Le Sang du Levant
Lerith
Il y a 10 mois et 6 jours
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C'était un petit village, vraiment petit. Une dizaine de maisons regroupées autour d'un port ne disposant pas de plus de quatre jetées et d'un appontement plus petit pour les jonques des pêcheurs. Ce n'était pas le plus grand ni le mieux situé des villages, il aurait même été parfaitement négligeable et ordinaire s'il n'avait été cette vitrine parfaite du lyrisme oriental, ce paysage comme ceux que l'on voyait sur les plus beaux tableaux d'orient, jusqu'au moindre détail pensé et construit pour la splendeur de l'art et la culture domienne.
Le joyau de bord de mer était sans conteste le Palais de la Grue surplombant le village du haut d'un promontoire. D'un point de vue objectif -sauf pour Faust, évidemment- le Palais de Hassim dans l'Archipel Paradis devait être un peu plus grand. Ce palais remplissait tous les codes architecturaux du palais domien, mais à l'échelle d'une grande demeure aristocrate entourée de terrasses en bois et protégée par un immense mur du côté de son seul accès terrestre. On ne pouvait que deviner, caché derrière sa grande porte et les pavillons aux toits gondolés, l'existence de ses célèbres jardins que les poètes et autres érudits décrivaient comme étant plus beaux que le palais lui-même.
Le joyau de bord de mer était sans conteste le Palais de la Grue surplombant le village du haut d'un promontoire. D'un point de vue objectif -sauf pour Faust, évidemment- le Palais de Hassim dans l'Archipel Paradis devait être un peu plus grand. Ce palais remplissait tous les codes architecturaux du palais domien, mais à l'échelle d'une grande demeure aristocrate entourée de terrasses en bois et protégée par un immense mur du côté de son seul accès terrestre. On ne pouvait que deviner, caché derrière sa grande porte et les pavillons aux toits gondolés, l'existence de ses célèbres jardins que les poètes et autres érudits décrivaient comme étant plus beaux que le palais lui-même.
A voir ce décor conçu et pensé pour refléter la splendeur et l'excellence -ainsi que l'orgueil- cette idée paraissait cohérente, et cela ne se limitait pas qu'au seul palais ; la route qui y conduisait et même l'allée centrale du village était bordée de cerisiers toujours en fleurs quelque soit la saison. Le pavé était lisse, propre et brillait au soleil comme les pierres noscéennes. Il fallait regarder dans les rues annexes et parfois pencher la tête pour voir la réalité d'un village on ne peut plus ordinaire. Les toits étaient en ardoise, les murs en bois laqué et solides, les cloisons en papier à peine salies mais à l'intérieur -quand on croisait une porte ouverte- les habitants n'étaient pas plus riches ou mieux habillés que les autres mais ils mettaient un point d'honneur à ce que tout soit beau, propre autant que possible -c'est compliqué de maintenir un forge, une écurie ou un port de pêche immaculé- et soit la représentation parfaite de l'orient fantasmé, l'image d'une cité prospère à l'échelle d'un petit village portuaire. |
Pour en revenir aux habitants de Tsuru, ils n'avaient rien de différents des autres domiens. Des gens ordinaires, pêcheurs pour la plupart, un forgeron et ses disciples, une famille de palfreniers s'occupant de chevaux noir comme l'ébène, et quatre échoppes ouvertes sur la rue principale ; quatre pour un si petit village mais à voir le nombre d'ijins et de marchands se mêlant à la population ce n'était guère surprenant. Il y avait même une auberge, la seule maison qui ai un étage mais ne devait pas proposer plus de deux chambres.
Ceux qui dénotent un peu de ce tableau, et encore, étaient les quelques personnes en kimono bleu et aux cheveux d'un blanc étincelant, trop pour être naturel. Ceux-là, qu'ils furent samourai à la stature impeccable ou jardinier venu s'occuper des cerisiers, semblaient particulièrement respectés bien que facilement approchables. Adultes et enfants n'avaient aucun problème à les aborder, même les ijins. L'un d'eux faisait même escorte à un peintre ishgardais installé le long du quai où l'Eternal s'amarra en cette fin de matinée.
Ceux qui dénotent un peu de ce tableau, et encore, étaient les quelques personnes en kimono bleu et aux cheveux d'un blanc étincelant, trop pour être naturel. Ceux-là, qu'ils furent samourai à la stature impeccable ou jardinier venu s'occuper des cerisiers, semblaient particulièrement respectés bien que facilement approchables. Adultes et enfants n'avaient aucun problème à les aborder, même les ijins. L'un d'eux faisait même escorte à un peintre ishgardais installé le long du quai où l'Eternal s'amarra en cette fin de matinée.
Bienvenue du village de Tsuru.
Après avoir dirigé la manœuvre d'amarrage de l'Eternal au port de Tsuru, Iko disparut un long moment dans sa cabine. Elle savait que Kikyo appréhendait légèrement le retour dans sa famille et elle souhaitait que sa Cap'tain n'ai pas à rougir de se tenir face à eux en compagnie de son équipage. Le clan de la Grue était très à cheval sur la présentation et le protocole ? Iko allait leur donner ce qu'ils attendaient. Renonçant à sa fierté de chevalier noir pour cette entrevue, la maitre d'équipage ressortit de sa cabine vêtu d'une tenue qu'elle ne pensait ne plus jamais remettre : l'uniforme traditionnel de son clan et le katana de son défunt père adoptif accroché à sa ceinture. La loyauté de la Miqo'te pour Kikyo était plus forte que ses propres convictions et elle voulait le montrer à la Raenne. |
Un dernier inventaire inutile... ou un second dernier... et puis un contrôle des cales et des réserves, ce n'était pourtant pas assez pour rassurer le mauvais pressentiment de Kyuuji. Pourtant il se joint à Kikyo et Iko pour les présentations. Une tenue officielle, verte —par les kamis, quel mauvais gout avec ses cheveux et yeux violet— ornée du mon de son clan : un nuage stylisé très simple. Après un rapide saut où le Raen rencontre une homologue discrète et inconnue de l'équipage, il revient auprès de la délégation avec un petit paquet emballé de tissus aux multiples couleurs.
Pour les domiens de souche, ainsi qu'Iko, le protocole n'avait aucun secret, mais tout ce cérémoniel et cette mise en scène n'étaient pas rendre nerveux les néophytes tels que Mhara et Liiz qui avaient pourtant choisi de faire l'effort de venir.
Si le Palais semblait fastueux vu de l'extérieur, la cour principale était des plus martiales une fois les portes passées. Entièrement sablée, on discernait le dojo des duellistes sur la droite et les disciples de Kyo-sensei s'entraînant à l'extérieur sous l'oeil d'une demi-douzaine de samourais en kimono bleu. Contrairement à ce que l'on aurait attendu de voir, ces jeunes gens étaient tous de milieux différents et traités de la même manière. La guerre avait au moins ouvert les yeux de certains sur l'importance d'armer le peuple au lieu de les ignorer, et malgré sa rigueur implacable et son amour des traditions, la famille Kakita désormais au pouvoir en avait tiré d'importantes leçons désormais mises en pratique.
Ils furent accueillis par le Daimyo en personne, ainsi que sa fille unique Tsuki-hime que reconnut Nashasha. Appuyé sur une canne qu'il dissimulait entre les pans de son kimono, le raen ne semblait pas si vieux et prenait soit de rester le plus immobile possible. Ce n'est que lorsqu'il s'avança vers les trois enfants qu'ils purent constater son infirmité.
L'échange se fit dans le plus grand calme malgré quelques regards outrés portés sur la roegadyne et la miqo'te penchées sur leurs carnets respectifs.
"Si ces armes peuvent encore servir Doma. Soyez nos invités cette nuit."
Ainsi avait parlé Kakita no Yaten, concluant cette première audience. S'ensuivit la seconde, en privé avec la "princesse" Kikyo et ses enfants dans un cadre plus familial, à l'écart de l'équipage et de sa propre fille à qui il ordonna de faire escorte à ses invités. Il s'éloigna sans un mot. Le départ de Silius, qui avait attendu la fin de l'entretient pour s'en prendre verbalement à ses compagnons, ne fit même pas lever un sourcil aux samourais et aux élèves ; les éclats de voix hors des cérémonies officielles devaient être monnaie courantes ici et il ne manqua de respect à aucun habitant du palais dans son propos.
Inquiets, tendus, mais sains et saufs avec ce premier "choc des cultures" pour certains d'entre eux, ils purent faire la connaissance de la première princesse du clan, moins douce et sans défense qu'on l'aurait pensé à voir le katana briller sous son obi. A la demande d'ivanhault, elle se fit un plaisir de leur faire visiter les jardins du palais et le pavillon où seraient logés ceux qui dormiraient cette nuit entre ses murs.
