

C’est au petit matin, après une soirée manifestement agitée avec ses compagnons de l'Escale, et d'une longue nuit tant silencieuse que réparatrice, que la Viéra émerge enfin du dortoir réservé aux hommes — lieu où, très clairement, elle n’a strictement rien à faire. Mais elle s’en moque éperdument. La tête haute, l’air aussi détaché qu’un chat quittant une scène de crime, elle traverse le couloir.
Son accoutrement ? Une sorte de combinaison de survie bricolée pour résister au froid. Il ne manque plus que les moufles d’oreilles pour compléter le tableau. Elle renifle fort, comme si elle avais presque réussis à choper un rhume.
« Plus jamais. »
Elle traîne avec elle clairement peu réjouissante, bien qu'elle ne jettera son résolue sur personne pour autant. Sa destination ? La cabine de l’escale — son atelier officieux. Là, sans perdre une seconde, elle y amène tout son matériel, pousse le volume de la sono à fond, et laisse exploser des mélodies crasseux, aux riffs grinçants et indomptés.
Douces sonorités qui ne plairons pas à tout le monde il est certains.
Type de musique :
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L’escamoteuse autoproclamée — experte en démontage sauvage et remontage approximatif — entame son rituel. Elle vise, scie, dévisse, extrait des composants de ses propres engins comme si tout pouvait être sacrifié à son idée du moment. Des tubes de métal volent, rebondissent, sont ignorés une seconde pour être repêchés la suivante. Elle jure, peste, marmonne des plans que personne ne comprend — sauf ceux qui ont déjà vu, à leurs dépens, ce que ces “bricolages” peuvent devenir.
De l’extérieur, on entend parfaitement ses commentaires, hachés par la musique mais portés par un ton sans équivoque :
« Non mais sérieusement, je vous propose la paix, t’vas voir où j’vais te la foutre, ta paix de mes deux… »
ou encore des :
« Ah là… là si le rythme reste régulier et synchronisé sur les quatre balises, ça serait presque parfait… ou presque pas un désastre, on verra. »
On ne sait jamais vraiment ce qu’elle fabrique là-dedans (c'est faux). Mais il y a fort à parier qu’une surprise explosive se prépare.

C’était un petit soldat de plomb.
L’Enclave aux Errants, une île recluse aux rivages noyés de brumes, battue par des vents sans mémoire. L’endroit avait l’étrange parfum de ces lieux hors du temps, où les vivants partagent la pierre et l’ombre avec ceux que la mort a depuis longtemps oubliés.
Depuis leur arrivée forcée, Galen n’avait cessé de marcher. À l’aube, il descendait vers les cales échouées sur le rivage, pour trier ce que les flots hasardeux y vomissaient : planches noircies, voiles en loques, cordes humides. Rien n’était vain. Chaque débris arraché au néant pouvait offrir un abri, un outil, un sursis supplémentaire s'ils devaient tomber à court de ressources.
Les spectres de l’île le regardaient parfois faire. Figures translucides aux prunelles fatiguées, âmes érodées par l’attente. Certains le suivaient un instant, curieux de cette obstination de chair. D’autres flottaient, indifférents, entre les colonnes de pierre moussue et les ruines effacées. Un vieux marin à moitié dissous lui avait soufflé un soir, en clignant d’un œil morne :
"Même la mort s’use ici, petit soldat. Mais vous, vous usez encore le monde."
Alors il continuait.
À la lumière blafarde de midi, il réparait les outils : un crochet émoussé, un baudrier effiloché, un morceau de hauban reforgé en lien utile. Sous ses mains, le métal chantait encore, réponse ténue à l’appel du monde tangible. Cela, au moins, il pouvait le rendre à la compagnie : des gestes simples, mais pleins d’avenir. Une ficelle de plus contre l’oubli.
Lorsque tombait le crépuscule, un autre rituel le saisissait. Du haut de la vieille vigie éventrée, Galen scrutait l’horizon pour surveiller les signes. Les remous trop sombres, les lueurs malsaines sous l’eau, les frémissements dans l’éther. Car tous savaient que là, sous la surface, Coral IX guettait encore. Une présence informe, ancienne, tapie dans les chairs de l’île comme un venin qu’aucun temps n’a su effacer. Mieux valait se préparer. Mieux valait guetter.
