Anima Sola

Bienvenue,
Ici, je posterai des textes que j'ai écris avant tout pour moi, puis partagés à Ivanhault dans un but personnel. Je suis assez peu confiant de ce que j'écris donc je partage peu. Néanmoins, je prend le risque cette fois car certains d'entre-vous ont participé à l'event d'Anima Sola et que les retours ont été positifs.
Certains connaissent Silius depuis des années, à qui ces textes apporteront des éléments à la compréhension.
Et d'autres, encore plus rare mais fidèles amis de jeu, auront enfin des réponses à ce qu'ils savent déjà.
Je m'excuse par avance d'une écriture parfois confuse, ou rapide, ou répétitive. Mais c'est ainsi, j'ai un esprit bordélique.
Bien sûr, votre regard sera exclusivement lié à votre curiosité HRP, ceci n'est pas pas à prendre en compte dans votre RP à moins que mon personnage se soit ouvert à vous. Soyez indulgent.
Bonne lecture.


[Quelque part dans les montagnes Garlemaldaises, en l'an 1557.]
Le vent sifflait et raisonnaitt à travers les galeries de la grotte où la moitié du village était pris dans les flammes bleu du céruléum.
Le jeune Silius de dix-sept ans resserra sa prise sur sa faux, les doigts crispés de sang et de suif. Les machines magitek avançaient à chaque rafale de canons, sans faiblir et indifférentes aux dégats que les faucheurs leurs avaient infligés.
" Caelius ! " cria-t-il en bondissant derrière les ruines d’une ancienne maison. " Tu tiens bon ? "
Une silhouette surgit dans la fumée noire, une silhouette familière, une silhouette familiale. Le masque fendu de Caelius ne laissait entrevoir qu’un œil incandescent, alimenté par la rage et l'état transformée du lémure.
" Ils profanent ce qui nous reste... " répondit-il d’une voix sourde. " Ce sol... ce village... même la pierre se souvient encore de nos serments et de nos entraînements pour l'Empire. "
Un pan de mur s’effondra sous les tirs d’un marcheur magitek. Les deux Faucheurs se jetèrent de chaque côté du chemin. Ils se planquèrent de nouveau, à l'abri des tirs.
" Tu sens ça, cousin ? " dit Caelius dans un souffle. " Le vide nous appelle. Comme aux premiers jours. "
Silius ferma les yeux une seconde. Il sentit la faim. Celle de l’entité avec laquelle il avait scellé un pacte. Cumulé à la rage qui grondait en lui, il savait qu'il ne pouvait quasi plus retenir son avatar de surgir.
" Qu’ils nous enterrent, soit. Mais pas sans entendre la voix de nos lames une dernière fois. Je tomberai avec nos convictions, l'espoir de nos ancêtres pour un monde meilleur pour notre peuple. "
Silius se redressa, sa faux se chargea d'arcanes à travers son cristal d'âme : Le pacte fut scellé à nouveau, et les ombres de la transformation étaient en train de l'entourer. Caelius avait de nouveau le sourire, quitte à mourir, ce serait en famille.

La confrontation fut rage, mais les dernières machines magitek avaient plié sous les faux des deux avatars. Quand la dernière "faucheuse" magitek tomba, le calme envahissait les lieux, ne laissant que le bruit du crépitement des maisons qui se consumaient sous les flammes.
Silius était là, debout, au milieu des cadavres flottant dans une boue noire, formée par la neige fondue et le sang des siens. La puanteur lui retournait l’estomac. Il sorti alors un morceau de tissu bleu ciel, propre, appartenant à sa fiancée et se couvrit le nez avec.
" Ils sont tous morts ? " demanda-t-il, la voix étouffée par le tissu.
Caelius enjamba les corps sans répondre tout de suite. Son visage était fermé, déformé par une colère sourde. Il fixa les cendres du village, la mâchoire tendue.
" Non, c’est pire. Les faucheurs magitek ont frappé. C’est la fin de notre ère… Nous devons riposter avant d'être réduits au silence ! "
Silius baissa le tissu, l'air rempli de cendres brûlait sa gorge. Il savait que Caelius disait vrai. Mais frapper… c'était risquer de perdre les derniers membres de sa famille. D’autres avaient tenté. Aucun n’étaient revenu.
Caelius s'approcha et le saisit par les épaules, le forçant à le regarder droit dans les yeux.
" Silius, ce sont eux, notre famille. Ceux-là, là, à terre, pourrissant dans la boue ! Regarde-les ! "
Il pointa du doigt les cadavres des hommes, femmes et jeunes comme pour inciter Silius à voir la même chose que lui. C'était une vérité, sa famille véritable étaient ceux, morts, au sol. Des frères, des sœurs, des maîtres faucheurs. Des Garlemaldais.
Et Silius comprit. Ce n’était plus une question de vengeance. C’était une promesse.
Ils tournèrent tous deux la tête dans la même direction, comme poussés par un même instinct. Un nom se forma sur leurs lèvres, le même. Ils le dirent à l’unisson :
" Ayden. "


