La Mer du Nord II
Lerith
Il y a 9 mois et 3 semaines
"Ne viens pas", avait dit Bloemoen au sharlayanais blanc quand il l'avait contacté. "Les tiens et toi serez en danger ici." Sa fonction de prêtresse et gardienne de l'ordre à Ilirslaent, ne lui permettait pas de regretter ces paroles. Ils étaient tenaces cependant, elle devait leur accorder le défaut de l'obstination. Et s'ils venaient vraiment, alors, elle saurait leur trouver une utilité.
Bloemoen rassembla le contenu de son paquetage éparpillé dans la neige et prit le chemin du Miroir de la Lune via les escarpements compliqués de la pente la moins hospitalière.
Bloemoen rassembla le contenu de son paquetage éparpillé dans la neige et prit le chemin du Miroir de la Lune via les escarpements compliqués de la pente la moins hospitalière.
Ivanhault
Il y a 9 mois et 3 semaines
Ivanhault
Il y a 9 mois et 3 semaines
Ivanhault
Il y a 9 mois et 3 semaines
Vous rentrerez à bord du motoneige rappelé par Iko, après avoir passé la nuit au campement de Bloemoen puis une matinée au Castrum Exilii. Le Tribun Stanislaus Rem Scipio vous aura écouté avec un rien de scepticisme, mais il est disposé à faire tout ce qu'il peut pour sortir ses hommes de cet enfer. Dès votre départ, il commencera à mettre le Castrum en inventaire, en attendant des nouvelles de Silius qui s'est porté volontaire pour aider au rapatriement de la troupe.
Lucius Het Noctua vous accompagnera pour un retour lent jusqu'à votre point de rendez-vous avec le motoneige. Il est affaibli, il s’essouffle vite, mais il ne se plaint pas. C'est un homme taciturne, mais dont le silence laisse comprendre qu'il écoute et pense beaucoup. Il a peu de mot, mais tous sont prononcés à bon escient. Il vous demandera en particulier de lui détailler tout ce qui s'est passé à Garlemald, depuis la guerre civile qui a eu lieu en pleine capitale dans le but de placer l'un ou l'autre prétendant sur le trône vacant de l'Empire, jusqu'à la façon dont Anima a été défaite par le Guerrier de la Lumière. Il encaisse les nouvelles avec un flegme remarquable, et sans démontrer trop de positivité, s'attache néanmoins à comprendre ce qui peut être fait pour améliorer la situation. L'orientation de ses questions va souvent en direction du peuple garlemaldais. Un véritable édile, soucieux de ceux qu'il représente. De façon peut-être surprenante, il entretient avec Silius la même distance polie qu'avec vous tous, teintée tout de même d'un indescriptible sentiment de cercle familial. Il ne lui parle pas davantage qu'à vous, ne se montre pas plus familier. Même, il le vouvoie. Par politesse, il s'exprime dans votre langue afin d'être compris par tous.
Lucius restera à Bris de Glace, où il fera en sorte d'être reçu dès les premières heures par des représentants de l'Alliance Eorzéenne. Votre travail, en ce qui le concerne, est terminé. Il se profile néanmoins comme un futur allié de poids au sein du gouvernement reconstitué de Garlemald. En ces temps troublés où les échanges commerciaux entre pays vont être capitaux pour redresser l'Etat, Garlemald aura besoin de tous ses diplomates, et de tous leurs alliés.
Il offrira à Silius de rester avec lui pour quelques jours. Il a besoin d'un garde du corps pour circuler sereinement dans la région, et d'un contact transverse entre les différentes factions impliquées dans la restauration de son pays.
***
Dès votre retour à Castrum Exilii, Bloemoen convoquera le cercle des prêtresses. La teneur de leur discussion vous restera inconnue, mais votre assurance de la veille l'a définitivement détournée du sacrifice qu'elle s'apprêtait à faire sans ciller. Convaincue par vos paroles, elle plaidera la solution de la lente reconquête du territoire, la venue d'aventurier, l'organisation de chasses prudentes pour lentement décimer les populations de Bêtes, jusqu'à ce qu'il soit envisageable d'approcher l'hérésiarque sur l'île principale et de régler définitivement le problème.
Bravo : vous avez eu la good ending.
