le visage de la petite femme d'habitude si goguenarde.




Valorius avait passé une partie de la nuit sur le pont, après un bref somme de quelques heures.
Appuyé au mât, comme contre l’épaule d’un ami, il écrivait dans son journal. Quand il relevait sa plume, il allumait une cigarette et contemplait le ciel et la mer en alternance.
Quand vint son tour de quart, le mage prit place à la barre pendant un moment et se mit à chanter doucement, de vieilles mélodies des marins de Limsa et d’ailleurs, ainsi que les chansons écrites par Meleth pour l’Eternal.
La jeune viera le rejoignit, unissant sa voix à la sienne. Elle s’était jetée dans ses bras à son retour à bord et il avait dû la réconforter avant que Noah ne reprenne les choses en main. Il la sentait profondément perturbée, inquiète, comme une bonne partie de l’équipage.
Ivanhault et Silius tranchaient par leur calme et leur curiosité scientifique. Valorius tendait à partager cette approche rationnelle et déterminée mais avait constaté qu’il restait encore fragile, plus vulnérable qu’il ne le pensait.

L’elezen avait appris avec surprise que le phénomène des « fumées noires » qui faisait muter les gens avait commencé à l’affecter pendant le combat contre les monstres. Il ne s’en était pas rendu compte, plongé dans la concentration intense d’un tissage de sort, mais se souvenait d’avoir été traversé par un sentiment profond de découragement, de défaite. Kyuuji l’avait prestement ramené à la réalité, par ses mots de soutien et son contact amical.
Il était fondamental qu’ils restent soudés, qu’ils se soutiennent mutuellement, face à une menace qui semblait se nourrir de la peur et du désespoir.

Dans une cabine, Hotaru reposait, plongée dans un sommeil catatonique. Haku restait souvent assis dans la coursive devant la porte. Valorius aurait voulu pouvoir les aider à surmonter l’épreuve personnelle qu’ils affrontaient, mais il craignait d’aggraver la situation par des mots maladroits. Il ne comprenait pas la religion, lui qui n’avait jamais eu foi qu’en des hommes.





Dans la plus grande discrétion, malgré l'escale, Kyuuji a rejoint l'équipage dans l'après midi. Après avoir pris des nouvelles rapides, il est descendu dans sa cabine où il aura passé la fin d'après midi, la soirée et la nuit à dormir.
Lyapaggy Il y a 10 mois et 1 semaine
[Un message est laissé visible par l'équipage. Sa petite écriture habituelle qui essaie de faire des efforts pour que ça reste lisible peux paraître familière pour beaucoup de personnes.]

A travers différent pays et époque, git l'histoire de personnages, commun comme héroïque, qui racontent un jour avoir subitement aperçu l'espace d'un moment fugace, le ciel virer au cramoisi avant que les étoiles commencent à fondre des cieux comme si le seul destin de la planète était de brûler jusqu'à ne devenir que cendre. Des suites d'un évènement si surprenant, ils entendirent une voix dans leur tête qui leur conseillait de ressentir, écouter et penser.

Fut-il un temps, il y a de ça une décennie, où je fut témoin moi-même d'un évènement similaire. Allez savoir pourquoi je vit ça et quelle était la volonté derrière cette brève image qui disparut aussi tôt pour ne laisser qu'un ciel irradié d'un bleu céleste.

Je me suis souvent demandé qu'est-ce que représentait ce ciel déchiré. Était-ce le moyen pour Hydaelyn de nous faire passer un message ? Si oui, pourquoi moi qui n'a pourtant rien de spécial ? Et voilà qu'en ce jour de fête, l'évènement survient de nouveau et si soudainement... Je n'était pas la seule à le voir, mais je fut la seule à continuer de le percevoir sans vouloir s'interrompre. Et alors que cette vision de mon enfance se poursuivait, j'attendait que cette voix résonne de nouveau dans ma tête, comme auparavant. Mais ce ne fut que le silence qui m'atteignait. Un silence morbide dont le seul souvenir final était celui d'un cataclysme. Celui qui frappa la terre lors du septième fléau et pris la vie de tant de personnes, dont ma mère.

Vous vous demandez pourquoi je vous écrit ces mots, surement ? C'est tout simplement parce que j'en ai besoin. Ces évènements ne sont pas un bon souvenir. Cette singularité, bien qu’extrêmement intrigante, me met mal à l'aise, et je ne sais plus quoi pensée. J'essaie de laisser mes pensées vagabonder ailleurs, mais c'est souvent plus facile à dire qu'à faire. Alors j'espère qu'en me livrant ainsi...

