L'Ecole du Chaos
Lerith
Il y a 10 mois et 1 jour
Ce matin, au campement de l'Eternal, à la fin de l'heure du Tigre (3-5h du matin).
Hotaru prit la position, une quatrième ouverte, dans la solitude et la tranquillité de la nuit: sur ses genoux à demi pliés, elle prit un temps d'observation, expirant longuement.. Ses bras se tendirent vers le ciel tandis que tout son corps se gainait, suprême machine physique et technique, la jambe se relevait déjà, parfaitement alignée avec le reste du corps et elle bloqua la position. Restant une jambe en l'air pendant ce qui sembla une éternité, concentrée, féline, elle partit en jetés, des figures puissantes où elle cherchait la performance, la technique.
La puissance.
Le coeur manqua un battement. "Descends dans tes ténèbres, Hotaru, cesse d'avoir peur. Tu peux contrôler ton chaos, tu le peux, tu en es capable.", chuchotait la petite bête suspendue au bout de son fil. "Sois brave" grognait Gaito, l'air réprobateur, "c'est cela aussi grandir, c'est assumer." Le beau et doux visage de sa mère sous forme éthérée lui murmurant "ce qui m'est arrivé n'est pas de ta faute, enfant. Et je veille sur toi, je te protège. Crois en toi. Laisse demoiselle Arachne te guider, Hotaru. Accepte ce que tu es." Le regard sévère de Lucien qui désapprouverait totalement ce qui était en train de se passer.
La danseuse hésita sur un déboulé, une micro-seconde et son regard avait fixé autre chose que ce point qui lui permettait d'accomplir les tours, elle se décentra: à la vitesse où elle exécutait les mouvements, cela ne pardonna pas et la petite silhouette fut violemment projetée au sol, où elle s'écrasa lourdement dans la poussière, s'écorchant le genou. La peur la paralysa alors. Celle de faire affleurer cette force en elle et de la laisser la guider dans la danse. La puissance l'effrayait, ou plutôt la puissance incontrôlée -puisqu'elle n'avait connu que cela- la terrifiait, et à raison.
La raenne avait peur de son propre chaos, elle ne se faisait absolument pas confiance. Et tout autour d'elle, tout ce qui la régissait était né de cette peur. Le sentiment de ne pas être à la hauteur, celui du rejet qui lui faisait perdre totalement pied. Secouée par de longs sanglots, des pleurs de frustration, de rage, elle frappa le sol de son poing et se releva. Il n'y avait pas de complot, de rejet des autres ou de sentiment d'être incomprise. Tout cela venait d'elle et c'est ce que l'épreuve venait douloureusement soulever.
Hotaru était sa propre ennemi et elle laissait la peur régir tout. Si elle ne parvenait pas à vaincre cette peur, à la laisser la traverser et ne pas la définir, alors oui, elle en convenait, le cristal de Mater serait confié à Dadjeel. L'Arche du Chaos et sa porte la mettaient au pied du mur, ne lui laissant pas le choix et pourtant, encore, elle essayait de négocier, de tergiverser.
Triompher pour être digne d'être une danseuse ou bien renoncer à ce qui faisait de sa vie une source de joie et de calme infinis.
Elle n'avait plus le choix. Ou plutôt, elle l'avait, mais si elle passait cette porte, elle devait le faire l'esprit clair et sans peur, surtout sans peur. "Ne perds pas de vue l'objectif", lui avait dit Kikyo. C'est là-dessus qu'elle se concentrerait, elle garderait ceci précieusement en elle comme un mantra. "Ne perds pas de vue l'objectif, Hotaru. Contrôler ton chaos, apprendre à te reposer sur les autres."
Ordre et contrôle. Fermant les yeux, la raenne expira longuement et recommença l'exercice depuis le début.
Quatorzième soleil de la quatrième lune ombrale
Le jour n’était pas encore levé quand Valorius émergea d’un sommeil étonnamment apaisé.
Enroulé dans sa couverture, son sac faisant office d’oreiller, le mage contempla la voûte étoilée avant de tourner la tête vers la source du son qui l’avait réveillé. Une petite silhouette se relevait en se frottant le genou, grimaçant avant de se remettre en mouvement. Hotaru dansait sur la piste circulaire ouvragée du sanctuaire du Chaos.
Valorius releva doucement les mains vers son visage, formant le signe qui activait sa vision de l’éther. Les couleurs explosèrent devant lui, comme des voiles et des rubans flottant autour de la danseuse, guidés par sa volonté et tissés par ses pas. Le mage sourit tandis que son regard et sa conscience suivaient ce ballet envoûtant.
Hotaru luttait, tentant de se libérer des pensées et des émotions qui la retenaient dans son élan. Parfois, une discordance survenait, infime et cependant suffisante pour briser la précision du mouvement, mais la danseuse se relevait et recommençait, cherchant l’harmonie parfaite.
Devenu témoin clandestin d’un processus qui n’était pas sans lui rappeler les exercices auxquels il s’était lui-même livré les journées précédentes, Valorius laissait son âme flotter au rythme de cette envolée délicate et puissante à la fois.
Son regard à demi assoupi restait fixé sur la frêle raenne, fragile porcelaine dont la force intérieure se révélait quand elle dansait ainsi, mais peu à peu la perception du mage s’étendit, se déployant fil à fil comme une toile d’araignée scintillante au centre de laquelle rayonnait Hotaru. Le ressenti et la double vision se mêlaient dans une étrange expérience qui tenait de la transe et du rêve.
Il les sentait tous, à présent, les compagnons vers qui son cœur le ramenait inlassablement malgré les résistances nées de ses doutes et de ses traumatismes. Meleth et Noah, la force tranquille du viera, l’enthousiasme mêlé d’appréhension de sa compagne. Ivanhault, veillant sur Silius un peu à l’écart. Napa, lumineuse. Djazah’ir, paisible et serein. Ez, l’étincelle.
Prenant conscience du phénomène, Valorius mobilisa les automatismes de son esprit pour l’accompagner et l’amplifier. Hotaru dansait toujours, hypnotique.
Le mage capta d’autres échos. Kikyo et Akira, Iko et Liiz, sur l’Eternal. Nashasha et sa fée.
La présence diffuse de l’Eternal, bienveillante, attentive recouvrait le tout, imprégnant la Toile.
Quand Hotaru mit fin à sa danse, Valorius s’était rendormi, un sourire aux lèvres.
Hotaru prit la position, une quatrième ouverte, dans la solitude et la tranquillité de la nuit: sur ses genoux à demi pliés, elle prit un temps d'observation, expirant longuement.. Ses bras se tendirent vers le ciel tandis que tout son corps se gainait, suprême machine physique et technique, la jambe se relevait déjà, parfaitement alignée avec le reste du corps et elle bloqua la position. Restant une jambe en l'air pendant ce qui sembla une éternité, concentrée, féline, elle partit en jetés, des figures puissantes où elle cherchait la performance, la technique.
La puissance.
Le coeur manqua un battement. "Descends dans tes ténèbres, Hotaru, cesse d'avoir peur. Tu peux contrôler ton chaos, tu le peux, tu en es capable.", chuchotait la petite bête suspendue au bout de son fil. "Sois brave" grognait Gaito, l'air réprobateur, "c'est cela aussi grandir, c'est assumer." Le beau et doux visage de sa mère sous forme éthérée lui murmurant "ce qui m'est arrivé n'est pas de ta faute, enfant. Et je veille sur toi, je te protège. Crois en toi. Laisse demoiselle Arachne te guider, Hotaru. Accepte ce que tu es." Le regard sévère de Lucien qui désapprouverait totalement ce qui était en train de se passer.
La danseuse hésita sur un déboulé, une micro-seconde et son regard avait fixé autre chose que ce point qui lui permettait d'accomplir les tours, elle se décentra: à la vitesse où elle exécutait les mouvements, cela ne pardonna pas et la petite silhouette fut violemment projetée au sol, où elle s'écrasa lourdement dans la poussière, s'écorchant le genou. La peur la paralysa alors. Celle de faire affleurer cette force en elle et de la laisser la guider dans la danse. La puissance l'effrayait, ou plutôt la puissance incontrôlée -puisqu'elle n'avait connu que cela- la terrifiait, et à raison.
La raenne avait peur de son propre chaos, elle ne se faisait absolument pas confiance. Et tout autour d'elle, tout ce qui la régissait était né de cette peur. Le sentiment de ne pas être à la hauteur, celui du rejet qui lui faisait perdre totalement pied. Secouée par de longs sanglots, des pleurs de frustration, de rage, elle frappa le sol de son poing et se releva. Il n'y avait pas de complot, de rejet des autres ou de sentiment d'être incomprise. Tout cela venait d'elle et c'est ce que l'épreuve venait douloureusement soulever.