Lucius Het Noctua vous accompagnera pour un retour lent jusqu'à votre point de rendez-vous avec le motoneige. Il est affaibli, il s’essouffle vite, mais il ne se plaint pas. C'est un homme taciturne, mais dont le silence laisse comprendre qu'il écoute et pense beaucoup. Il a peu de mot, mais tous sont prononcés à bon escient. Il vous demandera en particulier de lui détailler tout ce qui s'est passé à Garlemald, depuis la guerre civile qui a eu lieu en pleine capitale dans le but de placer l'un ou l'autre prétendant sur le trône vacant de l'Empire, jusqu'à la façon dont Anima a été défaite par le Guerrier de la Lumière. Il encaisse les nouvelles avec un flegme remarquable, et sans démontrer trop de positivité, s'attache néanmoins à comprendre ce qui peut être fait pour améliorer la situation. L'orientation de ses questions va souvent en direction du peuple garlemaldais. Un véritable édile, soucieux de ceux qu'il représente. De façon peut-être surprenante, il entretient avec Silius la même distance polie qu'avec vous tous, teintée tout de même d'un indescriptible sentiment de cercle familial. Il ne lui parle pas davantage qu'à vous, ne se montre pas plus familier. Même, il le vouvoie. Par politesse, il s'exprime dans votre langue afin d'être compris par tous.
Lucius restera à Bris de Glace, où il fera en sorte d'être reçu dès les premières heures par des représentants de l'Alliance Eorzéenne. Votre travail, en ce qui le concerne, est terminé. Il se profile néanmoins comme un futur allié de poids au sein du gouvernement reconstitué de Garlemald. En ces temps troublés où les échanges commerciaux entre pays vont être capitaux pour redresser l'Etat, Garlemald aura besoin de tous ses diplomates, et de tous leurs alliés.
Il offrira à Silius de rester avec lui pour quelques jours. Il a besoin d'un garde du corps pour circuler sereinement dans la région, et d'un contact transverse entre les différentes factions impliquées dans la restauration de son pays.
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Dès votre retour à Castrum Exilii, Bloemoen convoquera le cercle des prêtresses. La teneur de leur discussion vous restera inconnue, mais votre assurance de la veille l'a définitivement détournée du sacrifice qu'elle s'apprêtait à faire sans ciller. Convaincue par vos paroles, elle plaidera la solution de la lente reconquête du territoire, la venue d'aventurier, l'organisation de chasses prudentes pour lentement décimer les populations de Bêtes, jusqu'à ce qu'il soit envisageable d'approcher l'hérésiarque sur l'île principale et de régler définitivement le problème.
Bravo : vous avez eu la good ending.
Lerith
Il y a 9 mois et 3 semaines
De retour à Brumée après trois jours d'absence, Iko arriva à l'Escale et après avoir salué le personnel, se dirigea vers la chambre qu'elle partage avec Liiz. Elle posa son sac à l'entrée et s'effondra, ne pouvant retenir plus longtemps les larmes qu'elle gardait pour elle depuis la rencontre avec le gamin Roegadyn. Elle se sentait responsable de ce qui s'était produit ce soir là, c'est elle qui avait demandé à Kyuuji de prendre contact avec cet enfant alors qu'elle avait elle même dit que ça semblait louche.
Incapable de sortir ses dagues alors que ses camarades luttait pour leur survie, le temps lui parut une éternité. Pourquoi ne parvenait elle pas à bouger ? La peur... non ! Le doute... non plus ! La Miqo'te réalisa très vite que ce qui la bloquait, c'était purement et simplement sa conscience. Elle se retrouvait face à ce qu'elle était quelques temps plus tôt. Quand elle possédait son cristal de chevalier noir, elle aurait pu décapiter ce gosse sans ressentir le moindre remord, ça ne lui aurait semblé qu'une simple formalité. La réalité d'à quel point ses ténèbres intérieurs l'avaient changé était une torture à supporter et elle ne pu que réagir de la seule façon qui avait un sens pour elle: la fuite.
Bien que de retour saine et sauve, Iko savait que cette mission de reconnaissance représenterait un tournant dans ses prochains choix personnels. Si son corps n'avait jamais été aussi robuste, son moral et sa confiance en elle avait volé en éclats ce jour là.