Je pourrais alléger ce poids que je sent grandir un peu plus chaque instant.





[size=4]Récit RP[/size]






La Lalafelle était assise sur l'une des marches du gaillard arrière du navire, son regard tournée vers les cieux consteller de myriade d'étoiles fixe. L'on pouvais se demander si elle ne cherchait pas à capter la première qui allait se détacher pour venir à la rencontre de la Terre comme une boule de feu prenait vie depuis le sceptre d'un mage.

En réalité, elle ressassait les derniers évènements... Ces menaces implacable qui les avaient soudainement frapper et soutirer tant de vie l'espace d'un instant. Ces images qu'elle avait déjà aperçu longtemps avant... Était-ce cette apocalypse promise ? Les mots du cristal-mère résonnait dans son esprit.

Les cris de l'autre jour résonnaient encore. Un chant de lamentation, une ode à la destruction. Les mots réconfortant ayant été apporté à la suite résonnaient comme un feu survivant dans un blizzard frappant une toundra glaciale. Personne ne s'isolaient ou ne laissaient les autres s'isoler, car la force de l'humain résonnait dans sa communauté. Ainsi, elle écoutait.

Les sentiments tourbillonnant frappait de toute part, tout être, même ceux qui aimaient à se montrer le plus impassible possible. Les façades s'écroulent et les faiblesses se dévoilent. Ces dans ces moments que peuvent se montrer, au combien précieux, le soutient et la force des sentiments partager... Ainsi, elle ressentait.

L'inexplicable se montrait tout aussi inextricable, un problème peut-être soluble mais d'une complexité bien ésotérique par rapport aux pages qui composent son grimoire de magie. Un mystère qui la poursuivait depuis plusieurs année et qui se révèlent à elle enfin, depuis ce temps. Une situation dont le penchant nihiliste pourra mener à tant de d'intrigue nuancée... Ainsi, elle pensait.

La curiosité maladive habituelle qu'avait la Lalafell lui donnait un sentiment d'excitation mêlé à une certaine honte. L'excitation de voir ses questions peut-être enfin résolu, un nouveau mystère à découvrir et mettre à nu... Mais aussi la honte d'y prêter autant de sentiment positif dans un évènement aussi négatif. Elle-même ne savait plus trop sur quel pied se dresser. Elle qui aimait savoir définir les choses, le monde lui paraissait à présent brouiller dans un nuage de confusion.

Quel lendemain poindrait à l'horizon ? Serait-ce une aube, ou un crépuscule ?
Lyapaggy Il y a 10 mois et 1 semaine
Un nouveau monde s'offrait à elle, des possibilités de voyage qu'elle n'avait pas avant... Des personnes avec qui partager ses pérégrinations et amoindrir les risques qu'elle prenait avec sa maladie... Le jour même où elle vient joindre l'équipage, même si elle en était à l'essai, les choses c'étaient déjà compliqué dans la cité... Et puis le lendemain alors ? Quelle journée ! Elle savait que le mot "péripétie" était assez bien adapté pour décrire les voyages de l'Eternal, mais à ce point ? C'était plus qu'inattendue, et tout autant malvenu.

Son regard se posait en direction des îles qu'ils avaient fuit... Ou du moins, ce qu'elle pensait être la direction de ces îles. La distance les avaient fait disparaître derrière l'horizon, et sa maigre connaissance du repérage en milieu maritime ne l'aidait pas à savoir où exactement observer... De son point de vue, comment savoir où était le nord ? Le sud ? Faisaient-ils vraiment une ligne droite ou avaient-ils tourner durant le trajet ? Elle n'en avait rien remarquer, en tout cas. Tout ce qu'elle voyait n'était que de l'eau à perte de vue et des nuages... Elle avait tenté de se repéré à l'un d'eux qu'elle avait nommer "tête de kobold", car de son point de vue, c'était à ça qu'il ressemblait... Mais tête de kobold n'avait pas à l'esprit de rester fixe dans les cieux, et les vents s'amusaient à le pousser lui et ses congénères.

Un soupir s'exfiltra d'à travers ses lèvres alors qu'elle se détourna de cette vue avant de s'assoir sur le bord de la rambarde qu'elle avait comme fait sien, son petit lieu de travail à l'air libre où elle déposait tout son matériel quand elle s'y trouve. Elle s'assied avant d'attraper l'un de ses travaux en cours, empoignant son aiguille fétiche ensuite.

