Le Sang du Levant

Lerith Il y a 10 mois et 4 jours
Lerith Il y a 10 mois et 4 jours
Se reposant toute la journée, on n'a pas vu Kyuuji jusqu'au soir. Après avoir papoter quelques minutes avec l'équipage sur place, il s'est rendu utiles auprès des habitants en les aidant à préparer leur départ, puis remercier ceux qui l'ont accueilli pour la journée et faire un peu connaissance avec eux. Il en profite pour leur parler de ce qu'ils vont trouvé à l'extérieur de la vallée des oubliés. La situation de Doma et les derniers grands évènements dont la connaissance les aidera à s'intégrer. Kyuuji essaie également d'avoir leur version de l'histoire de la Vallée. Puis, il demande s'il y a des archives dans le village.
Malheureusement, les deux rituels coup sur coup l'ont épuisé, il lui faudra quelques soleil pour reprendre toutes ses forces. Aussi, il ne se lance dans rien de trop demandant en terme d'effort, et disparaitra pour se reposer tôt, malgré la grâce matinée de plus tôt.
Lerith Il y a 10 mois et 4 jours

Gōngzhǔ Jiānyù, la prison de la princesse.

D'après l'histoire que se transmettent les habitants de la vallée, lorsque le seigneur Chuda a convaincu le roi que la lignée Yongqi avait pactisé avec de dangereuses créatures afin de se rebelle contre lui, la princesse Méihuā a voulu se rendre à Doma afin de rétablir la vérité, et plaider sa cause. Son frère et son père pressentaient le piège et voulurent l'en empêcher. Pour la mettre en sécurité, ils l'enfermèrent dans la vieille tour de garde de la forêt. Elle se serait enfuie, malgré tout, et n'est plus jamais réapparue.

La tour est aujourd'hui abandonnée, vidée de son peu de mobilier elle n'aurait plus d'utilité maintenant que "les kenkus ne volent plus". Elle n'est pas interdite d'accès, mais la forêt est dangereuse surtout en été quand les ours géants descendent des montagnes pour se nourrir ; il vaudrait mieux ne pas s'y aventurer sans armes et sans protection.
Aka, le petit renardeau de Hotaru s'est enfui précipitamment de ce côté et elle s'inquiète un peu. Elle a décidé de partir à sa recherche. Je vais aller avec elle.



Meleth




Cette étonnante journée touchait à sa fin. Ceux qui avaient combattu et besoin de se reposer, l'avaient fait et les autres avaient pris le relais comme il se doit pour venir à la rencontre de la population, comprendre qui ils étaient, comment ils vivaient et quels étaient leurs besoins immédiat. La pauvreté de ces gens ne laissaient pas le moindre doute quant à la priorité humanitaire qui s'ajoutait à leur mission d'exploration.
Ceci dit, l'un n'empêche pas l'autre. Murasaki était là pour s'occuper de tout ce qui concerne la politique et l'organisation d'un convoi de rapatriement. Kikyo, de son côté, veillait sur ses hommes mais son esprit ne pouvait s'empêcher de se tourner vers ces quelques dizaines de personnes, peut-être plus à en croire l'évocation de ce village semi-nomade et du château encore habité. Tous des domiens, des domiens oubliés dans une vallée reculée pendant plus de 200ans. Des générations avaient entretenu la loyauté et l'espoir, certains étaient né, avaient vécu, et étaient décédé sans jamais voir un jour ces portes s'ouvrir pour leur permettre enfin de sortir de dire la vérité.

Le soleil se coucha sur ce jour où elle prit conscience que ses rêves, ses ambitions, pouvaient servir les autres bien plus qu'elle le pensait. Elle se sentait enfin utile à son pays, et Yone avait enfin trouvé une trace de son père. Son regard se posa sur Ayame Ashina, discrète et pourtant si expressive. Cette femme gardait pour l'heure ses secrets mais peut-être parlerait-elle avant qu'ils repartent.
"Madame Kurusu ?"
Nihao s'avança vers elle, gonflant ses plumes avant de s'incliner.
"Le chef Puren souhaite vous rencontrer, et vous remercier en personne pour ce que vous et vos hommes avez fait pour nous. Il souhaite également parler de Doma, savoir ce qu'il en est aujourd'hui et si nous pouvons nous risquer à quitter la vallée sans passer pour des traîtres."
Kikyo hocha la tête, acceptant l'invitation. Son regard balaya à nouveau l'étendue de la vallée aux alentours du village. Ils ne pouvaient se permettre de s'attarder ici trop longtemps, l'urgence était au secours de la population. 

Le soir-même, quand ils se réunirent pour dîner autour d'un feu de camp à proximité du village, là où ils avaient pu monter les tentes avant de partager leurs vivres avec leurs hôtes, elle leur dit ces mots :
"Nous n'allons pas rester plusieurs jours dans cette vallée, pas cette fois. Demain, vous aurez quartier libre pendant que je me rendrais à la rencontre de leur chef avec ceux qui veulent m'accompagner. Observez, écoutez, apprenez de cet endroit autant qu'ils voudront apprendre de vous et faites preuve du même respect dont vous avez su faire preuve partout où nous sommes allé jusqu'à maintenant. Vous n'aurez que cette seule journée, la situation de nos hôtes et leur réhabilitation passe avant notre curiosité personnelle. Essayons au moins d'apporter à Yone quelques réponses sur son père, et sa famille, et aussi son artefact."
La nuit était tombée sur cette étrange journée, qui s'achevait dans un silence paisible. Oui, ils ne pouvaient guère prendre trop de temps pour arpenter les paysages sauvages de la vallée des oubliés, mais ils avaient déjà beaucoup appris aujourd'hui et ils avaient largement le temps d'en explorer les quelques points d'intérêts le temps que les habitants se préparent.