Hotaru était sa propre ennemi et elle laissait la peur régir tout. Si elle ne parvenait pas à vaincre cette peur, à la laisser la traverser et ne pas la définir, alors oui, elle en convenait, le cristal de Mater serait confié à Dadjeel. L'Arche du Chaos et sa porte la mettaient au pied du mur, ne lui laissant pas le choix et pourtant, encore, elle essayait de négocier, de tergiverser.
Triompher pour être digne d'être une danseuse ou bien renoncer à ce qui faisait de sa vie une source de joie et de calme infinis.
Elle n'avait plus le choix. Ou plutôt, elle l'avait, mais si elle passait cette porte, elle devait le faire l'esprit clair et sans peur, surtout sans peur. "Ne perds pas de vue l'objectif", lui avait dit Kikyo. C'est là-dessus qu'elle se concentrerait, elle garderait ceci précieusement en elle comme un mantra. "Ne perds pas de vue l'objectif, Hotaru. Contrôler ton chaos, apprendre à te reposer sur les autres."
Ordre et contrôle. Fermant les yeux, la raenne expira longuement et recommença l'exercice depuis le début.
Quatorzième soleil de la quatrième lune ombrale
Le jour n’était pas encore levé quand Valorius émergea d’un sommeil étonnamment apaisé.
Enroulé dans sa couverture, son sac faisant office d’oreiller, le mage contempla la voûte étoilée avant de tourner la tête vers la source du son qui l’avait réveillé. Une petite silhouette se relevait en se frottant le genou, grimaçant avant de se remettre en mouvement. Hotaru dansait sur la piste circulaire ouvragée du sanctuaire du Chaos.
Valorius releva doucement les mains vers son visage, formant le signe qui activait sa vision de l’éther. Les couleurs explosèrent devant lui, comme des voiles et des rubans flottant autour de la danseuse, guidés par sa volonté et tissés par ses pas. Le mage sourit tandis que son regard et sa conscience suivaient ce ballet envoûtant.
Hotaru luttait, tentant de se libérer des pensées et des émotions qui la retenaient dans son élan. Parfois, une discordance survenait, infime et cependant suffisante pour briser la précision du mouvement, mais la danseuse se relevait et recommençait, cherchant l’harmonie parfaite.
Devenu témoin clandestin d’un processus qui n’était pas sans lui rappeler les exercices auxquels il s’était lui-même livré les journées précédentes, Valorius laissait son âme flotter au rythme de cette envolée délicate et puissante à la fois.
Son regard à demi assoupi restait fixé sur la frêle raenne, fragile porcelaine dont la force intérieure se révélait quand elle dansait ainsi, mais peu à peu la perception du mage s’étendit, se déployant fil à fil comme une toile d’araignée scintillante au centre de laquelle rayonnait Hotaru. Le ressenti et la double vision se mêlaient dans une étrange expérience qui tenait de la transe et du rêve.
Il les sentait tous, à présent, les compagnons vers qui son cœur le ramenait inlassablement malgré les résistances nées de ses doutes et de ses traumatismes. Meleth et Noah, la force tranquille du viera, l’enthousiasme mêlé d’appréhension de sa compagne. Ivanhault, veillant sur Silius un peu à l’écart. Napa, lumineuse. Djazah’ir, paisible et serein. Ez, l’étincelle.
Prenant conscience du phénomène, Valorius mobilisa les automatismes de son esprit pour l’accompagner et l’amplifier. Hotaru dansait toujours, hypnotique.
Le mage capta d’autres échos. Kikyo et Akira, Iko et Liiz, sur l’Eternal. Nashasha et sa fée.
La présence diffuse de l’Eternal, bienveillante, attentive recouvrait le tout, imprégnant la Toile.
Quand Hotaru mit fin à sa danse, Valorius s’était rendormi, un sourire aux lèvres.
Lerith
Il y a 10 mois et 1 jour
Une nuit était passée, une journée aussi, depuis qu'ils avaient découvert l'Arche du Chaos au cœur de la Jungle des Sangha. Après son élocution de la veille, Ivanhault était repartit remplir ses devoirs qu'il ne pouvait réfuter, absent pour trois jours il avait tout de même été jusqu'ici. Meleth accusait le coup de son absence en même temps qu'elle sentait son énergie augmenter chaque fois qu'elle croisait le regard des autres.
Ils sont là, toute est possible.
Cette foi inébranlable qu'elle nourrissait depuis le premier jour où elle avait posé le pied sur l'Eternal, depuis qu'elle était préssentie pour succéder au capitaine elle en comprenait la mesure mais serait-elle à la hauteur, elle qui peine à laisser éclater sa puissance et son aura de peur de ravager ce qui se trouve devant ? Nashasha doutait déjà d'elle, mais d'autres aussi peut-être la pensaient inapte à commander à ce navire. Pourtant, c'est elle que l'Eternal a choisi. Le doute, la peur, tous ces freins qui la retiennent, l'enchaînent, saura-t-elle les briser en morceaux ?
Certains avaient encore besoin de réfléchir à quelle porte ils allaient emprunter, pas seulement pour les accompagner mais aussi pour eux-mêmes. Le bivouac était organisé, certains chassaient, apportaient des fruits ou entretenaient le feu. Rien ne presse, ils prendraient le temps qu'il faut jusqu'à ce que chacun soit sûr de son choix.
Voyant des nuages poindre au-dessus des arbres, Meleth s'éloigna un peu du camp non sans une certaine prudence. La rencontre avec le khumbira géant de la veille n'était qu'un avant-goût de ce qui rôde dans toute forêt vierge et les prédateurs ne manquent pas. La viéra connaissait pourtant ce genre de terrain et ses oreilles pivotaient régulièrement, en alerte, tandis qu'elle marchait entre les bosquets. Elle réfléchissait, et quand Meleth réfléchit... elle danse. Rapidement sa marche devint chaloupée, ses hanches remuaient au rythme de la jungle alimenté par toute ce qu'elle entendait dans son attentive surveillance des environs. Et voilà qu'il commence à pleuvoir, une pluie tiède qui ruissèle sur le visage de la viéra qui ferme lentement les yeux et se laisse aller à ses mouvements.
L'eau, source de vie et porteuse de mort ; l'eau qui s'infiltre partout mais demeure insaisissable. L'eau qui tombe du ciel, s'écoule dans la terre, goutte d'eau devient torrent. Ses pieds s'enfoncent dans la terre boueuse, ses doigts effleurent les feuilles et les lianes, elle ressent.
Il est si facile de se laisser aller, de s'oublier, de ne plus être qu'une goutte dans la rivière. Il est si simple de s'effacer et de ne sortir de l'ombre que lorsqu'on est sûr de soi, ne prendre aucun risque, aucune décision. Finalement, tu es sortie de Golmorre mais tu continues d'agir en viéra tapie entre les arbres, observant le monde sans interférer, te contentant de le juger en silence. Non, tu devras t'affirmer, lever la tête, montrer les crocs et prendre des décisions parfois dépréciées.
Tu as peur ? Tout le monde a peur, et il ne s'agit pas que de toi. Nashasha doute aussi, et si tu ne crois pas que tu le peux penses-tu qu'elle y croira ?
La viéra ouvre lentement les yeux, ses oreilles se sont fixées sur le tigre qui vient d'apparaitre devant elle. Affamé, sans doute s'imagine t-il qu'elle ferait un bon casse-croute mais elle l'a senti venir. Elle ne porte ni arc ni épée, ni fusil ni bâton, le prédateur se lèche les babines savourant d'avance son repas, ignorant qu'il n'aurait pas pu tomber plus mal. Il pousse sur ses pattes, bondissant sur elle, elle frappe dans ses mains faisant gicler l'eau de pluie.
"Viens à moi si tu l'oses..."
Ils sont là, toute est possible.
Cette foi inébranlable qu'elle nourrissait depuis le premier jour où elle avait posé le pied sur l'Eternal, depuis qu'elle était préssentie pour succéder au capitaine elle en comprenait la mesure mais serait-elle à la hauteur, elle qui peine à laisser éclater sa puissance et son aura de peur de ravager ce qui se trouve devant ? Nashasha doutait déjà d'elle, mais d'autres aussi peut-être la pensaient inapte à commander à ce navire. Pourtant, c'est elle que l'Eternal a choisi. Le doute, la peur, tous ces freins qui la retiennent, l'enchaînent, saura-t-elle les briser en morceaux ?