Tout, dans cette demeure, était préparé et chorégraphié, jusqu'à l'angle d'ouverture des fusuma à cette heure précise du matin pour que les rayons du soleil viennent caresser les fleurs tout juste changées dans les vases, pour en mettre plein la vue aux invités. La composition des jardins, les sons et les odeurs, étaient tels que peu importe où l'on regarde il n'y ai aucun défaut.
Plus tard dans la journée, le daimyo reçut en privé l'héritier des Atagi, comme le veut l'usage, cette fois en présence de ses héritiers. Le reste de la journée se passa dans le plus grand calme que ce soit au jardin, dans le palais, ou dans le village. Kikyo se fit particulièrement discrète bien qu'on l'entendit quelques fois sur la linkperle. Au soir, les lanternes s'allumèrent dans le village de Tsuru, offrant à ses visiteurs un nouveau tableau de la beauté orientale sous les étoiles.
Si le Palais semblait fastueux vu de l'extérieur, la cour principale était des plus martiales une fois les portes passées. Entièrement sablée, on discernait le dojo des duellistes sur la droite et les disciples de Kyo-sensei s'entraînant à l'extérieur sous l'oeil d'une demi-douzaine de samourais en kimono bleu. Contrairement à ce que l'on aurait attendu de voir, ces jeunes gens étaient tous de milieux différents et traités de la même manière. La guerre avait au moins ouvert les yeux de certains sur l'importance d'armer le peuple au lieu de les ignorer, et malgré sa rigueur implacable et son amour des traditions, la famille Kakita désormais au pouvoir en avait tiré d'importantes leçons désormais mises en pratique.
Ils furent accueillis par le Daimyo en personne, ainsi que sa fille unique Tsuki-hime que reconnut Nashasha. Appuyé sur une canne qu'il dissimulait entre les pans de son kimono, le raen ne semblait pas si vieux et prenait soit de rester le plus immobile possible. Ce n'est que lorsqu'il s'avança vers les trois enfants qu'ils purent constater son infirmité.
L'échange se fit dans le plus grand calme malgré quelques regards outrés portés sur la roegadyne et la miqo'te penchées sur leurs carnets respectifs.
"Si ces armes peuvent encore servir Doma. Soyez nos invités cette nuit."
Ainsi avait parlé Kakita no Yaten, concluant cette première audience. S'ensuivit la seconde, en privé avec la "princesse" Kikyo et ses enfants dans un cadre plus familial, à l'écart de l'équipage et de sa propre fille à qui il ordonna de faire escorte à ses invités. Il s'éloigna sans un mot. Le départ de Silius, qui avait attendu la fin de l'entretient pour s'en prendre verbalement à ses compagnons, ne fit même pas lever un sourcil aux samourais et aux élèves ; les éclats de voix hors des cérémonies officielles devaient être monnaie courantes ici et il ne manqua de respect à aucun habitant du palais dans son propos.
Inquiets, tendus, mais sains et saufs avec ce premier "choc des cultures" pour certains d'entre eux, ils purent faire la connaissance de la première princesse du clan, moins douce et sans défense qu'on l'aurait pensé à voir le katana briller sous son obi. A la demande d'ivanhault, elle se fit un plaisir de leur faire visiter les jardins du palais et le pavillon où seraient logés ceux qui dormiraient cette nuit entre ses murs.
Tout, dans cette demeure, était préparé et chorégraphié, jusqu'à l'angle d'ouverture des fusuma à cette heure précise du matin pour que les rayons du soleil viennent caresser les fleurs tout juste changées dans les vases, pour en mettre plein la vue aux invités. La composition des jardins, les sons et les odeurs, étaient tels que peu importe où l'on regarde il n'y ai aucun défaut.
Plus tard dans la journée, le daimyo reçut en privé l'héritier des Atagi, comme le veut l'usage, cette fois en présence de ses héritiers. Le reste de la journée se passa dans le plus grand calme que ce soit au jardin, dans le palais, ou dans le village. Kikyo se fit particulièrement discrète bien qu'on l'entendit quelques fois sur la linkperle. Au soir, les lanternes s'allumèrent dans le village de Tsuru, offrant à ses visiteurs un nouveau tableau de la beauté orientale sous les étoiles.
[size=2]Duelliste à quatorze ans, proclamé par son clan invaincu même dans son unique défaite qui lui imposa cette infirmité, Kakita no Yaten était le dernier patriarche encore en vie après la libération, prenant ainsi le pouvoir bien que le titre de Daimyo revienne normalement aux Doji. Sa rigueur militaire et son sens de l'honneur poussé à l'extrême en font le digne représentant de la famille Kakita.[/size] | [size=2]Élevée dans le but de se marier et conclure une alliance, Tsuki-hime est l'image de la "perfection" Kakita. Le sabre qu'elle porte trahit malgré tout une légère entorse à cette tradition misogyne. Elle est mariée au "dernier lion de l'Ouest" depuis ses seize ans, et lui a donné un fils à la libération. Ses deux années d'exil lui ont permit de connaître Eorzéa.[/size] |
Lerith
Il y a 10 mois et 6 jours
Mhara avait profité de la soirée pour demander conseil à une couturière locale afin d'avoir l'air un petit peu moins étrangère parmi tous ces décors nouveaux et ces habitants. Il faut dire qu'elle s'était sentie un petit peu comme une pouilleuse étrangère en se présentant devant les Nobles avec sa vieille tunique d'aventurière gridanienne qui semblait avoir fait la guerre contre Garlemald, ce matin. Un peu tard pour rattraper le coup, elle trancha ses petites économies pour s'offrir un kimono de voyage dans un bleu qui promettait de la confondre avec n'importe quel passant du coin..! Du moins, si on ne s'attarde pas trop sur les oreilles, la queue qui dépasse, les tigrures, les crocs, l'accent, les manières, la langue.. Sur beaucoup de choses, en fait.
Petit à petit, la nuit commençait à tomber. Les orientaux vont se coucher et la plupart des membres de l'Eternal les accompagnent pour profiter d'une bonne nuit de sommeil bien méritée après cette journée marquée sous le signe de l'orientalisme. Dja' s'essayant à un rythme diurne et ne souhaitant pas déranger Ivanhault et Silius suite à la petite scène de la matinée... La lunaire prit soin d'occuper sa longue nuit en solitaire dans les jardins, dégainant fioles de couleurs primaires, huiles et pinceaux pour s'afférer à un travail de peinture afin d'immortaliser au mieux ce jardin dont elle avait commencé à en faire le croquis au fusain durant la matinée tout en fredonnant discrètement.
Petit à petit, la nuit commençait à tomber. Les orientaux vont se coucher et la plupart des membres de l'Eternal les accompagnent pour profiter d'une bonne nuit de sommeil bien méritée après cette journée marquée sous le signe de l'orientalisme. Dja' s'essayant à un rythme diurne et ne souhaitant pas déranger Ivanhault et Silius suite à la petite scène de la matinée... La lunaire prit soin d'occuper sa longue nuit en solitaire dans les jardins, dégainant fioles de couleurs primaires, huiles et pinceaux pour s'afférer à un travail de peinture afin d'immortaliser au mieux ce jardin dont elle avait commencé à en faire le croquis au fusain durant la matinée tout en fredonnant discrètement.
Lerith
Il y a 10 mois et 6 jours
La plupart avaient opté pour la prudence, et préféré le marché et l'Eternal au repas du soir. Les jardins paraissaient plus accueillants et certains y trouvèrent l'occasion d'une soirée contemplative, ceux-là seulement eurent l'occasion de voir ce que personne n'avait vu depuis longtemps : Kikyo en kimono d'apparat on ne peut plus luxueux, coiffée et maquillée pour un "dîner en famille".
Le visage inexpressif, le dos droit, les mains jointes, elle traversa les jardins par deux fois pour se rendre au pavillon principal accompagnée de ses enfants, puis regagner le pavillon des invités s'assurer que tout allait bien pour les quelques invités y passant la nuit.
Cette apparition fugace s'oubliera rapidement. Après avoir passé la nuit dans le pavillon principal avec sa famille, Kikyo se présenta le lendemain matin en tenue de voyage, comme à son habitude, après avoir embrassé ses enfants en toute intimité.
Le visage inexpressif, le dos droit, les mains jointes, elle traversa les jardins par deux fois pour se rendre au pavillon principal accompagnée de ses enfants, puis regagner le pavillon des invités s'assurer que tout allait bien pour les quelques invités y passant la nuit.
Cette apparition fugace s'oubliera rapidement. Après avoir passé la nuit dans le pavillon principal avec sa famille, Kikyo se présenta le lendemain matin en tenue de voyage, comme à son habitude, après avoir embrassé ses enfants en toute intimité.
