Lerith Il y a 4 mois et 3 jours
Ivanhault était rentré tard après le groupe. Le matin venu, il profita qu'un méandre du fleuve rapprochait l'Eternal de la berge ouest pour mettre pied à terre et de nouveau partir sous les arbres, seul avec le béhémoth dont le garrot le dominait à présent d'une bonne tête. Il ne rattrapa qu'à midi alors que l'Eternal avait couvert une belle distance sur les flots tumultueux ; au harnachement de Gustav était attachée une espèce de grosse poule déjà vidée dont la tête qui pendait au bout d'un long cou gracieux était couronnée de trois aigrettes bleues et dont le plumage - si Srael ou Lucien s'y intéressaient une fois qu'Ivanhault l'aurait déposée en cuisine - était composé de rémiges en véritable argent, souples, solides, mais coupantes comme des miroirs. Une fois déplumée, sa chair également était bleue et une légère trace plus sombre sur les lèvres du chasseur attestait qu'il avait déjà dû prélever sa part : en croisant de tels oiseaux courant au bord de la rivière, l'équipage avait en effet pu observer qu'ils allaient toujours par deux.

Au fond du regard de l'elezen, le feu longtemps étouffé par les politesses de la vie civile avait retrouvé le mouvement changeant d'un trou de lave. Du reste, il semblait marcher sans crainte dans la forêt et le remous occasionnel des sentinelles qui signalaient sa présence au travers du vert-mot ne semblait pas plus le troubler que la vigilance des Flèches Divines dans son propre bois aux esprits. Pour être tout à fait heureux il ne manquait à Ivanhault que sa meute de chiens courants. Peut-être que le léger écho des aboiements laissé dans le sillage de sa course matinale n'était que le son rauque du souffle de Gustav déformé par les pièges auditifs de la brume.
Lerith Il y a 4 mois et 3 jours




Se dessinait sous leurs yeux les premiers signes qu'ils approchaient de leur destination. des arbres plus hauts et plus serrés, des racines prohéminentes sortant du sol jusqu'à l'en couvrir entièrement. La jungle s'assombrissait même en plein et les plantes lumineuses éclairaient la végétation. Mais ce n'était pas une obscurité menaçante, c'était là une forme de beauté toute différente de celle qu'ils avaient connus plus bas sur le fleuve. Les montagnes du Skatay semblaient toutes proches, surplombant la cime des arbres et dominant l'horizon.

Et puis, finalement, le chant des cascades, d'immenses chutes d'eau successives se dressaient devant eux à l'endroit où les deux fleuves se rejoignent pour n'en former plus qu'un. Sur la carte l'emplacement pouvait paraitre banal, sous les yeux il était spectaculaire :
Des cascades à pertes de vues qui se mélangent dans une eau tourbillonante que la chaleur tropicale élevait en bruine parfois opaque. Les arbres plus haut et plus serrés avaient des airs de véritables forteresses qu'on aurait sans mal imaginé défendues par de vaillantes sentinelles perchées un peu partout. Et ce paysage aquatique s'éteindait de part des d'autres sur plusieurs malms en amont laissant émerger de petites ou moyennes îles qui semblaient sortir du torrent ou au contraire plongeaient s'y noyer. Quelques ruines anciennes ou vestiges d'un ère oubliée dépassaient parfois du sol ou des arbres, rien de bien spectaculaire si ce n'est au nord la pointe d'un temple encore debout sur lequel la nature avait repris ses droits.
Si l'on se serait attendu à ce que la Terre des Torrents s'étende sur les deux rives, là où se trouvaient  supposément les villages d'Esthar et Westhar, on devinait à présent que les deux tribus se partageaient un vaste territoire sur le torrent et non autour, et que leurs villages se trouvaient aux extrémités de ce dernier et non au centre.

L'Eternal paraissait minuscule sous ces chutes d'eau larges de plusieurs centaines de yalms qui s'étendaient de la rive Est à la rive ouest, marquant la frontière de la Terre des Torrents dont le nom était bien choisi. De l'eau, il y en avait partout mais de la vie... alors que plus bas sur le fleuve les oiseaux s'amassaient sans crainte sur la berge et les prédateurs les observaient avec curiosité, ici la faune se cachait tapie dans l'ombre, craintive ou absente.
Quand un vol de corneilles leur passa au-dessus, et qu'ils levèrent les yeux, ils purent apercevoir en haut des chutes deux silhouettes qui les observaient sans se cacher mais trop loin pour qu'on les indentifie. Telles deux statues veillant depuis les hauteurs, debout à contrejour, ils restèrent plusieurs minutes avant de tourner les talons et de disparaitre. C'était là le seul comité d'accueil auquel ils auraient droit.

Atteindre le village d'Esthar ne fut pas vraiment difficile, ce fut surtout long car Meleth n'avait toujours aucun souvenir de cet endroit. Elle avait beau forcer, se concentrer, rien n'y faisait.




De la rive, suivant le sentier balisé de plantes luminescentes, ils découvrirent le paysage qu'elle leur avait longtemps décrit, et qui sortait de ses rares fragments de mémoire. Le sol avait complètement disparu sous les racines des grands arbres serrés qui plongeaient cette partie de la jungle dans une absence quasi-totale de lumière celeste. Si la vie n'avait pas quitté cette nature, celle-ci semblait se cacher contrairement au reste de la forêt. Discrète, silencieuse, comme si le drame qui s'était déroulé ici vingt ans plus tôt avait posé sur la Terre des Torrents une empreinte indélébile. Les seuls sons que l'on pouvait entendre furent le chant des cascades et des ruisseaux qui s'écoulaient sous leurs pieds mais aussi partout autour d'eux. Les arbres eux-même ruisselaient d'une eau scintillante tombant d'on ne sait où, c'étaient parfois des rideaux d'eau qu'ils passaient ou contournaient, jusqu'à finalement atteindre le village d'Esthar, désert, éteint.
Il n'y avait ici aucun corps ni même aucune trace de lutte comme si ses habitantes avaient simplement disparu du jour au lendemain. En explorant les lieux, toujours dans la prudence et le respect, ils trouvèrent plusieurs choses : Nashasha et Isaudorel s'intéressèrent à ce qui semblait être un atelier de cristaux de téléportation si l'on en croit le schéma sur le mur. Hotaru et Lucien découvrirent dans la grande cabane de l'Ancienne une tapisserie représentant six danseuses autour d'un serpent noir. Ce même serpent figurait d'ailleurs sur plusieurs totems dans le village. J'srael trouva quelques bijoux en bois, Miraven et Albynn des tissus simples mais assez solide, bleus pour la plupart. Dans une autre cabane qui faisait office d'entrepot, Haku découvrit six coffres, trois paires de deux en réalité si l'on comparait les différents symboles. Un grand assez long, et un petit. En guise de verrou, une encoche vide laissait entendre la nécessité d'y insérer un cristal qui se révéla être un cristal de danseur. Meleth s'étant éclipsée, ce fut Hotaru qui ouvrit deux de ces boîtes et dévoilà à leurs yeux la robe cérémonielle et les éventails d'une prêtresse. Probablement les seuls objets précieux qui se trouvaient dans le village et qui valaient la peine d'être protégés dans ces coffres, et par des talismans magiques : Ivanhault en trouva un.