Ayden, leur mentor à tous les deux avait été formé par Maria, la grand-mère de Silius quand cette dernière était encore la cheffe du village. Mais ses derniers temps, il avait sombré, écouté des voix au sein même de la famille impériale. Et Caelius avait des soupçons depuis maintenant plusieurs années. C'est donc naturellement que les deux jeunes garlemaldais avaient eu une telle conclusion.
Des rayons de lumière traversaient l'épaisse brume dans la grotte quand Silius et Caelius atteignirent l’ancienne salle d'entrainement des faucheurs. L’endroit, creusé à même la montagne, avait autrefois servi de temple aux rites des premiers Faucheurs quand le peuple garlemaldais s'était installé dans ce pays, froid et hostile. Désormais, seules les anciennes marionnettes de combat gisaient sur le sol, détruites au milieu de leurs maîtres.
Une silhouette les attendait au centre de l’arène circulaire, dos tourné immobile malgré le vent glacial et la fumée. Une faux magiteck massive plantée dans le sol, vêtu d'une armure magiteck. Ayden.
" Vous avez mis du temps. " dit-il sans se retourner. " Je me demandais combien il en faudrait avant que vous ne veniez, vous aussi, me défier. "
Silius sentit un frisson lui parcourir l’échine. Sa main se crispa sur la garde de sa propre faux quand il regarda au sol ses anciens camarades faucheurs, morts.
" Nous ne venons pas pour défier, Ayden. On veut comprendre pourquoi tu t'es retourné contre nous ? "
Ayden tourna lentement la tête. Malgré sa carrure impressionnante de roegadyn, son regard était vide de toute humanité. Là où jadis brillait la fierté d'appartenir à l'élite, ne restait qu’une froideur semblable aux machines.
" Parce que le monde a changé. Et les morts que vous pleurez… ce sont eux qui n’ont pas voulu s’adapter à l'Empire. "
Caelius fit un pas en avant, la colère dans voix.
" Ils étaient ta famille ! Tu as vendu leur sang à Solus ! Tu as livré le village ! Comment peux-tu avoir fait une chose pareille sans regret !? "
Un rire bref, amer, s’échappa des lèvres d’Ayden.
" Famille ? Ce mot n’a plus de sens à Garlemald. J’ai vu ce que vaut la loyauté : La guerre aux côtés des machines magitecks, c'est ça l'avenir. J’ai choisi la survie, que la mort. "
" En trahissant ton pacte ? " murmura Silius. " En soumettant ton art à un Empereur qui tourne le dos à nos traditions ? Nous avons toujours été loyaux à notre peuple ! "
Ayden arracha sa faux du sol. Une lueur rouge pulsa à sa surface, mécanique, magiteck.
" Ce n’est pas une trahison. C’est une évolution. L'Empire n’exige pas fidélité, seulement puissance. Et la puissance ne vient plus du néant… elle vient de l’acier. "
Un silence pesant. Puis Caelius, la voix tremblante de haine :
" Alors montre-nous cette puissance. "
Un grondement sourd et l'air se tordit autour d’Ayden. Derrière lui, une silhouette surgit : une fusion hideuse d’un lémure et d’une armure magitek. L’être hurlait comme mille âmes enfermées dans une cage de fer, une camisole arcanique et éthérée.
Silius remit son masque. Caelius s'élança.
" Pour les morts. Et pour ceux qui restent. "
Le sol vibra. Le combat commença.