Et parfois, à la nuit close, il croisait l’un des fantômes penché sur les remparts. Pas de mots échangés — un simple salut muet, un regard brisé qui trouvait son miroir dans son œil unique. Puis chacun reprenait sa veille. Les vivants, les morts. Tous à égalité sous les cieux fendus de l’Enclave.
Galen, encore, traçait sur la pierre nue une phrase ancienne, qu’il laissait à la caresse du sel et du vent :
"Que reste-t-il d’un soldat sinon le pas qu’il inscrit dans le sable du monde ?"
Puis il rangeait son carnet, essuyait le métal de son sabre, et refermait le cercle du jour.
C’était un petit soldat de plomb.
L’Enclave aux Errants, une île recluse aux rivages noyés de brumes, battue par des vents sans mémoire. L’endroit avait l’étrange parfum de ces lieux hors du temps, où les vivants partagent la pierre et l’ombre avec ceux que la mort a depuis longtemps oubliés.
Depuis leur arrivée forcée, Galen n’avait cessé de marcher. À l’aube, il descendait vers les cales échouées sur le rivage, pour trier ce que les flots hasardeux y vomissaient : planches noircies, voiles en loques, cordes humides. Rien n’était vain. Chaque débris arraché au néant pouvait offrir un abri, un outil, un sursis supplémentaire s'ils devaient tomber à court de ressources.
Les spectres de l’île le regardaient parfois faire. Figures translucides aux prunelles fatiguées, âmes érodées par l’attente. Certains le suivaient un instant, curieux de cette obstination de chair. D’autres flottaient, indifférents, entre les colonnes de pierre moussue et les ruines effacées. Un vieux marin à moitié dissous lui avait soufflé un soir, en clignant d’un œil morne :
"Même la mort s’use ici, petit soldat. Mais vous, vous usez encore le monde."
Alors il continuait.
À la lumière blafarde de midi, il réparait les outils : un crochet émoussé, un baudrier effiloché, un morceau de hauban reforgé en lien utile. Sous ses mains, le métal chantait encore, réponse ténue à l’appel du monde tangible. Cela, au moins, il pouvait le rendre à la compagnie : des gestes simples, mais pleins d’avenir. Une ficelle de plus contre l’oubli.
Lorsque tombait le crépuscule, un autre rituel le saisissait. Du haut de la vieille vigie éventrée, Galen scrutait l’horizon pour surveiller les signes. Les remous trop sombres, les lueurs malsaines sous l’eau, les frémissements dans l’éther. Car tous savaient que là, sous la surface, Coral IX guettait encore. Une présence informe, ancienne, tapie dans les chairs de l’île comme un venin qu’aucun temps n’a su effacer. Mieux valait se préparer. Mieux valait guetter.
Et parfois, à la nuit close, il croisait l’un des fantômes penché sur les remparts. Pas de mots échangés — un simple salut muet, un regard brisé qui trouvait son miroir dans son œil unique. Puis chacun reprenait sa veille. Les vivants, les morts. Tous à égalité sous les cieux fendus de l’Enclave.
Galen, encore, traçait sur la pierre nue une phrase ancienne, qu’il laissait à la caresse du sel et du vent :
"Que reste-t-il d’un soldat sinon le pas qu’il inscrit dans le sable du monde ?"
Puis il rangeait son carnet, essuyait le métal de son sabre, et refermait le cercle du jour.
C’était un petit soldat de plomb.

C'est en sortant de la cambuse que le Garlemaldais, investi d'une grande détermination, saisit son carnet pour y inscrire quelques mots. Il déchira la page pour la figer sur ce qui pouvait s'apparenter à un tableau d'affichage, là où tout le monde serait certain de la voir.
Camarades,
L'offre de Coral IX nous divise plus qu'elle nous unit. C'est pour cela que nous devons en parler. Tous.
Je propose de nous bloquer la soirée du samedi soir, vingt-et-une heures.
Galen.