Mais Meleth, où était-elle ? Elle s'était éclipsée après que l'on ai vu la silhouette du gardien viéra à la lance qui ne cherchait pas à dissimuler sa présence mais s'assurait de demeurer hors de portée et partiellement invisible plus le plus grand damn de Nazah. Cette dernière, suivie de Nashasha, ne put résister à l'envie de suivre Meleth discrètement ; c'est fou ce dont on est capable lorsqu'on a un rêve à réaliser coûte que coûte : voir de près un vrai viera homme. L'individu parlait peu, voir pas du tout. Beaucoup de regards, peu de mots, mais le peu qu'il disait inspirait la fascination et le respect de la jeune Meleth désemparée.

"Tu es la réponse que tu attendais."



Il sortit de sa tunique une pointe de flèche faite de glace. Quand il la présenta devant elle, l'éclat se fendit en deux sans se casser et Meleth fut frappée par une force invisible. Se tenant la poitrine, elle s'éffondra sur le viéra qui en lâcha l'objet. C'est à ce moment qu'Ivanhault arriva avec Gustave, sans la moindre discrétion comme lorsqu'il estime cela nécessaire. Et tout dérapa.
Pris de court, le viéra s'apprêtait à bondir dans les buissons par réflexe, emportant avec lui Meleth qu'il avait tenté de ratrapper dans sa chute. C'était sans compter sur le sort de secours d'Ivanhault qui fit voler la viera jusqu'à lui. Noah n'avait jamais vu une telle magie et, pris de court à son tour, brandit sa lance avec méfiance. Il s'approcha, toujours à moitié camouflé par la végétation. Ils échangèrent quelques mots mais il demeurait distant, très méfiant. Quand Ivanhault lui demanda ce qu'il avait fait à Meleth, il porta son regard sur le cristal laissé près de l'eau, rangea son arme et alla le récupérer. Il jeta un dernier regard au groupe... et s'en fut. Il n'était de toute évidence pas pret à s'ouvrir au monde.

A son réveil, Meleth n'avait pas retrouvé la mémoire mais elle se souvenait de comment elle l'avait perdu, et qui en était responsable. A sa confusion s'ajoutait maintenant la culpabilité de voir ses compagnons se déchirer autour d'elle sur la question. Entre la vérité crue de Silius et la volonté d'Ivanhault de ne pas hâter le jugement, les multiples questions à la fois innocentes et cruelles d'Albynn, la tentative avortée de Sebastien d'apaiser les choses... Elle se contenta de baisser les yeux.
Après tout, c'était pour elle qu'ils étaient là. Elle les avait entraîné dans cette forêt qui les rejetait, au contact d'un peuple qu'ils avaient du mal à supporter, pour résoudre un mystère dont elle était responsable.

Quand Ivanhault lui ordonna presque d'aller se coucher pour retourner voir Noah demain matin, elle acquiesça et s'en retourna dans sa cabine en silence. Ils avaient eu la gentillesse d'emporter une paire de coffres pour elle, posés au milieu du bordel organisé de la cabine où Hotaru ne dormait pas. La raenne attendait son amie en sachant parfaitement qu'elle ne reviendrait pas indamne de cette visite.
Meleth lui sourit sans conviction, elle ne trompait personne sur ses doutes.
"Tu veux en parler ?
- Demain. Laissons dormir Nashasha."
Lerith Il y a 4 mois et 3 jours

Lorsqu'elle retourna à Esthar le lendemain matin, elle était seule. Cette solitude lui était nécessaire si elle voulait véritablement gouter au silence du village désert, au chant de l'eau qui résonne sous les arbres, et à l'introspection nécessaire à ses propres questions.
Ils voulaient tous l'aider, ils étaient tous là pour elle, mais ces questions incessantes auquelles elle avait déjà répondu vingt fois, ces gentilles plaisanteries pour essayer de la soutenir maladroitement, la mauvaise humeur d'Ivanhault, les mots durs mais vrais de Silius, l'apparition de Noah, la responsabilité qu'elle ressentait vis à vis de Lhei, tout ça mêlé à la peur, l'incompréhension, la culpabilité chaque fois qu'ils se disputaient à son propos, sans parler de la menace émanant de la tour... c'était trop, trop en une seule fois ; elle était épuisée.
"J'aurais voulu être plus forte que cela..."
La seule à savoir, la seule à qui elle pouvait tout dire, c'était Hotaru dont la douceur glacée l'apaisait un peu. Et pourtant elle s'en voulait de lui imposer cela à elle aussi. Il était entendu que ce voyage aurait ses difficultés, que chercher des réponses ne serait pas une folle aventure dans l'inconnu comme les deux expéditions précédentes sans parler de l'accueil des locaux. Ils étaient tous là pour elle, et elle se sentait... encerclée, jugée sans doute à raison.

Meleth demeura dans la jungle ce jour-là, se demandant si elle devait aller avec eux ce soir dans les ruines du temple. Elle n'était plus certaine de rien.



17ème soleil de Nophica,

Nous avons enfin trouvé la Terre des Torrents, ma terre, là où je suis née ainsi que Lhei. Ici la forêt porte toujours les stigmates de ce qui s'est passé il y a vingt ans. La vie est présente mais elle se cache, les animaux se font discrets comme s'ils craignaient de faire trop de bruit, de réveiller quelque chose. Je ressens la souffrance des arbres à laquelle s'ajoute le mal venu des tours de l'Apocalypse. Je crois que c'est la raison pour laquelle on m'a appelé, parce que l'un et l'autre de ces maux sont sur le point de déclencher quelque chose, quelque chose de très grave.
J'ai peur, bien sur. Mais j'ai surtout peur de ce qui va se passer pour mes compagnons. Je sais qu'ils sont venus pour moi en connaissance de cause, ils veulent m'aider à trouver des réponses et ils acceptent les difficultés de parcours. Je n'arrive pas à m'arrêter de me faire du souci pour autant. Ivanhault dit que j'ai le droit d'être capricieuse, plus facile à dire qu'à faire !

Nous sommes allés à Esthar, Lhei a pris la route de Westhar, c'est normal nous avions chacune envie de voir de nos yeux ce qu'il est advenus de nos villages respectifs. Ils sont placés différemment de ce que j'imaginais. Je pensais qu'ils étaient au milieu du territoire, chacun d'un côté du fleuve, mais en réalité ils sont à la frontière car la Terre des Torrents s'étent très peu sur la rive, que ce soit à l'Est, à l'Ouest ou au Nord. Le plus gros du territoire c'est le fleuve lui-même et toutes les petites îles qui sont disséminées entre les cascades. Il y a aussi la partie nord, entre les deux fleuve, où j'ai cru voir un temple en ruines dépasser des arbres. Je pense que ces trois point notables délimitent la frontière en plus de l'immense cascade au sud qui s'étend sur toute la largeur du fleuve. C'est une belle terre, je m'y sens chez moi, j'ai envie de m'en souvenir et de la purger du mal qui y dort.