Poti chat commençait à avoir le coup de main pour les missions humanitaire! Après Garlemald et ses terres gelées, apres l’archipel dans le tourment de l’apocalypse, il était rodé! Comme un marchand mettant en place son étal, il ouvrit son coffre et s’y engouffra sous le regard émerveillé des enfants comme des adultes. Bientôt en jaillirent de belles quantités de nourriture et de médicaments. Il proposa à son acolyte de la fois dernière, Nashasha Nasha, de l’aider à la distribution.
Timide mais souriant et chaleureux, il eu tôt fait de se faire accepter par les villageois dont il soigna également les éventuelles blessures en faisant quelques démonstrations de magie. Généreux mais pas complètement désintéressé, il profita de toutes ces rencontres pour discuter, échanger, et poser ça et là des questions sur celui qui pourrait être le père de Yone.

Enfin, il s’écarta quelque peu du village et alla se reposer en jouant de la flûte, tout en embrassant des yeux le décor qu’offrait la vallée.
Lerith Il y a 10 mois et 4 jours


Ils furent les premiers à partir ce matin-là, après un solide petit déjeuner et à la suite d'une Hotaru qui trépignait sur place en fixant au loin la forêt de bambous. La vallée était brumeuse, humide et l'herbe couverte de rosée... de quoi enrhumer encore la raenne que pourtant rien n'arrête. A peine eurent-ils avalé leur petit déjeuner que déjà elle s'avançait sur le sentier descendant à l'ouest du village.
"Aller, aller. Pas de temps à perdre !"
Les joues gonflées comme un hamster, le ton encore irrité et impatient, elle tapait du pied les mains sur les hanches tandis que ses compagnons prenaient leurs affaires.
"On arrive, on arrive."
Un grognement du Fils du Torrent renchérit aux mots de sa congénère mal réveillée. Il ne manquait qu'Albynn dont le chapeau pointu apparut derrière leurs longues jambes. 
"C'est loin... la tour de la princesse ?"

C'est ainsi que ce matin là, Hotaru, Meleth, Noah et Albynn furent les premiers à quitter le village.




A peine éveillée et Hotaru était déjà en mouvement, sautant dans son manteau et ses bottes de cuir, attrapant au vol son sac furoshiki qu'elle avait soigneusement rempli avant de s'endormir. La raenne se sentait survoltée, énervée aussi, inquiète surtout et d'un pas décidé, elle alla réveiller Noah et Meleth d'appels impatients. Elle trépignait quand la petite voix enjouée vint se mêler à son monologue. "Allez on est tous là, on y va!"  ordonna t-elle, ponctuant ses paroles de larges enjambées, bien décidée à entamer la randonnée qui les mènerait à la forêt.

La jeune femme afficha un air satisfait quand elle vit qu'ils seraient un tout petit groupe. En ce moment, ses sens étaient perturbés, accusant des sensibilités exacerbées -surtout les sons- qui la faisaient grimacer et la fatiguaient beaucoup. Ainsi, elle supportait que peu de bruit autour d'elle, ce que n'aurait pas manqué de générer un plus large groupe. Personne ne s'intéressait à son histoire de renard ou de princesse. Pire, ils devaient mettre tout ceci sur le compte d'une lubie, voire d'un caprice -vu son statut en ce moment, on était plus à ça près. Son regard enveloppa avec tendresse Meleth, les yeux tout collés de sommeil encore, en train de bailler, Noah dont elle singeait les "mmmh", très sérieuse, essayant de dégager une forme de langage dans le nombre de "m" qu'il mettait. Plusieurs heures seraient nécessaires pour atteindre leur destination et il faudrait s'armer d'un peu d'endurance et de patience pour penser pouvoir retrouver Aka, le petit esprit renard qui, depuis quelques années maintenant, s'est improvisé le petit compagnon de la raenne ayant le don de surgir aux moments les plus imprévisibles et peu à peu, s'est imposé comme celui qui sait la rassurer dans les moments difficiles.

Yanxia s'éveillait doucement, tandis que la course de l'astre solaire commençait dans le ciel. Sur le chemin, Hotaru s'improvisait en guide touristique, parsemant la marche de remarques et anecdotes sur la vie quotidienne ici. Une longue conversation entre botanistes sur le bambou occupa également Hotaru et Albynn de longues minutes avec notamment cette question cruciale: les bambous sont-ils des plantes ou des arbres? La troupe avançait sereinement, bien que le regard vigilant des deux vieras sécurisent leur avancée. Tout allait bien mais c'était sans compter avec la petite danseuse yanxienne et ses idées...Farfelues.