Pour Meleth, la viéra se fit discrète à son arrivée. Curieuse, elle accompagna le capitaine à la rencontre de sa famille et profita avec intérêt de la visite des jardins, mais son absence de connaissances sur la culture domienne au-delà de ce que lui avait enseigné Hotaru, la conduisit à observer avec beaucoup d'intérêt leurs rites, leurs gestes répétés, les paroles le plus souvent prononcées et ce qui semblait avoir de l'importance pour les gens qui vivaient là. Plus que le dojo ou les jardins -qu'elle arpenta malgré tout un bon moment !- elle voulait savoir d'où venait ce palais, cette famille, cet honneur et ces traditions si chères à leur cœur.
C'est ainsi qu'on la trouva, tardivement, plantée devant une statue de grue au plein milieu des bosquets à réfléchir en silence. Elle en fit un croquis, et passa la nuit dans le pavillon des invités, prête pour le voyage du lendemain.
C'est ainsi qu'on la trouva, tardivement, plantée devant une statue de grue au plein milieu des bosquets à réfléchir en silence. Elle en fit un croquis, et passa la nuit dans le pavillon des invités, prête pour le voyage du lendemain.
Lerith
Il y a 10 mois et 6 jours
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Au petit matin, l'Eternal quitta le port de Tsuru pour longer les côtes yanxiennes jusqu'à l'embouchure de la Muni, l'occasion pour l'équipage de converser à propos de leur visite de la veille, et pour certain partager leurs découvertes d'une culture jusqu'à lors inconnue. Capitaine à la barre, suffisamment reposée pour tenir quelques heures, il n'y eut aucun évènement notable dans la matinée ; le droit de Rubis ayant été payé au préalable.
Le fleuve était large et profond, suffisamment pour y laisser passer un vaisseau de la taille de l'Eternal à vitesse réduite, ce qui n'était pas un mal car ainsi ils profitaient des paysages baignés de soleil, villages et cultures le long du rivage et chemins de campagne disparaissant dans les forêts de bambou. Sur le pont, on préparait les atelages qui commençaient à prendre de la place depuis que le troisième chariot tiré par un cheval de trait noir comme l'ébène prêté par les Kakita avait rejoint les deux autres, à moitié chargé par les armes de jade. Tout le monde se préparait à descendre, et poursuivre à pied.
Au moment de poser pied à terre sur la rive Ouest, sur un appontement de fortune là où ils ne risquaient pas d'abîmer le sol avec leur chargement, certains regards, déjà, se dirigeaient vers le Nord-ouest et les montagnes du Croissant... ça n'allait pas être une partie de plaisir. Fort heureusement, Murasaki devrait déjà les attendre un petit peu plus loin pour les guider sur le sentier balisé par ses hommes.
C'est ici que Yone retrouva sa mère, montée sur un cheval elle aussi. Elle avait troqué son kimono de ville contre un kimono de voyage... rose, aussi. Le katana à la ceinture, chapeau en bambou sur la tête, elle affichait un regard déterminé. Toya-ojii prit place dans la chococaravane, curieux de cet étrange animal inconnu dans son pays avant l'arrivée des aventuriers.
La route était encore longue jusqu'à destination.
Lerith
Il y a 10 mois et 6 jours
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Après avoir retrouvé Murasaki sur la rive ouest de la Muni, l'expédition passa le reste de la journée sur cette petite route de montagne indiquée par Toya-oji, confortablement installé à l'arrière de la chococaravane de Hotaru. Sur ordre du capitaine, le chariot tiré par les chevaux de Tsuru prit la tête du convoi, de façon à ne pas affoler les quelques habitants de villages traversés lorsqu'ils voyaient arriver cette étrange groupe composé principalement d'étrangers. Villages qui se firent de plus en plus rares au fur et à mesure qu'ils avançaient toujours plus haut dans ces montagnes.... suivant toujours la même route.
Dans le dernier village traversé, d'ailleurs, on les fixa avec curiosité... les villageois semblaient se demander ce qu'ils pouvaient bien aller bien chercher là-haut. La route, à partir de là, n'était plus entretenue que par les bergers et leurs troupeaux.
La marche était longue, vraiment très longue ; fatigante y compris pour les bêtes de trait et les montures ; ce chemin n'en finissait pas. Quand le soleil disparut derrière les montagnes, cela faisait trois heures qu'ils n'avaient plus croisé âme qui vive. Et pour couronner le tout, l'été ici n'existait pas. En altitude, il fait plus frais et les ravissants yukata de la côte furent troqués par des manteaux.
Le seul réconfort fut trouvé dans le paysage sauvage, spectaculaire, de ces montagnes hautes et raides, des pics pointus comme des lames et des arbres qui poussent sur des versants presque verticaux. A un moment, ils passèrent d'une montagne à l'autre par un pont de pierres naturel formé au-dessus d'un précipice vertigineux. Les éclaireurs de Murasaki avaient balisé le chemin, les chariots passèrent sans problème.
"Encore cinq malms."
Épuisés par cette longue journée de marche, le convoi commençait à compter les clochettes, et aussi les ampoules aux pieds. Après un appel sur sa linkperle, la kunoichi leur annonça que du riz et du thé bien chaud les attendrait au campement.
Moins d'une heure plus tard, arrivés au niveau d'un petit plateau rocheux, ils aperçurent en bord de la route un campement gardé par plusieurs dizaines d'hommes en costume armés de bokkens en bois qui semblaient les attendre en surveillant les environs. Le confort parait spartiate, une tente plus grande se distinguait parmi les autres, mais un espace avait été laissé près du chemin pour les chariots et montures, ainsi qu'une rangée à flanc de montagne pour leurs propres tentes. Un peu plus haut sur la route, à un ou deux kilomètres, au-dessus du vide, il leur semblait apercevoir le haut d'une structure semblable à celle de la carte, coincée entre deux pics.
Une fois entrés dans le camp, le capitaine prit la parole :
"Posez vos affaires, déchargez le matériel et prenez soin des montures. Mangez, reposez-vous et dans une heure ceux d'entre vous qui se sentent en état de continuer m'accompagneront à Zuihou Yibu pour une première inspection des lieux et rendre possible l'accès à Jiyi Men."
Ils retrouvèrent Akira qui les attendait, un thé à la main. Murasaki donna ses informations, puisqu'elle avait balisé le terrain jusqu'ici, il était normal qu'elle soit allé jusqu'à Zuihou Yibu.
"C'est le royaume des morts, des squelettes ont attaqué mes éclaireurs. Leur force n'est pas grande, mais ils sont nombreux et se recomposent aussitôt détruits."
Lors qu'ils parlaient de rites de purifications, armes de jade et autres moyens de neutraliser cet obstacle, le regard du capitaine se tourna vers Kyuuji ; ils avaient un prêtre alors autant en tirer profit. Environ une heure plus tard, le temps de se remettre, ceux qui ne s'étaient pas portés volontaire pour monter le reste du camp et s'occuper des bêtes partit en direction du monument, avec les informations et Murasaki et un plan d'action.
Par chance, le reste du trajet se fit sur une route moins raide. Ils arrivèrent sous le portique oriental, peint en rouge et aux tuiles noires marqué par le temps. Le silence ici était absolu ; pas un oiseau ni même le vent. Rien ne leur barrait la route si ce n'est qu'une corde ancienne, épaisse, reliant les deux piliers qui tenaient la structure et que Kyuuji reconnut comme une corde de scellement.
"Ne la coupez pas, c'est ce qui retient les morts de l'autre côté."
A voir la misérable rode effilochée, cela semblait surréaliste mais le sérieux du prêtre et des autres domiens ne pouvait que les convaincre. Il y avait juste en dessous un autel de pierre rudimentaire composé de trois pierres superposées et d'un petit autel. Une inscription en vieux domien y était gravée, bien visible, comme un avertissement :
"Nous sommes arrivés trop tard" traduit le capitaine.
Ils passèrent la corde sans la couper, par dessous ou par-dessus, et adoptèrent une formation défensive. Au vu de l'immense charnier qui se dressait encore eux et Jiyi Men, fait de corps, de débris et d'engins de siège, ils savaient qu'à moins de venir avec une trentaine d'hommes ils n'avanceraient pas très loin sans risquer d'être blessés. Et dès qu'ils commencèrent à avancer en suivant le pas d'Iko, les os commencèrent à cliqueter tout autour d'eux. Ils n'avaient pas fait dix yalms quand une première vague de mort-vivants arriva sur eux.
Les combattants tinrent la ligne, Akira et Flo montés sur leurs chevaux -dont l'un en métal-, Kikyo et Akio au centre avec les soigneurs hors de portée de l'ennemi. Kyuuji se concentra sur sa seule mission, faisant confiance à Mhara, Djazah'ir et Isaudorel -et un peu Kikyo la sage débutante- pour assurer le support du groupe. Il entra en prière, récitant ses sutras pour identifier la source de cette magie qu'il connaissait et la purifier.
Ainsi que Murasaki les en avait informé, les squelettes tombaient en un seul coup, leur force était moyenne et leur dangerosité venait du nombre car ils attaquaient en masse. Plusieurs furent blessés mais les armes de jade les détruisaient définitivement, ce qui limita le flux des vagues d'assauts qui resta constant au lieu d'augmenter. Boucliers et soins firent leurs office malgré les quelques méchants coups reçus par Iko et Napa.