Nous avons trouvé des objets similaires dans les deux villages. Une tapisserie représentant les six danseuses autour du serpent noir qui représente notre père le torrent, et six coffres leur étant destinés. L'équipage en a ramené pour moi et Lhei a récupéré aussi à Westhar, j'ai pu les comparer ce sont exactement les mêmes. C'est un trésor inestimable au-delà de la qualité exceptionnelle des objets qu'ils contiennent, ni elle ni moi ne sommes encore dignes de les porter mais le temps viendra. Elle porte la marque depuis, c'est l'autre gardien qui la lui a donné. De la même manière que j'ai reçu la mienne. Elle va bientôt développer de nouveaux pouvoirs, si je le peux j'essayerais de l'aiguiller avant de repartir, mais avant je dois revoir Noah.
Je l'ai enfin vu de près, ce fils du torrent qui a tenté plusieurs fois de communiquer avec moi à travers l'eau noire. Depuis cette nuit dans les ruines de Nym où j'ai senti son souffle sur ma nuque, jusqu'à cet étrang en Noscea où j'ai entendu sa voix et sa flûte de pan, où j'ai appris ce chant ancien. Il m'a regardé droit dans les yeux, il semblait à la fois sérieux et triste ; il m'inspire énormément de respect comme si j'étais consciente d'un lours tribu qu'il a payé sans me souvenir de quoi exactement. Cela n'a duré qu'un instant, mais il m'a montré la pointe de flèche en glace, celle qui contient ma mémoire.
Je sais maintenant que c'est moi qui ai voulu oublier. Silius dit que c'est un acte lâche, il s'est même disputé avec Ivanhault à ce sujet. Il a probablement raison, quel motif valable pourrait justifier que l'on oublie volontairement toute une partie de sa vie ?

Ce soir ils veulent se rendre à l'ancien temple. Il est possible que l'on puisse en apprendre davantage sur le Torrent Noir, ses pouvoirs et sa véritable nature. Cette entité est plus ancienne que nous, et c'est lui qui nous a appelé ici. Il est lié à cette terre, à la Mère-Forêt, il souffre lui aussi.


Meleth

Lerith Il y a 4 mois et 3 jours



[size=5]Introduction - éléments observés en chemin[/size]

Le chemin qui conduit au temple principal que nous voyions de loin est flanqué de quatre petite pyramides. L'entrée du temple est situé en haut d'une longue volée de marches taillées raides. Elle s'ouvre sur une salle aux dimensions de la structure supérieure où se trouvent quatre statues différentes.
Une danseuse. Mention du socle : Eclaire la tribu.
Une archère. Mention du socle : Etend la tribu.
Une mage. Mention du socle : Elève la tribu.
Une sentinelle armée d'une lance. Mention du socle : Protège la tribu.
Sur intuition de Napa, nous pouvons supposer que les petites pyramides en bas sont associés à ces quatre aspects.

La porte au fond de la salle porte la même sculpture que celle observée sur le fronton de la pyramide. [Une note renvoie aux croquis de Nashasha]
L'intervention de Nix a été nécessaire pour ouvrir la porte ; les rainures attirent et retiennent l'eau. Je ne suis pas en mesure de déterminer si Nix est indispensable à l'ouverture ou si n'importe quelle eau eût convenu.
Derrière, une cinquième et unique statue, celle d'un mâle viera agenouillé. Il est entouré par un cercle d'inscriptions anciennes et une autre tapisserie est suspendue derrière lui, représentant le symbole commun du clan ainsi que deux poissons tournant autour, l'un noir l'autre blanc tels deux Mitama domiens. [Une autre note renvoie aux croquis de Nashasha]

Meleth est instinctivement entrée dans le cercle. Là elle a prononcé une formule et la voix qu'Isaudorel et moi avions déjà entendue au fond du torrent a annoncé qu'elle attendait nos questions, par la bouche de Meleth. Un petit récipient d'eau pure s'est formé puis s'est coloré de noir. D'abord totalement opaque, deux yeux bleus scrutateurs sont apparus plus tard quand l'entretien s'est prolongé avec les questions posées. Pendant toute la session, Meleth n'a pas paru nous entendre mais elle se souvient de ce qui a été répondu.


[size=5]I. Première question posée : "Pourquoi Meleth ne se souvient de rien ?"[/size]

L'eau s'est troublée, cristallisée, puis des visions sont apparues à sa surface. Meleth se tient debout en haut des chutes sous lesquelles l'Eternal est ancré. Elle est debout et tient Lhei contre elle, inconsciente. Elle regarde un mâle viera qui n'est pas Noah, il a la peau noire et les yeux clairs. Il bande un arc. Nous entendons ce qu'ils se disent malgré le bruit des chutes.
"Il n'y a pas d'autre solution Luka. Tôt ou tard je vais céder, Lhei ne pourra pas me protéger sans y rester. Je t'en prie il n'y a pas d'autre solution !"
Luka semble hésiter, encoche une flèche visiblement à contrecoeur, une pointe de glace se forme au bout. Meleth répète qu'il n'y a pas d'autre solution en esquissant l'un de ses sourires que j'identifie comme triste. Luka décoche, la flèche transperce Meleth sans qu'elle saigne. Le temps semble se ralentir, la flèche éclate en volutes d'éther. il ne reste que le cristal qui tombe sur les rochers. Meleth et Lhei basculent du haut des chutes. Luka s'avance, ramasse le cristal et le serre fort contre son front. Il dit "Père, conduis les là où elles seront en sécurité." Il se redresse ensuite, le bruit de pas dans l'eau le font se retourner. Noah est arrivé, mal en point, comme s'il revenait d'une transe berserk. Il constate la présence du cristal dans la main de Luka, semble comprendre quelque chose mais ne prononce pas un mot. Luka lui met le cristal dans la main et il s'en va. L'image s'assombrit.


[size=5]II. Meleth revient à elle. Après une brève discussion, elle accepte de tenter un autre essai avec une autre question : "Quels événements ont conduit Meleth à demander qu'on lui ôte la mémoire ?"[/size]

Une petite fille terrifiée que je sais être Meleth suite aux événement de la Trame, court en appelant sa maman et Valorius. Elle fuit le long de la rive, nous reconnaissons les cascades ; le territoire central où se trouve le temple est comme noyé dans une brume noire et épaisse. Deux énormes yeux jaunes émergent de la brume et terrorisent Meleth, la forme d'un monstre aussi grand que les arbres environnants se contourne et fond sur elle avec appétit. Meleth tente de courir et nous sentons qu'elle n'a aucune chance. Elle tombe, le monstre la saisit par la jambe et l'attire dans la brume où se trouve sa gueule. Meleth hurle de désespoir. La silhouette de Noah sort alors de l'eau en projetant sur la créature une violente déferlante. Il est déjà adulte et visiblement mature, il se précipite sur la bête, entre dans la brume et disparaît. Meleth est terrifiée et se sauve, nous voyons sur sa cheville la marque d'une griffure sombre.

La scène change ; nouvelle cristallisation de l'eau. La jeune Meleth est assise au bord d'une cabane dans un arbre. Sa cheville est bandée, elle mange un fruit. Une autre petite viera que je suppose être Lhei vient à côté d'elle et lui demande si elle a encore mal, Meleth répond que ça va. Lhei demande où "il" est parti (NdT : Noah ?) Meleth répond qu'il est parti chercher des survivants. Lhei demande s'il va en trouver, Meleth secoue la tête négativement. Fin de scène.

Nouvelle cristallisation de l'eau. Les années ont passé, Meleth et Lhei semblent avoir entre quatorze et quinze ans. Elles dansent sur la rivière et manipulent de l'eau qu'elles s'envoient gentiment à la figure. Subitement, l'eau dans les mains de Meleth devient noire. Les vieras n'ont pas l'air surprises mais inquiètes, Lhei crie "Attention !" et Meleth secoue les mains en laissant retomber l'eau. Toutes deux regardent en direction des chutes.
"Tu crois qu'il va se réveiller ?
- Tant qu'on ne le réveille pas ça va bien se passer."
L'image défile en direction de Noah qui les observe de loin. Ses yeux sont devenus d'un bleu sombre, il garde ses distances et retourne courir vers l'ilôt central, les armes à la main.