Certains avaient encore besoin de réfléchir à quelle porte ils allaient emprunter, pas seulement pour les accompagner mais aussi pour eux-mêmes. Le bivouac était organisé, certains chassaient, apportaient des fruits ou entretenaient le feu. Rien ne presse, ils prendraient le temps qu'il faut jusqu'à ce que chacun soit sûr de son choix.
Voyant des nuages poindre au-dessus des arbres, Meleth s'éloigna un peu du camp non sans une certaine prudence. La rencontre avec le khumbira géant de la veille n'était qu'un avant-goût de ce qui rôde dans toute forêt vierge et les prédateurs ne manquent pas. La viéra connaissait pourtant ce genre de terrain et ses oreilles pivotaient régulièrement, en alerte, tandis qu'elle marchait entre les bosquets. Elle réfléchissait, et quand Meleth réfléchit... elle danse. Rapidement sa marche devint chaloupée, ses hanches remuaient au rythme de la jungle alimenté par toute ce qu'elle entendait dans son attentive surveillance des environs. Et voilà qu'il commence à pleuvoir, une pluie tiède qui ruissèle sur le visage de la viéra qui ferme lentement les yeux et se laisse aller à ses mouvements.
L'eau, source de vie et porteuse de mort ; l'eau qui s'infiltre partout mais demeure insaisissable. L'eau qui tombe du ciel, s'écoule dans la terre, goutte d'eau devient torrent. Ses pieds s'enfoncent dans la terre boueuse, ses doigts effleurent les feuilles et les lianes, elle ressent.
Il est si facile de se laisser aller, de s'oublier, de ne plus être qu'une goutte dans la rivière. Il est si simple de s'effacer et de ne sortir de l'ombre que lorsqu'on est sûr de soi, ne prendre aucun risque, aucune décision. Finalement, tu es sortie de Golmorre mais tu continues d'agir en viéra tapie entre les arbres, observant le monde sans interférer, te contentant de le juger en silence. Non, tu devras t'affirmer, lever la tête, montrer les crocs et prendre des décisions parfois dépréciées.
Tu as peur ? Tout le monde a peur, et il ne s'agit pas que de toi. Nashasha doute aussi, et si tu ne crois pas que tu le peux penses-tu qu'elle y croira ?
La viéra ouvre lentement les yeux, ses oreilles se sont fixées sur le tigre qui vient d'apparaitre devant elle. Affamé, sans doute s'imagine t-il qu'elle ferait un bon casse-croute mais elle l'a senti venir. Elle ne porte ni arc ni épée, ni fusil ni bâton, le prédateur se lèche les babines savourant d'avance son repas, ignorant qu'il n'aurait pas pu tomber plus mal. Il pousse sur ses pattes, bondissant sur elle, elle frappe dans ses mains faisant gicler l'eau de pluie.
"Viens à moi si tu l'oses..."
"... J'en appelle à toi, Père."
Lerith
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
Un dernier hochement de tête, un dernier échange de regards, et ils ouvrirent en même temps les deux portes de l'Arche du Chaos pour affronter ce qui se trouvait à l'intérieur. Les armes seraient-elles nécessaires, ou défier la causalité ne se ferait qu'à la force du mental ? Ils n'en savaient rien, ils ne savaient pas ce qui les attendait et c'est bien sur cela que comptait l'homme assis en tailleur au-dessus des rochers qui n'apparut qu'une fois les portes refermées derrières eux.
Il contempla les portes l'une après l'autre, et eut un mot pour chacune.
"Aile Gauche, la Grâce du Paon. Tous l'admirent, sa roue est d'une grande beauté mais regardez-le marcher, écoutez son chant atroce. Tout n'est que paraître à l'intérieur, jusqu'à te convaincre que cette voix dissonante n'existe pas, qu'elle n'est que peu de choses à côté de la beauté qui vous est offerte, aussi insignifiante que le battement d'ailes d'un papillon..."
Il contempla les portes l'une après l'autre, et eut un mot pour chacune.
"Aile Gauche, la Grâce du Paon. Tous l'admirent, sa roue est d'une grande beauté mais regardez-le marcher, écoutez son chant atroce. Tout n'est que paraître à l'intérieur, jusqu'à te convaincre que cette voix dissonante n'existe pas, qu'elle n'est que peu de choses à côté de la beauté qui vous est offerte, aussi insignifiante que le battement d'ailes d'un papillon..."
Lerith
Il y a 10 mois et 1 jour
Elle avait pris la nuit et la journée à méditer. La miqo'te blonde était restée devant les portes sans un mouvement, tachant d'affronter les troubles qui la tourmentaient depuis leur arrivée en Thavnair. Dans sa transe, elle affrontait un béhémoth d'un noir d'encre et poisseux comme le goudron. Elle combattait un adversaire insurmontable, une masse sans réelle consistance qui absorbe vos frappes et vous épuise sans lui même montrer la moindre fatigue...
Oui, l'épuisement était bien la plus grande menace. Cet épuisement qui lui avait fait tourné le dos à sa tribu d'adoption alors que les fissures en son sein étaient apparentes. Ses efforts personnels qu'elle sentait sans effets.. ses sourires qui n'apaisaient plus assez.. cette sensation d'éloignement qui s'intensifiait... Son adversaire lui volait son souffle dans ses frappes et la poussait à douter de ses propres capacités, de la justesse de ses choix.. Oui, ses choix...Elle avait choisie de tout donner face à Paliuili, jusqu'a son être, pour préserver cette tribu qu'elle aimait de tout son coeur, mais...
Ca n'est pas assez ! Hurle le monstre qui lui fait face.
La noire créature arme une puissante frappe qui la balaye alors qu'elle se remémore les différents départs de personnes qu'elle appréciait... qui s'éloignaient chacun pour des raisons qui leur étaient propres. Le choc la fait grimacer mais la moniale ne se laisse pas faire et riposte en assenant d'intense coups à la bête.
Et alors ? Elle n'avait aucun droit sur leurs décisions et agir dans le contresens de leurs choix n'était pas une preuve d'amitié et de confiance.
Le combat durait et la miqo'te échangeait des frappes mortelles face à l'abomination, sa volonté l'empêchait de baisser les bras malgré ce que lui présentait la créature, incarnation de tous ses doutes. C'est alors que, bondissant hors de portée, le colosse d'ombre se redresse de toute son écrasante hauteur pour invoquer sa plus puissante attaque, une comète d'un noir aussi insondable que ses pires souvenirs.
Ils partiront tous ! Tu n'y peux rien ! Ils partirons comme ELLE l'a fait et tu finiras seule à nouveau ! Tes actes n'ont pas plus d'effet que le battement d'ailes d'un papillon ! La créature rugit alors que la miqo'te reste bras ballants devant les arguments.
C'est vrai, il ne semblait y avoir aucun moyen pour elle d'améliorer les choses. Elle même n'etait pas grand chose, juste assez bete pour se sacrifier et que tout soit oublié comme un simple mot a la corbeille. A quoi bon lutter ? La miqo'te baissait les bras face à l'incarnation, l'esprit morne.
Pourtant, telles de lueurs dans le noir, des souvenirs lui revenait en tête... Son père la tirant de cet atelier ou elle croupissait avec d'autres enfants.. son acceuil au sein de l'Eternal... les repas de fêtes... les rires..
Serrant le poing, elle prennait conscience que si elle n'essayait pas, tout cela disparaitrait vraiment. L'inaction est le premier pas vers la défaite....alors oui, même si ses actes ne valaient pas plus qu'un battement d'aile ou pire avaient engendré la douleur... elle ne devait pas rester sans agir.
C'etait ca sa réponse.. AGIR, et peu importe les conséquences... Agir serait toujours mieux que ne rien faire.
Bondissant à la rencontre de la comète d'ombre, la miqo'te s'eveillait lentement de sa transe, le doute était dissipé pour l'instant. Le moment venu, elle saurait quoi dire et faire. Essuyant une larme, U'napa leve les yeux sur les portes, résolue....
Mais tout cela attendrait car pour l'instant, Hotaru avait besoin d'elle. Elle qui craignait de perdre le contrôle peut etre jusqu'a blesser ceux qu'elle aimait... elle qui semblait craindre de regarder son propre reflet en face... la miqo'te serait là pour prendre les coups si il le fallait, le temps qu'il faudrait elle serait là pour la raenne.. le temps qu'elle avance sur sa propre voie.