La silhouette fusionnée de l'Avatar bondit en rugissant, ses membres mécaniques hérissés de pointes. D’un geste, Ayden l’arma de sa volonté, et la chose s’abattit sur les deux cousins comme une comète d’acier.
Caelius esquiva d’un pas d’ombre, sa faux tranchant un bras mécanique qui éclata dans une gerbe d’étincelles. Mais l’entité ne ralentit pas. Silius planta la garde de sa faux dans le sol, une onde noire jaillit, le Néant répondit à son appel : Silius murmura et une nuée de faux spectrales s’éleva derrière lui, fauchant l’air autour d’Ayden, le brisant sous une Lune des moissons.
Le traître para avec aisance, dissipant les arcanes d’un revers de sa faux magitek. L’arme vibrait d’une énergie impie : ni totalement néant, ni totalement technologique. Il connaissait tout les mouvements des deux jeunes faucheurs.
" Vos techniques sont des souvenirs ! " cracha Ayden. " La mienne n'est que réalité ! "
Il lança une rafale d’impulsions magitek semblable aux machines : des arcs rouges fendirent l’air, projetant Caelius contre une colonne du sanctuaire. Les dalles se brisèrent sous son poids.
Silius hurla et se précipita. Le Néant se tordit, une ombre géante surgit de lui : son propre Avatar. La créature du Néant appliqua une attaque combinée, son énergie animique enroulé autour de la lame de la faux.
Il para le coup d’Ayden de justesse. L’impact fit vibrer l’arène, la faux animique de Silius en travers du corps du paria.
" Tu n’es plus des nôtres, Ayden ! Ce pouvoir-là, ce n’est pas le nôtre ! "
Ayden grinça des dents.
" Alors meurs avec le passé. "
Mais Caelius s’était relevé. Le sang coulait de son front, son masque fendu. Il marcha, lentement, faux en mains.
" Silius… maintenant. "
Les deux Faucheurs fondirent ensemble sur Ayden. Leurs lémures se mêlèrent dans un cri assourdissant, engloutissant l’arène dans un cyclone de néant. Ayden tenta de contre-attaquer. Son armure magitek pulsa une dernière fois…
Un hurlement. Du métal éclaté. Puis le silence.
Quand la fumée se dissipa, un vent glacial traversa l’arène éventrée. Des fragments d’acier fondus, de chair corrompue et de faux brisées jonchaient le sol. Un silence épais, presque sacré, pesait sur les ruines du sanctuaire.
Ayden gisait au centre, à genoux, sa faux brisée à ses pieds, le cœur magitek de son armure éteint, fissuré. Son regard, pourtant, n’exprimait ni peur ni regret seulement une fatigue immense.
Silius s’approcha, la faux pendante. Son lémure s’était dissipé, comme s’il refusait d’être témoin de la fin.
" Tu as tout sacrifié. " murmura-t-il. "Et pour quoi ?"
Ayden leva les yeux, un filet de sang coulant de ses plaies. Il sourit d'un rictus triste, presque humain.
" Pour que… les autres… survivent. "
Caelius leva sa faux, prêt à en finir. Mais Silius posa une main sur son bras. Leurs regards se croisèrent.
" C’est déjà fini. Il a perdu bien avant ce combat. "
Ayden s’effondra, le regard figé vers le plafond effondré.
Un long silence suivit. Puis Caelius murmura :
" Il a pris nos morts… mais aussi notre avenir. Pas que lui... tout l'Empire. "
Silius hocha lentement la tête.
" Alors prenons leur mémoire. Et forgeons quelque chose de nouveau. Pas pour l’Empire. Pour nous. Pour notre peuple. "
Ils quittèrent alors le sanctuaire, les corps des anciens Faucheurs sur le sol comme des ombres. Le vent souffla, emportant cendres et souvenirs communs.
Ce fut quand le soleil les éblouirent à la sortie de la montagne, qu'ils étaient attendus par des soldats magiteck, humains cette fois.
" Rendez-vous, faucheurs ! C'est l'Empire qui l'ordonne ! "
Silius s'avançait déjà, arme en main, mais c'est Caelius cette fois qui lui retenait le bras. Il fit un non de la tête, puis un simple sourire. Il n'avait pas abandonné, mais ordonné sans un mot à son cousin, son frère d'arme, de ne pas tuer. C'était leur peuple et ils étaient trop peu encore.
Les deux déposèrent armes, mirent leurs mains sur la tête en guise d'abdication tandis que les soldats s’avançaient.



Silius fut capturé les bras enchainés, sa faux brisée, son masque arraché. Il n’eut pas le temps de pleurer la mort d’Ayden, ni de chercher Caelius après qu'ils se soient séprarés dans des bâtiments différent de l'endroit où ils avaient été emmenés. L’Empire n’offrait pas de deuil aux Faucheurs.
Ils l’enfermèrent dans les profondeurs d’une forteresse magitek au nord d’Ilsabard, un endroit sans nom, surnommé par les rares survivants “la Gueule de Fer”. Là, sous la pierre gelée et les lumières vacillantes, Silius cessa d’être un homme. Il devint uniquement un sujet.
Jour après jour, ils testèrent les limites de son lien avec le néant. Ils lui injectèrent des fluides magismologiques destiné à "stabiliser" l’essence de son lémure. Ils l’enchaînèrent à des réacteurs d’éther purifié, l’obligeant à communier avec son avatar sous contrainte. L'Empire avait sans doute des projets liés aux pactes des êtres du néant et cela semblait se confirmer à travers les nombreuses expérimentations qu'il voyait.
Quand il refusait, ils coupaient. Pas la peau, mais l’âme. Des machines extrayaient des fragments de son essence comme on extrait une gemme brute dans de la roche.
Les soldats ne lui parlaient jamais. Seul les chercheurs aux masques blancs notaient. L’un d’eux, cependant, lui adressait parfois un mot.
" Résiste. Juste assez pour que l’on voit jusqu’où tu plies. Bientôt, tu seras l'aide qu'a besoin Garlemald contre les Eorzéens. "
Les jours devenaient des mois. Silius oublia le son de la voix de Caelius, de ses parents. De sa fiancée. Il oublia la sensation du vent sur sa peau. Du bruit de la neige sous ses pieds.
Mais il se souvenait des morts. De ceux qui pourrissaient dans le village.
Il leur parlait, parfois. En murmurant. En criant.
Parfois, il riait.
Mais le pire ne fut pas la douleur. Le pire fut la fusion.