Nouvelle cristallisation de l'eau. Meleth adolescente en haut des chutes, le regard tourné vers l'île.
"Je le sens... je le sens... il est en moi je le sens..."
Elle regarde ses mains, se tient le ventre, les larmes aux yeux.
"Je n'y arrive pas.. je n'y arrive plus..."
Déplacement, changement de décor et sons de pas dans l'eau. Luka apparaît.
"Où est Lhei ?"
"Quoi ?"
"Elle a dit qu'elle allait chercher..."
"... non, elle n'a pas fait ça ?"
Les deux vieras se regardent, regardent en direction de l'île. Il y a un grand cri et une lueur aveuglante rayonne sous les arbres, puis un rugissement remonte de sous la terre. Les deux s'exclament le nom de Lhei avant de se mettre à courir en direction de l'île.

L'image se trouble, l'entité du Torrent nous parle à nouveau : "Ce jour là, Lhei a rappelé à Za'or El'rak qu'il en avait épargné deux. En faisant usage de son grand pouvoir pour invoquer ses ancêtres, elle a attisé son appétit. Pour la sauver, l'aîné de mes fils a sacrifié beaucoup, et Meleth ne s'est jamais pardonné la marque qu'elle portait en elle. Elle a choisi de m'oublier, pour que jamais la créature n'atteigne le coeur."


[size=5]III. Cette fois, l'entité attend une dernière question. "Qu'est-ce que Lhei est partie chercher ?"[/size]

L'entité du Torrent répond de sa voix : "Le pouvoir. Pour arracher cette chose qui me dévore, dévore mon fils, et gangrène ma fille." avant de nous montrer la porte scellée à l'entrée de la caverne déjà vue par ceux qui ont visité le rêve de Meleth.


Iv. T.



La lune sera pleine le soir du 19 Nophica. Nous avons deux jours pour nous préparer à ce qui nous attend quand nous nous rendrons devant l'entrée de la caverne. L'échec de Lhei laisse penser que nous pourrions accidentellement invoquer Za'or El'rak ; le rite régulièrement dansé par les six danseuses sélectionnées par les deux tribus semble cependant la clé pour le maintenir apaisé. Nous n'avons malheureusement que deux danseuses, qui vont devoir supporter toute la charge du rituel. Je prévois que l'aide d'Hotaru, placée sous le signe de la Lune, sera essentiel pour les soutenir. Quant à nous, nous devons nous préparer à affronter une créature qui a décimé deux tribus gardiennes en l'espace d'une nuit.

Un groupe d'éclaireur se rendra demain sur place afin de reconnaître les environs. Pas d'action, pas de prise de décision, simple reconnaissance.

Iv. T.

Lerith Il y a 4 mois et 3 jours



Une petite éthérite de circuit interne est imergée dans une cavité du temple. Il est possible de s'y harmoniser mais sans s'harmoniser à un grand noeud éthéré, il n'est pas possible de voyager avec. Il convient de trouver le noeud principal avant d'utiliser les petites que nous découvrirons dans les environs.

Iv. T.

Note : pensez à lire le rapport en fin de page précédente.








C'est au beau milieu de la nuit que Nazah s'équipa comme il se doit, avec tout son nécessaire de survie, puis qu'elle quitta l'Eternal pour rejoindre la jungle de Golmorre. Arc, canne, potions, pièges... Bref, toute sa panoplie de sauvageonne miqo'te sur elle, la Solaire partit à la rencontre de la faune de cette végétation hors norme. Armée de son calepin Eternal, Nazah est prête à tout noter sur les bêtes qu'elle va rencontrer et observer les prochaines heures.






Un malheureux accident aura privé Valorius de la première expédition au village Esthar.
Malchance ou inattention liée à l'excitation de toucher enfin au but? Sa botte dérapa sur une des racines glissantes sur lesquelles ils marchaient, avant que son pied ne se retrouve bloqué dans un trou d'eau sans qu'il puisse retenir sa chute. Le craquement sinistre de l'os brisé et la grimace de douleur ne trompaient pas.
Après trois jours de repos forcé et de soins intensifs, d'abord par les mains de chirurgien d'Ivanhault, puis par les sorts des soigneurs, puis par lui-même, le mage marche en boitant, la jambe sertie dans une botte renforcée de métal fabriquée par Isaudorel, s'aidant de son bâton comme d'une canne mais à nouveau valide.





Dans le temple, Meleth a renouvelé le rituel de l'Oracle avec succès.
Deux visions ont été offertes suite à une requête précise. La première sans aucune difficulté, la seconde a davantage éprouvé Meleth qui a dû interrompre le processus.

« Montrez-nous l’invocation du Dévoreur »
Un cercle magique tracé autour d’un autel de pierre entouré d’eau noire. Autour du cercle, des dizaines de viera sont assemblées, éclairées par des braseros.
Un elezen aux cheveux blancs est également présent, il ressemble étrangement à Valorius.
Un enfant d’une dizaine d’années, hyurois aux cheveux noirs et au regard rouge sang, est attaché à l’autel.
Deux anciennes viera dans le cercle chantent une invocation, l’une d’elles scarifie à vif des symboles sur le corps de l’enfant. L’enfant est à demi inconscient et semble souffrir intensément.

Les viera autour du cercle s’agitent nerveusement au fur et à mesure que le rituel progresse. Une brume noire s’élève depuis le cercle magique, de plus en plus épaisse.
Le torse de l’enfant se déchire en même temps que l’illusion qui le déguisait, révélant des cheveux blancs et des yeux bleus.
De sa poitrine sort un serpent sombre qui plonge dans l’eau noire entourant l’autel. Un rugissement se fait entendre, quelque chose semble saisir le serpent dans la brume noire. Deux entités luttent avec violence.

Une des chamanes tente d’augmenter la force de son incantation. L’autre crie « Il est hors de contrôle ». Aussitôt les Filles du Torrent attaquent.
La brume explose et les recouvre tout entières, en commençant par l’ancienne qui se fait dévorer, son corps donnant forme à la créature dans un craquement immonde. Le monstre grandit, absorbant les viera qui cherchent à le combattre, finissant par engloutir le serpent dans les ténèbres.

Dans la vision qui s’efface, on aperçoit une petite silhouette humaine qui s’enfuit.

« Qu’est devenue la chose invoquée ? »
Noah face au Dévoreur, monstre ténébreux aux yeux luisants.
Il lui plante sa lance entre les deux yeux. La brume épaisse, tangible, commence à s’effacer, non sans qu’une partie s’insinue dans le corps du viera. Ses yeux bleu clair deviennent sombres.
Le viera tombe dans la rivière et disparaît. La brume se dissipe et disparaît dans la forêt.



Valorius







Très tôt dans la matinée, Liiz quittera tranquillement l'Eternal afin d'explorer la jungle pour la première fois. Seules objets manquants; Sa ceinture accompagnée de ses outils ainsi que son petit carnet de note. N'ayant rien dit à personne, impossible de savoir ou elle est allée ni même ce qu'elle cherche. Il semble toutefois que le journal de bord ai été feuilleter puisqu'il est toujours ouvert sur un long compte rendu parlant de pyramides, d'un temple, de statues et de socles.