Oui, l'épuisement était bien la plus grande menace. Cet épuisement qui lui avait fait tourné le dos à sa tribu d'adoption alors que les fissures en son sein étaient apparentes. Ses efforts personnels qu'elle sentait sans effets.. ses sourires qui n'apaisaient plus assez.. cette sensation d'éloignement qui s'intensifiait... Son adversaire lui volait son souffle dans ses frappes et la poussait à douter de ses propres capacités, de la justesse de ses choix.. Oui, ses choix...Elle avait choisie de tout donner face à Paliuili, jusqu'a son être, pour préserver cette tribu qu'elle aimait de tout son coeur, mais...
Ca n'est pas assez ! Hurle le monstre qui lui fait face.
La noire créature arme une puissante frappe qui la balaye alors qu'elle se remémore les différents départs de personnes qu'elle appréciait... qui s'éloignaient chacun pour des raisons qui leur étaient propres. Le choc la fait grimacer mais la moniale ne se laisse pas faire et riposte en assenant d'intense coups à la bête.
Et alors ? Elle n'avait aucun droit sur leurs décisions et agir dans le contresens de leurs choix n'était pas une preuve d'amitié et de confiance.
Le combat durait et la miqo'te échangeait des frappes mortelles face à l'abomination, sa volonté l'empêchait de baisser les bras malgré ce que lui présentait la créature, incarnation de tous ses doutes. C'est alors que, bondissant hors de portée, le colosse d'ombre se redresse de toute son écrasante hauteur pour invoquer sa plus puissante attaque, une comète d'un noir aussi insondable que ses pires souvenirs.
Ils partiront tous ! Tu n'y peux rien ! Ils partirons comme ELLE l'a fait et tu finiras seule à nouveau ! Tes actes n'ont pas plus d'effet que le battement d'ailes d'un papillon ! La créature rugit alors que la miqo'te reste bras ballants devant les arguments.
C'est vrai, il ne semblait y avoir aucun moyen pour elle d'améliorer les choses. Elle même n'etait pas grand chose, juste assez bete pour se sacrifier et que tout soit oublié comme un simple mot a la corbeille. A quoi bon lutter ? La miqo'te baissait les bras face à l'incarnation, l'esprit morne.
Pourtant, telles de lueurs dans le noir, des souvenirs lui revenait en tête... Son père la tirant de cet atelier ou elle croupissait avec d'autres enfants.. son acceuil au sein de l'Eternal... les repas de fêtes... les rires..
Serrant le poing, elle prennait conscience que si elle n'essayait pas, tout cela disparaitrait vraiment. L'inaction est le premier pas vers la défaite....alors oui, même si ses actes ne valaient pas plus qu'un battement d'aile ou pire avaient engendré la douleur... elle ne devait pas rester sans agir.
C'etait ca sa réponse.. AGIR, et peu importe les conséquences... Agir serait toujours mieux que ne rien faire.
Bondissant à la rencontre de la comète d'ombre, la miqo'te s'eveillait lentement de sa transe, le doute était dissipé pour l'instant. Le moment venu, elle saurait quoi dire et faire. Essuyant une larme, U'napa leve les yeux sur les portes, résolue....
Mais tout cela attendrait car pour l'instant, Hotaru avait besoin d'elle. Elle qui craignait de perdre le contrôle peut etre jusqu'a blesser ceux qu'elle aimait... elle qui semblait craindre de regarder son propre reflet en face... la miqo'te serait là pour prendre les coups si il le fallait, le temps qu'il faudrait elle serait là pour la raenne.. le temps qu'elle avance sur sa propre voie.
Lerith
Il y a 10 mois et 1 jour
Hotaru, depuis qu’elle se trouvait aux côtés de ce qui fut les membres de la Trame, les Quatre Tours puis l’équipage de l’Eternal, avait toujours prôné l’union, la coopération, l’unité. Mais on ne peut imposer une intention ferme sur une chose à laquelle on ne croit pas soi-même.
Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas y croire, non, elle avait donné d’elle-même sans compter, elle s’était investie émotionnellement bien plus que de raison et elle avait été déçue et avait souffert en retour tout aussi intensément qu’elle avait ressenti.
Mais ce qu’elle ressentait alors était tellement teinté d’incompréhension, de peur que rien de bon ne pouvait aboutir. Et pourtant, les esprits le savaient, que ce soit par le Songe, la danse puis les silences, les pleurs, les cris et cette sortie d’elle-même. Cela avait été un phénomène extrêmement destructeur que cette soirée mais en fin de compte, l’épreuve finie, elle constatait combien cela avait eu un effet salvateur sur l’ensemble de l’équipage.
Hotaru avait dansé pour eux tout leur amour, ça oui, jusqu’en s’en perdre elle-même dans le processus, ne le comprenant pas, ne pouvant agir dessus.
Hier soir encore, portant le poids de tout cela, elle avait encore hésité, oui. Parce qu’elle avait pensé danser dès le début mais elle avait encore hésité, ne se sentant pas légitime. Et c’est grâce à ceux présents hier soir qu’elle avait pu enfin aller à la rencontre de son pouvoir et de danser avec lui.
Quand elle avait senti qu’elle pouvait, qu’elle devait se mettre en mouvement, quelque chose de décisif s’était passé. Et cela n’avait pu arriver que parce qu’elle avait transformé tous leurs cauchemars en matière, en force.
Il y avait eu ce gloussement de Silius qui avait éclaté dans le cœur de la raenne comme un feu d’artifice. Silius faisait de l’humour, il gloussait. Il leur avait confié qu’il se sentait faible lui aussi. Et chacun de ses mots venait toucher Hotaru de plein fouet, remplissant le regard mauve d’eau. Pour la première fois depuis des mois, Silius revenait vers elle, vers eux, vers la vie, cette vie qu’il pouvait désormais s’autoriser -ou pas, à son rythme, de partager, d’évoquer. Nul aveu de faiblesse et nul jugement ne viendraient l’accueillir, juste un désir d’écouter et de comprendre. Et, tandis qu’il lui jetait des cailloux, s’amusant à ses dépens, elle pirouettait encore et encore, heureuse de le laisser faire, jouant les « miss couettes » contrariée, lui jetant des regards noirs qui ne trompaient personne.
Les sourires de Napa, la petite main de la miqote qu’elle avait tenu la majorité du temps passé au temple. Les sourires de Napa qui cachait une tristesse insondable et des doutes bien trop lourds à porter pour de solitaires épaules. Ils étaient partis chercher le père de Yone, ils pouvaient bien partir pour aider Napa à retrouver la piste de sa mère. La moniale leur avait confié sa peur de retrouver cette mère morte. Hotaru avait senti ce poids s’accumuler dans la brave et lumineuse diplomate de l’Eternal. Une moniale ne saurait combattre, tandis que les affres du doute et de l’inquiétude enchaînent son cœur. Un cœur qui pouvait désormais battre, libre de toute entrave. C’est pour cela que désormais, Napa savait qu’elle pouvait ne pas affronter cela seule.
Milah et son sentiment de ne pas exister, de n’avoir aucun echo à sa souffrance. Et sa maladie aussi. La viera avait été allégée de ces doutes hier soir. Au même titre que tous les membres de la tribu, la petite couturière avait pleinement sa place et elle importait, oui, même quand elle n’en avait pas l’impression. Des gens – dont Hotaru- comptaient sur elle (notamment pour fabriquer un « petit béret trop mignon qui irait bien avec ma tenue de ville »). Ivanhault et Silius avait trouvé aussi peut-être un remède à sa maladie et si ce n’était pas le cas, et bien il faudrait en trouver un, tous ensemble ! Milah devrait apprendre à aller vers le groupe, mais il faudrait au groupe aussi sans doute mieux voir Milah, lui rappeler parfois qu’elle appartenait à une tribu.
La présence de Valorius avec sa haute silhouette, familière, rassurante, sa grande main chaude emprisonnant complètement sa petite mimine un peu froide. Ils avaient peu échangé hier soir mais pour lui aussi, l’instant avait été décisif. Mais c’est surtout leur tête-à-tête qui l’avait été et, au murmure de leur promesse échangée, ils étaient venus s’épauler pour qu’enfin ils prennent leurs places sur l’Eternal. Passer la porte pour lui serait sans doute donner consistance à cette promesse. De tous rassemblés en ce groupe, la jeune femme avait trouvé qu’il avait été somme toute relativement serein, attentif, et parfaitement en harmonie avec le groupe.