Le groupe faisait une pause à l'orée de la forêt de bambou autour de cookies chocolat-pépites de chocolat ainsi que du thé vert domien au citron et au gingembre -Hotaru avait veillé à tout- quand l'attention de Noah puis Meleth fut attiré par quelque chose derrière eux. N'ayant rien vu et continuant son bavardage, la raenne fut alors prise d'une idée lumineuse. La tension de l'instant sembla lui donner une idée de génie, celle de s'avancer vers un fourré et de commencer à apeller Aka, d'une voix forte et claire. La manoeuvre fut une parfaite réussite, quelque chose répondit à l'appel de la jeune femme, mais ce n'était pas Aka. Un immense ours venait de surgir dans la clairière chargeant avec férocité et entraînant malheureusement Albynn qui n'avait pas du tout fait attention à ce qui était en train de se passer. Bien que personne n'ait envie d'en découdre avec la bête sauvage, le combat s'engagea quand toutes les tentatives pacifiques échouèrent et l'échange fut violent, désordonné, chaotique. D'abord surpris, Noah sauva la mise au petit groupe en décapitant la Bête grâce à ses lames aqueuses sombres. Durant l'échange, instinctivement, Hotaru, qui avait eu du mal à entrer dans cet affrontement, avait calqué, pas après pas, sa danse de combat sur celle de Meleth pour finir par faire les mêmes circonvolutions que son amie.



Un dessin de l'ours


C'est alors qu'ils retrouvèrent Nihao, caché et tremblant de peur, qui avoua les avoir suivi, inquiet pour eux et pour leur petit groupe. Il se joignit ainsi aux membres de l'équipage, s'improvisant porteur de la peau et des trophées de l'ours, sous le regard d'un Noah méfiant qui se demandait si l'homme-oiseau allait lui dérober le résultat de sa chasse. Ils trouvèrent un petit sentier qui menait à un cimetière oublié, composé d'une demi-douzaine de tombes sans noms et enfin la haute silhouette de la tour se rapprocha tout à fait pour qu'ils puissent l'inspecter de près. L'édifice majestueux, trônait au-dessus de la cime des arbres mais ne possédait aucune porte à sa base. Le kenku leur expliqua alors qu'il s'agissait d'une tour de garde de son peuple, à l'époque où ceux-ci pouvaient voler. Ouvrant la voie, Meleth et Noah permirent à tout le monde de pouvoir grimper et ainsi, s'assurer une vue imprenable sur la vallée, revivant les heures de gloire du peuple kenku quand de magnifiques paires d'ailes faisaient d'eux de nobles guerriers.

Poussant le fusuma, Hotaru entra alors dans une chambre abandonnée et c'est alors que tout bascula et la vision se matérialisa, leur faisant revivre les derniers instants de la princesse Meihua, faisant fondre en larme le lalafell et la raenne, bouleversée par ce qu'ils virent. Alors, le coeur lourd, le regard baissé, Nihao leur raconta l'histoire de la princesse rebelle et entêtée, celle qui fut sacrifiée par celui qui l'aimait par-dessus tout, son propre frère qui s'en servit comme offrande de sang pour créer la créature de maho et sceller les portes pour sauver les habitants de la vallée entière. La colère gonflait le coeur d'Hotaru qui se retrouvait dans cette fière et douce guerrière qui avait payé de sa vie et de la plus horrible des morts son entêtement à vouloir défendre l'honneur de sa famille dans les mots et la paix. Mais elle ne pouvait en vouloir aux kenkus qui avaient assisté le jeune seigneur Yongq dans la damnation de son karma: ils avaient payé de leurs ailes eux aussi cet immonde recours à la maho, maudits, condamnés à marcher sur la terre des hommes. Tout ceci, toute cette haine, cette douleur devaient désormais être purgés et la vérité devait éclater. Il appartenait désormais à Nihao d'aller au devant des habitants de la vallée et de leur raconter la vraie version de l'histoire.

La main d'Hotaru effleura le petit anneau avec son opale qui ne quittait jamais la chaîne accrochée à son cou. L'Eternal l'avait choisie il y a bien longtemps tandis qu'un jour, encore adolescente, elle s'était endormie sous ces pruniers et avait rêvé de la princesse Meihua, de son frère, ce jeune seigneur auquel ressemblait tant Yone. Elle les avait vus alors heureux et insouciants, sous des pruniers aussi, peu préoccupés par le sombre destin qui les attendait. Non, vraiment, cette incursion ne serait certainement pas celle qui résoudrait tous les problèmes ou ramènerait son père à Yone, et elle en était un peu désolée mais Hotaru ne regrettait pas son choix, tandis qu'elle serrait le petit corps d'Aka contre elle, ce petit renardeau que tenait Meihua dans ses bras avant de connaître son sinistre destin.

Rien n'était laissé au hasard. Peu à peu, les filaments se révélaient, et, petit à petit, la trame, encore effilochée s'assemblait, celle de l'Eternal, de son équipage et de sa légende.


LA MORT D'UNE PRINCESSE

Un récit rapporté par Hotaru Tenshi


Deux cent ans plus tôt.

La chambre est plutôt bien meublée, et la princesse Meihua fredonne doucement , assise sur un coussin, elle caresse la tête d'un petit renard niché entre ses bras, enfoui dans les manches de son kimono. Face à elle, il y a une armure sur un ratelier, une armure forgée pour une femme. Elle la contemple longuement. Dans son dos, on entend le fusuma s'ouvrir. Deux grands kenkus ailés, plus massifs et vaillants que Nihao ou tous ceux déjà rencontrés, se tiennent de chaque côté et s'agenouillent pour saluer leur princesse. Un jeune homme entre, il ressemble à Yone.

