L'Archipel Paradis

Astéra Il y a 13 heures et 26 minutes
Alors que l’heure du grand départ pour l’Archipel du Paradis approchait, le quai d’embarquement encore tranquille fut soudainement troublé par une arrivée aussi grandiose qu’imprévue.

À peine le soleil avait-il commencé à dorer les flots que deux immenses calèches, aux armatures dorées et à la peinture bleu nuit lustrée à la perfection, suivies d’un carrosse richement orné, s’arrêtèrent avec un parfait synchronisme devant le ponton. À leur suite, une véritable armée de serviteurs et de domestiques s’extirpa des véhicules dans une chorégraphie bien huilée, chacun à son poste, chacun avec un rôle précis.

Les portières s’ouvrirent, laissant apparaître d’imposantes malles bleues et or, estampillées en lettres dorées des initiales élégamment tracées :
A. V. – Astéra Virandelle.

Le majordome, droit comme un pilier, s’avança aussitôt vers les membres de l’équipage, sa voix polie mais autoritaire tranchant dans le calme du matin :

Où se trouve la cabine réservée à Dame Virandelle ? Et l’espace destiné à l’entreposage de ses effets personnels, je vous prie ?

Une fois les informations obtenues, nul besoin d’aide supplémentaire : les instructions avaient été anticipées, les rôles définis. La maison Virandelle ne laissait rien au hasard. Tandis que certains serviteurs s’affairaient à transporter les malles dans la cambuse — dont certaines nécessitaient deux à trois personnes tant elles semblaient chargées de trésors —, d’autres se dirigeaient déjà vers la cabine non désignée.
Malgré le voyage qui serait des plus rapide, il fallait un endroit ou puisse se reposer Astéra, protesta le Majordome.

Une fois sur place, les femmes de chambre et valets personnels entreprirent une inspection méticuleuse des lieux. Draps changés, oreillers remplacés par des versions plus moelleuses, couvertures doublées, rideaux repassés et ajustés à la lumière, quelques touches de décoration posées ici et là : une fleur fraîche, un coussin brodé, un parfum discret diffusé dans l’air. Rien ne fut laissé au hasard. Même les vêtements furent installés avec soin dans les tiroirs et penderies, pliés et organisés comme si la cabine était un prolongement fidèle des appartements de la Sylvestre.

Tout devait être parfait.
Pas pour impressionner — mais parce que s’était le quotidien habituel de Dame Virandelle. Et eux, le savaient mieux que quiconque.

Autour d’eux, les autres passagers, matelots ou simples spectateurs, pouvaient observaient la scène avec un mélange de stupéfaction et d’incrédulité. L’ensemble semblait presque irréel, comme arraché à une pièce de théâtre.

Et pourtant, pour ceux qui servaient la Maison Virandelle, ce n’était là qu’un départ comme un autre.

Lerith Il y a 13 heures et 1 minute
"Woh, c'est un navire d'explorateurs ici pas une péniche de plaisanciers ! Aller hop du balais les pinguins ! Astera se reposera à la cambuse comme tout le monde. Le premier qui repasse devant moi avec ses oreillers en plumes je le balance à la flotte !"

Et c'est ainsi qu'à peine montés à bord, l'armée de domestiques fut prestement débarquée par le capitaine en personne. Seuls les bagages furent autorisés à séjourner dans un coin de la cambuse avec le reste de la cargaison de vivres et matériel "fragile". Visiblement une fleur que Meleth faisait à Astera plutôt que de tout bazarder dans la cale.
La viéra leva les yeux au ciel. Elle avait pourtant anticipé l'embarquement de la garde robe mais ça c'était le pompon !
Eizen Il y a 11 heures et 54 minutes


- "Un jour, tu tomberas p'tet sur un groupe d'gens qui voudront explorer l'monde avec toi. Et quand ce sera l'bon, tu sauras qu't'as trouvé ta place."
- "Mais... et comment je saurai que c'est le bon justement...?"
- "Haha, t'm'en poses des questions ! J'en sais rien, ça s'décrit pas vraiment ! Tu l'sauras c'est tout !"