Ez. Mystérieux et comique Ez. Bien trop bête pour être honnête. Hier soir, elle avait senti affleurer chez le miqotes et ses airs bravaches, une fragilité et surtout une profonde bonté. Tout au long de cette expédition, elle avait senti le regard d’Ez fixé sur elle, attentif, plein de réflexion, bien loin de l’air « benêt » habituel. Sans heurt, avec toute sa maladresse, Ez avait su rassurer et faire sentir à la raenne qu’elle importait et qu’elle n’avait rien à craindre de lui. Désormais, Hotaru pouvait dire que quelque chose de fort s’était tissé entre eux, non pas une attache, mais une sorte de reconnaissance tranquille de ceux qui ne redoute rien l’un de l’autre. C’était donc ça l’amitié.
On ne peut pas danser avec des gens qu’on ne perçoit pas, qu’on ne comprend pas. Surtout quand on ne se perçoit pas soi-même ou qu’on redoute de comprendre de ce qui se trouve au fond de soi. C’était ça aussi le chaos, c’était s’empêtrer jusqu’au cou, s’engluer dans le jeu des miroirs, et l’objectif c’était de danser dans le chaos et de…
Transformer vos émotions en force…
Ne perds pas de vue l'objectif..
Il y a plusieurs bombes à retardement à bord…
« Je vais lancer Hotaru. »
Elance toi, Hotaru. Prend ton pouvoir, ta place. Ton rôle est de percevoir subtilement ces membres de ta tribu. Ceux que tu accompagnes librement et en pleine conscience. De vains mots avant d’entamer ce voyage.
« Sokka, sokka, sokka. » se répétait-elle mentalement tandis qu’elle pirouettait, tentant d’esquiver les cailloux de Silius: « un pour Kikyo, deux pour Ivanhault… ».
« Tu chantes comme une casserole. »
« Approche, petit bolide. J’accepte de te faire danser. »
Prend la mesure du groupe, mets-toi au centre de la toile, petite araignée. De là, prends de la hauteur, tu es la Vigie de l’Eternal, celle qui regarde d’en haut, vigilante, prête à signaler toute menace, tout changement au Capitaine, et à l’ensemble de cette folle tribu. C’était ça son rôle : percevoir au plus juste ce qu’elle nommait les « dissonances » et les envoyer valser, au sens propre comme au figuré. L’enjeu avait été grand, oui : triompher ou cesser d’être danseuse. Il était à la hauteur de ses propres capacités. Dont elle prenait conscience en toute modestie, toute humilité.
« Je vous ressens, mes amis. Chacun d’entre vous. Je vois le filament qui vous rattache, et chaque filament vient former une trame. Je me repose au centre, je veille sur vous, avec tendresse et bienveillance. C’est donc cela aimer. »
Le rire de Silius, ses mains faisant voleter ses couettes tandis qu’ils sortaient de l’arche. Les sourires de Napa. Les fou-rires avec Milah, le soir tard, une bouteille vide devant elles. Ce lien magnifique qui avait émergé entre elle et Valorius, tous deux désormais apprendraient à compter l’un sur l’autre. La tendresse affectueuse pour Ez. La présence d’Ivanhault qu’elle sentait planer au-dessus d’eux. L’esprit en veille de Kikyo, prêt à intervenir malgré tout elle le savait, Meleth à côté en qui elle avait foi. C’est tout cela qu’elle investit dans cette danse et elle ne fut en mesure de la faire que parce qu’elle l’avait perçu et matérialisé. Mais ça, elle ne le réalisa que plus tard.
Ce fut un moment intense, magnifique et quand les ailes se déployèrent dans son dos, elle sut qu’elle se libérait complètement. La chenille était devenue papillon.
Maintenant, elle savait pourquoi elle remuait son popotin.
Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas y croire, non, elle avait donné d’elle-même sans compter, elle s’était investie émotionnellement bien plus que de raison et elle avait été déçue et avait souffert en retour tout aussi intensément qu’elle avait ressenti.
Mais ce qu’elle ressentait alors était tellement teinté d’incompréhension, de peur que rien de bon ne pouvait aboutir. Et pourtant, les esprits le savaient, que ce soit par le Songe, la danse puis les silences, les pleurs, les cris et cette sortie d’elle-même. Cela avait été un phénomène extrêmement destructeur que cette soirée mais en fin de compte, l’épreuve finie, elle constatait combien cela avait eu un effet salvateur sur l’ensemble de l’équipage.
Hotaru avait dansé pour eux tout leur amour, ça oui, jusqu’en s’en perdre elle-même dans le processus, ne le comprenant pas, ne pouvant agir dessus.
Hier soir encore, portant le poids de tout cela, elle avait encore hésité, oui. Parce qu’elle avait pensé danser dès le début mais elle avait encore hésité, ne se sentant pas légitime. Et c’est grâce à ceux présents hier soir qu’elle avait pu enfin aller à la rencontre de son pouvoir et de danser avec lui.
Quand elle avait senti qu’elle pouvait, qu’elle devait se mettre en mouvement, quelque chose de décisif s’était passé. Et cela n’avait pu arriver que parce qu’elle avait transformé tous leurs cauchemars en matière, en force.
Il y avait eu ce gloussement de Silius qui avait éclaté dans le cœur de la raenne comme un feu d’artifice. Silius faisait de l’humour, il gloussait. Il leur avait confié qu’il se sentait faible lui aussi. Et chacun de ses mots venait toucher Hotaru de plein fouet, remplissant le regard mauve d’eau. Pour la première fois depuis des mois, Silius revenait vers elle, vers eux, vers la vie, cette vie qu’il pouvait désormais s’autoriser -ou pas, à son rythme, de partager, d’évoquer. Nul aveu de faiblesse et nul jugement ne viendraient l’accueillir, juste un désir d’écouter et de comprendre. Et, tandis qu’il lui jetait des cailloux, s’amusant à ses dépens, elle pirouettait encore et encore, heureuse de le laisser faire, jouant les « miss couettes » contrariée, lui jetant des regards noirs qui ne trompaient personne.
Les sourires de Napa, la petite main de la miqote qu’elle avait tenu la majorité du temps passé au temple. Les sourires de Napa qui cachait une tristesse insondable et des doutes bien trop lourds à porter pour de solitaires épaules. Ils étaient partis chercher le père de Yone, ils pouvaient bien partir pour aider Napa à retrouver la piste de sa mère. La moniale leur avait confié sa peur de retrouver cette mère morte. Hotaru avait senti ce poids s’accumuler dans la brave et lumineuse diplomate de l’Eternal. Une moniale ne saurait combattre, tandis que les affres du doute et de l’inquiétude enchaînent son cœur. Un cœur qui pouvait désormais battre, libre de toute entrave. C’est pour cela que désormais, Napa savait qu’elle pouvait ne pas affronter cela seule.
Milah et son sentiment de ne pas exister, de n’avoir aucun echo à sa souffrance. Et sa maladie aussi. La viera avait été allégée de ces doutes hier soir. Au même titre que tous les membres de la tribu, la petite couturière avait pleinement sa place et elle importait, oui, même quand elle n’en avait pas l’impression. Des gens – dont Hotaru- comptaient sur elle (notamment pour fabriquer un « petit béret trop mignon qui irait bien avec ma tenue de ville »). Ivanhault et Silius avait trouvé aussi peut-être un remède à sa maladie et si ce n’était pas le cas, et bien il faudrait en trouver un, tous ensemble ! Milah devrait apprendre à aller vers le groupe, mais il faudrait au groupe aussi sans doute mieux voir Milah, lui rappeler parfois qu’elle appartenait à une tribu.
La présence de Valorius avec sa haute silhouette, familière, rassurante, sa grande main chaude emprisonnant complètement sa petite mimine un peu froide. Ils avaient peu échangé hier soir mais pour lui aussi, l’instant avait été décisif. Mais c’est surtout leur tête-à-tête qui l’avait été et, au murmure de leur promesse échangée, ils étaient venus s’épauler pour qu’enfin ils prennent leurs places sur l’Eternal. Passer la porte pour lui serait sans doute donner consistance à cette promesse. De tous rassemblés en ce groupe, la jeune femme avait trouvé qu’il avait été somme toute relativement serein, attentif, et parfaitement en harmonie avec le groupe.
Ez. Mystérieux et comique Ez. Bien trop bête pour être honnête. Hier soir, elle avait senti affleurer chez le miqotes et ses airs bravaches, une fragilité et surtout une profonde bonté. Tout au long de cette expédition, elle avait senti le regard d’Ez fixé sur elle, attentif, plein de réflexion, bien loin de l’air « benêt » habituel. Sans heurt, avec toute sa maladresse, Ez avait su rassurer et faire sentir à la raenne qu’elle importait et qu’elle n’avait rien à craindre de lui. Désormais, Hotaru pouvait dire que quelque chose de fort s’était tissé entre eux, non pas une attache, mais une sorte de reconnaissance tranquille de ceux qui ne redoute rien l’un de l’autre. C’était donc ça l’amitié.