"Kyuuji, c'est bientôt bon ?!" cria Yona, aux prises avec un adversaire un peu plus coriace.
A cet instant les yeux du raen s'ouvrirent en grand et son aura se déploya sur une zone réduite qui balaya les morts-vivants au contact. "Là." dit-il dans sa transe, pointant du doigt un point au milieu du champ de bataille à une centaine de yalms, où rien ne semblait se démarquer du reste. l'image d'un vase apparut au-dessus de sa tête, basculant pour laisser s'écouler une vague purificatrice, qui telle une rivière s'écoula jusqu'à l'endroit désigne, détruisant les squelettes sur son passage pour s'abattre sur quelque chose. Un dôme noir, comme une barrière magique, se dressa une fraction de seconde pour tenter d'y résister et que tout le monde put voir, et ressentir. Cette magie appelée "maho" que seuls les orientaux et quelques rares autres connaissaient déjà. Les autres comme Napa, Mhara et Djazah'ir la ressentirent pour la première fois, ainsi que le malaise et la sensation de souillure qui l'accompagne. Mais cela ne dura qu'un instant, la barrière coquille maléfique vola en éclat sous la vague purificatrice et l'on entendit quelque chose se briser dans les décombres.
Et tout s'arrêta. Les squelettes tombèrent en morceaux à leurs pieds et tout autour sur le champ de bataille.
"Nous avons réussi."
La tension retomba, les blessés soufflèrent. Certains se tournèrent vers Jiyi Men sourcils froncés, dont Kyuuji encore sous l'effet de sa transe. Même si la voie était dégagée ce qui avait maudit cet endroit n'avait été qu'affaibli. Inutile d'envoyer tout le monde, surtout après une journée de marche, certains devaient dormir.
"Noah, Meleth."
Les deux viéras furent envoyés en éclaireurs à Jiyi Men, avec des instructions claires. Les autres reprirent le chemin du camp dans l'attente de nouvelles.
De tous, Napa semblait la plus inquiète. Elle avait senti quelque chose d'autre provenant de cet endroit, quelque chose qu'elle ne pouvait comprendre aussi bien qu'un domien familier de cette "maho", mais elle l'entendait gronder dans les profondeurs et ressentait son souffle qui faisait dresser tous les poils de son corps de la pointe des oreilles à l'extrémité de sa queue.
Dans le dernier village traversé, d'ailleurs, on les fixa avec curiosité... les villageois semblaient se demander ce qu'ils pouvaient bien aller bien chercher là-haut. La route, à partir de là, n'était plus entretenue que par les bergers et leurs troupeaux.
La marche était longue, vraiment très longue ; fatigante y compris pour les bêtes de trait et les montures ; ce chemin n'en finissait pas. Quand le soleil disparut derrière les montagnes, cela faisait trois heures qu'ils n'avaient plus croisé âme qui vive. Et pour couronner le tout, l'été ici n'existait pas. En altitude, il fait plus frais et les ravissants yukata de la côte furent troqués par des manteaux.
Le seul réconfort fut trouvé dans le paysage sauvage, spectaculaire, de ces montagnes hautes et raides, des pics pointus comme des lames et des arbres qui poussent sur des versants presque verticaux. A un moment, ils passèrent d'une montagne à l'autre par un pont de pierres naturel formé au-dessus d'un précipice vertigineux. Les éclaireurs de Murasaki avaient balisé le chemin, les chariots passèrent sans problème.
"Encore cinq malms."
Épuisés par cette longue journée de marche, le convoi commençait à compter les clochettes, et aussi les ampoules aux pieds. Après un appel sur sa linkperle, la kunoichi leur annonça que du riz et du thé bien chaud les attendrait au campement.
Moins d'une heure plus tard, arrivés au niveau d'un petit plateau rocheux, ils aperçurent en bord de la route un campement gardé par plusieurs dizaines d'hommes en costume armés de bokkens en bois qui semblaient les attendre en surveillant les environs. Le confort parait spartiate, une tente plus grande se distinguait parmi les autres, mais un espace avait été laissé près du chemin pour les chariots et montures, ainsi qu'une rangée à flanc de montagne pour leurs propres tentes. Un peu plus haut sur la route, à un ou deux kilomètres, au-dessus du vide, il leur semblait apercevoir le haut d'une structure semblable à celle de la carte, coincée entre deux pics.
Une fois entrés dans le camp, le capitaine prit la parole :
"Posez vos affaires, déchargez le matériel et prenez soin des montures. Mangez, reposez-vous et dans une heure ceux d'entre vous qui se sentent en état de continuer m'accompagneront à Zuihou Yibu pour une première inspection des lieux et rendre possible l'accès à Jiyi Men."
Ils retrouvèrent Akira qui les attendait, un thé à la main. Murasaki donna ses informations, puisqu'elle avait balisé le terrain jusqu'ici, il était normal qu'elle soit allé jusqu'à Zuihou Yibu.
"C'est le royaume des morts, des squelettes ont attaqué mes éclaireurs. Leur force n'est pas grande, mais ils sont nombreux et se recomposent aussitôt détruits."
Lors qu'ils parlaient de rites de purifications, armes de jade et autres moyens de neutraliser cet obstacle, le regard du capitaine se tourna vers Kyuuji ; ils avaient un prêtre alors autant en tirer profit. Environ une heure plus tard, le temps de se remettre, ceux qui ne s'étaient pas portés volontaire pour monter le reste du camp et s'occuper des bêtes partit en direction du monument, avec les informations et Murasaki et un plan d'action.
Par chance, le reste du trajet se fit sur une route moins raide. Ils arrivèrent sous le portique oriental, peint en rouge et aux tuiles noires marqué par le temps. Le silence ici était absolu ; pas un oiseau ni même le vent. Rien ne leur barrait la route si ce n'est qu'une corde ancienne, épaisse, reliant les deux piliers qui tenaient la structure et que Kyuuji reconnut comme une corde de scellement.
"Ne la coupez pas, c'est ce qui retient les morts de l'autre côté."
A voir la misérable rode effilochée, cela semblait surréaliste mais le sérieux du prêtre et des autres domiens ne pouvait que les convaincre. Il y avait juste en dessous un autel de pierre rudimentaire composé de trois pierres superposées et d'un petit autel. Une inscription en vieux domien y était gravée, bien visible, comme un avertissement :
"Nous sommes arrivés trop tard" traduit le capitaine.
Ils passèrent la corde sans la couper, par dessous ou par-dessus, et adoptèrent une formation défensive. Au vu de l'immense charnier qui se dressait encore eux et Jiyi Men, fait de corps, de débris et d'engins de siège, ils savaient qu'à moins de venir avec une trentaine d'hommes ils n'avanceraient pas très loin sans risquer d'être blessés. Et dès qu'ils commencèrent à avancer en suivant le pas d'Iko, les os commencèrent à cliqueter tout autour d'eux. Ils n'avaient pas fait dix yalms quand une première vague de mort-vivants arriva sur eux.
Les combattants tinrent la ligne, Akira et Flo montés sur leurs chevaux -dont l'un en métal-, Kikyo et Akio au centre avec les soigneurs hors de portée de l'ennemi. Kyuuji se concentra sur sa seule mission, faisant confiance à Mhara, Djazah'ir et Isaudorel -et un peu Kikyo la sage débutante- pour assurer le support du groupe. Il entra en prière, récitant ses sutras pour identifier la source de cette magie qu'il connaissait et la purifier.
Ainsi que Murasaki les en avait informé, les squelettes tombaient en un seul coup, leur force était moyenne et leur dangerosité venait du nombre car ils attaquaient en masse. Plusieurs furent blessés mais les armes de jade les détruisaient définitivement, ce qui limita le flux des vagues d'assauts qui resta constant au lieu d'augmenter. Boucliers et soins firent leurs office malgré les quelques méchants coups reçus par Iko et Napa.
"Kyuuji, c'est bientôt bon ?!" cria Yona, aux prises avec un adversaire un peu plus coriace.
A cet instant les yeux du raen s'ouvrirent en grand et son aura se déploya sur une zone réduite qui balaya les morts-vivants au contact. "Là." dit-il dans sa transe, pointant du doigt un point au milieu du champ de bataille à une centaine de yalms, où rien ne semblait se démarquer du reste. l'image d'un vase apparut au-dessus de sa tête, basculant pour laisser s'écouler une vague purificatrice, qui telle une rivière s'écoula jusqu'à l'endroit désigne, détruisant les squelettes sur son passage pour s'abattre sur quelque chose. Un dôme noir, comme une barrière magique, se dressa une fraction de seconde pour tenter d'y résister et que tout le monde put voir, et ressentir. Cette magie appelée "maho" que seuls les orientaux et quelques rares autres connaissaient déjà. Les autres comme Napa, Mhara et Djazah'ir la ressentirent pour la première fois, ainsi que le malaise et la sensation de souillure qui l'accompagne. Mais cela ne dura qu'un instant, la barrière coquille maléfique vola en éclat sous la vague purificatrice et l'on entendit quelque chose se briser dans les décombres.