Un jour, ils l’amenèrent dans une salle plus vaste et on l’attacha à une table d’acier. Là, ils lui injectèrent des substances directement dans la moelle semblable à de la technologie lié à Allag, conçue pour intégrer son lémure à son exosquelette via magismologie.
" Faucheur de demain. " dit un chercheur en notant, sans même le regarder. Ni chair, ni lémure. Une arme.
Le pacte fut forcé. L'avatar hurla. Et Silius céda.
Il devint autre.
Son avatar, autrefois devenu une extension de sa volonté, fut tordu, remodelé. Ses cris devinrent des ordres. Son corps, une machine. Et dans ce cauchemar éveillé, quelque chose de lui resta conscient. Là où le faucheur accomplissait un devoir, ce furent à présent deux êtres, enchainés l'un à l'autre. Aucun des deux n'avaient de soumission, ils étaient simplement liés dans le même pacte, soumis à leurs bourreaux.
Le jeune garlemaldais devint alors le sujet "R-09", classé instable mais prometteur selon les dires des scientifiques qu'il avait entendus. Ils le gardaient sous sédation quand il n'était pas en test, le reste du temps il restait seul avec lui même et ses pensés aux multiples voix.
Mais même brisé, Silius attendait car il sentait encore, quelque part, une présence familière. Loin, mais vivante.
Plus le temps avançait, plus les journées se ressemblaient. A présent, les scientifiques lui avait donné un nom entre eux, quasi familier, un nom qui lui donnait encore un peu d'humanité.
[L’Enchainé.]



Dans les profondeurs de la Gueule de Fer, l’heure des expérimentations avait cessé. La salle de test était plongée dans un silence mécanique, uniquement troublé par le sifflement des systèmes de refroidissement qui laissait échapper leur fumée et le cliquetis régulier des chaines.
Silius était suspendu dans un caisson allagois, son corps entrelacé de câbles et de conduits d’éther uniquement présents pour le maintenir en vie . Son esprit naviguait entre rêve, douleur et murmures quand il était conscient. Son esprit -ou ce qu’il en restait pour le moment- s’accrochait à une image : Sa famille à Garlemald. Sa fiancée.
Puis, quelque chose céda.
Un défaut dans le scellé magitek. Un pic d’éther instable. L’instant fut rapide, mais Silius sentit son lémure se réveiller sans qu'il puisse y faire quelque chose. Il semblait gronder, pas comme une bête obéissante mais comme un frère enchainé trop longtemps et il le sentait, lui, qu'il saisissait la moindre occasion pour agir.
" C’est maintenant..." souffla une voix rauque dans son crâne.
Il ouvrit les yeux péniblement. Les chaines déjà explosées, une onde de ténèbres pulvérisa le caisson. Des alarmes se déclenchèrent aussitôt tandis que Silius tombait à genoux, haletant, couvert de métal brûlant et du reste d'un liquide éthéré.
Des gardes accoururent. Trois. Puis cinq. Les armes en mains.
Son avatar jaillit dans un tourbillon d’ombre et de hurlements, un fragment du néant hurlant sa liberté. Il déchiqueta les soldats sans élégance, sans cérémonie. Silius n’avait plus le temps pour l'honneur d'un combat. Il courait nu, fumant d'un liquide magismologique le recouvrant encore malgré des muscles qui ne répondaient quasi plus, mais il était aidé, poussé par sa fuite en avant.
Dans les couloirs blindés, les lumières clignotantes dessinaient son ombre. Les sirènes ne l’arrêtaient pas, pas plus que la douleur de ses muscles flétris.
Il traversa les blocs de tests, la salle des fragments d’âmes, le cimetière des sujets ratés comme il l'avait surnommé avec le temps. Des silhouettes à demi humaines le fixaient à travers les cuves. Il ne les regarda pas, une peur au fond de lui de se reconnaitre en eux.

Mais avant d’atteindre les hangars extérieur… il vit le chaos. Sa fuite n'avait rien d'isolé, encore moins en lien avec ce qu'il était. D'autres étaient comme lui.
Un écran magitek s’était activé, en surchauffe. Dessus, l’image floue d’un rapport de surveillance : le laboratoire était en train d'exploser de multiple façon. Mails il se passait autre chose et ce n'était pas de son fait.
[ Sujet prioritaire : C-03 localisé. Objectif : extraction ou élimination immédiate. ]
Silius s’arrêta net, en train de fixer les moniteurs de surveillance. Il regardait des enfants courir dans les couloirs en feu. Un dragon en train de se faufiler dans un long couloir métallique, comme un lézard pris au piège. Un adolescent au cheveux bleus.
Le cœur battant, il jeta un dernier regard dans l'un des salles en flammes derrière lui. Il était libre mais il ignorait ce qu'il devait faire à ce moment là. S'enfuir, ou aider d'autres comme lui à s'échapper ?
Un souffle de flamme l'avait tiré de sa réflexion, un coup d’œil à nouveau sur les écrans.
Pas encore.