Le Viera avait pourtant bien essayé de s'allonger pour s'endormir ne serait-ce que quelques petites heures avant le départ mais rien n'y fit. D'ici quelques cloches, il allait vivre un moment qu'il attendait depuis des mois, voire des années.
Le souffle qu'il avait ressenti à Golmore, ses longues soirées à écouter les aventures de son maître à Dalmasca, sa rencontre avec Yone et Hanbei en Eorzéa, puis enfin son arrivée à l'Escale. Tout depuis ses premiers pas dans le vrai monde l'avait conduit vers cet instant.

Cela valait bien le coup de dévaliser la bibliothèque concernant l'Archipel Paradis la veille si c'était pour à peine les lire...
Mais rien n'y faisait. Le Rava ne pouvait s'empêcher de se poser mille questions concernant le départ et la pauvre Anastasie eut bien du mal à rester en place à force de le voir faire les cent pas à travers l'établissement sans qu'aucun signe de fatigue ne se lise sur son visage.

"Oh par Rhalgr, les Kamis et tout ce qui s'en suit, je ne tiens plus ! À la prochaine Ana' !" s'exclama le rouquin avant d'empoigner son sac sur l'épaule gauche, filant de l'Escale alors qu'à l'horizon, la première micro-pointe de lumière se faisait encore discrète.

Il arriva devant la planche donnant accès au fameux navire dont il en avait tant entendu parler sans jamais avoir pu y poser le pied.
Prenant une grande inspiration, il emboîta le pas, marquant ainsi sa première forme de contact avec le bâtiment pas si ordinaire avant de suivre les éventuelles instructions données par l'équipage.



Une fois ses affaires posées dans l'endroit designé et ayant donné un coup de main à ceux dans le besoin, du moins du mieux qu'on pouvait en attendre d'un manchot, une ouverture dans ses occupations lui permit de se poser près d'une des rembardes extérieures.

C'est là qu'il le ressentit vraiment, le souffle. Ce même souffle qu'il avait ressenti des années plus tôt et qui l'avait poussé à sortir de ses frontières.
La liberté se trouvait là, devant lui, derrière l'horizon bleue que son regard aussi perçant soit-il ne pourrait jamais percevoir pleinement.
La brise, l'odeur iodée de la mer, le bruit des voiles se dépliant doucement, le son du bois du pont grinçant légèrement par moments, les ordres criés d'un bout à l'autre, les caisses se posant ici et là, et bien plus encore qu'il n'aurait pu tous les citer...
Tous ces détails s'ancrèrent en sa personne à cet instant, sans qu'il ne put prononcer un mot.

Restant un moment dans cet état d'agréable stupéfaction, il eut l'impression que cet instant de contemplation pourrait ne jamais finir.
C'était là sa première traversée à bord de l'Eternal, et la sensation qui le traversait n'aurait jamais pu être parfaitement retranscrite dans tous les pauvres bouquins qu'il avait emprunté.
À ce sentiment qu'il ne pouvait exactement déterminer sur l'instant-même, ses lèvres passèrent de la surprise à un fin sourire confiant alors qu'il déposa ses deux mains sur la rembarde.

- "Vous sentez-vous bien Monsieur ?" vint lui demander un pantin préparant le départ.
- "C'est le bon..."
- "Que voulez-vous dire ? Pourriez vous décrire davantage ?"
- "Pas le décrire non... Je le sais, c'est tout."

Ulysse (& Dja) Il y a 8 heures et 21 minutes
L'arrivée d'Ulysse à bord de l'Eternal passa sans doute inaperçue après le faste et le fracas de mademoiselle Virandelle. Accompagné de son seul pantin, le jeune homme embarqua, luth sur le dos, avec trois malles visiblement assez lourdes mais pourvues d'ingénieuses roulettes en facilitant le déplacement. Toutes arboraient discrètement un petit blason, azur et jaune avec une sirène d'un blanc argenté au centre.

La première dissimulait habilement un lit d'appoint et ses petites tables de chevet, le tout dans un bois aux reflets rouges dégageant une subtile odeur typique des essences qui repoussent les moustiques.



Les deux autres se ressemblaient beaucoup, formant une paire probablement fabriquée spécialement pour lui puisqu'en plus du discret blason on pouvait ses initiales entremêlées: U.P.
L'une servait visiblement de garde-robe, quant à l'autre, il était pour l'heure difficile d'en définir la totalité du contenu. Il était toutefois raisonnable de considérer qu'il y entreposait son matériel puis qu'il en tira une paire de jumelle lors de la traversée.