L'offre (ou ultimatum) de Coral IX laissa Kikyo silencieuse. Quelque soit son opinion, elle n'en fit aucune mention explicite et annonça à tous ceux qui vinrent quérir ce vers quoi elle tendait qu'elle ne savait pas. Elle se rangerait à l'avis général et ne chercherait à influencer personne. Elle ne donna qu'une seule et unique consigne :
"Si vous vous pensez inutiles, sachez qu'individuellement nous le sommes tous. Si nous ne pouvons agir ensemble, il n'y aura pas de victoire et je ne vous enverrais pas à la mort par orgueil."
Depuis, la commandante se promène en silence sur le pont. Ceux qui la connaissent devinent l'expression sur son visage. Elle réfléchit, elle dessine dans son esprit les différents scénarios possibles. Elle se prépare déjà, quel que sera le choix de ses hommes, mais comme si elle se doutait plus ou moins de l'issue à venir.


Il y a pas mal de volontaires pour ce soir. C'est une bonne chose, d'autant que, depuis hier, le temps s'écoule plus vite. Je ne suis pas là pour décider à votre place de la suite des événements ni de votre gestion de ceux-ci, en revanche, je pense que l'on pourrait réfléchir à mettre ce début de soirée à profit pour entamer des préparatifs.
Sans changer fondamentalement le programme d'étude du voile qui entoure l'île, je propose à tous les inscrits mais aussi à ceux qui ne peuvent ou ne veulent participer à notre petite expédition d'aujourd'hui, de commencer, à la 21ème cloche, par une discussion portant sur nos objectifs et la rentabilisation de nos actions de la soirée. Nous partirons au plus tard à la 22ème cloche.
U. P.

Un café dans une main, un carnet dans l'autre ainsi qu'un biscuit entre les crocs, la lunaire aura passée l'après midi ainsi que l'entièreté de la soirée une fois de plus dans la Salle des Machines, prenant des notes de chacune des coordonnées qu'elle aurait cerné durant ses multiples tentatives d'analyses avec la Glyphe. Le travail était long, pénible, extrêmement pénible pour une menuisière qui découvrit pour la première une véritable prise de notes ressemblant à un message binaire. Si elle se relisait, dans l'immédiat elle ne parviendrait à se comprendre, comme si soudainement la prise de note avait été fait par un garlemaldais médecin, ivre... Sauf que cette fois, ce serait d'elle-même qu'on parle.
La miqo'te s'est alors coupée du monde, loin de la perle et des conversations, bien trop concentrée sur la réception des coordonnées à retransmettre. Le temps presse avant que Coral ne revienne à l'assaut avec la mauvaise compagnie. Pan' bien qu'à ses côtés, aura eue la liberté de se promener dans le navire, mais à la demande de l'arcaniste ... Pas trop loin, sa consommation d'éther dépend d'elle. Et ses signes de fatigues sont de plus en plus violentes, malgré ses efforts pour travailler chaque jour de tout son carburant.
La miqo'te s'est alors coupée du monde, loin de la perle et des conversations, bien trop concentrée sur la réception des coordonnées à retransmettre. Le temps presse avant que Coral ne revienne à l'assaut avec la mauvaise compagnie. Pan' bien qu'à ses côtés, aura eue la liberté de se promener dans le navire, mais à la demande de l'arcaniste ... Pas trop loin, sa consommation d'éther dépend d'elle. Et ses signes de fatigues sont de plus en plus violentes, malgré ses efforts pour travailler chaque jour de tout son carburant.


Depuis le début de l'expédition, V avait brillé par son absence à l'Enclave. Préférant profiter du pont de l'Eternal ainsi que des quelques rayons de soleil. Les membres de la compagnie ayant eu l'opportunité de l’apercevoir auront tous pu constater une chose : ses efforts des derniers mois à la salle de sport des trois queues étaient bien visible.
Elle était en forme, toujours aussi légère qu'une plume de chocobo, mais bien en forme.