Le froid de Garlemald l’accueillit comme un coup de couteau quand il avait fini par sortir le dernier gamin du groupe, dehors dans la neige.
Après avoir mis le petit groupe enfants dans une motoneige encore en état, il commanda à un plus agé de son âge environ de conduire vers le sud en direction d'un camp où il savait que certains des siens étaient en sécurité. Lui, avait une autre mission : se mettre en route dans la structure voisine et retrouver Caelius dans l'espoir de le sortir lui aussi de cet enfer.
Silius avançait à travers les ruines gelées du Tertium, drapé d’un manteau volé sur un cadavre. Sa respiration était lourde, chaque pas résonnant sur les gravats et les restes de passerelles effondrées de la structure. Quand il avait regardé où il était, il ne vit que des montagnes. La Gueule de Fer était en réalité un laboratoire caché dans les montagnes d'Ilsabard.
Il était libre, oui, mais plus traqué que jamais. Et Caelius était ici, quelque part, si l’information arrachée de la bouche d'un soldat disait vrai.

Les anciens couloir du Tertium n’étaient plus que carcasses métalliques et murs éventrés. Des drones de surveillance planaient parfois, silencieux, mais errant comme perdus. Silius se cachait dans les ombres du bâtiment, guidé par les cadavres fumants de soldats mais aussi de ce qui ressemblait à des sujets comme lui.
" Caelius... s’ils t’ont brisé... "
Il chassa la pensée quand il sentit que la colère montait.
Dans un ancien complexe de maintenance, il découvrit une scène : plusieurs soldats impériaux gisaient, égorgés, décapités. Non par des armes magitek. Par une faux. Le cœur de Silius s’emballa.
Il suivit les marques, les éclats de conflit. Il gravit les niveaux d’une ancienne station de commandement partiellement effondrée, à moitié calcinée. Là, enfin, il le vit.
Caelius. Debout. Immobile.
Son corps était drapé d’un manteau déchiré, sa faux plantée dans le sol à ses pieds. Des ombres flottaient autour de lui, instables. Son visage était à moitié masqué par une pièce d’armure... impériale. Il avait déjà vu cette scène.
" Non… " murmura Silius.
Il s’avança lentement.
" Caelius... c’est moi."
Aucune réponse.
Silius continua d’approcher, les mains vides.
" Tu m’entends ? Ils t’ont fait quoi ? "
Caelius releva la tête. Un éclat rouge dans les yeux. Pas comme un lémure. Comme un implant.
" Tu aurais dû rester mort." souffla-t-il.
Puis il leva sa faux, l’ombre s’étendant à ses pieds comme une maladie. Silius recula, le souffle coupé. Il comprit.
Caelius n’avait pas disparu. Ils l’avaient changé, comme Ayden autrefois.
Après avoir mis le petit groupe enfants dans une motoneige encore en état, il commanda à un plus agé de son âge environ de conduire vers le sud en direction d'un camp où il savait que certains des siens étaient en sécurité. Lui, avait une autre mission : se mettre en route dans la structure voisine et retrouver Caelius dans l'espoir de le sortir lui aussi de cet enfer.
Silius avançait à travers les ruines gelées du Tertium, drapé d’un manteau volé sur un cadavre. Sa respiration était lourde, chaque pas résonnant sur les gravats et les restes de passerelles effondrées de la structure. Quand il avait regardé où il était, il ne vit que des montagnes. La Gueule de Fer était en réalité un laboratoire caché dans les montagnes d'Ilsabard.
Il était libre, oui, mais plus traqué que jamais. Et Caelius était ici, quelque part, si l’information arrachée de la bouche d'un soldat disait vrai.

Les anciens couloir du Tertium n’étaient plus que carcasses métalliques et murs éventrés. Des drones de surveillance planaient parfois, silencieux, mais errant comme perdus. Silius se cachait dans les ombres du bâtiment, guidé par les cadavres fumants de soldats mais aussi de ce qui ressemblait à des sujets comme lui.
" Caelius... s’ils t’ont brisé... "
Il chassa la pensée quand il sentit que la colère montait.
Dans un ancien complexe de maintenance, il découvrit une scène : plusieurs soldats impériaux gisaient, égorgés, décapités. Non par des armes magitek. Par une faux. Le cœur de Silius s’emballa.
Il suivit les marques, les éclats de conflit. Il gravit les niveaux d’une ancienne station de commandement partiellement effondrée, à moitié calcinée. Là, enfin, il le vit.
Caelius. Debout. Immobile.
Son corps était drapé d’un manteau déchiré, sa faux plantée dans le sol à ses pieds. Des ombres flottaient autour de lui, instables. Son visage était à moitié masqué par une pièce d’armure... impériale. Il avait déjà vu cette scène.
" Non… " murmura Silius.
Il s’avança lentement.
" Caelius... c’est moi."
Aucune réponse.
Silius continua d’approcher, les mains vides.
" Tu m’entends ? Ils t’ont fait quoi ? "
Caelius releva la tête. Un éclat rouge dans les yeux. Pas comme un lémure. Comme un implant.
" Tu aurais dû rester mort." souffla-t-il.
Puis il leva sa faux, l’ombre s’étendant à ses pieds comme une maladie. Silius recula, le souffle coupé. Il comprit.
Caelius n’avait pas disparu. Ils l’avaient changé, comme Ayden autrefois.