On ne peut pas danser avec des gens qu’on ne perçoit pas, qu’on ne comprend pas. Surtout quand on ne se perçoit pas soi-même ou qu’on redoute de comprendre de ce qui se trouve au fond de soi. C’était ça aussi le chaos, c’était s’empêtrer jusqu’au cou, s’engluer dans le jeu des miroirs, et l’objectif c’était de danser dans le chaos et de…
Transformer vos émotions en force…
Ne perds pas de vue l'objectif..
Il y a plusieurs bombes à retardement à bord…
« Je vais lancer Hotaru. »
Elance toi, Hotaru. Prend ton pouvoir, ta place. Ton rôle est de percevoir subtilement ces membres de ta tribu. Ceux que tu accompagnes librement et en pleine conscience. De vains mots avant d’entamer ce voyage.
« Sokka, sokka, sokka. » se répétait-elle mentalement tandis qu’elle pirouettait, tentant d’esquiver les cailloux de Silius: « un pour Kikyo, deux pour Ivanhault… ».
« Tu chantes comme une casserole. »
« Approche, petit bolide. J’accepte de te faire danser. »
Prend la mesure du groupe, mets-toi au centre de la toile, petite araignée. De là, prends de la hauteur, tu es la Vigie de l’Eternal, celle qui regarde d’en haut, vigilante, prête à signaler toute menace, tout changement au Capitaine, et à l’ensemble de cette folle tribu. C’était ça son rôle : percevoir au plus juste ce qu’elle nommait les « dissonances » et les envoyer valser, au sens propre comme au figuré. L’enjeu avait été grand, oui : triompher ou cesser d’être danseuse. Il était à la hauteur de ses propres capacités. Dont elle prenait conscience en toute modestie, toute humilité.
« Je vous ressens, mes amis. Chacun d’entre vous. Je vois le filament qui vous rattache, et chaque filament vient former une trame. Je me repose au centre, je veille sur vous, avec tendresse et bienveillance. C’est donc cela aimer. »
Le rire de Silius, ses mains faisant voleter ses couettes tandis qu’ils sortaient de l’arche. Les sourires de Napa. Les fou-rires avec Milah, le soir tard, une bouteille vide devant elles. Ce lien magnifique qui avait émergé entre elle et Valorius, tous deux désormais apprendraient à compter l’un sur l’autre. La tendresse affectueuse pour Ez. La présence d’Ivanhault qu’elle sentait planer au-dessus d’eux. L’esprit en veille de Kikyo, prêt à intervenir malgré tout elle le savait, Meleth à côté en qui elle avait foi. C’est tout cela qu’elle investit dans cette danse et elle ne fut en mesure de la faire que parce qu’elle l’avait perçu et matérialisé. Mais ça, elle ne le réalisa que plus tard.
Ce fut un moment intense, magnifique et quand les ailes se déployèrent dans son dos, elle sut qu’elle se libérait complètement. La chenille était devenue papillon.
Maintenant, elle savait pourquoi elle remuait son popotin.
Lerith
Il y a 10 mois et 1 jour
Milah s'était préparée, armée de sa nouvelle lame, de ses nouveaux habits de voyage et sa cotte en-dessous, elle était prête aux affrontements... Si seulement il aurait été physique. Car ce qui l'attendait n'était pas une quelconque créature venu les jauger. Ce qui les attendait était un combat psychologique.
Elle pensait alors pouvoir les ignorer facilement, jusqu'à ce qu'elle entende alors une voix familière d'une personne qui comptait pour elle, peut-être même plus que nécessaire. Et cette voix attira son attention.
"Tu sais quoi, on s'en fiche de toi." ça lui avait fait plus de mal qu'elle l'aurait cru, mais comme d'habitude, elle préférait garder ses pensées pour elle-même plutôt que de risquer d'accabler les autres. "Tu ne sert à rien" l'on disait alors. Les choses étaient vite clair pour elle. Était-ce alors une projection de ce qu'elle pensait d'elle-même ?
"Ce n'est pas en les autres que je n'ai pas confiance... C'est en moi." Révélait-elle alors. Elle le savait pertinemment bien. Elle voulait y remédier et elle y était motivée, même si les choses ne sont jamais aussi simple.
Au campement, elle repensait aux autres qui échangeaient et partager leurs sentiments et avis. Elle repensait à la danse de petite lune. Elle repensait à cette pièce qui s'illuminait, les doutes qui s'évaporait, le poids qui disparaisait... Alors, sa flamme s'attisait encore un peu plus, comme l'autre jour où elle avait subit une défaite lors d'un tournois. Comme l'autre jour où elle avait été mis inconsciente par la créature gardant le passage vers la vallée oubliée, comme l'autre jour où elle s'était vue refusée les missions avec son arrière grand-mère... Comme quand elle regardait le louveteau qui dormait sans cesse à ses côtés quand elle est en orient.
Elle se montrera capable, elle se montrera digne. Elle sera alors se montrer être quelqu'un sur qui l'on peux se reposer et qui ne doute pas sans cesse.
Car c'est à quoi elle inspirait.
Elle pensait alors pouvoir les ignorer facilement, jusqu'à ce qu'elle entende alors une voix familière d'une personne qui comptait pour elle, peut-être même plus que nécessaire. Et cette voix attira son attention.
"Tu sais quoi, on s'en fiche de toi." ça lui avait fait plus de mal qu'elle l'aurait cru, mais comme d'habitude, elle préférait garder ses pensées pour elle-même plutôt que de risquer d'accabler les autres. "Tu ne sert à rien" l'on disait alors. Les choses étaient vite clair pour elle. Était-ce alors une projection de ce qu'elle pensait d'elle-même ?
"Ce n'est pas en les autres que je n'ai pas confiance... C'est en moi." Révélait-elle alors. Elle le savait pertinemment bien. Elle voulait y remédier et elle y était motivée, même si les choses ne sont jamais aussi simple.
Au campement, elle repensait aux autres qui échangeaient et partager leurs sentiments et avis. Elle repensait à la danse de petite lune. Elle repensait à cette pièce qui s'illuminait, les doutes qui s'évaporait, le poids qui disparaisait... Alors, sa flamme s'attisait encore un peu plus, comme l'autre jour où elle avait subit une défaite lors d'un tournois. Comme l'autre jour où elle avait été mis inconsciente par la créature gardant le passage vers la vallée oubliée, comme l'autre jour où elle s'était vue refusée les missions avec son arrière grand-mère... Comme quand elle regardait le louveteau qui dormait sans cesse à ses côtés quand elle est en orient.
Elle se montrera capable, elle se montrera digne. Elle sera alors se montrer être quelqu'un sur qui l'on peux se reposer et qui ne doute pas sans cesse.
Car c'est à quoi elle inspirait.
Lerith
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
Un dernier hochement de tête, un dernier échange de regards, et ils ouvrirent en même temps les deux portes de l'Arche du Chaos pour affronter ce qui se trouvait à l'intérieur. Les armes seraient-elles nécessaires, ou défier la causalité ne se ferait qu'à la force du mental ? Ils n'en savaient rien, ils ne savaient pas ce qui les attendait et c'est bien sur cela que comptait l'homme assis en tailleur au-dessus des rochers qui n'apparut qu'une fois les portes refermées derrières eux.
Il contempla les portes l'une après l'autre, et eut un mot pour chacune.
"Aile Droite, l'Envol du Paon. Cet oiseau a des ailes et pourtant il ne vole pas, sa queue est bien trop lourde alors il plane, s'adapte. Saurais-tu voler si tu avais des ailes, ou resterais-tu telle que tu es par peur de la chute ? On pense toujours à la première mais la nature humaine nous pousse à rester tels que nous sommes, bien derrière la ligne. Il suffirait pourtant de peu de choses... "
Il contempla les portes l'une après l'autre, et eut un mot pour chacune.
"Aile Droite, l'Envol du Paon. Cet oiseau a des ailes et pourtant il ne vole pas, sa queue est bien trop lourde alors il plane, s'adapte. Saurais-tu voler si tu avais des ailes, ou resterais-tu telle que tu es par peur de la chute ? On pense toujours à la première mais la nature humaine nous pousse à rester tels que nous sommes, bien derrière la ligne. Il suffirait pourtant de peu de choses... "
"Libère-toi Meleth, laisse la vague t'emporter..."