Et tout s'arrêta. Les squelettes tombèrent en morceaux à leurs pieds et tout autour sur le champ de bataille.
"Nous avons réussi."
La tension retomba, les blessés soufflèrent. Certains se tournèrent vers Jiyi Men sourcils froncés, dont Kyuuji encore sous l'effet de sa transe. Même si la voie était dégagée ce qui avait maudit cet endroit n'avait été qu'affaibli. Inutile d'envoyer tout le monde, surtout après une journée de marche, certains devaient dormir.
"Noah, Meleth."
Les deux viéras furent envoyés en éclaireurs à Jiyi Men, avec des instructions claires. Les autres reprirent le chemin du camp dans l'attente de nouvelles.
De tous, Napa semblait la plus inquiète. Elle avait senti quelque chose d'autre provenant de cet endroit, quelque chose qu'elle ne pouvait comprendre aussi bien qu'un domien familier de cette "maho", mais elle l'entendait gronder dans les profondeurs et ressentait son souffle qui faisait dresser tous les poils de son corps de la pointe des oreilles à l'extrémité de sa queue.
"C'est pas fini, oui."
Lerith
Il y a 10 mois et 6 jours
Elle n'avait pas dit grand chose à leur retour du champ de bataille désormais purifié. Napa avait fait soigner sa blessure au bras et avait profité du camp, mais sans un sourire. Toujours son regard s'était porté en direction de leur prochaine destination, là ou Noah et Meleth s'étaient rendus. Quelques chose la préoccupait mais elle ne voulait pas alerter ses compagnons sur une simple et brève sensation.
Les souvenirs du Dévoreur et de Paliuili lui revenait en tête alors qu'elle accordait un bref regard vers ceux qui, exténués par le voyage et ce premier combat, allaient s'endormir dans leur tente. Serrant le poing, elle était résolue... il était hors de question que sa tribu se retrouve à nouveau dans une de ces situations sans y être préparée.
Prenant ses affaires, la moniale s'éloigna un peu du campement prétextant chercher un endroit ou méditer dans le froid, demandant à ne pas être dérangée. Cependant, elle en profitera pour retourner discrètement au sceau de la vallée, le franchissant pour s'installer. Elle ôtera son lourd manteau pour revêtir sa tenue cérémonielle et commencera sa méditation nocturne. Ce genre d'épreuve n'était pas la première dans la voie du Poing, mais il était certain que la fatigue de demain serait éprouvante.
Fermant les yeux, elle se concentra sur la circulation de son éther, tentant d'ignorer la morsure du froid. Elle allait s'ouvrir à nouveau aux flux d'ether environnants, cherchant à retrouver cette sensation étrange qu'elle avait perçue.. espérant trouver une confirmation à cette impression qui l'avait saisie.
Une fois leur mission accomplie et le champ de bataille purifié, Iko se tourna vers le groupe qui reprenait le chemin du campement quand elle vit Napa, immobile, le regard tourné dans la direction où était parti le couple de Viéras. Elle patienta quelques instants avant de demander à la moniale si tout allait bien. Napa sortit de sa rêverie et hocha la tête avant de prendre également le chemin du retour.
De retour, Iko fit rapidement le tour du campement afin de voir si tous ses camarades allaient bien. Elle se dirigea vers la tente où l'attendait Liiz, mais remarqua Napa qui venait de s'éloigner. La maitre d'équipage s'allongea auprès de sa compagne dans leur tente mais ne parvint pas à trouver le sommeil, inquiétée par l'attitude de la Miqo'te blonde. Elle déposa un baiser sur le front de Liiz endormie et sortit à son tour du campement en suivant les traces de Napa. Iko la retrouva en train de méditer devant le sceau, ce qui confirma ses doutes sur l'attitude inhabituel de Napa. Elle s'assit à bonne distance pour ne pas se faire repérer, et derrière son rocher, surveilla sa camarade. Hors de question qu'elle la laisse seule en pleine nuit dans une région inconnue. Ainsi commença la garde du chevalier noir de l'Eternal, dans le froid des montagnes Yanxiennes.
La nuit allait être longue !
Après avoir repris quelques forces, Kyuuji est retourné au Zuihou Yibu afin de vérifier l'intégrité du sceau, et la destruction du Maho du champs de bataille. Il avait bien ressentit celui présent dans le Jiyi Men, il craignait seulement que son avertissement n'ai pas été entendu, mais ce maho serait une autre affaire. Pour l'heure, il s'assure que les morts ne se relèveront plus et prie —simplement— pour que leurs âmes retournent à la Mer Etoilée. Attendant le retour de Noah et Meleth, il surveille la souillure du Jiyi Men de loin.
Mhara avait profité du retour au calme suite à cette attaque peu commune pour reprendre quelques forces auprès d'une sieste bien méritée. Evidemment, il n'était pas question de se décaler pour autant et de casser son rythme et après une bonne vingtaine de minutes, elle se réveille bien plus d'attaque pour continuer sa nuit.
Cette fois-ci, il semblerait que les membres de l'équipage soient un peu plus secoués que les nuits précédentes et certains sont encore debout, luttant contre la fatigue ou plutôt en tenant par la force de l'adrénaline qui a du mal à tomber. La jeune lunaire suivit de loin Kyuuji et si il ne l'avait pas remarqué durant le trajet (de toute façon elle est bien mauvaise pisteuse), elle le rejoigna à Zuihou Yibu afin de guetter avec une pointe d'inquiétude le retour des deux Vieras tout en discutant longuement avec le quartier-maître. De la suite des événements, de l'histoire locale, du rapport à Kyuuji avec sa Doma natale et aussi de la pluie et du beau temps... Mais surtout de cette étrange magie dont elle avait ressentie le malaise peu avant la fin des hostilités. Demeurant prête à soigner au cas où les Vieras reviendraient dans un plus mauvais état qu'à l'aller.
Les souvenirs du Dévoreur et de Paliuili lui revenait en tête alors qu'elle accordait un bref regard vers ceux qui, exténués par le voyage et ce premier combat, allaient s'endormir dans leur tente. Serrant le poing, elle était résolue... il était hors de question que sa tribu se retrouve à nouveau dans une de ces situations sans y être préparée.
Prenant ses affaires, la moniale s'éloigna un peu du campement prétextant chercher un endroit ou méditer dans le froid, demandant à ne pas être dérangée. Cependant, elle en profitera pour retourner discrètement au sceau de la vallée, le franchissant pour s'installer. Elle ôtera son lourd manteau pour revêtir sa tenue cérémonielle et commencera sa méditation nocturne. Ce genre d'épreuve n'était pas la première dans la voie du Poing, mais il était certain que la fatigue de demain serait éprouvante.
Fermant les yeux, elle se concentra sur la circulation de son éther, tentant d'ignorer la morsure du froid. Elle allait s'ouvrir à nouveau aux flux d'ether environnants, cherchant à retrouver cette sensation étrange qu'elle avait perçue.. espérant trouver une confirmation à cette impression qui l'avait saisie.
Une fois leur mission accomplie et le champ de bataille purifié, Iko se tourna vers le groupe qui reprenait le chemin du campement quand elle vit Napa, immobile, le regard tourné dans la direction où était parti le couple de Viéras. Elle patienta quelques instants avant de demander à la moniale si tout allait bien. Napa sortit de sa rêverie et hocha la tête avant de prendre également le chemin du retour.
De retour, Iko fit rapidement le tour du campement afin de voir si tous ses camarades allaient bien. Elle se dirigea vers la tente où l'attendait Liiz, mais remarqua Napa qui venait de s'éloigner. La maitre d'équipage s'allongea auprès de sa compagne dans leur tente mais ne parvint pas à trouver le sommeil, inquiétée par l'attitude de la Miqo'te blonde. Elle déposa un baiser sur le front de Liiz endormie et sortit à son tour du campement en suivant les traces de Napa. Iko la retrouva en train de méditer devant le sceau, ce qui confirma ses doutes sur l'attitude inhabituel de Napa. Elle s'assit à bonne distance pour ne pas se faire repérer, et derrière son rocher, surveilla sa camarade. Hors de question qu'elle la laisse seule en pleine nuit dans une région inconnue. Ainsi commença la garde du chevalier noir de l'Eternal, dans le froid des montagnes Yanxiennes.
La nuit allait être longue !