Lerith
Il y a 9 mois et 3 semaines
*Quelque part en Lavandière, dans une maison privée.*
Zephyrien était debout, devant l'évier de la cuisine, fixant les bandages déroulés autour de son poignet droit. Une odeur fine mais désagréable lui chatouillait le nez depuis quelques heures. Il en connaissait désormais la raison.
- Ainsi, je ne pourrai vraiment pas la récupérer... Milah et Ivanhault se sont donné tout ce mal pour rien.
Le regard vide de toute émotion, Zéphyrien attrapa une dague attachée à sa ceinture et la dégaina. D'un geste vif, il sectionna les chairs nécrosées et regarda sa main droite tomber dans l'évier dans un bruit mat. Il lâcha ensuite sa lame pour lancer un sortilège de soin sur son membre tranché, afin de stopper le flot de sang. Un hoquet étouffé suivi de pas précipités lui chatouilla l'ouïe, puis la voix de sa fiancée lui parvint.
- Zeph! Mais qu'est-ce que tu fais?!?
Insensible à la douleur et l'air indifférent, le crépusculaire termina son soin. Ça n'était pas parfait, il allait devoir retourner voir Milah mais pour le moment, ça ferait l'affaire. Atterrée, horrifiée et inquiète, Lysia fixait la main dans l'évier et le bras de son compagnon, impuissante.
- Cette mission était vraiment merdique. Du début à la fin. Perdre une main n'est pas si grave. Mon maître à bien perdu tout son bras et il s'en sort à merveille.
Affichant cet air toujours indifférent, il récupéra sa main dans l'évier et alla l'emballer soigneusement pendant que Lysia nettoyait derrière lui. Puis elle l'aida à s'habiller et ils partirent vers l'Escale afin de contacter Milah.
Si Zéphyrien éprouvait quoi que ce soit concernant la mort du gamin en Ilsabard, il n'en parlait pas. Et il n'en parlerait jamais. Cependant, il n'oublierait jamais ce gosse ni la façon dont il s'était jeté sur lui.
Zephyrien était debout, devant l'évier de la cuisine, fixant les bandages déroulés autour de son poignet droit. Une odeur fine mais désagréable lui chatouillait le nez depuis quelques heures. Il en connaissait désormais la raison.
- Ainsi, je ne pourrai vraiment pas la récupérer... Milah et Ivanhault se sont donné tout ce mal pour rien.
Le regard vide de toute émotion, Zéphyrien attrapa une dague attachée à sa ceinture et la dégaina. D'un geste vif, il sectionna les chairs nécrosées et regarda sa main droite tomber dans l'évier dans un bruit mat. Il lâcha ensuite sa lame pour lancer un sortilège de soin sur son membre tranché, afin de stopper le flot de sang. Un hoquet étouffé suivi de pas précipités lui chatouilla l'ouïe, puis la voix de sa fiancée lui parvint.
- Zeph! Mais qu'est-ce que tu fais?!?
Insensible à la douleur et l'air indifférent, le crépusculaire termina son soin. Ça n'était pas parfait, il allait devoir retourner voir Milah mais pour le moment, ça ferait l'affaire. Atterrée, horrifiée et inquiète, Lysia fixait la main dans l'évier et le bras de son compagnon, impuissante.
- Cette mission était vraiment merdique. Du début à la fin. Perdre une main n'est pas si grave. Mon maître à bien perdu tout son bras et il s'en sort à merveille.
Affichant cet air toujours indifférent, il récupéra sa main dans l'évier et alla l'emballer soigneusement pendant que Lysia nettoyait derrière lui. Puis elle l'aida à s'habiller et ils partirent vers l'Escale afin de contacter Milah.
Si Zéphyrien éprouvait quoi que ce soit concernant la mort du gamin en Ilsabard, il n'en parlait pas. Et il n'en parlerait jamais. Cependant, il n'oublierait jamais ce gosse ni la façon dont il s'était jeté sur lui.
Lysia
Il y a 9 mois et 3 semaines
Bientôt une semaine que le couple est rentré de mission en Illirslaent, profitant du calme de leur pavillon en Lavandière pour se remettre de leurs états et de pouvoir profiter plus sereinement les festivités en approche de fin d'année. Déjà plusieurs soleils et nuits de passés et malgré tout, Lysia peinait à retrouver le sommeil et préférait réfléchir à son rebord de fenêtre avec soi-même, la lune comme seul témoin de sa réflexion dans sa chambre en silence, Zéphyrien dormant dans la même pièce, à première vue plus paisiblement qu'elle ne l'aurait cru.