Elle avait toujours eu peur, depuis cette nuit tragique dans la Steppe d'Azim où son pouvoir lui avait échappé. Le Torrent ne savait-il que détruire ? Il était la force sauvage, la puissance brute, l'indomptable et l'immuable. L'eau s'écoule et quand le barrage cède, rien ne l'arrête. Saurait-elle seulement le maintenir ?
Bien sur, ses compagnons ne manquaient pas d'encouragements et Noah lui avait montré la voie en la confrontant à son pouvoir. Tu peux être balayée ou tu peux suivre le courant pour le dompter. La confiance en elle, ce n'est pas ce qui manquait, la confiance en eux non plus elle croyait si fort, elle ne doutait jamais même quand le monde s'écroulait sous ses pieds et que ses chers compagnons se déchiraient. Elle ressentait la souffrance autant que la joie, elle lisait le bon et le mauvais alors qu'est ce qui bloque ? Pourquoi avoir si peur de se laisser dominer par la peur ?
L'image du Dévoreur apparut dans son esprit alors qu'elle voyait chacun d'eux affronter son propre reflet dans l'Arche.
L'image de la peur. Elle avait vu cette peur en face, plongé son regard dans ses yeux rouge. Elle avait hurlé, impuissante, elle avait ressenti le déchirement dans son âme et la résignation alors même que son corps tentait de fuir. Elle avait contemplé la fin de tout avant que le Fils du Torrent ne la sauve au prix d'un sacrifice hors de sa compréhension.
C'était donc cela. Elle ne craignait pas son pouvoir, elle ne craignait pas ses émotions, elle craignait cet immobilisme ; ce reflet d'elle incapable de bouger quand la situation devient critique.
Et si tu ne danse pas maintenant, tu auras prouvé ton incompétence Meleth.
La vague emporterait tout, consumerait tout avant qu'elle ne trouve la force de bouger. C'était maintenant ou jamais, littéralement. Si elle ne le pouvait pas ici, si elle échouait dans cette épreuve, alors elle rendrait son cristal à maître Dadjeel et renoncerait à cette voie plutôt que de risquer de tout faire -ou plutôt de tout laisser- imploser.
"Tu dois suivre la vague, te laisser porter, monter et descendre avec elle ne cherche pas à lutter. Tu trouveras la faille, et tu finiras par faire sa force tienne et prendre le dessus.
Elle avait toujours eu peur, depuis cette nuit tragique dans la Steppe d'Azim où son pouvoir lui avait échappé. Le Torrent ne savait-il que détruire ? Il était la force sauvage, la puissance brute, l'indomptable et l'immuable. L'eau s'écoule et quand le barrage cède, rien ne l'arrête. Saurait-elle seulement le maintenir ?
Bien sur, ses compagnons ne manquaient pas d'encouragements et Noah lui avait montré la voie en la confrontant à son pouvoir. Tu peux être balayée ou tu peux suivre le courant pour le dompter. La confiance en elle, ce n'est pas ce qui manquait, la confiance en eux non plus elle croyait si fort, elle ne doutait jamais même quand le monde s'écroulait sous ses pieds et que ses chers compagnons se déchiraient. Elle ressentait la souffrance autant que la joie, elle lisait le bon et le mauvais alors qu'est ce qui bloque ? Pourquoi avoir si peur de se laisser dominer par la peur ?
L'image du Dévoreur apparut dans son esprit alors qu'elle voyait chacun d'eux affronter son propre reflet dans l'Arche.
L'image de la peur. Elle avait vu cette peur en face, plongé son regard dans ses yeux rouge. Elle avait hurlé, impuissante, elle avait ressenti le déchirement dans son âme et la résignation alors même que son corps tentait de fuir. Elle avait contemplé la fin de tout avant que le Fils du Torrent ne la sauve au prix d'un sacrifice hors de sa compréhension.
C'était donc cela. Elle ne craignait pas son pouvoir, elle ne craignait pas ses émotions, elle craignait cet immobilisme ; ce reflet d'elle incapable de bouger quand la situation devient critique.
Et si tu ne danse pas maintenant, tu auras prouvé ton incompétence Meleth.
La vague emporterait tout, consumerait tout avant qu'elle ne trouve la force de bouger. C'était maintenant ou jamais, littéralement. Si elle ne le pouvait pas ici, si elle échouait dans cette épreuve, alors elle rendrait son cristal à maître Dadjeel et renoncerait à cette voie plutôt que de risquer de tout faire -ou plutôt de tout laisser- imploser.
"Tu dois suivre la vague, te laisser porter, monter et descendre avec elle ne cherche pas à lutter. Tu trouveras la faille, et tu finiras par faire sa force tienne et prendre le dessus.
"Voilà, petite funambule,
c'est bien ce que tu es."
c'est bien ce que tu es."
Lerith
Il y a 10 mois et 1 jour
Une nouvelle aventure, de nouvelles explorations ! Nashasha était prête à découvrir l'aile droite et étudier son architecture... Mais elle était là aussi pour observer et ce faire une opinion.
Malheureusement, elle n'en eût pas le temps, l'endroit était tapissé d'ombre, un mécanisme qu'elle prendrait surement le temps d'étudier plus tard. Affronté les probabilités... C'était un domaine qui lui était pas entièrement inconnue du fait d'une étude d'un certain arcaniste qui pourrait probablement porter le nom "Rahz" avec fierté, s'il était né dans ce clan. Une étude, néanmoins, malheureusement incomplète dont elle essayer de terminer.
Et la voilà, opposée à ces idées prenant forme devant le groupe, une émanation d'eux-même. Pour son tout premier affrontement avec Myriam, elle devait aussi ce combattre elle-même et les autres... Et bien qu'assez vite elle réfléchit à une formation qu'elle suggéra, la conclusion de ces échanges lui laissa un goût d'échec.
Ils avaient passé l'épreuve, avait vaincu ce qu'on leur avait opposé, mais malgré tout.elle n'avait pas eût la sensation de progresser. Pire, en tant que tacticienne, elle avait faillit à considérer toutes les possibilités et à réagir correctement pour s'assurer que tous iraient bien.
La Lalafelle irait en tirer de nouvelles conclusions, mais ce qui était sure, c'est qu'elle avait la sensation d'avoir compris quelque chose quant à la causalité... quelque chose qui pourrait compléter les recherches manquant sur les probabilités de Sparroh.
Au final, elle avait quand même appris quelque chose de cet évènement, elle avait quand même progresser malgré son sentiment.
Il ne restait qu'à voir où tout ça mènera.
Malheureusement, elle n'en eût pas le temps, l'endroit était tapissé d'ombre, un mécanisme qu'elle prendrait surement le temps d'étudier plus tard. Affronté les probabilités... C'était un domaine qui lui était pas entièrement inconnue du fait d'une étude d'un certain arcaniste qui pourrait probablement porter le nom "Rahz" avec fierté, s'il était né dans ce clan. Une étude, néanmoins, malheureusement incomplète dont elle essayer de terminer.
Et la voilà, opposée à ces idées prenant forme devant le groupe, une émanation d'eux-même. Pour son tout premier affrontement avec Myriam, elle devait aussi ce combattre elle-même et les autres... Et bien qu'assez vite elle réfléchit à une formation qu'elle suggéra, la conclusion de ces échanges lui laissa un goût d'échec.
Ils avaient passé l'épreuve, avait vaincu ce qu'on leur avait opposé, mais malgré tout.elle n'avait pas eût la sensation de progresser. Pire, en tant que tacticienne, elle avait faillit à considérer toutes les possibilités et à réagir correctement pour s'assurer que tous iraient bien.
La Lalafelle irait en tirer de nouvelles conclusions, mais ce qui était sure, c'est qu'elle avait la sensation d'avoir compris quelque chose quant à la causalité... quelque chose qui pourrait compléter les recherches manquant sur les probabilités de Sparroh.
Au final, elle avait quand même appris quelque chose de cet évènement, elle avait quand même progresser malgré son sentiment.
Il ne restait qu'à voir où tout ça mènera.
Lerith
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
C'est ici, dans cette cité aux mille couleurs et parfums, que ce voyage à Thavnair allait s'achever. Rentrés de la jungle, ils pouvaient enfin profiter du repos et des bienfaits de la ville grouillante de monde. Tous ? Oh que non. Tirées par la corne et l'oreille jusqu'à l'école de danse de maître Dadjeel restée portes closes durant plus de six lunes, Hotaru et Meleth disparurent un long moment, sans doute logées -et torturées- sur place. Elles ne refirent une apparitions qu'au dernier soir, chacune ayant reçu un cadeau de leur maître qu'il leur appartiendrait d'afficher ou non. Elles avaient réussi leur épreuve, certes, mais tous ceux qui avaient poussé ses portes en avaient appris quelque chose qui allait peut-être bouleverser le cours de leurs avenir... ou peut-être pas ; le chaos est imprévisible et le seul qui en avait les connaissances suffisantes s'était absenté trois jours jusqu'à ce soir.