"Mon frère" dit-elle, souriant avec douceur. "Tu es venu pour moi ?" Le jeune homme fait un pas. Sur son visage, la froideur, la rigueur, il se contient.

"Oui" répond-il.

"Nos ennemis sont ici, je vais à leur rencontre. Pour nos gens, et notre famille.". Elle se redresse légèrement. La petite tête de renard se cache sous le tissus, on ne le voit plus. "Vais-je enfin pouvoir combattre à tes côtés, comme notre grand-mère jadis ?"

"Oui." La voix du jeune seigneur se fait plus tremblante, mais il se contient, commençant à tirer son épée alors qu'il s'avance vers elle.

Elle sourit, l'air sereine. "Bien. Je suis prête." Il y a un silence et puis, elle reprend. "Te souviens-tu, mon frère, quand tu perdais si souvent à cache-cache dans ces bois ?" 

Il fait un autre pas vers elle, son souffle s'accélère, Son coeur bat sourdement dans sa poitrine.

"J'ai toujours voulu te le dire... mais je trich-..."

On ne voit pas la lame s'abattre, seulement le sang gicler et se répandre sur le plancher quand le corps de la jeune Meihua retombe lourdement sur le sol. Et de sa manche dépasse sa petite main blanche sur laquelle brille un anneau d'opale, le même qu'Hotaru porte autour de son cou.

Le jeune seigneur reste là, immobile, le regard vide de ce qu'il vient de faire. Sur ses lèvres, on parvient à lire ces mots qu'il n'arrive pas à prononcer "Ne le dis pas..."

Les deux kenkus ont le regard baissé, mais voilà qu'un troisième apparait dans le dos du jeune seigneur, celui-ci vêtu comme un prêtre. "Seule la maho peut arrêter la maho, Kouja-sama."

Le jeune prince se penche sur le corps de sa soeur, sa main serrant celle ensanglantée de la morte tandis qu'il fait glisser son anneau entre ses doigts.


Lerith Il y a 10 mois et 4 jours


Un peu plus tard dans la matinée, ce même jour, un autre groupe s'apprêtait à quitter le village pour se rendre au vieux château, au Nord de la vallée. Il fallait un peu plus de temps pour se préparer à rencontrer un chef local, et même s'ils s'y rendaient en chariot la route n'était pas exempt de tous dangers. Ces histoires d'ours géants qui descendent dans la vallée pendant l'été pouvaient très bien dépasser les seules limites de la forêt.
"Vous n'avez qu'à suivre la route, et vous y serez en moins de deux heures" assura Nihao avant de partir d'un pas pressé.
Ils ne furent pas surpris de voir Ayame Ashina assise dans le chariot à les attendre. Depuis leur arrivée dans cette vallée la femme toujours si expressive semblait plus agitée, pressée de savoir ce qu'elle ignorait encore quand tous les autres se demandaient ce qu'elle-même cachait à son fils depuis tant d'années.

C'est ainsi qu'en milieu de matinée, la représentante de Doma, une archéologue, un jeune homme à la recherche de son père et sa mère, deux miqo'tes lunaires, le capitaine et son époux prirent la route de Yíwàng Chéngbǎo, le dernier vestige d'une lignée soit-disant éteinte dont les derniers serviteurs disposaient peut-être de réponses ou de documents, et peut-être des informations sur Diyon.
La route était encore longue, et les toits du château se dessinaient à peine au-dessus des nombreux pruniers qui encadraient le chemin cahoteux. C'est pas temps clair qu'ils quittèrent le village, et le chariot conduit par Yone avançait à bonne allure sur la route, en tout cas plus vite que s'ils s'y étaient rendus à pieds. Kikyo cheminait sur le dos de son loup blanc qui mène le convoi tout en surveillant les environs, levant régulièrement la truffe pour humer l'air. Akira suivait sur le dos de son cheval de guerre. Le chemin était bordé de pruniers, quelques fruits pas encore mûrs commençaient à poindre. A gauche, la vallée s'étendait vers l'ouest jusqu'à la forêt, et à droite la rivière. Il leur sembla discerner un bâtiment derrière des arbres qui devait être le temple, et quelques individus en train de s'agiter autour d'enclos à poissons sur les rives.

Le long du trajet, les discussions portaient sur les interrogations à propos de la vallée. Comment les habitants avaient-ils pu rester enfermés plus de deux-cent ans sans tenter d'en sortir, sans chercher à rejoindre Doma ? Bien sur, les villageois leur avaient dit que certains, dans les premières années, avaient essayé, mais si peu... La peur, aussi, pouvait pousser à la résignation. Deux siècles, c'est long.
Et les kenkus qui occupaient depuis l'ancien château, certes on en voyait se mélanger aux habitants mais la plupart vivaient reclus entre ces murs sans se montrer. Beaucoup de questions se posaient, et Yone en avait plus encore à propos de son père.
Lerith Il y a 10 mois et 4 jours

Information sur le château


Nous nous sommes alors rendu au château afin d'aller à la rencontre du chef actuelle de la région, un Kenko du nom de Puren. Ce dernier vit alors dans l'ancien château de la lignée Yonqgi, un endroit dont ils ont veillé à retirer le superflu afin de pouvoir y vivre, laissant néanmoins quelque portrait ci et là. L'un d'eux nous montrait alors le jeune seigneur du nom de Kouja, fils de l'ancien seigneur Koga. Et comme nous l'avons entendu dans le village, il ressemble en effet à Yone.