Le vent siffla dans les ruines de Tertium. Une neige sale tombait en silence, recouvrant les gravats et les cadavres calcinés.
" C’est moi, Silius. Regarde-moi. Tu me reconnais ? "
Pas de réponse. Le masque, fendu ne cachait pas la tension dans la mâchoire de Caelius.
" Tu n’aurais pas dû venir. Ils m’ont montré… ce que j’étais vraiment. "
Sa voix était grave, déformée par une voix brisée. Chaque mots prononcés, Silius imaginait la douleur chez son cousin.
" Tu te trompes. Ce qu’ils t’ont fait… tu n’es pas ça. Tu es mon frère. "
Caelius esquissait un sourire presque triste.
" Frère ? Je ne suis plus ton frère, Silius. Je suis ce qu’ils ont fait de toi… sans l’échec, il y a des années. "
Sa faux était déjà élevée, d'un geste tremblant, Silius voyait que ce qu'il faisait était à contrecœur et qu'il était déjà à bout de force, blessé.
Une onde d’ombre se propagea depuis ses pieds, son avatar surgit, mais il était difforme, fusionné à des implants magitek. Un hybride qu'ils avaient déjà vu.
Silius fit une esquive de justesse, incapable de volonté de se battre contre lui. Chaque coups était une question. Chaque esquive, presque un espoir. Il devait essayer de le raisonner.
" Tu te souviens de Lapis Manalis ? Du vent dans les montagnes ? De notre oncle Darius, qui nous a enseigné le lien ? "
" Pourquoi n'es-tu pas mort Silius ?! " hurla Caelius. " Te savoir avec nos ancêtres, dans le repos, était la seule chose qui me tenait encore en vie ! "
Il enchaina trois coups. Silius reculait, le corps en sang.
" Et pourtant je suis encore là, moi ! Et je me bats pour qu’il reste quelque chose de nous ! De notre héritage ! "
Caelius hésita. Un instant. Comme un doute.
Silius en profita pour invoquer son lémure, non pas pour frapper, mais pour venir à lui. Sa main de lémure sur l'avant bras de Caelius, il le fixait.
" Regarde, Caelius. Je n’ai pas oublié. Tu nous as dit de nous battre, de nous préserver de la mort pour la mémoire de notre peuple ! Si j'avais abandonné, j'aurai réclamé la mort dans cette prison ! "
L’oeil rouge de Caelius vacilla. Le lien entre lui et son avatar, hurlant, l'avait presque englouti. Silius avait su attirer à lui des souvenirs de leur promesse avant qu'il bascule pour qu'il revienne à la raison.
Même mentir était une solution désespérée pour Silius. La mort, il l'avait suppliée à ses bourreaux depuis bien longtemps.
Alors qu'il tentait de raisonner, un bruit sourd retentit. Trop focalisé, les deux n'avaient pas entendu qu'un drone était un train de les survoler.
Le tir fut sourd, à peine entendu.
Silius se retourna pour protéger d'instinct.
Caelius tomba à genoux, sa faux tombant au sol, tremblant. Dans une gerbe, il s’écroula peu à peu dans les bras de Silius. La voix faible, il avait déjà une main tendu vers le drone, touché par une attaque animique qu'il avait asséné en vol.
" Je... Je ne voulais pas... Je suis désolé... Je n'ai pas su rester fort... "
Silius l'accompagnait. Lentement, il posa une main sur son épaule.
" C’est fini, Caelius. Je suis là. On est ensemble. Je te ramènerai. Je te jure…"
" Non… c’est à toi… de faire ce que moi, j’ai échoué à faire… "
Le silence était revenu tandis que Caelius se faisait lourd dans ses bras.

Le vent mordait les joues de Silius tandis qu’il portait Caelius, inerte et pâle, loin des ruines du Tertium et du laboratoire. Chaque pas était un combat contre le froid, contre le temps, contre la peur que la vie de son cousin ne s’éteigne.
Ils traversèrent les terres désolés, désertes et gelées, où même les machines magitek évitaient de s’attarder à cause des tempêtes de neige. Silius ne parlait pas. Ses doigts serrés sur la lourde faux de Caelius à ses côtés, son regard fixé sur l’horizon, il continuait de marcher sans ralentir malgré la neige épaisse.
Enfin, au bout de plusieurs jours de fuite, à se cacher dans des chariots de marchandises tiré par chocobos, avec l'aide des faucheurs d'autre village comme le sien, aidant les fuyards vers des coins plus reculés, ils arrivèrent à leur destination.