D'autres choses n'allaient pas tarder à changer. Si tous n'étaient pas encore au courant, il était temps pour Kikyo de poser des mots sur les rumeurs qui courent depuis le début de cette expédition. Assise à l'une des tables de la Meyhane de Mehryde, la demi-raenne regardait le soleil se coucher derrière les arbres de la jungle. Elle ne voulait pas être triste.
"Buvons à la nouveauté, et au Monde en perpétuel mouvement."
D'autres choses n'allaient pas tarder à changer. Si tous n'étaient pas encore au courant, il était temps pour Kikyo de poser des mots sur les rumeurs qui courent depuis le début de cette expédition. Assise à l'une des tables de la Meyhane de Mehryde, la demi-raenne regardait le soleil se coucher derrière les arbres de la jungle. Elle ne voulait pas être triste.
"Buvons à la nouveauté, et au Monde en perpétuel mouvement."
"C'est plus difficile que je ne l'imaginais" avoua Kikyo, passant sa manche sur ses yeux ni vu ni connu.
Entourée de ses hommes, de ses compagnons de voyage, de ses amis fidèles, elle s'était sentie prête et avait levé son verre, non pas à son retrait de la barre mais à sa succession. Son dernier soir en tant que capitaine, mais son premier comme armateur de la compagnie qu'elle comptait continuer à diriger et perpétuer leur rêve commun.
Et tandis qu'elle effaçait négligemment les quelques perles pointant au coin de ses yeux, tous sentirent ce changement à travers le lien qu'ils partageaient au sein de l'équipage : l'Eternal venait de changer d'allégeance.
Sur son lit, seule dans la chambre qu'elle partageait avec Hotaru à l'école de danse de maître Dadjeel, Meleth se réveilla. Ce n'était pas un réveil brutal ni perturbé, elle ouvrit simplement les yeux en sentant ce qui se passait. Pas de retour en arrière, c'était fait.
Malgré la douleur dans ses jambes -et aussi tout le reste de son corps courbaturé- elle se redressa et posa le pied au sol. Ses ampoules la faisaient souffrir mais pas assez pour l'empêcher de se lever. Elle ne s'était même pas rendue compte que la nuit était tombée, écroulée sur sa couchette dès la fin du "cours" de la journée.
"Il doit être tard, mince..."
C'est tout ce qu'elle trouva à dire quand on esprit, lui, était ailleurs. De nouvelles sensations envahirent peu à peu son être, le poids des responsabilités d'abord, la crainte de l'échec ensuite, la détermination enfin.
Pieds nus, elle quitta la chambre et avança dans le couloir ouvert sur la ville et ses lumières colorées. La nuit change la perception du monde, on entend mieux, on sent aussi, Radz-at-Han est une ville parfumée. La viéra avança lentement jusqu'à la porte du pavillon de danse qui se trouvait sur le toit de l'école ; là sous les étoiles elle vint se placer au centre de la piste circulaire dont la mosaïque représentait un papillon. Ils avaient beaucoup appris sur ce symbole et la métaphore du chaos, peut-être écrirait-elle quelque chose à propos de ce voyage quand ils rentreraient.
Arrivée au centre, elle prit une profonde inspiration ; nous y voilà. La douleur n'était rien face à l'impulsion qui lui prenait. Déployant ses chakrams elle glissa sur le sol, dessinant un cercle, elle tourna et tournait encore sur elle-même le regard rivé vers le ciel. Ses bras accompagnaient le mouvement tel un balancer qui entretenait son élan, elle n'avait qu'à se laisser aller.
Ainsi le monde continue de tourner, dans un mouvement perpétuel. Qu'on le veuille ou non ce qui doit arriver arrivera, ainsi se veut le chaos. Le battement d'ailes d'un papillon peut provoquer une tempête à l'autre bout du monde mais on ne peut empêcher le papillon de voler. Il ne sert à rien de fuir ou d'accuser, quand cette énergie générée par le chaos peut devenir une force. Hélène s'en servait pour modifier la causalité, maître Dadjeel nous apprendra... mais ce voyage nous a permit d'apprendre la base de cette école.
Et ce soir elle dansait pour l'Eternal et le mouvement perpétuel du temps, des gens, et du lien. Ce qui doit arriver arrivera, telle fut leur première leçon et la plus importante de toute pour ne jamais oublier, dans ce qui serait son futur en tant que capitaine, l'importance et la force d'un groupe aussi atypique que le leur, qui malgré les règlements et la discipline, malgré la peur du changement chez certains, ne pouvait s'empêcher de choisir envers et contre tous la voie du chaos.
Entourée de ses hommes, de ses compagnons de voyage, de ses amis fidèles, elle s'était sentie prête et avait levé son verre, non pas à son retrait de la barre mais à sa succession. Son dernier soir en tant que capitaine, mais son premier comme armateur de la compagnie qu'elle comptait continuer à diriger et perpétuer leur rêve commun.
Et tandis qu'elle effaçait négligemment les quelques perles pointant au coin de ses yeux, tous sentirent ce changement à travers le lien qu'ils partageaient au sein de l'équipage : l'Eternal venait de changer d'allégeance.
Sur son lit, seule dans la chambre qu'elle partageait avec Hotaru à l'école de danse de maître Dadjeel, Meleth se réveilla. Ce n'était pas un réveil brutal ni perturbé, elle ouvrit simplement les yeux en sentant ce qui se passait. Pas de retour en arrière, c'était fait.
Malgré la douleur dans ses jambes -et aussi tout le reste de son corps courbaturé- elle se redressa et posa le pied au sol. Ses ampoules la faisaient souffrir mais pas assez pour l'empêcher de se lever. Elle ne s'était même pas rendue compte que la nuit était tombée, écroulée sur sa couchette dès la fin du "cours" de la journée.
"Il doit être tard, mince..."
C'est tout ce qu'elle trouva à dire quand on esprit, lui, était ailleurs. De nouvelles sensations envahirent peu à peu son être, le poids des responsabilités d'abord, la crainte de l'échec ensuite, la détermination enfin.
Pieds nus, elle quitta la chambre et avança dans le couloir ouvert sur la ville et ses lumières colorées. La nuit change la perception du monde, on entend mieux, on sent aussi, Radz-at-Han est une ville parfumée. La viéra avança lentement jusqu'à la porte du pavillon de danse qui se trouvait sur le toit de l'école ; là sous les étoiles elle vint se placer au centre de la piste circulaire dont la mosaïque représentait un papillon. Ils avaient beaucoup appris sur ce symbole et la métaphore du chaos, peut-être écrirait-elle quelque chose à propos de ce voyage quand ils rentreraient.
Arrivée au centre, elle prit une profonde inspiration ; nous y voilà. La douleur n'était rien face à l'impulsion qui lui prenait. Déployant ses chakrams elle glissa sur le sol, dessinant un cercle, elle tourna et tournait encore sur elle-même le regard rivé vers le ciel. Ses bras accompagnaient le mouvement tel un balancer qui entretenait son élan, elle n'avait qu'à se laisser aller.
Ainsi le monde continue de tourner, dans un mouvement perpétuel. Qu'on le veuille ou non ce qui doit arriver arrivera, ainsi se veut le chaos. Le battement d'ailes d'un papillon peut provoquer une tempête à l'autre bout du monde mais on ne peut empêcher le papillon de voler. Il ne sert à rien de fuir ou d'accuser, quand cette énergie générée par le chaos peut devenir une force. Hélène s'en servait pour modifier la causalité, maître Dadjeel nous apprendra... mais ce voyage nous a permit d'apprendre la base de cette école.
Et ce soir elle dansait pour l'Eternal et le mouvement perpétuel du temps, des gens, et du lien. Ce qui doit arriver arrivera, telle fut leur première leçon et la plus importante de toute pour ne jamais oublier, dans ce qui serait son futur en tant que capitaine, l'importance et la force d'un groupe aussi atypique que le leur, qui malgré les règlements et la discipline, malgré la peur du changement chez certains, ne pouvait s'empêcher de choisir envers et contre tous la voie du chaos.
[size=5]"Un chaos créateur."[/size]
L’ÉCOLE DU CHAOS
Un Conte Thavnairois
L’ÉCOLE DU CHAOS
Un Conte Thavnairois
FIN
Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas y répondre.