Il me faut préciser que sur la route, certains des évènements ont été remis en doute, notamment sur la question de leur fameux guerrier Kenkus incapable de dégager le chemin malgré tout. Je laisserait Yone exprimer cette raison que l'on nous aurait expliquer après nos recherches la journée qui suivit.

Puren est un grand Kenku toujours doter de ses ailes. En réalité l'on peux même dire que c'est même le serviteur du roi de l'époque, toujours vivant aujourd'hui et toujours à la régence actuelle. Nous avons chercher à le questionner alors, et c'est Akira qui décida de mener l'interrogatoire.

Nous avons alors appris que le père de Yone ce serait rendu ici et sa ressemblance avec Kouja ont pousser les Kenkus à le prendre de la lignée Yonqgi, comme Yone par ailleurs. Vous noterez par la suite que cette croyance a finit par être adoptée par tous. Le père de Yone n'a pas voulu rester, à refusé les responsabilité qu'on voulait lui imposer et à tenue à poursuivre son voyage jusqu'au temple.

Puren s'est vite montré assez nerveux à certaines questions jusqu'à ce qu'il soit accusé sa loyauté, c'est d'ailleurs à cet instant que nous avons appris qu'il avait plus de deux cent années.

Nous avons pu alors en apprendre plus sur le passage du père de Yone qui désirait acquérir la force que les guerriers obtenaient en passant au temple, à l'époque. Il expliqua qu'à l'époque de l'invasion garlemaldaise, les étrangers étaient cibler en premier. Malheureusement pour lui, il ne pouvait fuir car sa femme venait d'accouchée, malgré ses supplications, afin de préserver celle qu'il aime et son fils. Il ce laissa alors attraper par les hommes de l'armée et plusieurs année plus tard, il finit par s'évader. Doma était encore occupé, alors à la place, il parti vers l'est. Vers la vallée qu'il quittera en passant vers le Couchant.

Au final, Puren a finit par demandé à Yone d'"emmener son peuple par delà la vallée", ce à quoi Yone répondit qu'il fera de son mieux.

C'est globalement ce que nous avant échanger ce matin là. Certains sont repartie vers le village. Yone, moi et Mhara somme rester pour explorer un peu encore le château durant la journée, la salle de bureau de l'ancien seigneur Koga et, avant de partir, la chambre funéraire afin d'offrir nos respects.

Dans le bureau, pendant que Yone discutait de ses interrogations avec Puren, j'ai découvert une lettre caché dans le bureau. Je laisse à Yone l'opportunité de l'exprimé alors !

Puren nous a raconté enuiste que les Kenkus avait des affinité ancienne avec la Maho bien que sa tribu l'a reniée. L'usage de cette dernière, suite à la demande, leur ont fait perdre les ailes avec le temps, ainsi que leur taille et leur longévité.





Lerith Il y a 10 mois et 4 jours
Le Hyurois, Yoyon, le samouraï, ou le jeune seigneur. Voilà déjà bien des noms qui ont était évoqué dans le château face à Puren. Même si il en avait apprit un peu plus tout en confirmant une partie de ses origines, beaucoup de chose était dans le flou pour lui. L'histoire de la vallée, celle des kenkus vis à vis des gens qui sont venu ici, ceux de ses ancêtres et des précisions sur le "drame" qui est venu, sans oublier le sabre du soleil, l'artefact qu'il a à présent et qu'il a vu sur des peintures d'ancêtre à lui.

Clairement le jeune homme n'a pas pu se résoudre à partir si vite avec temps de savoir sur lequel il pourrait passer à coter. Avec tant d'information qui pourrait lui apporter la paix avec son passé et son père. Même si l'espoir de le revoir semble s'éloigner à mesure que les informations se trouvent.

Passant la nuit dans une chambre au château, le lendemain il s'armera de courage, avec les idées clair afin de revoir Puren, en tête à tête ou avec ses compagnons qui sont restés avec lui afin de tirer toutes les questions qu'il se pose au clair.



Quelques heures plus tard, il aura pu discuter davantage avec Puren. Et c'est pendant que Puren et Yone discutait de l'histoire de la Vallée pendant une séance de rattrapage que Nashasha trouva une lettre cachée dans les appartements des Seigneurs alors qu'elle voulait observer la bibliothèque :

""Testamen du signeur Yongqi no Koga, du clan de la Vallée de Songfang.

Que les ancêtres me renient si je mens en ce jour, et jure que jamais je n'ai trahi Doma. J'ai défendu mon roi, mon peuple et ce royaume jusqu'à mes vieux jours et que mon fils me succède.
Pourtant, et mon épouse bien aimée me pardonne, j'ai trahi ma famille aujourd'hui en ordonnant la mise à mort de ma fille, la princesse Meihua, pour sauver les habitants de la vallée.
Nous avons résisté aussi longtemps que nous pouvions. Mais sans renforts, nous sommes condamnés.
En seigneur jusqu'au bout, il a tenu à accomplir seul cet acte impardonnable avant de quitter la vallée avec ses hommes d'armes, en exil.
Et moi, je choisis la mort.
J'ai commandé à Puren de veiller sur le château, au cas où mon fils reviendrait, et de garder la population en vie et à l'abri du danger jusqu'à ce que le roi envoie des secours. Les Chuda finiront par tomber, et Jiyi Men sera de nouveau ouvert.
Ancêtres, pardonnez-moi. N'abandonnez pas Kouja qui est encore si jeune."