L'arrivée du Trium, qui lui avait mise la boule ventre, l'avait finalement poussée à agir. Ce matin-là, elle s'était rendu à l'Enclave aux Errants. Cherchant parmi les âmes celles avec des tenues familières, celles de la Gardienne. Elle passa la matinée à leur parler, quand celles-ci le désiraient afin de mieux les comprendre et d'être prête le moment venu. Suivant le conseil de sa mentor : "le plus important c'est l'information".
Elle passa ensuite l'après-midi sur le pont de l'Eternal, non pas en bikini cette fois-ci, mais dans une tenue différente. Certaines personnes auraient juré la voir disparaitre par moment, avant de la voir réapparaitre, puis disparaitre à nouveau.
Surement une illusion d'optique du à la lumière.
Spoiler : cliquez pour afficher
Elle était en forme, toujours aussi légère qu'une plume de chocobo, mais bien en forme.
L'arrivée du Trium, qui lui avait mise la boule ventre, l'avait finalement poussée à agir. Ce matin-là, elle s'était rendu à l'Enclave aux Errants. Cherchant parmi les âmes celles avec des tenues familières, celles de la Gardienne. Elle passa la matinée à leur parler, quand celles-ci le désiraient afin de mieux les comprendre et d'être prête le moment venu. Suivant le conseil de sa mentor : "le plus important c'est l'information".
Elle passa ensuite l'après-midi sur le pont de l'Eternal, non pas en bikini cette fois-ci, mais dans une tenue différente. Certaines personnes auraient juré la voir disparaitre par moment, avant de la voir réapparaitre, puis disparaitre à nouveau.
Surement une illusion d'optique du à la lumière.
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Ordre... particulier venant de Nazah. Mais un ordre. La miqo'te se retrouvera donc au beau milieu de la nuit à sortir de la salle des machines, les bras remplit de tasses de café, Pan sautillant entre ses jambes à tout bout de champ.
Lysia a apprit la nouvelle concernant quelques blessés surprises, dont elle prit charge aussitôt d'eux durant la nuit, chacun dans leur pièce respective. Elle devint donc pour le temps d'une nuit l'infirmière de secours, munie de son grimoire et de quelques bandages, cotons pour nettoyer les éventuelles plaies ouvertes et pansement. Ces derniers auront chacun reçu les attentions médicaux de la lunaire, veillant à ce que cette nuit de repos les rétablisse au mieux avec l'aide du soin de la Capitaine Kohi. Les quelques oiseaux de nuit à bord auront alors vu la lunaire traverser le couloir à pas de velours, allant de la cabine d'infirmerie, puis à une autre cabine, veillant mutuellement sur les deux durant deux cloches, avant d'en faire détour dans une deuxième cabine à l'approche de la fin de sa tâche. Chacun avait donc à sa table de nuit des petits biscuits aux noix, légers mais apportant un brin d'énergie pour leur éveils.
Une fois son service terminé et les patients assurés, elle alla déranger Liann, demandant à ce qu'elle fasse un second tour plus tard pour assurer leur stabilité. Bien que l'arcaniste apprécie jouer les infirmières, la situation ne s'accorde à ses désirs, là où la salle des machines demanda encore et toujours son attention sur cette glyphe pour la pêche aux données incessantes à en donner des migraines, même pour elle.
Lysia a apprit la nouvelle concernant quelques blessés surprises, dont elle prit charge aussitôt d'eux durant la nuit, chacun dans leur pièce respective. Elle devint donc pour le temps d'une nuit l'infirmière de secours, munie de son grimoire et de quelques bandages, cotons pour nettoyer les éventuelles plaies ouvertes et pansement. Ces derniers auront chacun reçu les attentions médicaux de la lunaire, veillant à ce que cette nuit de repos les rétablisse au mieux avec l'aide du soin de la Capitaine Kohi. Les quelques oiseaux de nuit à bord auront alors vu la lunaire traverser le couloir à pas de velours, allant de la cabine d'infirmerie, puis à une autre cabine, veillant mutuellement sur les deux durant deux cloches, avant d'en faire détour dans une deuxième cabine à l'approche de la fin de sa tâche. Chacun avait donc à sa table de nuit des petits biscuits aux noix, légers mais apportant un brin d'énergie pour leur éveils.