Levé très tôt (ou peut-être pas encore couché) et installé sur le pont avec son fauteuil marchant et l'ensemble de ses instruments d'observation dès quatre heures du matin, Ivanhault était pour une fois récompensé en exploration par l'un des événements d'astronomie extraordinaire qu'il était venu chercher en embarquant sur l'Eternal : une très longue éclipse voilait en effet à l'aube le bouclier de la lune pratiquement arrivée à l'apogée de sa phase montante.







Depuis le début de l'expédition, la Lalafelle avait passée plus de temps à noircir des tas de feuille qu'à l'exploration de l'endroit... Et ce n'est pas faute de la voir parfois tourner la tête vers la jungle comme si elle essayait de déclancher une vision capable de percer des yalms et des yalms de forêt, recherchant un quelconque secret caché quelque part, une histoire perdue, une connaissance qu'elle n'aurait pas. Et pourtant, elle est juste là, le regard à ce perdre dans la contemplation avant de revenir à ses écrits.

Aujourd'hui, elle semblait un peu ailleurs, n'ayant qu'à peine toucher à ses écrits pour déambuler sur le pont à la place. C'est en début d'après-midi qu'elle partie prendre sa tenue d'invocatrice dans sa cabine ainsi qu'un tabouret avant de sauter à l'eau et joindre la rive, y demeurant ensuite pour le reste de la journée.

Le tabouret, lui, commença à galoper à corps perdu dans tout les sens une fois à terre, restant proche de la Lalafelle.
Lerith Il y a 4 mois et 3 jours



18ème soleil de Nophica,

Aujourd’hui Meleth m’a conduit au temple de sa tribu. Hotaru et Ivanhault nous accompagnaient.
Nous avancions dans cette végétation obscure et silencieuse. Ici il n’y a pas de lumière, pas un bruit, même les luminescences des plantes sont estompées. Toute la vie ambiante retient son souffle, se cache pour ne pas attirer l’attention du Dévoreur. Même l’eau murmure à peine sous les entrelacs de racines tortueuses qui forment un véritable tapis végétal.
Je les suivais sur mon tapis volant, ce qui fut un peu acrobatique sous les arbres immenses dont les branches rasent parfois le sol, ou plutôt l’eau, parce qu’ici le sol est souvent inexistant. La terre du Torrent n’a de terre que le nom, une grande partie étant constituée par le lit même du fleuve. Ici, il est aisé de comprendre comment ces deux tribus jumelles ont pu se lier à la rivière au point de faire corps au sens propre avec elle.

Il existe cependant des zones solides, des îles qui parsèment le large lit du fleuve. Sur la terre ferme, au nord, se dresse le temple où Meleth a découvert l’origine de son don de vision dans la glace.
Le temple se compose d’une grande pyramide flanquée de quatre plus petites. Le site est immense, imposant, majestueux. L’endroit est antique, en partie englouti par la terre, l’eau et la végétation. Je ne suis pas porté sur la religion, du reste je n’ai perçu qu’une très faible aura en ce lieu, mais je ressens le poids du temps. Ce lieu précède largement les tribus viera qui l’ont occupé après la disparition de la culture hyur qui a jadis édifié ces structures massives.
Noah s’interposa entre nous et l’entrée du temple. Pendant un moment, alors qu’il nous détaillait un par un, j’ai eu le sentiment qu’il ne reconnaissait pas Meleth. Il m’a reconnu, par contre, et son expression était éloquente. J’ai tenté une ébauche de dialogue. Il n’est pas bavard. Je conçois que vivre seul dans la forêt rend les mots inutiles, mais au moins il ne m’a pas planté sa lance dans le corps, c’est un début encourageant.

L’intérieur du temple ressemble à l’extérieur, massif, antique, orné de fresques primitives où apparaît un grand serpent noir.
L’emblème stylisé qui décore le fronton des pyramides et la porte de la salle de l’Oracle montre une créature serpentine double, dont les entrelacs noirs et blancs enserrent un cœur. On y voit aussi une lune et un soleil. Ivanhault pense que les tribus jumelles représentent le jour et la nuit. Hotaru ressent dans cet emblème la sagesse et l’immortalité, mais aussi de la sauvagerie bestiale et implacable. Ses mots ont résonné en moi comme un écho lointain.
Le serpent représente l’entité que les tribus du Torrent vénèrent. J’assimile cela à un primordial, ou à un esprit aussi ancien que cette forêt. Après tout le village de Naatu était sensé garder le tombeau d’une entité de ce genre et nous en avons déjà croisé une autre, le tigre géant de l’autre temple dont l’architecture est similaire.

Noah regardait la porte d’un air mauvais. Il a fait un signe de dénégation quand j’ai dit que je voulais voir ce qui se cachait derrière. Il entendait cela au sens littéral, je crois. Il l’a ouverte, cependant, en déclenchant un mécanisme à base d’eau. Derrière, nous avons trouvé le sanctuaire où les oracles de la tribu pouvaient communiquer avec le Torrent.
Le moment était venu. Meleth devenue Oracle pouvait me montrer la vérité sur ce passé qui nous liait. Elle a posé la main sur le bassin circulaire et prononcé la phrase rituelle. « Voix de mon Père, entends. Qui marche aux côtés de l’enfant de ton enfant. »
L’eau s’infiltrait depuis les murs, remplissait le cercle, devenait sombre et épaisse, mercurielle. Les yeux de Meleth ont viré au noir et une voix surnaturelle s’est superposée à la sienne. J’avais le vertige, les souvenirs d’une scène similaire se mêlant à ce que je voyais, ma jambe tirant douloureusement malgré la botte qui l’enserrait. Mais je parvins à formuler ma requête d’une voix ferme.

J’ai regardé dans le miroir cristallisé du cercle magique défiler les images de la scène qui hante ma mémoire depuis un an. J’ai vu le Serpent dont je me souvenais, j’ai vu le pouvoir sombre prendre le dessus sur lui et la corruption s’incarner. Maintenant les autres ont vu aussi et je sais que c’était réel, pas seulement un délire issu de mon esprit rendu fou par la possession et la solitude.
J’ai ensuite demandé ce qu’il était advenu de l’invocation et le miroir de glace nous a montré Noah, plantant sa lance entre les yeux de la créature sombre, la dissipant, mais non sans être contaminé au passage.
Si mes souvenirs sont exacts -et ils doivent l’être- Valoroix a brûlé la première incarnation du Dévoreur avec l’aide des filles du Torrent. Je me souviens d’un gigantesque serpent d’eau entraînant le monstre vers la colonne de flammes. Ça n’a pas suffi, des fragments se sont échappés, se mêlant à l’eau noire, s’introduisant en moi, en Corwin, en Meleth, en Noah et imprégnant le Torrent lui-même.
Nous allons certainement devoir l’affronter pour purifier ce lieu et libérer Meleth et Noah. Je sais ce que je dois faire. La boucle est bouclée.


Valorius

Lerith Il y a 4 mois et 3 jours

C'était arrivé dans la nuit. Alors qu'il observait les étoiles et ce phénomène qui si rare qui le passionnait, Ivanhault vit Nazah revenir à bord, de retour de son excursion "préventive". La nuit était belle, calme, celui qu'on peut qualifier de calme avant la tempête. L'éclipse de lune dura longtemps, et ce fut au moment de disparaitre sous les premières lueurs de l'aube que tout commença.
Une pulsasion, comme un battement de coeur ressentit sur tout le territoire. Une onde fit vibrer l'eau du fleuve une première fois, puis une deuxième.