Visiblement, Ulysse était un viéra qui savait voyager sans sacrifier le confort le plus élémentaire mais ce à quoi il semblait tenir le plus était sa grande et belle planche de surf. Il promit à ceux qui lui en faisait la demande de les initier une fois arrivés sur l'archipel. Rayonnant, toujours souriant, le jeune homme arborait une bonne humeur qui semblait inaltérable et dégageait une joie sincère de naviguer dans chacun de ses gestes, y compris lorsqu'il grimpa pour la première fois dans les haubans pour aider les gabiers.

Maahwi Il y a 3 heures et 29 minutes
Profitant du feu et encaissant la “nouvelle”, vient le tour de Maahwi, passant après l’audition de Meleth, conter son histoire que voici devant tout ce beau monde :

Il était une fois un groupe légendaire nommé l'Aeternal.
Dans un monde où les vents des mers infinies dansent avec les voiles blanches des navires d’explorateurs experts,
Où les terres murmuraient des secrets anciens aux aventuriers jusqu’en Tural.
Une histoire contée par un Hhetsarro au coin du feu voit le jour et vous fera voyager bien plus loin que leurs navires propulsés par les vents d’éther.

Cet équipage, un mélange hétéroclite d’aventuriers, de rêveurs et de vagabonds, s’était réuni sous une seule bannière.
Chacun avait ses raisons de monter à bord, certains fuyaient leur passé, d’autres cherchaient la gloire, mais tous partageaient une soif d’inconnu.
Bien que non liés par le sang, mais plutôt par un lien plus fort encore, celui de camarades forgé dans l’épreuve et les voyages vécus. Explorer le monde, vivre des aventures et dénicher les trésors cachés, telles étaient les raisons de leurs prières.

Comme un porte-chance, une superstition ou simplement un rituel porté par le vent,
Pour prouver leur appartenance, chaque personne récitait cette prière comme un chant :

Nous ne sommes pas un simple équipage, mais une famille, nombreux sont nos ennemis, nombreuses ont été nos batailles!
A vous qui ne voulez faire naufrage, qui faites des cents et des milles, pour vivre au mieux votre vie, en vous moquant des représailles !
Ce ne sont pas les promesses de ceux qui veulent vous nuire qui doivent triompher !
Le pavillon de notre navire que vous avez hissé fièrement doit continuer de flotter !


Sous les ordres de madame Kurusu ils voguent sur les océans à la recherche de merveilles,
Allant d’îles flottantes dans le ciel où poussent des fleurs de cristal,
De ruines englouties par des mers où les richesses figés dans le temps sont éternelles,
Aux terres sauvages regorgeants de bêtes dont la force de combat est sans égal.

Chaque découverte développait un lien chaleureux entre eux,
Chaque danger surmonté les unissait davantage face à l’adversité.
Durant leurs moments de détente, ils pouvaient autant rire que s’occuper des blessés,
Clouer des planches dans la cale comme échanger un repas autour du feu.

Un jour, Madame Kurusu leur confia la quête de trouver la légendaire artefact appelé le Cœur d’Éther.
Leur aventure les mena vers l’Île des Brumes, où le trésor maudit était gardé par des spectres tout droit sortis des enfers.
Aussitôt que leur navire approchait de la terre,
Qu'une véritable tempête d’ombres éclata qui recouvra cieux et mer.

Comme un porte-chance, une superstition ou simplement un rituel porté par le vent,
Pour protéger ses enfants, comme une mère sur le quaie du départ, elle récitait cette prière comme un chant :

Nous ne sommes pas un simple équipage, mais une famille, nombreux sont nos ennemis, nombreuses ont été nos batailles!
A vous qui ne voulez faire naufrage, qui faites des cents et des milles, pour vivre au mieux votre vie, en vous moquant des représailles !
Ce ne sont pas les promesses de ceux qui veulent vous nuire qui doivent triompher !
Le pavillon de notre navire que vous avez hissé fièrement doit continuer de flotter !