Après avoir repris quelques forces, Kyuuji est retourné au Zuihou Yibu afin de vérifier l'intégrité du sceau, et la destruction du Maho du champs de bataille. Il avait bien ressentit celui présent dans le Jiyi Men, il craignait seulement que son avertissement n'ai pas été entendu, mais ce maho serait une autre affaire. Pour l'heure, il s'assure que les morts ne se relèveront plus et prie —simplement— pour que leurs âmes retournent à la Mer Etoilée. Attendant le retour de Noah et Meleth, il surveille la souillure du Jiyi Men de loin.
Mhara avait profité du retour au calme suite à cette attaque peu commune pour reprendre quelques forces auprès d'une sieste bien méritée. Evidemment, il n'était pas question de se décaler pour autant et de casser son rythme et après une bonne vingtaine de minutes, elle se réveille bien plus d'attaque pour continuer sa nuit.
Cette fois-ci, il semblerait que les membres de l'équipage soient un peu plus secoués que les nuits précédentes et certains sont encore debout, luttant contre la fatigue ou plutôt en tenant par la force de l'adrénaline qui a du mal à tomber. La jeune lunaire suivit de loin Kyuuji et si il ne l'avait pas remarqué durant le trajet (de toute façon elle est bien mauvaise pisteuse), elle le rejoigna à Zuihou Yibu afin de guetter avec une pointe d'inquiétude le retour des deux Vieras tout en discutant longuement avec le quartier-maître. De la suite des événements, de l'histoire locale, du rapport à Kyuuji avec sa Doma natale et aussi de la pluie et du beau temps... Mais surtout de cette étrange magie dont elle avait ressentie le malaise peu avant la fin des hostilités. Demeurant prête à soigner au cas où les Vieras reviendraient dans un plus mauvais état qu'à l'aller.
Ivanhault
Il y a 10 mois et 5 jours
Ce n'est pas souvent qu'on les voyait côte à côte, mais deux silhouettes pareillement sombres et élancées, à la démarche identique et aux traits de marbre se dirigeaient au milieu de la nuit en direction du champ de bataille antique. Isarmaux franchit la corde d'un bond, Ivanhault préféra passer en dessous.
Ils cherchaient le point d'origine, l'objet que le sortilège purificateur de Kyuuji avait certainement brisé. Quand Ivanhault, plus sensible, pointa du doigt un reste de hampe de lance tenue par une main squelettique détachée de son corps, Isarmaux se pencha pour l'examiner avant que tous deux se mettent en quête de ce qui restait du cadavre. Après avoir retourné des dizaines de corps entassés - et qu'Isarmaux ait râlé chaque fois qu'Ivanhault ressortait sa fiole de nettoyant pour les mains entre deux cadavres - ils le trouvèrent enfin. Et Isarmaux éclata d'un rire comme cette plaine n'avait pas dû en connaître depuis des siècles. Ce qu'ils avaient sous les yeux était le corps d'un shugenja, un mage oriental.
L'araignée s'étalait sur le mon qui ornait ses vêtements de bataille.
***
Ils cherchaient le point d'origine, l'objet que le sortilège purificateur de Kyuuji avait certainement brisé. Quand Ivanhault, plus sensible, pointa du doigt un reste de hampe de lance tenue par une main squelettique détachée de son corps, Isarmaux se pencha pour l'examiner avant que tous deux se mettent en quête de ce qui restait du cadavre. Après avoir retourné des dizaines de corps entassés - et qu'Isarmaux ait râlé chaque fois qu'Ivanhault ressortait sa fiole de nettoyant pour les mains entre deux cadavres - ils le trouvèrent enfin. Et Isarmaux éclata d'un rire comme cette plaine n'avait pas dû en connaître depuis des siècles. Ce qu'ils avaient sous les yeux était le corps d'un shugenja, un mage oriental.
L'araignée s'étalait sur le mon qui ornait ses vêtements de bataille.
***
Rapporté au campement de l'Eternal :
. Restes brisés d'une lance ayant servi à maintenir la corruption qui gardait les morts actifs.
. Un fragment de tissu portant le symbole du clan de l'araignée.
Iv. T.
Lerith
Il y a 10 mois et 5 jours
Spoiler : cliquez pour afficher
Debout devant l'immense porte de Jiyi Men, les deux viéras restèrent un moment silencieux et sans voix face à la démesure de cette entrée. Combien d'hommes fallait-il jadis pour l'ouvrir, elle qui leur semblait aussi haute que certains arbres de Golmorre. Noah jeta un oeil sur les engins de siège -ou ce qu'il en restait- derrière lui. La bataille ici, avait été rude et sans doute très longue. L'assaillant avait pourtant réussi à les enfoncer, ces portes, suffisamment pour que les hommes puissent entrer ; ils n'avaient qu'à escalader quelques gravas et se faufiler dans l'obscurité. Pourtant, les deux éclaireurs semblaient hésiter.
"Tu sens ?
- Mhm."
Comme leurs compagnons avait eux, et bien plus palpable à présent qu'ils se trouvaient en face, ils ressentirent ce malaise et cette sensation qu'un danger rôde entre ces murs, un frisson leur parcourut l'échine. Ils échangèrent un regard, pas question de reculer à moins d'une menace concrète, alors on avance.
A l'intérieur, ils trouvèrent une halle à la mesure des portes qui y conduisaient. C'était comme se retrouver à l'intérieur d'une forteresse orientale -ou du moins l'idée qu'ils s'en faisaient- avec un plafond très haut et trois étages visibles, accessibles par un escalier délabré. Aucune lumière naturelle, ils durent allumer une lanterne marimo. A leurs pieds, tristement, ils tentaient d'éviter de marcher sur les cadavres mais Noah se pencha sur l'un d'eux, déclarant d'un ton plat : "Ceux-là ne portent pas la même armure."
Evidemment, à l'extérieur tous les morts vivants se ressemblent et ils n'avaient pas tellement pris le temps de fouiller les corps -au delà du manque de respect total que cela implique- mais à présent qu'ils se trouvaient dans la forteresse, ils voyaient la différence nette entre ceux qui portaient une armure noire et grise sans détail qui saute aux yeux, et ceux qui portaient ce qu'il restait d'armures plus légères sur des vêtements aux couleurs orange. Il ramassa un morceau de tissus encore à peu près entier, un reste d'étendard représentant le disque solaire derrière un pic rocheux.
"Je pense que c'étaient les gens d'ici, qui se sont défendu.
- Contre leur roi, tu penses ?"
Le viéra secoua la tête, ce qu'il pensait il le garda pour lui et se contenta de se relever pour montrer du doigt l'autre grande porte à l'autre bout de la halle, moins grande que l'entrée mais qui avait tout l'air d'une sortie principale.
"S'il y a une issue, elle doit être là."
Cette porte-là n'était pas enfoncée, mais entrouverte. Ils ne prirent pas la peine de fouiller les étages puisqu'ils n'entendaient rien de suspect et une rapide inspection démontra qu'il n'y avait aucun autre passage mais quand ils empruntèrent le tunnel se trouvant derrière la porte, ils déchantèrent dès le premier carrefour. Cette "issue" n'avait pas l'air d'une voie rapide mais plutôt d'un piège destiné à perdre les intrus.
"C'est la seule issue pourtant.
- Ils devaient avoir un moyen de se repérer.
- Moyen que nous ignorons. Que fait-on ?"
A nouveau et pour toute réponse, l'ancien Gardebois se contenta de faire plutôt que parler. Il s'avança à l'intersection, posa un genou au sol et à la lueur de la lanterne commença par observer les trois choix qui s'offraient à lui comme à ceux qui l'avaient précédé. Comme il ne vit rien, il ferma les yeux et se concentra sur ce que ses oreilles percevaient. Elles tiquèrent presque aussitôt, celles de Meleth -qui l'avait imité- au même moment.
"De l'eau...
- ... qui s'écoule. Et une eau qui s'écoule conduit forcément quelque part."
C'était un bien faible indice, mais ils choisirent de le tenter et de marquer leur passage avec un morceau de pierre de taille sur les parois -Noah en avait toujours sur lui- afin de pouvoir revenir sur leur pas. La règle ne changeait pas : au moindre danger, ils rebroussent chemin, on observe et pas de risques inutiles.
Ils se mirent en quête de cette rivière souterraine, les oreilles pivotant légèrement à chaque écoute. Noah se souvint de la cascade dessinée sur la carte mais celle-ci débouchait sur le champ de bataille. Sans le suggérer, il fit comprendre à Meleth que s'ils trouvaient cette eau il faudrait plutôt remonter le courant que le descendre. Après quelques impasses et mauvais choix de carrefour, le duo finit par trouver ce qu'ils cherchaient, un ruisseau plus qu'une rivière chantait derrière un mur de pierres le long d'un chemin qui continuait de descendre. Meleth allait se diriger en amont mais Noah marqua un temps : la cascade est grande, le ruisseau petit. Ce n'est pas cette eau qui allait se changer en torrent à moins que d'autres le rejoignent. Il hésita. Et comme chaque fois qu'il hésite, Noah s'assit en tailleur sur le bord de l'eau et la contempla en silence tandis que Meleth montait la garde. Ce sentiment de danger semblait s'être atténué, concentrés qu'ils étaient sur leurs recherches, mais une fois arrêtés il revenait à la charge.