Babom... babom...

Une lueur turquoise pulsait entre les arbres, en provenance de l'île dont Nazah revenait. Dans sa couchette, Meleth se réveilla en sueur, le coeur battant ; il en fut de même pour Lhei installée dans l'une des maisons de Westhar avec Elyth, et ce sans aucune raison. Toutes deux avaient les sens en éveil, leur vigilance à son paroxysme comme si d'une seconde à l'autre quelque chose allait leur sauter à la gorge, et impossible de se calmer. Dans un arbre, les deux gardiens avaient veillé toute la nuit, ils savaient depuis longtemps que ce jour arrivait. Cette chose qui n'avait cessé de grossir depuis l'apparition de la tour. Il n'y avait rien à faire de plus qu'attendre, ils étaient prêts à affronter ce qui allait s'éveiller.


Plusieurs battements successifs réveillèrent la forêt. Les oiseaux, discrets jusqu'à lors, s'envolèrent. Les animaux se cachaient d'autant plus, mais avec les premiers rayons du soleil tout s'arrêta, tout était redevenu normal ou presque. Il y avait toujours ce sentiment dans l'air, ce n'était qu'un sursis. Dans quelques heures une lune pleine s'élèverait à nouveau dans le ciel, une lune de sang comme il s'en était vu plusieurs au cours de l'année passée, plus que la moyenne, comme les multiples présages des évènements qui allaient suivre.
Plus que quelques heures, et le mystère de la Terre des Torrents serait enfin dévoilé.




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Sur cette île au coeur de la Terre des Torrents, le temps semblait s'être arrêté, pas un oiseau, pas un insecte, il y régnait un sentiment de malaise et l'impression que les arbres eux-mêmes auraient pris leurs racines à leur cou si celles-ci n'avaient pas été aussi profondément enfoncées dans le sol.
La clairière était envahie de feuilles mortes et de branches cassées, personne n'avait entretenu ce lieu de culte qui autrefois rassemblait les deux tribus lors de grandes célébrations.

Et là où se tenait autrefois l'autel de pierre et le cercle de danse des sirènes, un dôme lumineux avait envahi la place. Il pulsait comme un coeur battant, inquiétant. Le moindre contact, ainsi que A'iko en fit l'expérience, aspirait toute force vitale et sa densité d'ether était à la hauteur de ce qu'ils avaient envisagé. Tant qu'il était dans cette chose, il valait mieux le contourner en silence, imitant les sages créatures de la jungle qui s'en tenaient loin.




Le sentier au fond de la clairière s'étendait sur une centaine de yalms, jusqu'à la fameuse entrée de la grotte scellée par une pierre plate, marquée du symbole de la tribu. Lorsque Meleth y posa sa main, celui-ci s'illumina. La porte s'ouvrit et une brise glacée s'y engouffra.
"Elles sont là.
- Qui ?
- Mes soeurs."

Ils entrèrent à sa suite, pour pénétrer dans cette cavité sombre, aussi noire que la peau de la viéra, avant d'être ébloui par l'éclat des cristaux bleu qui parsemaient la roche, partout autour et à l'intérieur de la lagune éclairée par les rayonsde lune au travers d'une lucarne naturelle au plafond, à plus de trente yalms de hauteur. On ne voyait pas encore l'astre au travers, mais déjà le lieu irradiait d'une lumière azur les quelques volutes ethérées accompagnant le chant des cristaux. Mais contrairement au rêve que Meleth leur avait raconté, l'eau de la lagune était parfaitement calme et scintillante.
"Ce lieu est-il sacré ? demanda l'un d'eux.
- Le Coeur du Torrent, le plus sacré d'entre tous" répondit Meleth.
Tandis qu'Isaudorel confirmait que ces cristaux étaient bien le matériaux premier des ethérites de Golmorre, et qu'ils se trouvaient dans un de ses gisements cachés, le sentiment de ne pas être seuls en ces lieux gagna l'assemblée.

Ils ne savaient pas vraiment quoi faire ici, mais Meleth savait. Elle retira ses vêtements en silence, ne gardant sur elle que sa barette à laquelle pendait son cristal de danseuse, et la pointe de flèche en glace dans la main elle s'avança sans trembler jusqu'au centre de la lagune.  La pointe de glace s'était dissoute comme une traitée de poussière, se mélangeant à l'eau. La lune rouge apparut au-travers de la lucarne, une lune de sang qui d'un coup devint bleu... ou bien était-ce un effet d'optique dû à l'éclat des cristaux ?
La viéra se laissa flotter sur le dos, les chants résonnaient dans l'alcôve, la présence de l'astre amplifia les rayons lumineux qui allumaient les crixtaux, y compris ceux sous la surface de l'eau qui devint plus éclatante, la silhouette noire de Meleth se dessinant un peu plus alors qu'elle se laissait couler.
Certains dans l'assemblée eurent la vision de formes spectrales, des viéras réunies autour d'eux, certaines les pieds dans l'eau, qui chantaient à l'unisson. Ce temps leur sembla durer une éternité...




... Jusqu'à ce que Meleth sorte enfin la tête de l'eau en prenant une grande inspiration. Remontent ses mains sur ses yeux puis ses cheveux tirés en arrière, elle se tourna vers ses compagnons.
"Je me souviens.
- De tout ?"

Elle hocha la tête, replongeant son visage dans ses mains pour y noyer quelques larmes qu'elle ne pouvait contenir sous le flox des souvenirs qui revenaient à elle.
"Je me souviens combien je les aimais, et ce qu'il a sacrifié pour nous sauver en espérant renaître... mais je l'ai oublié, je l'ai laissé s'enfoncer dans l'abîmer et maintenant il va disparaître...
- Qui ?
demandèrent-ils presque à l'unisson.
- Tlaloc, l'esprit du Torrent. Ce n'est pas un primordial, c'est une créature gardienne de cette partie du fleuve."
Elle revint vers eux lentement, accueillie par Hotaru qui lui saisit les mains.
"On peut encore empêcher ça ?" demanda Yone. D'autres acquiescèrent à ses propos, prêts depuis le début de ce voyage pour ce jour, prêts à se battre pour cette terre qui n'était pas la leur, que ce soit pas foi ou simplement pour leur amie. Face à leur conviction, Meleth se sentit un peu plus confiante.
"S'il n'est pas trop tard, il faut purifier cette terre.
- D'accord, et comment on fait ?"

Ils en avaient une vague idée mais elle répondit tout de même.
"On commence par détruire cette chose dehors qui le dévore."

Au même moment, une nouvelle pulsation se fit entendre et la lune dans le ciel redevint rougeoyante. Un craquement à l'extérieur rappela la présence du dôme qui venait de se déchirer juste avant que ne s'élèvent dans les airs deux cris guerriers masculin. Ils se précipitèrent hors de la caverne, pour voir cette entité s'élever à trois yalms du sol, les fixant comme si elle guettait leur venue, comme si elle avait sentit la présence de l'un d'eux.
Perchés dans les arbres, les deux viéras gardiens étaient maintenant visibles par tous. A l'entrée de la clairière Lhei, qui venait les rejoindre, ne pouvait que constater l'horreur de son propre cauchemar.