Une fois son service terminé et les patients assurés, elle alla déranger Liann, demandant à ce qu'elle fasse un second tour plus tard pour assurer leur stabilité. Bien que l'arcaniste apprécie jouer les infirmières, la situation ne s'accorde à ses désirs, là où la salle des machines demanda encore et toujours son attention sur cette glyphe pour la pêche aux données incessantes à en donner des migraines, même pour elle.


Les coups résonnaient en pleine nuit dans le village de fantômes. Fort, et puissant. Trahissant une certaines irritation. Trahissant une colère montante. Un entraînement ? Ou un défoulement ? Si autant Eizen et Nissa qui logeaient dans leurs cabines remarquerait que Yulia n'y était pas, la plupart du temps, au vu de sa discrétion sur l'île il serait difficile de s'en rendre réellement compte.
Pour autant, ,il y aura un endroit dans ces édifices, qui au milieu du village, sera recouvert de sang. Et des trous, d'impact. Chacun de ces derniers pourront être retrouvé au matin dans des endroits à l'écart de la vue. Cette nuit là, la blonde aura frappée de toute ses forces sur un mur, en continu, à s'en ouvrir les poings. Laissant parler une frustration soudaine. Tout était insupportable dans sa tête.
Sa façon de ne pas réussir à s'émerveiller ou à participer de façon enjouée à la découverte. Mais aussi de ne pas avoir été présente lorsque Coral IX avait offert un ultimatum à l'éternal.
"Mais pour qui se prend cette raclure ?"
Elle n'avait que faire que son adversaire était une coccinelle, un humain, une bête, un primordial, ou même un dieu. Quiconque osait venir imposer un ultimatum, la rendait folle. Pire, c'est qu'elle était déjà énervée contre elle même. Ne pas pouvoir aider. Ne pas explorer. Elle invite sa compagne pour être aussi expressive qu'un cadavre au sujet de l'aventure. De ne pas réussir à profiter de l'instant, et pendant qu'elle ruminait, les évènements s'enchainaient.
Après qu'une bonne partie des impacts furent dessiné sur les murs, elle laissait tomber ses bras, les poings ensanglantés, inspirant et expirant de l'air. Elle partirait bientôt en expédition à son tour. Elle devait rester concentrée. Ce n'est pas qu'elle craignait ce qui pourrait lui arriver. Pour autant, on dirait qu'elle semblerait avoir perdue l'habitude du fait que son entourage pourrait disparaître.
Elle ne savait pas trop quelle était réellement la situation, mais elle était sûre d'une chose. Quoi qu'était Coral IX, il n'avait aucun droit, ni moyen de s'imposer. Elle en était sûre. L'ultimatum est une action proposée par les personnes qui ont peur de perdre à leurs jeux.
Elle n'arrive pas à s'amuser, et à profiter. Très bien. Mais elle sera là, elle espère. Qu'elle sera là pour défendre l'eternal, si le moment viendra. Elle retournait sur ses pas, dans la nuit. Son regard n'était pas celui un peu déconnecté. Mais bien celui de quelqu'un extrêmement énervée, la classique on voyait ses veines. Nettoyant ses mains, sans appeler un médecin pour si peu. Elle encaissait bien plus que ses propres coups, après tout.
Enfin, elle ira se forcer à trouver le sommeil pour le lendemain. Convaincue, qu'elle s'amuse ou non, si elle doit incarner une tempête pour l'eternal, elle fera tout ce qu'elle peut pour ravager ceux qui se mettront sur leurs route.
Pour autant, ,il y aura un endroit dans ces édifices, qui au milieu du village, sera recouvert de sang. Et des trous, d'impact. Chacun de ces derniers pourront être retrouvé au matin dans des endroits à l'écart de la vue. Cette nuit là, la blonde aura frappée de toute ses forces sur un mur, en continu, à s'en ouvrir les poings. Laissant parler une frustration soudaine. Tout était insupportable dans sa tête.
Sa façon de ne pas réussir à s'émerveiller ou à participer de façon enjouée à la découverte. Mais aussi de ne pas avoir été présente lorsque Coral IX avait offert un ultimatum à l'éternal.
"Mais pour qui se prend cette raclure ?"