"On suit le courant, et à la première intersection, on fait demi tour." Déclara t-il en marquant l'endroit où ils avaient rejoint le cours d'eau.
Ce fut bien plus court et plus facile de marcher en suivant le ruisseau, le tunnel était plus large ce qui, sans preuve valable qu'ils étaient sur la bonne voie, leur donnait un peu d'espoir de l'être malgré tout. Mais ce regain de motivation fut de courte durée quand ils commencèrent à entendre des frottements sur le sol et les murs, et qu'ils virent que la galerie était envahie par ce qu'ils prirent d'abord pour des racines mais dont la noirceur et l'aura malaisante qu'elles dégageaient n'avaient rien de végétal ni même de vivant même si ça bouge. Les viéras eurent un mouvement de recul. C'est organique, c'est potentiellement dangereux, mieux vaut s'abstenir.
"Cela ressemble à un genre de parasite."
Ils s'apprêtaient à faire demi-tour quand un cri strident retentit dans leur dos, un cri humain qu'on aurait pu placer entre la peur et une douleur atroce.
"Ca, c'est vivant. Déclara Meleth.
- En tout cas, ça l'était au moment où ça a crié."
Sans perdre un instant, et de crainte qu'un de leurs compagnons ne se soit aventuré à leur rencontre, ils rebroussèrent chemin en essayant de se fier au son mais plus rien ne vint à eux. C'est à ce moment là qu'ils remarquèrent une trace autre que la leur sur l'un des murs. Noah pensa aussitôt aux hommes de cette femme, Murasaki, qu'elle avait dû envoyer pour les aider -ou les surveiller, ou les deux, au final peu importe- et qui avaient dû se perdre dans ce dédale.
"Je n'entends plus rien !"
Meleth se tournait dans tous les sens, guettant d'où pouvait provenir le danger. Ils entendirent alors des pas venir d'en face, quelqu'un d’essoufflé boitant dans leur direction. Par réflexe, ils se mirent en position de combat mais très vite ils baissèrent leurs armes et leurs poings pour se précipiter à la rencontre du shinobi sévèrement blessé qui arrivait vers eux. Sur le moment, aucun ne chercha à savoir si c'était un piège et ils ne s'en rendirent compte qu'après-coup ; heureusement ce n'était pas le cas et l'homme leur tomba presque dans les bras. La mission des éclaireurs, de tous les éclaireurs, s'arrêtait là pour le moment. Un dernier regard par-dessus leur épaule et ils quittèrent la forteresse peu de temps avant l'aube, soutenant le blessé qui laissa dans son sillage une traînée de sang. Enfin l'air "pur" du champ de bataille purifié.
Avons-nous dit purifié ? Oui, mais pas indéfiniment. Kyuuji qui avait veillé là toute la nuit avec Mhara se leva d'un bond lorsqu'il sentit que la maho qu'il avait ressentit vers la grande porte commençait à grignoter un peu de terrain. Trois fois rien, quelques mètres... mais les morts n'allaient pas tarder à se relever dans et autour de Jiyi Men...
"Tu sens ?
- Mhm."
Comme leurs compagnons avait eux, et bien plus palpable à présent qu'ils se trouvaient en face, ils ressentirent ce malaise et cette sensation qu'un danger rôde entre ces murs, un frisson leur parcourut l'échine. Ils échangèrent un regard, pas question de reculer à moins d'une menace concrète, alors on avance.
A l'intérieur, ils trouvèrent une halle à la mesure des portes qui y conduisaient. C'était comme se retrouver à l'intérieur d'une forteresse orientale -ou du moins l'idée qu'ils s'en faisaient- avec un plafond très haut et trois étages visibles, accessibles par un escalier délabré. Aucune lumière naturelle, ils durent allumer une lanterne marimo. A leurs pieds, tristement, ils tentaient d'éviter de marcher sur les cadavres mais Noah se pencha sur l'un d'eux, déclarant d'un ton plat : "Ceux-là ne portent pas la même armure."
Evidemment, à l'extérieur tous les morts vivants se ressemblent et ils n'avaient pas tellement pris le temps de fouiller les corps -au delà du manque de respect total que cela implique- mais à présent qu'ils se trouvaient dans la forteresse, ils voyaient la différence nette entre ceux qui portaient une armure noire et grise sans détail qui saute aux yeux, et ceux qui portaient ce qu'il restait d'armures plus légères sur des vêtements aux couleurs orange. Il ramassa un morceau de tissus encore à peu près entier, un reste d'étendard représentant le disque solaire derrière un pic rocheux.
"Je pense que c'étaient les gens d'ici, qui se sont défendu.
- Contre leur roi, tu penses ?"
Le viéra secoua la tête, ce qu'il pensait il le garda pour lui et se contenta de se relever pour montrer du doigt l'autre grande porte à l'autre bout de la halle, moins grande que l'entrée mais qui avait tout l'air d'une sortie principale.
"S'il y a une issue, elle doit être là."
Cette porte-là n'était pas enfoncée, mais entrouverte. Ils ne prirent pas la peine de fouiller les étages puisqu'ils n'entendaient rien de suspect et une rapide inspection démontra qu'il n'y avait aucun autre passage mais quand ils empruntèrent le tunnel se trouvant derrière la porte, ils déchantèrent dès le premier carrefour. Cette "issue" n'avait pas l'air d'une voie rapide mais plutôt d'un piège destiné à perdre les intrus.
"C'est la seule issue pourtant.
- Ils devaient avoir un moyen de se repérer.
- Moyen que nous ignorons. Que fait-on ?"
A nouveau et pour toute réponse, l'ancien Gardebois se contenta de faire plutôt que parler. Il s'avança à l'intersection, posa un genou au sol et à la lueur de la lanterne commença par observer les trois choix qui s'offraient à lui comme à ceux qui l'avaient précédé. Comme il ne vit rien, il ferma les yeux et se concentra sur ce que ses oreilles percevaient. Elles tiquèrent presque aussitôt, celles de Meleth -qui l'avait imité- au même moment.
"De l'eau...
- ... qui s'écoule. Et une eau qui s'écoule conduit forcément quelque part."
C'était un bien faible indice, mais ils choisirent de le tenter et de marquer leur passage avec un morceau de pierre de taille sur les parois -Noah en avait toujours sur lui- afin de pouvoir revenir sur leur pas. La règle ne changeait pas : au moindre danger, ils rebroussent chemin, on observe et pas de risques inutiles.
Ils se mirent en quête de cette rivière souterraine, les oreilles pivotant légèrement à chaque écoute. Noah se souvint de la cascade dessinée sur la carte mais celle-ci débouchait sur le champ de bataille. Sans le suggérer, il fit comprendre à Meleth que s'ils trouvaient cette eau il faudrait plutôt remonter le courant que le descendre. Après quelques impasses et mauvais choix de carrefour, le duo finit par trouver ce qu'ils cherchaient, un ruisseau plus qu'une rivière chantait derrière un mur de pierres le long d'un chemin qui continuait de descendre. Meleth allait se diriger en amont mais Noah marqua un temps : la cascade est grande, le ruisseau petit. Ce n'est pas cette eau qui allait se changer en torrent à moins que d'autres le rejoignent. Il hésita. Et comme chaque fois qu'il hésite, Noah s'assit en tailleur sur le bord de l'eau et la contempla en silence tandis que Meleth montait la garde. Ce sentiment de danger semblait s'être atténué, concentrés qu'ils étaient sur leurs recherches, mais une fois arrêtés il revenait à la charge.
"On suit le courant, et à la première intersection, on fait demi tour." Déclara t-il en marquant l'endroit où ils avaient rejoint le cours d'eau.
Ce fut bien plus court et plus facile de marcher en suivant le ruisseau, le tunnel était plus large ce qui, sans preuve valable qu'ils étaient sur la bonne voie, leur donnait un peu d'espoir de l'être malgré tout. Mais ce regain de motivation fut de courte durée quand ils commencèrent à entendre des frottements sur le sol et les murs, et qu'ils virent que la galerie était envahie par ce qu'ils prirent d'abord pour des racines mais dont la noirceur et l'aura malaisante qu'elles dégageaient n'avaient rien de végétal ni même de vivant même si ça bouge. Les viéras eurent un mouvement de recul. C'est organique, c'est potentiellement dangereux, mieux vaut s'abstenir.
"Cela ressemble à un genre de parasite."
Ils s'apprêtaient à faire demi-tour quand un cri strident retentit dans leur dos, un cri humain qu'on aurait pu placer entre la peur et une douleur atroce.
"Ca, c'est vivant. Déclara Meleth.
- En tout cas, ça l'était au moment où ça a crié."