[size=5]"Né de la peur et du pouvoir,
je viens reprendre ce qui m'appartient."
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Lerith Il y a 4 mois et 3 jours


19ème soleil de Nophica,

Tlaloc, c'est ainsi que mon peuple l'appelait. Le serpent noir, créature gardienne de la Terre des Torrents ce n'est pas un primordial ni un dieu même si nous le prions car il fait partie de la Mère-Forêt. Je me souviens maintenant, je me souviens de tout. Combien je les aimais, combien nous étions heureuse ici lorsque j'étais enfant, combien ma terre est belle, remplie de mystères et d'émerveillement ; je la redécouvre comme l'enfant que j'étais.
Ce combat fut difficile, j'ai eu peur un instant que nous ne puissions le sauver alors que je venais à peine de retrouver son nom. Ce monstre né de la corruption du Dévoreur a probablement été engendré par la Tour de l'Apocalypse, Noah et Luka les deux Fils du Torrents ont cru à son réveil, quoi de plus normal ils ignorent tout de ces tours et des "luna-primordiaux". Lhei a elle aussi pu entrer dans le Coeur du Torrent et rendre ce qu'elle y avait pris croyant l'emprunter pour le bien de tous. Nous étions trop jeunes, il n'y avait plus que nous, elle a porté le poids de cette culpabilité tandis que je faisais le choix d'oublier pensant la protéger.

Nous sommes tous fatigués mais je ne peux pas encore dormir. Depuis que la paix est revenue sur le Torrent, je me sens me transformer. C'est encore un peu confus, ce sentiment d'être enfin complète et de devoir malgré tout remettre chaque pièce du puzzle à sa place.
Je ne voulais pas les inquiéter avec cela, d'autant que ce n'est pas une mauvaise chose. Je ne serais simplement plus la même en rentrant et je ne compte pas rentrer tout de suite. Je suis partie marcher dans la forêt jusqu'à Esthar, avec Lhei nous nous sommes séparées à la sortie du sanctuaire comme nous le faisions enfant, chacune regagnant sa rive, elle a raison nous sommes les héritières de ce village et Tlaloc a donné jusqu'à sa vie pour s'assurer que nous puissions maintenir la tribu. Je sais que... normalement, il serait de mon devoir de demeurer ici et de renoncer à l'Eternal, selon la loi de la Mère-Forêt c'est ce que je devrais faire mais... je ne peux pas.
Ils sont tous venus, ici au bout du monde, affronter l'inconnu et l'hostilité de mon peuple, pour moi et pour ma terre. Je reste persuadée que le monde change et que la jungle change aussi. Nous naissons dans la forêt, mais la forêt n'est pas le seul chemin possible. Puissent les esprits m'entendre et me permettre de poursuivre ma route. Si le cristal de téléportation fonctionne, alors peut-être aurais-je droit à leur clémence.

Plus je regarde les ruisseaux s'écouler joyeusement autour du village d'Esthar, plus je me sens en paix. Leur chant appelle les oiseaux à revenir, je vois les animaux qui commencent à poindre leur nez hors des buissons d'un air timide, ils ont moins peur de faire le moindre bruit, ils n'ont plus peur de réveiller le monstre ; il est partit. Le serpent noir s'est libéré, purifié, il est retourné dans la rivière et veille sur nous désormais.
Cette nuit je danserais pour mes soeurs loin des regards au milieu des bois ; nous verrons demain matin celle que je serais devenue.


Meleth




Après la bataille, Hotaru aura exprimé son désir de rester seule auprès du Coeur du Torrent. Durant la nuit, elle aura prié, médité, dansé, s'isolant pour enfin aller se baigner. Le visage tourné vers sa Mère, tourbillonnant ou au contraire réduite au plus simple mouvement répétitif, l'esprit est venu calmement s'aligner sur le corps et l'âme.

Il est des moments de paix où le temps lui-même semble retenir son souffle, où rien ne peut venir perturber cette étrange exaltation sereine déposée là tantôt par un rayon de lune auprès de sa servante. Et tandis que la grâce divine descend - ou plutôt sans doute que l'esprit se transcende, enfin débarassé de toutes ses contingences terrestres, vient alors la force, la connaissance, la leçon dont nous avions besoin pour continuer.

Quelque soit l'obscurité, il ne faut jamais la redouter. Plongeons y avec délices, acceptons la pour ce qu'elle est. Cessons de redouter ce qui est et laissons le juste nous traverser. Car voici déjà l'éclipse prend fin, les ténèbres cèdent alors le pas à la clarté sanguine. Au faîte de sa puissance, Mère Lune rayonne, puissante, souveraine. Ronde, la voici qui éclaire la route.

La destruction fait tourner la roue du cycle. Chaos. Renaissance. Le regard de la raenne se voile et la voici qui regarde la Toile. Ses mains se tendent, tissant à leur tour, accrochant ces filaments là, coupant ceux-ci, rattachant ceux-là... Son corps s'élance, il connaît cette danse, c'est sans doute la plus vieille au monde. Tendant les bras vers le ciel, la jeune femme célèbre.




Après une nuit de sommeil profond et un petit déjeuner d'ogre, Valorius est descendu du navire sur son tapis volant, emportant avec lui son sac de prospecteur et un casse-croûte.
Il aura passé une partie de la journée à se promener sur le fleuve et sur l'ïle centrale, alternant de longues pauses cigarette méditatives avec des phases d'exploration, ramassant des cailloux, des plumes d'oiseau et des fragments de bois roulés par la rivière.
Si les viera restent visibles, il esquissera des croquis de leurs silhouettes et de leurs visages.





Ivanhault a dit que la jungle était maintenant plus sûre, alors j'y retourne aujourd'hui mais cette fois je vais aller plus loin, en direction des temples ou de n'importe quoi d'autre qui pourrait abrité des pièges ou des mécanismes. Le but est d'évaluer les méthodes de fabrications des habitants de la jungle et plus globalement leur niveau technologique et ce, de façon précise.

Liiz





Le lendemain de la bataille, U'napa se sera levée tôt malgré les douleurs. Elle n'avait pas l'air des plus joyeuses et sera sortie avec son matériel de minage. Elle sera allée le long du fleuve, creuser et fendre des cailloux pour prelever des echantillons de minerais et cristaux. On ne la reverra que le soir.

C'est la dernière journée dans la jungle, et U'napa compte en profiter un peu pour aller chercher cette fameuse pierre du ciel dont Meleth lui avait parlée. Armée de son matériel de minage, elle sera donc parti tôt le matin pour chercher à l'Est du village de la tribu des torrents comme lui avait indiqué Meleth. Elle y passera sa journée dans l'espoir de faire une découverte.

Apres avoir inspecté les differents creux et anciens crateres dans la foret, elle rentrera le soir avec ce qu'elle aura trouvée.




Depuis l'affrontement, Kyuuji passe son temps entre méditation pour un dernier contact avec Golmore — et la remercier — et ses recherches, enfermé dans sa cabine, ne prenant pas le risque de s'aventurer seul dans la forêt. Fatigué, il récupère lentement des derniers soleils et de sa condition retrouvée.




Après un repos mérité pour tout le monde, Sebastien restera fidèle à lui même. Plutôt discret, si ne cherche pas à perturbé qui que ce soit dans ses affaires. Aussi, de bon matin, il sera visible sur le pont, assit sur le bastingage, le regard tourné vers la tour, mais surtout vers la jungle qu'il a cotoyé ces deux dernières semaines. Armé de son carnet et d'un crayon, son regard d'or détaillant face à lui, pour reproduire l'endroit sur le papier.