Des spectres d’envie, nés des doutes enfouis de l’équipage, vers le navire se ruèrent.
Ces ombres murmuraient des promesses comme le pouvoir de régner sur les cieux,
La liberté absolue, la richesse infinie, la connaissance de tous les mystères
Et bien plus à chacun des envieux.

Les membres divisés par ces langues de vipères acérés,
Faiblirent alors que le destin de l’Aethernal menaçait de s’échouer.
Mais au bord du désastre, un des capitaine se mit à danser, son éther faisant chanceler les ombres.
Elle prit la parole de sa voix épuisée par l’effort et sa fatigue d’affronter les désirs les plus profonds de son cœur sombre.

Elle rappela à chacun ce qu’ils avaient bâti ensemble dans un discours désespéré :
C’est ensemble que l’Aeternal est et sera, je vous interdit d’abandonner !

Comme un porte-chance, une superstition ou simplement un rituel porté par le vent,
comme un pilier fissurer qui fait de son mieux pour ne pas céder sous le poids des responsabilités, elle récitait cette prière comme un chant :

Nous ne sommes pas un simple équipage, mais une famille, nombreux sont nos ennemis, nombreuses ont été nos batailles!
A vous qui ne voulez faire naufrage, qui faites des cents et des milles, pour vivre au mieux votre vie, en vous moquant des représailles !
Ce ne sont pas les promesses de ceux qui veulent vous nuire qui doivent triompher !
Le pavillon de notre navire que vous avez hissé fièrement doit continuer de flotter !


Tous unirent leurs forces et un membre invoqua un vent protecteur pour ses camarades,
Un autre renforça les combattants, pendant que les dernier se lancèrent sur les âmes maléfiques.
La tempête chante au rythme des percussions du tonnerre et le bruits de combats raisonne en cœur dans la rade,
Les rayons du soleil percèrent petit à petit les nuages noirs et ensemble, ils vainquirent la tempête et ces vils tentations sadiques.

C’est sur cette petite île qu’ils trouvèrent enfin le cœur d’Éther,
Scintillant au sommet d’une tour de nuages.
Ils firent un vœu unanime qui à tous leur était cher,
Celui que leur lien, leur famille choisie, perdure à travers les âges.

Comme un porte-chance, une superstition ou simplement un rituel porté par le vent,
C’est tous ensemble, comme une seule et même voix, qu’ils ont une dernière fois récités cette prière comme un chant :

Nous ne sommes pas un simple équipage, mais une famille, nombreux sont nos ennemis, nombreuses ont été nos batailles!
A vous qui ne voulez faire naufrage, qui faites des cents et des milles, pour vivre au mieux votre vie, en vous moquant des représailles !
Ce ne sont pas les promesses de ceux qui veulent vous nuire qui doivent triompher !
Le pavillon de notre navire que vous avez hissé fièrement doit continuer de flotter !


L’artefact ayant accompli la raison de sa création disparut,
Mais l'étendard du navire l’Aethernal brilla d’un éclat cristallin.
Comme si le vœu vivait désormais dans leur drapeau tendu,
Ils rentrèrent sans l’artefact persuadés de décevoir leur chef mais celle-ci ne les accueillit qu’avec un sourire dont vous n’avez pas besoin de dessin.

Comme un porte-chance, une superstition ou simplement un rituel porté par le vent,
Heureuse de retrouver ceux qu’elle attend, comme un phare loin devant, attendant sur le port, elle récitait cette prière comme un chant :

Nous ne sommes pas un simple équipage, mais une famille, nombreux sont nos ennemis, nombreuses ont été nos batailles!
A vous qui ne voulez faire naufrage, qui faites des cents et des milles, pour vivre au mieux votre vie, en vous moquant des représailles !
Ce ne sont pas les promesses de ceux qui veulent vous nuire qui doivent triompher !
Le pavillon de notre navire que vous avez hissé fièrement doit continuer de flotter !


Et ainsi, l’équipage de l’Aethernal continua ses voyages, non pas pour la gloire ou les trésors, mais pour la joie d’être ensemble, prouvant que la véritable aventure réside dans les liens que l’on tisse, plus précieux que n’importe quel artefact.
N’oubliez jamais, la famille n’est pas seulement celle du sang, mais celle que l’on choisit et que l’on construit, unie par la confiance et les souvenirs partagés.


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