Elle l'enviait de le savoir à pouvoir trouver si rapidement le sommeil, mais au fond, elle espérait que lui aussi réalisait de ce qui se tramait ces derniers jours depuis leur retour, de ce qui s'est passé là-bas. La conversation n'a plus refait surface suite à son déplacement dans l'infirmerie de l'Escale, de son opération pour tenter de relier sa main à son moignon tranché, déchiqueté. Les choses auraient pu et durent se passer autrement.
La lunaire ne parvenait pas à retourner au lit avec la tête pleine de réflexions, elle savait mieux que quiconque qu'elle n'ira point se recoucher pour le restant de la nuit et se décida donc à descendre dans la cuisine, veillant à ne pas réveiller l'Élezen durant son escapade jusqu'à arriver à sa destination, où les lumières étaient éteintes. Il y a encore quelques lunes, elle était terrifiée d'être plongée dans la pénombre comme ici-là, craintive qu'une figure soudaine viendrait en surgir pour s'en prendre à elle, comme imaginaient les jeunes avec leurs monstres imaginaires, bien que la sienne fût bien réelle. Mais comme toute blessures, elles finissent par s'en guérir après un certains temps, certaines demandant plus que d'autres, néanmoins. Cette mission n'y échappera pas à la règle.
Lysia se mit donc à travailler dans ses préparations, n'ayant que le feu de son four comme source de lumière afin de distinguer ses mouvements encore plongés dans l'ombre floutés de la pièce. Elle devait préparer quelques bocaux de confits et de gelée avec des fleurs que Meleth lui avait cueilli quelques jours auparavant. Une fois les brins et pétales séchés, elles sont idéales pour la confection tout en préservant un parfum ainsi qu'un arrière-goût floral pour accompagner cette touche sucrée.
Cuisinant en silence avec ses réflexions bourdonnant dans sa tête malgré ses efforts de se changer les idées, elle finira par renverser maladroitement l'un de ses bocaux à terre qui se brisa aussitôt et, dans un élan d'inquiétude et distraitement, se rua sur les morceaux pour nettoyer, enchaînant de multiples coupures aux doigts. C'est dans un soubresaut douloureux qu'elle sortit de sa bulle et réalisa son erreur, filant immédiatement à l'évier pour se rincer des potentiels bout de verre incrustés sous sa peau, frottant et essuyant, l'eau laissant couler la mixture rougeoyante de confiture et indistincte du sang dans le fond de la bonde.
Inopinément, l'image livide de la main de son conjoint figurant au fond du lavabo, au milieu de cette mare de sang lui fit glacer l'échine. Elle serrait de son poignet d'une main ferme, croyant durant un instant qu'elle allait tomber brusquement à son tour. Les images lui revenaient brusquement en visuel dans sa mémoire. Ces souvenirs firent pâlir la miqo'te qui fut prit de frayeurs et s'éloigna dans un soubresaut de l'évier, fuyant cette source d'angoisse et de mauvais souvenirs. Les larmes venaient d'elles-mêmes à ses paupières à leurs tours et ses lèvres prirent de tremblements tandis qu'elle contenait son haleine entre deux inspirations étouffées. Leur premier jour, l'enfant, Zéphyrien, l'infirmerie, tout en même temps et si brusquement lui faisaient surface, tout et trop survenait en même temps dans sa tête.
Elle l'enviait de le savoir à pouvoir trouver si rapidement le sommeil, mais au fond, elle espérait que lui aussi réalisait de ce qui se tramait ces derniers jours depuis leur retour, de ce qui s'est passé là-bas. La conversation n'a plus refait surface suite à son déplacement dans l'infirmerie de l'Escale, de son opération pour tenter de relier sa main à son moignon tranché, déchiqueté. Les choses auraient pu et durent se passer autrement.