Elle n'avait que faire que son adversaire était une coccinelle, un humain, une bête, un primordial, ou même un dieu. Quiconque osait venir imposer un ultimatum, la rendait folle. Pire, c'est qu'elle était déjà énervée contre elle même. Ne pas pouvoir aider. Ne pas explorer. Elle invite sa compagne pour être aussi expressive qu'un cadavre au sujet de l'aventure. De ne pas réussir à profiter de l'instant, et pendant qu'elle ruminait, les évènements s'enchainaient.
Après qu'une bonne partie des impacts furent dessiné sur les murs, elle laissait tomber ses bras, les poings ensanglantés, inspirant et expirant de l'air. Elle partirait bientôt en expédition à son tour. Elle devait rester concentrée. Ce n'est pas qu'elle craignait ce qui pourrait lui arriver. Pour autant, on dirait qu'elle semblerait avoir perdue l'habitude du fait que son entourage pourrait disparaître.
Elle ne savait pas trop quelle était réellement la situation, mais elle était sûre d'une chose. Quoi qu'était Coral IX, il n'avait aucun droit, ni moyen de s'imposer. Elle en était sûre. L'ultimatum est une action proposée par les personnes qui ont peur de perdre à leurs jeux.
Elle n'arrive pas à s'amuser, et à profiter. Très bien. Mais elle sera là, elle espère. Qu'elle sera là pour défendre l'eternal, si le moment viendra. Elle retournait sur ses pas, dans la nuit. Son regard n'était pas celui un peu déconnecté. Mais bien celui de quelqu'un extrêmement énervée, la classique on voyait ses veines. Nettoyant ses mains, sans appeler un médecin pour si peu. Elle encaissait bien plus que ses propres coups, après tout.
Enfin, elle ira se forcer à trouver le sommeil pour le lendemain. Convaincue, qu'elle s'amuse ou non, si elle doit incarner une tempête pour l'eternal, elle fera tout ce qu'elle peut pour ravager ceux qui se mettront sur leurs route.

En fin de matinée, Mahruvvet enfila sa tenue de barde la plus colorée. Elle se para de son maquillage le plus éclatant. La veille, elle avait remarqué que les esprits se faisaient de plus en plus rares. Et Coral l’avait prévenue : les âmes de la ville s’épuisaient. Il ne leur restait que peu de temps.
Alors, elle s’était mise en tête d’offrir à certains un départ plus doux. Plus agréable. Plus apaisé, surtout. Invitant chaque compagnon désireux de la suivre, elle descendit en ville.
Parcourant les rues du village, elle conviait quiconque le souhaitait à la rejoindre. Elle voulait leur offrir un dernier moment de vie en communauté, de contact humain. Un ultime instant de sens, pour ces âmes dont certaines n’attendaient plus que de s’éteindre, silencieusement, dans le néant. Qu’ils fussent deux ou trente, les volontaires furent conviés sur la place centrale de ce qui leur servait de halte funéraire.
Elle leur proposa de parler un peu d’eux : de ce qu’ils avaient été, de leurs plus grands souvenirs, de leurs plus petites hontes. De tout ce qui, un jour, avait fait d’eux des êtres vivants, des « étoiles magnifiques ». Elle prit à cœur de recueillir les paroles de chacun, venant compléter le recensement qu’elle avait déjà débuté peu après son arrivée. Elle ne pouvait leur promettre des rites funéraires conformes à leurs croyances, mais elle pouvait au moins, à son échelle, les protéger de l’oubli.
Et elle tenta quelque chose : depuis plusieurs lunes, elle travaillait sur une chanson bien particulière. Une mélodie capable d’apaiser les esprits perdus, de les aider à accepter le passage, leur fin de voyage. C’était une vieille chanson fragmentée, exhumée des archives de la Vieille Alexandrie, qu’elle avait pour partie adaptée. Elle racontait l’histoire d’une ancienne princesse, lasse, qui se remémorait sa vie passée dans son château et qui, peu à peu, acceptait qu’elle appartenait à un autre temps.