Cette lettre aura était laissé avec les autres rapports de la Vallée par le Hyurois.
Lerith Il y a 10 mois et 4 jours


Les derniers à partir n'eurent pas besoin de se lever tôt car la rivière n'était pas si loin, ils pourraient même s'y rendre à pieds même si le faux-plat promettait tout de même un certain effort de marche. Le vieil historien, Toya-ojii, avait manifesté son vœu d'accompagner le groupe afin d'en apprendre plus sur la légende du levant et du Couchant, et l'épreuve des guerriers kenkus. Cette promesse de puissance n'était d'ailleurs pas tombée dans l'oreille d'un sourd puisque A'iko et U'napa s'étaient lancées dans une compétition afin de déterminer laquelle des deux y arriverait en premier. Voilà qui promettait une journée animée, même si la majorité y voyait une histoire à compléter plus qu'un défi à relever.

Visible depuis le village, il n'y avait qu'à suivre la route de l'est, la plus fréquentée au quotidien que ce soit pour la pêche, la lessive ou simplement rapporter de l'eau. D'ailleurs, à cette heure la route était déjà animée par les allers-retours des villageois faisant des réserves pour le voyage à venir.
Il leur faudrait moins d'une heure pour atteindre le temple niché au milieu des arbres sur l'autre rive, et plus loin on leur avait parlé d'un village semi-nomade peuplé de natifs de la vallée comme de xaelas issus de la Steppe.
Lerith Il y a 10 mois et 4 jours
Dongfang Shendian

Le temple est un bâtiment d'une seule pièce, assez petit, assis au milieu d'un jardin de rocaille et entouré de saules pleureurs qui donnent à la bâtisse un air plus antique et mal entretenu qu'il y paraît. Il est pourtant nettoyé régulièrement et des guerriers kenku nostalgiques continuent d'y venir s'entraîner ou nettoyer les statues et les pierres funéraires destinées à honorer les ancêtres.
A l'intérieur du bâtiment, une très grande statue d'un kenku en armure fait face à la seule entrée. Il est doté d'ailes immenses qui prennent une place importante dans la salle. Tout autour, des plaques funéraires portent le nom d'un grand nombre de défunts. Une fresque fait le tour de la salle ; entre autres scènes dont Napa fera peut-être le détail, un guerrier hyur blond et ailé fait partie des personnages représentés.

La voie du temple du Couchant

Dongfang Shendian est le point de départ du chemin légendaire au cours de laquelle un pèlerin arpentant la voie sans s'en détourner gagnerait une force surhumaine. Iko et moi avons commencé à l'emprunter ; la route conduit jusqu'à la trouée qui sépare la vallée des steppes. Deux gardes xaela appartenant au camp des nomades y étaient de faction et surveillaient en direction de la steppe. C'est auprès d'eux que nous avons appris que la voie du Couchant permettait aux kenku de se confronter à leur affinité naturelle avec le maho. Cette affinité est la probable raison pour laquelle le clan de l'araignée a jadis voulu mettre la main sur les représentants de ce peuple et n'a pas eu de mal à faire douter l'autorité royale de la véritable raison de la présence des kenku dans la vallée. Gu aurait proposé aux kenku une alternative les poussant à abandonner la voie du maho, raison pour laquelle sa statue dans le temple est imprégnée d'éther bénéfique et de puissance entretenue par les visites régulières des kenku au temple.

Pendant la période de coopération entre humains et Kenku vivant dans la vallée avant que le clan de l'araignée ne leur déclare la guerre, les guerriers Kenku pratiquaient le pélerinage. Ils partaient à pieds sur la voie et revenaient dotés de fortes ailes.

Le Pouvoir au bout de la voie
Hypothèse : Si le temple de la vallée et Gu représentent une facette lumineuse du peuple des kenku, il est vraisemblable que le temple du Couchant à son opposé représente la facette sombre du maho. Les garde xaela semblaient entendre que les kenku ont acquis leurs ailes au moment où ils se sont tournés vers la lumière ; Toya-ojii suggère que suivre la voie du Couchant "sans se détourner" revient alors à affronter le maho sans se laisser tenter afin d'y gagner une puissance nouvelle.
Nous avons noté que les kenku semblent expier quelque chose. Ils cachent des informations, non par malice mais par honte ou afin de nous détourner d'une vérité dangereuse pour nous. La perte de leurs ailes est corrélée à un acte si terrible qu'il les a damnés aux yeux de leur kami. Par ailleurs, apprendre que Napa était parvenue à se connecter au noeud d'énergie du temple et à "ressentir" la présence de Gu a mis en émois le kenku que nous avons interrogé par la suite au village des nomades. Il semblait craindre d'être foudroyé sur place.
Note : les guerriers Kenku ne sont pas les seuls à avoir gagné cet honneur, d'autres habitants de la vallée effectuaient également le pélerinage.


Et le père de Yone dans tout ça
Il y a dix ans environs, un guerrier blond, émacié mais qui dégageait une force tranquille, est arrivé dans la vallée par la trouée de la Steppe. Il a passé une semaine dans la vallée avant de repartir par le même chemin. Il aurait déclaré aux gardes qu'il comptait suivre la Voie du Couchant. C'est le dernier endroit où le père de Yone a été vu, ce qui signifie que notre prochaine étape est le temple du Couchant.