Dernier soir, dernier moment dans la jungle. L'ishgardais profitait de l'air encore chaud de début de soirée, s'approchant après la demande d'Hotaru de le voir dans la conversation. Aux côtés d'Ivanhault, Lucien et de la jeune raenne. Il fut rapidement hélas prit de vertige, au point de partir, s'excusant à demi. Il se sera allongé toute la soirée, ainsi que la nuit. Qui sais ce qui lui prends. Il aura refusé toute aide possible, prétextant que c'était surement le contre coups des sauts et des manoeuvres... Deux jours après. Quoi qu'il en soit, il se reposera lors du retour. Prit de légère sueur qui s'arrêteront en fin de matinée. Il restera néanmoins discret la plupart du retour.




Les dieux savent à quoi Ivanhault a passé sa journée, mais disparu à l'aube avec une malette contenant ses instruments de mesures astromanciques, il n'est rentré qu'avec la lumière des étoiles.
Lerith Il y a 4 mois et 3 jours

EPILOGUE


A l'aube, au jour du 23ème soleil de Nophica, l'Eternal se tenait prêt à lever l'ancre. L'on avait attendu tout le monde excepté les deux ayant annoncé qu'elles restaient, et Haku qui au dernier moment avait manifesté le même souhait sans en aviser les viéras. Le capitaine y aura consenti après le lui avoir déconseillé :"après tout vous disposez de votre vie".

Valorius regarda s'éloigner les terres de Golmorre, accoudé au bastingage.
Ce n'est qu'après que le navire ait déjà parcouru une longue distance qu'il découvrit qu'Haku n'était plus à bord.
Le relatif calme du pont fut rompu par un chapelet de jurons sonores, avant que l'élézen ne s'engouffre dans la cale, où il passa ses nerfs sur le sac de frappe suspendu là. Ceux qui eurent la curiosité d'approcher furent ignorés, mais point n'était besoin de comprendre l'antique langue gelmorraine pour deviner, rien qu'au ton, qu'il abreuvait sa cible d'insultes.
Un peu plus tard, il revint sur le pont, armé d'un lave-pont, entreprenant de frotter les planches avec une efficacité rageuse. Le mage n'aura cédé qu'à la fatigue, refusant de parler à qui que ce soit, dormant en cale dans un hamac et quittant le navire dès l'acostage à Kugane pour rentrer en Eorzea par éthérite.

Assis dans son fauteuil près de la barre de l'Eternal qu'il maintenait sur son cap d'une pression sur l'éther, Ivanhault considérait dans sa paume la broche en forme de nautile que lui avait offerte Silius. Son compagnon avait-il prévu d'emblée combien cette insignifiante babiole, achetée quelques milliers de gils dans une boutique de souvenirs attrape-touristes de Sharlayan, allait pousser Ivanhault à réfléchir à sa condition et aux motivations profondes qui gouvernaient son destin ?

Il voyait que le voyage de Golmorre avait marqué un tournant dans les esprits de l'équipage. Il n'osait le dire, mais parfois le terme "son peuple" s'imposait à son esprit quand il envisageait en pensée les visages familiers de l'Eternal. Celui de Iko s'imposait encore depuis l'avant-veille. Son sérieux, sa maturité, la façon dont elle l'avait pris en défaut de calme. "Je ne vous ai jamais vu ainsi."
Bien qu'affublé d'une mauvaise foi Terrechant typique, Ivanhault sentait bien que si l'ensemble du groupe s'accordait, sinon à le détester, du moins à lui souligner qu'il était en train de perdre ses moyens, c'était qu'il perdait effectivement ses moyens. Quelle pression lui avait donc inspirée les vieras de Golmorre, dans leur dénuement profond et leur communion avec une nature sauvage ? Avait-il réellement envie de jouer à qui est le plus Primitif ? Il se revoyait une lance à la main, un tartan rouge sang jeté sur l'épaule nue en guise de protection et la réponse lui vint, évidente : Non. Il avait tant méprisé cette superbe affichée d'élégants clochards, la façon dont il ne restait aux gelmorrains que l'étendue de leur fierté pour amortir une réalité de misère et de ruines. Isarmaux assumait sa fuite en Ul'dah, vers des palais de princes marchands vêtus d'ors et d'argent, pourquoi Ivanhault ne parvenait-il pas entièrement à se détacher de cette culture d'animal sauvage, quel reste d'orgueil le poussait-il à se pugiler avec des sous-races afin d'obtenir le trophée du plus féral ?

Les Terrechant avaient recouvert le Veneur de leurs propres croyances et l'avaient déformé comme les Ixali avaient déformé Garuda. Il convenait à présent de retirer au dieu de son clan les pelures d'apparence dont il avait été progressivement recouvert. La croyance des siens, sous-tendue dans l'éther, l'empêchait parfois de raisonner clairement et l'appel de la Grande Chasse sur les terres enneigées de Mortertre pulsait dans ses tripes comme l'aboiement des chiens et le chant du cor. Mais il y avait eu plus que cela. Il y avait des coordonnées stellaires, des cartes du ciel. Il y avait le Corbeau découvert dans le complexe antique où se terrait le Veneur. Il y avait les tertres où Ivanhault était finalement descendu et où il avait trouvé...

Un appel depuis les voiles le tira de ses pensées, on abordait la passe de la sirène et ses écueils à fleur d'eau. Ivanhault agrafa le nautile de jade à son col et se leva pour poser la main sur la barre afin d'assurer une conduite plus précise de l'Eternal dans les méandres tortueux.
Silius avait raison, il devait adopter une nouvelle approche. Sombrelinceul lui avait déjà fourni toutes les réponses et Ivanhault savait à présent que Venatorius n'avait fait qu'y séjourner. La suite de sa piste s'inscrivait dans le ciel en coordonnées quadrimensionnelles.

En place à la vigie, remplaçant Hotaru pour le retour en Eorzéa, Iko regardait en direction du soleil à travers son nouveau cristal.

Elle avait voulu finir le voyage avec l'Eternal, même si elle s'était abstenue de descendre à Kugane. Le continent d'Othard était source d'images morbides et traumatisantes pour la Miqo'te qui avait passé la soirée dans sa cabine à refaire l'exploration de Golmorre dans sa tête. Au petit matin, quand Ivanhault donna l'ordre de prendre la mer, la jeune femme s'activa dans les cordages avec le peu de gabiers encore à bord pour que le navire puisse atteindre rapidement sa vitesse de croisière. Une fois l'Eternal lancé à pleines voiles, Iko s'installa à son poste provisoire afin de garder un oeil sur l'horizon et un autre sur l'Elézen qui tenait la barre.

Le départ fut des plus calme, le voyage tranquille jusqu'à Kugane. Il ne pouvait y avoir réellement d'enthousiasme à laisser leurs camarades en arrière même si c'était de leur propre chef et que la séparation serait temporaire. Rentrer au bercail apportait malgré tout une forme de soulagement, plus sans doute du point de vue de ceux qui n'aimaient guère Golmore et ses habitants, et à cela s'ajoutait la satisfaction du travail accompli.
Encore un voyage intéressant qui s'achève, d'où chacun reviendrait différent et durant lequel ils avaient une fois de plus contribué à rendre le monde meilleur à leur façon.

L'alliance avec la Maison Delacroix n'en serait que plus forte, tout comme leur capacité à évoluer en milieu hostile. Et au vu des évènements qui les attendaient, l'un comme l'autre ne seraient pas de trop...

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