En faisant vibrer l’éther, Mahruvvet chercha à toucher les âmes des défunts, à faire de l’acceptation et de la résignation de la princesse, les leurs. Que l’écho de ses pas dans sa vieille tour, se mêle aux leurs, sur les pavés des rues.
L’intention de la barde était claire : encourager et accompagner le départ des volontaires.
Musique/ambiance du chant de Mahruvvet. (clic !)
Que sa tentative ait fonctionné ou non, la hannoise paraissait épuisée. Physiquement. Mentalement. Coral, la menace, ses propres échecs, sa peur, et maintenant la violence entre ses amis ? Si elle s’était montrée joyeuse tout au long de sa pseudo-cérémonie, à l’ombre du bateau, elle semblait profondément affectée.
Alors, elle s’était mise en tête d’offrir à certains un départ plus doux. Plus agréable. Plus apaisé, surtout. Invitant chaque compagnon désireux de la suivre, elle descendit en ville.
Parcourant les rues du village, elle conviait quiconque le souhaitait à la rejoindre. Elle voulait leur offrir un dernier moment de vie en communauté, de contact humain. Un ultime instant de sens, pour ces âmes dont certaines n’attendaient plus que de s’éteindre, silencieusement, dans le néant. Qu’ils fussent deux ou trente, les volontaires furent conviés sur la place centrale de ce qui leur servait de halte funéraire.
Elle leur proposa de parler un peu d’eux : de ce qu’ils avaient été, de leurs plus grands souvenirs, de leurs plus petites hontes. De tout ce qui, un jour, avait fait d’eux des êtres vivants, des « étoiles magnifiques ». Elle prit à cœur de recueillir les paroles de chacun, venant compléter le recensement qu’elle avait déjà débuté peu après son arrivée. Elle ne pouvait leur promettre des rites funéraires conformes à leurs croyances, mais elle pouvait au moins, à son échelle, les protéger de l’oubli.
Et elle tenta quelque chose : depuis plusieurs lunes, elle travaillait sur une chanson bien particulière. Une mélodie capable d’apaiser les esprits perdus, de les aider à accepter le passage, leur fin de voyage. C’était une vieille chanson fragmentée, exhumée des archives de la Vieille Alexandrie, qu’elle avait pour partie adaptée. Elle racontait l’histoire d’une ancienne princesse, lasse, qui se remémorait sa vie passée dans son château et qui, peu à peu, acceptait qu’elle appartenait à un autre temps.
En faisant vibrer l’éther, Mahruvvet chercha à toucher les âmes des défunts, à faire de l’acceptation et de la résignation de la princesse, les leurs. Que l’écho de ses pas dans sa vieille tour, se mêle aux leurs, sur les pavés des rues.
L’intention de la barde était claire : encourager et accompagner le départ des volontaires.
Dans la tour au-dessus des brumes,
Elle veille sans flamme, sans nom,
Ses pas glissent sans amertume,
De souvenirs aux tons blafards.
Ô mon château, tu as perdu ta voix,
Plus de rires, guère plus que le froid,
Je fus princesse, je fus lumière,
Je suis silence, je suis poussière.
Les murs chuchotent encore mes bals passés,
Les miroirs me refusent mon reflet,
Et les tapis, rongés par les saisons,
Conservent l’écho de vieilles oraisons.
Ô mon château, tu as perdu ta voix,
Plus de rires, guère plus que le froid,
Je fus princesse, je fus lumière,
Je suis silence, je suis poussière.
Mais dans la paix d’un souffle ancien,
Je vois la fin, je tends la main.
Ce monde n’est plus mien, je vous le rends.
Adieu, mon règne, car il est temps.
Ô mon château, dors sans émoi,
Je suis partie, loin de toi,
Je fus princesse, je fus lumière,
Je ne fus qu’une brume passagère.
Musique/ambiance du chant de Mahruvvet. (clic !)
Que sa tentative ait fonctionné ou non, la hannoise paraissait épuisée. Physiquement. Mentalement. Coral, la menace, ses propres échecs, sa peur, et maintenant la violence entre ses amis ? Si elle s’était montrée joyeuse tout au long de sa pseudo-cérémonie, à l’ombre du bateau, elle semblait profondément affectée.