Anima Sola, un village isolé, niché dans la région verdoyante de Corvos, cachée des yeux de l’Empire et du reste du monde, protégée par une ancienne forêt à la brume mystérieuse entourée de fleurs multicolores. Le lieu était calme, reposant, ensoleillé. Loin de la neige et des montagnes, ici il faisait chaud, l'air marin donnant un ton solaire aux villageois habillés de couleurs chatoyantes.
Les habitants, des exilés par une situation tendue avec les villes voisines, accueillirent Silius avec une prudence au début. Dans une hutte aux murs recouverts de lierres, Silius posa Caelius sur un lit sommaire, ses mains tremblantes mais déterminées quand une jeune femme du nom de Laurentia, avait prêté sa maison aux deux hommes.
Il avait jusque là, passé des nuits à faire son possible pour le stabiliser durant le voyage, mais il savait qu'il ne pouvait pas faire plus.
Silius resta à ses côtés, fatigué et impuissant dans l'attente d'un miracle.
" Tu vas t’en sortir..." murmura-t-il.
Le froid mordant du matin sur le village côtier, Silius quittait Anima Sola dès le lendemain, le cœur lourd. Il ne pouvait pas rester et prendre le risque de mettre en danger le village qui leur avait ouvert les bras sans aucunes question. Caelius, affaibli mais stabilisé, avait besoin de ce refuge secret. Lui, en revanche, ne pensait qu'à retourner à Garlemald pour retrouver ses parents. S'il devait mourir, ce serait à leur côté.

Le voyage du retour fut une marche solitaire, chaque pas chargé de souvenirs et de douleurs. Quand enfin il posa les pieds sur la terre natale, le visage marqué par l'épuisement, il retrouva les siens, sa véritable famille de sang.
Sa grand-mère l’attendait dans la maison familiale, ses yeux emplis de sagesse et d’inquiétude. Sa mère, douce mais forte, lui offrit un repas chaud. Son père, réservé, posa une main sur son épaule dans un soutien muet. Aucun d'eux ne posa de question, malgré la disparition de leur fils depuis plusieurs années.
" Tu es revenu Silius. Cela signifie que l’espoir n’est pas encore perdu. " avait simplement répondu sa grand-mère.
Le poids des batailles, des pertes, des sacrifices, tout cela se mêlait dans la chaleur de cette maison. Mais un vide restait. Caelius était loin, son village détruit, son avenir incertain. Malgré sa promesse et ses paroles pour ramener Caelius, il n'y croyait plus.

Pendant ce temps, à Anima Sola, Caelius ouvrait les yeux sur un nouveau monde. Là, parmis ses blessures et sa fatigue, il fit la rencontre de Laurentia, une cuisinière au regard plein de malice et au sourire qui avait sû lui redonner goût à la vie.
Laurentia vit en lui plus qu’un soldat brisé, elle vit la lueur d’un homme prêt à reprendre sa vie en main. Jamais dans toute les années prochains, elle lui demanda la moindre explication sur son passé, pourquoi ils avaient surgi dans la vie du village. Et si elle savait, elle avait gardé le secret jusqu'à sa mort.
Ils traversèrent les terres désolés, désertes et gelées, où même les machines magitek évitaient de s’attarder à cause des tempêtes de neige. Silius ne parlait pas. Ses doigts serrés sur la lourde faux de Caelius à ses côtés, son regard fixé sur l’horizon, il continuait de marcher sans ralentir malgré la neige épaisse.
Enfin, au bout de plusieurs jours de fuite, à se cacher dans des chariots de marchandises tiré par chocobos, avec l'aide des faucheurs d'autre village comme le sien, aidant les fuyards vers des coins plus reculés, ils arrivèrent à leur destination.

Anima Sola, un village isolé, niché dans la région verdoyante de Corvos, cachée des yeux de l’Empire et du reste du monde, protégée par une ancienne forêt à la brume mystérieuse entourée de fleurs multicolores. Le lieu était calme, reposant, ensoleillé. Loin de la neige et des montagnes, ici il faisait chaud, l'air marin donnant un ton solaire aux villageois habillés de couleurs chatoyantes.
Les habitants, des exilés par une situation tendue avec les villes voisines, accueillirent Silius avec une prudence au début. Dans une hutte aux murs recouverts de lierres, Silius posa Caelius sur un lit sommaire, ses mains tremblantes mais déterminées quand une jeune femme du nom de Laurentia, avait prêté sa maison aux deux hommes.
Il avait jusque là, passé des nuits à faire son possible pour le stabiliser durant le voyage, mais il savait qu'il ne pouvait pas faire plus.
Silius resta à ses côtés, fatigué et impuissant dans l'attente d'un miracle.
" Tu vas t’en sortir..." murmura-t-il.
Le froid mordant du matin sur le village côtier, Silius quittait Anima Sola dès le lendemain, le cœur lourd. Il ne pouvait pas rester et prendre le risque de mettre en danger le village qui leur avait ouvert les bras sans aucunes question. Caelius, affaibli mais stabilisé, avait besoin de ce refuge secret. Lui, en revanche, ne pensait qu'à retourner à Garlemald pour retrouver ses parents. S'il devait mourir, ce serait à leur côté.