La couturière vint ensuite transpercer le tissu tout en faisant traverser le fil attacher à celui-ci avec dextérité avant de le passer dans l'autre sens avec autant de doigté. Ses nombreuses années d'expérience pouvaient ce voir facilement à sa concentration et sa technique quand elle était à l’œuvre... C'était là son travail, mais aussi sa passion.

Mais surtout en ce moment, c'était son moyen de penser à autre chose.
Lerith Il y a 10 mois et 1 semaine


Il y avait eu beaucoup d'émotions en si peu de temps. Sur le pont de l'Eternal, chacun extériorisait son trouble, qu'il soit mineur ou extrême, à sa façon. Que ce soit en s'entraînant sur le pont, en parlant plus que d'habitude ou au contraire en cherchant la solitude dans le peu d'endroits du navire où celle-ci était possible. Deux jours entiers de navigation pour atteindre Thavnair, à la fois trop court et bien long sachant ce qui les attendait : un tableau de ce qui attendait le reste de la planète dans les lunes, voir les semaines à venir.

Pour ce voyage, ils étaient accompagnés par Hortensia qui se retrouvait associée à une expédition bien différente de celle qui était prévue, bien qu'ils trouveraient sur place le moyen de chercher l'épave pour peu que l'île ne soit pas déjà tombée en cendres. La raenne et ses contacts commerciaux serait sans doute utile pour retrouver le membre d'équipage disparu dont le comptoir devait bien se trouver quelque part à Thavnair ou sa capitale.
Contre toute attente, un autre invité s'était joint au voyage à la demande d'Ivanhault -qui se garderait bien de le revendiquer- en la personne de Lenile Pupa, gérante de la Cale et bien connue de la compagnie.


Au matin du dernier jour de voyage, la tension remonta un peu. A l'horizon le ciel arborait une couleur inhabituelle mais il faudrait encore plusieurs heures avant d'arriver au bout de leur voyage. D'après les estimations, ils seraient à Yedlihmad dans la soirée. Une nouvelle étape de leur voyage commençait...




FIN DU CHAPITRE III

Lerith Il y a 10 mois et 1 semaine


"Alors que vous avez les yeux rivés sur la bataille dantesque dans les cieux, cette vision vous insuffle un sentiment d'espoir, ou de majesté. Vous arrivez dans le port, alors que l'ancre est jetée. Vous voyez sur les quais de nombreux hommes armés et des aventuriers, en train de protéger le village. Vous êtes arrivés à destination."





Ce ciel rouge était impressionnant, il y avait de quoi redouter ce qui allait suivre mais étrangement ils se sentaient plus en sécurité ici que dans l'archipel Paradis. La présence forte de l'Ost Rayonnant et les nouvelles relayées par les habitants concernant l'intervention du Guerrier de la Lumière à Vanaspati, sans parler de la présence du dragon féal du Satrape de Radz-at-Han, redonnaient un peu d'espoir. Toutefois, ni les linkperles ni les ethérites n'étaient opérationnelles. Ils étaient complètement isolés du reste du monde pour l'instant.
"Reposez-vous, demain nous partons pour la capitale."
C'est là-bas que se trouvait le comptoir du Kurusu-gumi, c'est aussi là-bas qu'ils avaient plus de chances de trouver des informations concernant leur épave, et les rencontres qu'ils feraient sur la route leur permettraient de s'enquérir de plus de détails sur la situation dramatique qui se jouait sur cette île.

Des patrouilles armées surveillaient la route principale, et on voyait des civils, le plus souvent des familles avec de jeunes enfants prendre la route de Radz-at-Han, ce qui soulagea quelque peu Kikyo qui ne pouvait pas se séparer de ses trois enfants, surtout depuis que son fils avait manqué de se transformer lui aussi ; ce souvenir terrifiant allait marquer son esprit encore un long moment... 



La première sortie du matin sur le port fut l'occasion d'en apprendre un peu plus sur les locaux. Non seulement sur la situation présente mais plus généralement sur cette culture que certains découvraient pour la première fois.

Sans surprise, Meleth se passionna immédiatement pour cette nature colorée et ces animaux étranges. La représentation des yeux un peu partout, la roche violette visible depuis le port et les nombreux gaja dans les prairies entourant Yedlihmad dont la représentation était elle aussi nombreuse. Tandis que Floerswys et Lenile partaient à la recherche d'une petite fille égarée sur le chemin de son village, Meleth et Hotaru restèrent un moment à observer ces animaux de taille impressionnante.
"Il faudra faire attention sur la route."