La lunaire ne parvenait pas à retourner au lit avec la tête pleine de réflexions, elle savait mieux que quiconque qu'elle n'ira point se recoucher pour le restant de la nuit et se décida donc à descendre dans la cuisine, veillant à ne pas réveiller l'Élezen durant son escapade jusqu'à arriver à sa destination, où les lumières étaient éteintes. Il y a encore quelques lunes, elle était terrifiée d'être plongée dans la pénombre comme ici-là, craintive qu'une figure soudaine viendrait en surgir pour s'en prendre à elle, comme imaginaient les jeunes avec leurs monstres imaginaires, bien que la sienne fût bien réelle. Mais comme toute blessures, elles finissent par s'en guérir après un certains temps, certaines demandant plus que d'autres, néanmoins. Cette mission n'y échappera pas à la règle.
Lysia se mit donc à travailler dans ses préparations, n'ayant que le feu de son four comme source de lumière afin de distinguer ses mouvements encore plongés dans l'ombre floutés de la pièce. Elle devait préparer quelques bocaux de confits et de gelée avec des fleurs que Meleth lui avait cueilli quelques jours auparavant. Une fois les brins et pétales séchés, elles sont idéales pour la confection tout en préservant un parfum ainsi qu'un arrière-goût floral pour accompagner cette touche sucrée.
Cuisinant en silence avec ses réflexions bourdonnant dans sa tête malgré ses efforts de se changer les idées, elle finira par renverser maladroitement l'un de ses bocaux à terre qui se brisa aussitôt et, dans un élan d'inquiétude et distraitement, se rua sur les morceaux pour nettoyer, enchaînant de multiples coupures aux doigts. C'est dans un soubresaut douloureux qu'elle sortit de sa bulle et réalisa son erreur, filant immédiatement à l'évier pour se rincer des potentiels bout de verre incrustés sous sa peau, frottant et essuyant, l'eau laissant couler la mixture rougeoyante de confiture et indistincte du sang dans le fond de la bonde.
Inopinément, l'image livide de la main de son conjoint figurant au fond du lavabo, au milieu de cette mare de sang lui fit glacer l'échine. Elle serrait de son poignet d'une main ferme, croyant durant un instant qu'elle allait tomber brusquement à son tour. Les images lui revenaient brusquement en visuel dans sa mémoire. Ces souvenirs firent pâlir la miqo'te qui fut prit de frayeurs et s'éloigna dans un soubresaut de l'évier, fuyant cette source d'angoisse et de mauvais souvenirs. Les larmes venaient d'elles-mêmes à ses paupières à leurs tours et ses lèvres prirent de tremblements tandis qu'elle contenait son haleine entre deux inspirations étouffées. Leur premier jour, l'enfant, Zéphyrien, l'infirmerie, tout en même temps et si brusquement lui faisaient surface, tout et trop survenait en même temps dans sa tête.
Lerith
Il y a 9 mois et 3 semaines
Assise seule sur la plage située juste en bas de l'escale, Iko fixait l'horizon, pensive. La date butoir qu'elle avait demandé aux autres officiers arrivait à son échéance, il lui fallait maintenant se reprendre en mains, et commencer l'organisation de l'aide armée à apporter au peuple d'Ilirslaent. "Je vais les conduire au suicide." Cette phrase tournait dans sa tête, sans discontinuer. Elle ne les protégeait plus et ce n'était plus à elle de s'assurer qu'ils ne soient pas blessés sur le terrain. Mais les habitudes ont la peau dure comme on dit, et de cela, la Miqo'te ne parvenait à se défaire.
Ney et son soutien inconditionnel, Lysia et son altruisme démesuré, Silius et ses répliques cinglantes ou encore Yone et sa dévotion insolente... "S'ils se portent volontaires et que j'en perds ne serait-ce qu'un seul... comment je pourrais vivre avec ça ?" Les visages de ses camarades défilaient dans son esprit, les uns après les autres, d'Ivanhault le plus expérimenté à Elyaska la petite nouvelle. Aucun doute qu'elle les aimait tous dans cette compagnie de dégénérés, du plus emmerdeur au plus discret.
Le soleil commença à décliner, coloriant le ciel des teintes orangées du crépuscule. La jeune femme avait repoussé l'échéance au plus tard, elle devait faire son devoir. Iko se leva, essuya le sable collé sur ses fesses et prit le chemin de l'escale pour se rendre à son bureau.