Sans perdre un instant, et de crainte qu'un de leurs compagnons ne se soit aventuré à leur rencontre, ils rebroussèrent chemin en essayant de se fier au son mais plus rien ne vint à eux. C'est à ce moment là qu'ils remarquèrent une trace autre que la leur sur l'un des murs. Noah pensa aussitôt aux hommes de cette femme, Murasaki, qu'elle avait dû envoyer pour les aider -ou les surveiller, ou les deux, au final peu importe- et qui avaient dû se perdre dans ce dédale.
"Je n'entends plus rien !"
Meleth se tournait dans tous les sens, guettant d'où pouvait provenir le danger. Ils entendirent alors des pas venir d'en face, quelqu'un d’essoufflé boitant dans leur direction. Par réflexe, ils se mirent en position de combat mais très vite ils baissèrent leurs armes et leurs poings pour se précipiter à la rencontre du shinobi sévèrement blessé qui arrivait vers eux. Sur le moment, aucun ne chercha à savoir si c'était un piège et ils ne s'en rendirent compte qu'après-coup ; heureusement ce n'était pas le cas et l'homme leur tomba presque dans les bras. La mission des éclaireurs, de tous les éclaireurs, s'arrêtait là pour le moment. Un dernier regard par-dessus leur épaule et ils quittèrent la forteresse peu de temps avant l'aube, soutenant le blessé qui laissa dans son sillage une traînée de sang. Enfin l'air "pur" du champ de bataille purifié.
Avons-nous dit purifié ? Oui, mais pas indéfiniment. Kyuuji qui avait veillé là toute la nuit avec Mhara se leva d'un bond lorsqu'il sentit que la maho qu'il avait ressentit vers la grande porte commençait à grignoter un peu de terrain. Trois fois rien, quelques mètres... mais les morts n'allaient pas tarder à se relever dans et autour de Jiyi Men...
Djazah ir Moshantu
Il y a 10 mois et 5 jours
Le cerveau du miqo’te bouillonnait. Non pas comme lorsque l’on vous pose un problème de logique épineux mais plutôt comme la place d’un village un jour de marché, quand tout le monde arrive pêle-mêle, exposants et chalands. Une foule dense, agitée, désordonnée d’idées, de pensées et de questions se bousculant.
Il y avait le sceau bien sûr. Une corde capable de retenir des milliers d’âmes damnées. Il lui faudrait l’inspecter et comparer sa magie, son tissage avec ce qu’il avait pu observer et tenter d’apprendre en Thavnair.
Cette magie aussi, cette désagréable sensation que lui procurait le territoire vers lequel étaient partis les deux viéras. Maintenant qu’il avait leurs cheveux il pourrait achever leurs talismans et peut-être savoir lui-même si tout allait bien pour eux?
Rah! Mais il y a le capitaine aussi! Voir Kikyo secouée sur son loup et encerclée par les morts-vivants…dans son état!
Pourquoi Napa avait-elle l’air si soucieuse? Ce n’était pas dans ses habitudes? Est-ce qu’elle aussi ressentait les ombres lugubres qui étaient tapies au loin?
L’extraordinaire puissance que venait de déployer Kyuuji lui rappelait aussi, avec la vigueur d’une gifle, sa propre faiblesse. Il lui restait tant à apprendre avant d’être capable de protéger son clan. En serait-il seulement capable un jour?
Une inspiration lente. Une expiration. Un hochement de tête. Chaque marchand avait installé son étal et la foule bruyante, sans se disperser, se mettait en ordre de marche dans les allées. Elle était toujours dense mais à présent elle était ordonnée et Djazah’ir pouvait agir et faire au mieux dans le temps qui lui était imparti.
Dans un coin du campement, il ouvrit son coffre et s’y enfourna pour regagner son établi. D’une très simple trousse de cuir sur laquelle figurait une vague, il sortit deux chapelets identiques d’onyx, d’aigues-marines, de plumes, de coquillages et autres babioles. Il usa de sa magie et de son savoir pour y joindre les cheveux de Meleth et Noah et infuser de son éther pour vérifier qu’ils n’étaient pas blessés.
Fatigué, il glissa la trousse en cuir dans sa propre besace puis sorti de son coffre (qu’il oublia de refermer!) pour aller voir son capitaine.
Arrivé devant Kikyo, il sourit à ses pieds et inclina la tête.
« J’espère ne pas vous déranger, capitaine mais je dois vous avouer que je m’inquiète pour vous et l’enfant. J’aimerais vous confier mon talisman le plus précieux…au moins jusqu’à la naissance… »
Et sur ces mots il souleva sa manche pour révéler une plaque de bois maintenue contre la peau de son avant-bras par des lacets de cuir. Elle est remarquablement ouvragée avec des motifs lunaires notamment.
Il y avait le sceau bien sûr. Une corde capable de retenir des milliers d’âmes damnées. Il lui faudrait l’inspecter et comparer sa magie, son tissage avec ce qu’il avait pu observer et tenter d’apprendre en Thavnair.
Cette magie aussi, cette désagréable sensation que lui procurait le territoire vers lequel étaient partis les deux viéras. Maintenant qu’il avait leurs cheveux il pourrait achever leurs talismans et peut-être savoir lui-même si tout allait bien pour eux?
Rah! Mais il y a le capitaine aussi! Voir Kikyo secouée sur son loup et encerclée par les morts-vivants…dans son état!
Pourquoi Napa avait-elle l’air si soucieuse? Ce n’était pas dans ses habitudes? Est-ce qu’elle aussi ressentait les ombres lugubres qui étaient tapies au loin?
L’extraordinaire puissance que venait de déployer Kyuuji lui rappelait aussi, avec la vigueur d’une gifle, sa propre faiblesse. Il lui restait tant à apprendre avant d’être capable de protéger son clan. En serait-il seulement capable un jour?
Une inspiration lente. Une expiration. Un hochement de tête. Chaque marchand avait installé son étal et la foule bruyante, sans se disperser, se mettait en ordre de marche dans les allées. Elle était toujours dense mais à présent elle était ordonnée et Djazah’ir pouvait agir et faire au mieux dans le temps qui lui était imparti.
Dans un coin du campement, il ouvrit son coffre et s’y enfourna pour regagner son établi. D’une très simple trousse de cuir sur laquelle figurait une vague, il sortit deux chapelets identiques d’onyx, d’aigues-marines, de plumes, de coquillages et autres babioles. Il usa de sa magie et de son savoir pour y joindre les cheveux de Meleth et Noah et infuser de son éther pour vérifier qu’ils n’étaient pas blessés.
Fatigué, il glissa la trousse en cuir dans sa propre besace puis sorti de son coffre (qu’il oublia de refermer!) pour aller voir son capitaine.
Arrivé devant Kikyo, il sourit à ses pieds et inclina la tête.
« J’espère ne pas vous déranger, capitaine mais je dois vous avouer que je m’inquiète pour vous et l’enfant. J’aimerais vous confier mon talisman le plus précieux…au moins jusqu’à la naissance… »
Et sur ces mots il souleva sa manche pour révéler une plaque de bois maintenue contre la peau de son avant-bras par des lacets de cuir. Elle est remarquablement ouvragée avec des motifs lunaires notamment.
Lerith
Il y a 10 mois et 5 jours
Il devait être aux alentours de cinq heures du matin lorsqu'on annonça le retour des deux éclaireurs viéra au campement, la nuit n'était pas tout à fait finie mais ceux qui avaient dormi s'étaient tout de même suffisamment reposé. Kikyo avait -sans surprise- partagé la tente de son époux et tous deux furent réveillés par un aboiement d'Akio lorsque celui-ci sentit l'odeur du sang. Il n'en fallut pas plus au capitaine pour quitter les couvertures et sauter dans ses vêtements, tandis que le tigre resta dormir.
Le shinobi blessé fut envoyé dans une tente médicale avec les soigneurs volontaire, et Murasaki qui suivit en silence, aussi bien pour obtenir son rapport que son état de santé. Meleth eut tôt fait d'accourir pour faire son rapport et raconter ce qu'ils avaient vu.
"Rassemblez les hommes. Vous allez former une équipe que vous guiderez à l'intérieur de Jiyi Men pendant que les autres couvrent vos arrières à l'extérieur, devant les portes."
C'est à ce moment précis que Djazah'ir vint à sa rencontre, le minois inquiet et un petit objet dans les mains.
Le shinobi blessé fut envoyé dans une tente médicale avec les soigneurs volontaire, et Murasaki qui suivit en silence, aussi bien pour obtenir son rapport que son état de santé. Meleth eut tôt fait d'accourir pour faire son rapport et raconter ce qu'ils avaient vu.
"Rassemblez les hommes. Vous allez former une équipe que vous guiderez à l'intérieur de Jiyi Men pendant que les autres couvrent vos arrières à l'extérieur, devant les portes."
C'est à ce moment précis que Djazah'ir vint à sa rencontre, le minois inquiet et un petit objet dans les mains.
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