En s'approchant un peu, ils trouvèrent un morceau de défense à moitié enterré dans le sol (Meleth avait manqué de tomber en s'y prenant le pied), ils prélevèrent également quelques échantillon de roche violette, couleur si singulière pour un minéral.
Après s'être séparés, Meleth et Noah restèrent dans les environs de Yedlihmad, curieux de découvrir la nature environnante. Et les oreilles les plus fines purent entendre un rapide échange entre les deux viéras.
"Je t'apprendrais.
- Je ne suis pas une enfant.
- Première leçon. Regardes où tu marches.
- ... idiot."

Ainsi, le Fils du Torrent a de l'humour ?




Le soir venu, un groupe s'aventura hors de Yedlihmad en direction de Radz-at-Han. Malgré la présence de l'Ost Rayonnant à chaque village la route principale restait dangereuse, et les monstres présents.

Après avoir aidé un pêcheur matanga, Kyuuji, Hortensia, Haku, Yone, Floerswys, Lenile, Meleth et Noah parvinrent à atteindre le Grand Œuvre. Le port de ce hammeau d'alchimistes les accueillit et les soldats présents leurs suggérèrent d'attendre le lendemain pour poursuivre leur route vu la situation au-dehors. De plus, le village se trouvait en bord de mer l'Eternal, bien qu'il ne puisse s'amarrer directement au port, pourrait mouiller dans les hauts-fonds à quelques brasses ce qui le rapprocherait de la capitale.
Dès qu'ils eurent pris un peu de repos -et goûté au thé local- Lenile se dépêcha de faire le chemin inverse au pas de course, les autres prirent la décision de passer la nuit ici et d'attendre le reste de leurs compagnons.
"Si vous partez demain matin avec le prochain convoi protégé, vous serez à Radz-at-Han avant midi."

Quelques heures plus tard, l'Eternal mouillait au large du hameau des alchimistes.




Au matin, le ciel était toujours aussi menaçant mais les soldats avaient préparé le nécessaire pour conduire en toute sécurité des civils à la capitale et désengorger les villages. C'était l'occasion pour ceux qui le souhaitaient de s'y rendre à leur tour. Ce fut le cas du capitaine. Ne pouvant se séparer de ses enfants plus de quelques heures elle monta sur le dos d'Akio pour aller plus vite et quitta l'Eternal peu après les avoir couché pour leur sieste en début d'après-midi.
"Je vais me rendre au comptoir du Kurusu-gumi et chercher Akira. Il y a de fortes chances que si tous ses employés sont en sécurité, qu'il soit allé aider des civils auquel cas il faudra qu'une équipe se tienne prête. Je vous attendrais là-bas."




Le Fils du Torrent avait accompagné le petit groupe en partance de Yedlihmad en guise d'éclaireur. Après avoir parcouru les environs du village pendant quelques heures à leur arrivée, jusqu'à s'en éloigner dans une certaine mesure, il avait une connaissance plus ou moins étendue de la faune et de la flore environnante. Il avait donc endossé ce rôle en compagnie de Meleth qui montrait des dispositions dans ce domaine.. Quoi de plus naturel en comparaison du reste de la troupe ?

Couvrant le flanc droit durant toute la progression, il ne rencontra pour sa part aucuns obstacles ou créatures belliqueuses. Les animaux semblaient même plutôt fuir les environs, se réfugiant là ou ils se sentaient à l'abri. Un comportement qu'il avait déjà remarqué tantôt lors de son exploration, et cela l'avait amené à penser qu'un voyage le long de la falaise était plus court et moins dangereux. Il tenta bien à un moment de faire comprendre cela à ces gens qui étaient désormais ses camarades, une notion encore bien vague pour le Viéra. Mais ses quelques mots lâchés furent engloutis dans la discussion d'alors entre Meleth et Haku, chacun exposant ses arguments. Il n'insista pas plus, reportant son attention sur les alentours tandis que le groupe se lançait sur la route en direction du nord.

Après une escarmouche avec des "créatures" inconnues, ils parvinrent dans ce lieu appelé Le grand Œuvre par les autochtones. Il parvint à en saisir l'intérêt en écoutant brièvement les conversations mais après une vingtaines de minutes, préféra retourner monter la garde dans les hauteurs avoisinantes, laissant aux présents le loisir de se mêler à la populace.

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