Comme l'ont régulièrement fait comprendre les xaela nomades, la steppe est un endroit dangereux à parcourir. De plus, nous sommes en pleine époque d'affrontements pour déterminer qui dominera la steppe pour la prochaine période, ce qui rend la voie du Couchant particulièrement ardue. Cependant, je pense que nous n'aurons pas à parcourir la steppe. Je m'explique.
J'ai pu observer le fameux temple du Couchant au travers du sextant. Le bâtiment est en mauvais état, et il est si reculé que je ne suis pas en mesure de déterminer s'il suffira de dix jours ou de dix lunes pour y parvenir à pieds. Je pense que la "Voie du Couchant" est en réalité une façon spécifique de se rendre au temple, peut-être jalonnée par des systèmes encore connus par quelques initiés. Même si je me trompe et qu'il faut effectivement arpenter la steppe en piéton, il doit exister une façon de signaler aux pèlerins qu'ils sont sur la bonne route.

Arpenter la voie du Couchant ne semble pas si difficile qu'on pourrait le penser de là où nous nous trouvons. Tous les guerriers kenku de l'époque étaient ailés, il ne s'agissait pas d'une procédure réservée à une petite élite spéciale. Pour savoir ce qui est advenu du père de Yone, je propose de l'emprunter


Iv. T.


Lerith Il y a 10 mois et 4 jours

En fin d'après-midi, ce jour-là, les trois groupes rentrèrent au village de la vallée, chacun ayant obtenu des réponses et parfois plus de questions encore. Seuls Yone, sa mère, Nashasha et Mhara avaient choisi de rester quelques heures de plus au château afin d'en explorer les quelques salles et les appartements de la famille Yongqi sous l’œil dévoué du chef Puren. 
A'iko était rentrée au camp plus tôt, déconfite de l'absence d'épreuve guerrière aux abords du temple -bien qu'on leur avait dit qu'il n'y avait plus personne là-bas depuis des décennies- et quelle ne fut probablement pas sa frustration lorsqu'elle vit revenir de la forêt Hotaru, Albynn, Meleth et Noah accompagnés de Nihao portant sur son dos la peau, la viande et autres trophées de chasse issus d'un ours de taille démesurée. L'ancien gardebois avait tenu à honorer l'adversaire tombé en livrant sa viande aux villageois, elle s'ajouterait aux vivres destinés au voyage de retour à Doma. La peau, il la conserva, Albynn avait tenu à garder un fémur et Meleth une dent en souvenir de ce noble animal. Quelques os furent proposés à Djazah'ir pour son artisanat s'il en trouvait l'utilité mais le miqo'te était aussi déconfit que le maître d'équipage, pour d'autres raisons. Il craignait de voir Yone quitter la compagnie pour se consacrer à son héritage si le seigneur Hien le lui accordait... et malgré les mots réconfortants -à sa manière- d'Akira lui ayant assuré que Yone resterait Yone et que les clans yanxiens n'avaient rien de comparable à la politique de Hingashi, il avait toujours oreilles basses en arrivant sur le dos d'Akio avec le capitaine. 
Le dernier groupe arriva du temple à pieds, pas vraiment fatigués -sauf le vieux Toya-ojii qui se tenait au bras de Kyuuji, l'âge hélas finit par venir à bout de tout même l'enthousiasme !- et avec d'autres réponses sur le passage de Diyon, et la trouée de la Steppe. U'napa avait médité et ouvert un nouveau chakra dans le temple, elle était peut-être plus éprouvée physiquement mais toujours aussi souriante. Valorius et Ivanhault toujours songeurs, et Kyuuji pas moins qu'eux mais son regard de lézard battu fixé sur le Terrechant laissait à penser que d'une manière ou d'une autre il y avait eu du chocolat en mis en jeu dans leur petite aventure.

Les préparatifs de l'évacuation touchaient à leur fin et dans le village, il se disait que le départ pouvait se faire dès le lendemain. La population était en émoi, ces quelques cinquante à soixante dix personnes prêtes à partir sur-le-champ. Rares étaient ceux qui avaient choisi de rester, les kenkus évidemment, mais aussi des personnes âgées ayant de la famille au village des nomades ; en cette fin d'après-midi ce sont eux qui partirent les premiers en direction de la rivière après avoir fait leurs adieux à leurs voisins et amis. Pour tous, il semblait évident et même naturel qu'ils ne se reverraient jamais de leur vivant.
C'est dans cette ambiance à la fois chaleureuse et triste que le soleil commença à décliner sur la vallée et ses mystères.   




Un mystère levé, la vérité sort enfin du puits sur les évènements ayant transformé la Vallée du Levant en Vallée des Oubliés. La lecture du testament du seigneur Yongqi apporta l'élément final à cette tragédie : ils étaient acculés, désespérés. Le fils était prêt à mourir au combat mais le père l'a convaincu de commettre l’innommable au nom de la survie du plus grand nombre.