Le voyage du retour fut une marche solitaire, chaque pas chargé de souvenirs et de douleurs. Quand enfin il posa les pieds sur la terre natale, le visage marqué par l'épuisement, il retrouva les siens, sa véritable famille de sang.
Sa grand-mère l’attendait dans la maison familiale, ses yeux emplis de sagesse et d’inquiétude. Sa mère, douce mais forte, lui offrit un repas chaud. Son père, réservé, posa une main sur son épaule dans un soutien muet. Aucun d'eux ne posa de question, malgré la disparition de leur fils depuis plusieurs années.
" Tu es revenu Silius. Cela signifie que l’espoir n’est pas encore perdu. " avait simplement répondu sa grand-mère.
Le poids des batailles, des pertes, des sacrifices, tout cela se mêlait dans la chaleur de cette maison. Mais un vide restait. Caelius était loin, son village détruit, son avenir incertain. Malgré sa promesse et ses paroles pour ramener Caelius, il n'y croyait plus.

Pendant ce temps, à Anima Sola, Caelius ouvrait les yeux sur un nouveau monde. Là, parmis ses blessures et sa fatigue, il fit la rencontre de Laurentia, une cuisinière au regard plein de malice et au sourire qui avait sû lui redonner goût à la vie.
Laurentia vit en lui plus qu’un soldat brisé, elle vit la lueur d’un homme prêt à reprendre sa vie en main. Jamais dans toute les années prochains, elle lui demanda la moindre explication sur son passé, pourquoi ils avaient surgi dans la vie du village. Et si elle savait, elle avait gardé le secret jusqu'à sa mort.


Les jours passaient, mais la lumière dans les yeux de Silius s’éteignait peu à peu. De son côté, à Garlemald dans sa maison familiale, il sentait son corps trahir chaqu'un de ses effort.
Ses muscles s’atrophiaient lentement, comme rongés de l’intérieur par une maladie invisible. La chair devenait fragile, la fatigue le prenait plus vite à chaque réveil.
Mais son bras gauche -ce bras si singulier- restait différent. Ce bras était devenu à la fois sa force et son fardeau. Quelque chose de son passée mais également un souvenir douloureux.
Les médecins parlaient d’une maladie rare, presque impossible pour leur époque. Impuissant, ils avaient souhaités que la mort frappe rapidement. Pour Silius également, il attendait la mort afin de se libérer du lien forcé, des multiples murmures dans sa tête. Il avait pourtant essayé, mais irrémédiablement retenu par une force qui n'était pas sienne, n'ayant plus aucun contrôle sur son propre corps.
Une nuit, alors que la maison dormait, il posa sa main gauche sur la table de chevet.
" Je ne sais plus quoi faire... "
Au fond de lui, une peur s’installait : combien de temps encore avant que ce corps ne cède totalement ? L'envie de vivre et de mourir lui tiraillait les tripes, chaque jours incertains sur ce qu'il avait souhaitait faire.
Les jours de Silius se comptaient. Son corps s'effaçait doucement. Les draps froissés de son lit étaient chaque jour un peu plus froids et seul son bras gauche, bougeait encore de temps en temps.
Sa mère, Julia, veillait à ses côtés, les mains tremblantes sur un bol de tisane qu’elle ne buvait plus. Sa grand-mère restait silencieuse, murée dans une réfléxion qu'elle seule en savait les secrets, devenue renfermée.
C’est alors qu’il entra dans la chambre. Un homme, elezen, mince, vêtu d’un manteau d’un noir d'alchimie. Ses yeux d'un gris cendre, fixèrent Silius sans cligner. Son aura n'était ni menaçante, ni rassurante. Son nom avait été prononcé la veille par sa mère, d'une voix qui murmurait le désespoir.
Eliavres.


" Vous êtes sa mère, Julia ? Je suis venu parce que vous m’avez appelé. "
Julia acquiesça, la gorge serrée.
" Mon fils meurt, Eliavres. Sauvez-le. Je sais que vous, vous en êtes capable. "
Eliavres observa Silius longuement, puis regarda la grand-mère.
" Le corps est condamné. L’atrophie est irréversible. Mais son esprit… son esprit brûle encore. Ce bras, voyez-vous, n’est pas une aberration. C’est un pont. "
Il se tourna vers elles, un éclat étrange dans la voix.
" Je propose ceci : nous achevons la fusion. Le lémure deviendra sa charpente, son ancrage. Puis, je le placerai dans une stase cryo-éthérique. Son esprit sera extrait et transféré dans un corps artificiel que j’ai façonné. Pas un automate, un hôte. Il continuera de vivre. "
Silence.
Puis, la voix rauque de la grand-mère brisa l'échange de regard.
" Et qui reviendra ? Mon petit-fils… ou un masque vide ? "
Eliavres haussa les épaules.
"Ce n’est pas moi qui répondrai à cette question. C’est lui."
Dans son lit, Silius ouvrit péniblement les yeux. Il avait tout entendu.
" Silvia… Je veux… la revoir. " murmura t'il.
Julia serra la main de son fils. Des larmes coulaient sur ses joues.
" On va la faire venir mon chéri."
Pendant ce temps, Eliavres posait déjà une fiole gravé de runes sur la table de chevet.
" Nous n’avons que peu de temps. "
Quand l'ombre s'installa dans cette chambre devenu froide, une décision se préparait. Silius était d'accord avec cette finalité. Néanmoins, quelque chose clochait. Il avait déjà entendu cette voix significative de ce Eliavres. Lointaine. Froide.