Le meurtre atroce de la princesse Meihua par son propre frère avait conduit le rituel des kenkus afin d'invoquer la créature qui gardait le passage de Jiyi Men, le jeune seigneur était ensuite partit en exil avec ses proches hommes d'armes et serviteurs ; afin d'expier son crime il mettait un terme à la souveraineté de sa famille. Le vieux seigneur Koga se donna la mort en châtiment.
Il quitta probablement l'Orient puisque considéré comme un traitre à cause des Chuda, et on ignorait ce qu'il était advenu de lui. La seule certitude est qu'il eut un enfant puisque Yone était venu, et son père avant lui. Les kenkus, qui avaient renié la maho il y a longtemps, se maudirent eux-même en offrant leur corps au rituel, et leurs descendants à la colère des kamis qui leur retirèrent leurs ailes... ou bien simplement de ne plus se rendre au temple, et de ne plus pratiquer leur pèlerinage ancestral, qui les rendit chaque génération plus petits et plus faible. Ils avaient porté le poids de ce secret ensemble, et assuré la protection et la survie des habitants de la vallée en courbant l'échine, dans une humilité coupable.

Il n'appartient pas à l'Eternal de faire justice à la place de Doma, ils ne dissimuleraient cependant pas leurs découvertes. Seul Yone, par son héritage, était en droit de décider de quelle façon il voulait la révéler. Le hyur savait qu'il ne serait jamais daimyo -et ce titre ne l'intéressait guère- mais il voulait, au moins une fois dans sa vie, prendre la responsabilité qui lui incombait par le sang, même si ce n'était que pour quelques heures. Ils redescendirent au village, demandèrent aux villageois de se réunir, et il leur dit la vérité avec ses propres mots.
Dire que cela n'eut aucune conséquence serait mentir, les regards des habitants sur les kenkus avaient changé, certains ne voulaient plus s'en approcher qu'ils leur pardonnent ou non, que ce soit pour la maho ou pour leur avoir caché ce qui s'était réellement passé.
Ivanhault avait souhaité secrètement qu'une fois la vérité dévoilée, la malédiction soit levée et qu'il leur pousse des ailes ; les choses ne sont pas si simples. Pourtant, d'une certaine manière c'était peut-être le cas ? Maintenant qu'il n'avait plus à veiller sur les habitants du village, Puren pouvait enfin expier sa faute à son tour et puisque Yone ne voulait prendre sa tête, il demanda à partir vers l'Est afin de mériter ses ailes, pour lui et pour son peuple, et pour chercher Diyon. La mère de Yone décida de l'accompagner, qu'on le veuille ou non cette femme discrète avait aussi son caractère.
"Je m'étais résignée à sa mort, je t'ai tenu à l'écart de ma douleur afin de t'élever. Tu es un homme maintenant, mon fils, c'est à moi de partir chercher ton père et le ramener."


Au matin suivant, l'expédition quittait la vallée par le même chemin emprunté pour y entrer, suivis par une bonne cinquantaine de civils impatients de redécouvrir Doma. Les mystères de Yiwang Zhi Gu feraient bientôt partie de la petite histoire de la grande Histoire domienne. Il faudrait un temps d'adaptation, Murasaki ferait les choses comme il faut et nul doute qu'avec le temps ces personnes trouveraient leur place.
Les documents, ainsi que le testament du seigneur Koga, furent tous remis à Toya-ojii qui les remercia chaleureusement. Le vieil historien avait largement de quoi écrire sur ses découvertes et ne regrettait pas le voyage. Kikyo serait appelée dans quelques jours afin de recevoir les conclusions des autorités sur le travail de l'Eternal et la récompense promise pour service rendu, durant le voyage de retour elle proposa à Yone de l'accompagner afin qu'il se présente en personne comme l'héritier Yongqi ; et celui qui avait choisi de laisser partir le dernier témoin de ces atrocités.
"Il n'est coupable que d'avoir tenu sa langue... pour la mémoire de son seigneur.
- Je sais, Yone."






Sur un rocher, l'homme assis en tailleur observait le convoi descendre au loin sur la route. Ils n'étaient que des petits points à peine visibles entre les nuages mais il savait très bien de quoi il s'agissait. Après tout, qui d'autre en si grand nombre auraient pu descendre cette route ?
"SALUT !
- ... AH ! bon sang, j'ai failli faire une crise cardiaque."

Les deux oreilles de la miqo'te tiquèrent quand elle pencha la tête par-dessus son épaule, faisant tomber ses mèches blondes devant ses yeux légèrement ridés. Elle fit la moue à droite, à gauche, retroussa le nez une fois, deux fois, signalant sa perplexité avec insistance.
"Pourquoi t'y vas pas ? Ils te chercheront encore.
- Je sais, et je me retrouve avec ma bonne femme aux fesses. On a plutôt intérêt à se dépêcher d'accomplir ta quête sinon je ne te raconte pas la triple trempe que je vais me prendre quand elle va nous tomber dessus.
- Je savais que t'avais un faible pour les femmes violentes.
- Je voyage bien avec toi, "frangine"."

Le duo se retira calmement, non sans un dernier regard sur le chemin en contrebas. Ils ignoraient l'un comme l'autre tout de l'expédition, de l'Eternal, des nouveaux amis de Yone et même de tout ce qui s'était passé durant ces quelques jours où ils s'étaient contentés d'observer la route depuis leur campement monté avec autant de savoir-faire qu'un enfant devant un jeu de construction.


"On lève le camp, oui !"






To be continued...?

LE SANG DU LEVANT

FIN

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