Lerith Il y a 3 mois et 3 semaines


Sa collection de cartes


Lerith Il y a 3 mois et 3 semaines



Mon histoire commence avec celle d'un autre. Il s'appelait Rahz, et lui c'était un vrai champion Tabaxis. Guerrier intrépide, fort et brave, intelligent, rusé, la totale. A sa naissance, il a été touché par le Seigneur Chat alors quand il a éprouvé le besoin irrésistible de partir à l'aventure personne n'était surpris. Il a voyagé, il a même traversé la grande mer vers les autres continents, il est partit très longtemps ; suffisamment pour devenir une légende de son clan mais pas assez pour être oublié. Dix ans, peut-être vingt je dirais ? Enfin, toujours est-il qu'un jour il est rentré à la maison comme tous les Tabaxis, les bras chargés de souvenirs, de trésors et de... eh bien de moi. Bébé de deux ans, pas beaucoup de poils, une paire d'oreilles et une caudale duveteuse, j'imagine qu'ils ont haussé les sourcils en me voyant. Mais bon, chez nous le clan est au centre de tout alors hybride ou pas et sans poser de question, la fille de Rahz a été accueillie.
Rahz a été un bon père, je pense. Il était sévère mais il avait de l'humour, il ne m'a jamais traité différemment des autres, je ne me suis jamais sentie différente ou à l'écart. Bien sûr que j'ai remarqué que physiquement je n'étais pas tout à faire la même, et bien sûr que j'ai posé LA question : qui est ma maman ? Plus d'une fois même. Il répondait "on en parlera quand tu seras plus grande", que vous traduisez après plusieurs années par "quand je serais sur mon lit de mort je te dirais où j'ai laissé par écrit ce que tu dois savoir après mon décès". J'ai fini par le plus insister, je me suis faite à l'idée qu'il a dû s'envoyer une catin pendant ses voyages et qu'en repassant par là un an plus tard le paquet cadeau l'attendait. Il aura pris ses responsabilités alors que ma mère ne voulait pas de moi et voilà, de quoi j'allais me plaindre de toute façon ? J'ai vécu une enfance plutôt heureuse. Je sais bien ce qu'on dit des sang-mêlé mais sincèrement au-delà des bêtises que les enfants peuvent dire avant la puberté... D'accord, j'ai eu quelques problèmes au début et un petit retard de griffes mais je peux vous dire que passé les douze ans quand ils se sont aperçu que non seulement j'avais des griffes rétractables mais qu'en plus j'avais des seins, les garçons ont vite arrêté de me se moquer, héhé ! Enfin c'est pas la question. Vous vous en doutez, les problèmes ont fini par arriver.

Comme je vous le disais, pour mon peuple le clan est au centre de tout. Il n'y a qu'une seule chose qui puisse diviser les membres d'un clan : un Seigneur Tabaxis. Ils sont méchants, ils sont violents et incroyablement puissants, des demi-dieux mortels. Ce sont des solitaires mais il arrive qu'ils asservissent un clan le temps de mener une croisade contre un rival, se reproduire avec une femme ou simplement pour profiter de la communauté pendant un temps. Alors on ne va pas se mentir, quand un Seigneur Tabaxis se pointe on oublie l'héroïsme et la solidarité, on se soumet et c'est tout. Sauf qu'à votre avis, un individu de ce genre il ferait quoi de quelqu'un comme moi ?
Le clan ne m'aurait pas défendu, et je ne leur en veux pas. Mais quand le Seigneur est arrivé, on m'a poussé dans une hutte et je suis restée cachée un moment. Puis, Rahz est venu me chercher ; il ne faudrait pas longtemps avant que mon existence ne soit rapportée à notre nouveau chef donc on a sauté l'étape fais tes valises et n'oublie pas ton pique-nique, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis partie avec ce que je portais sur moi, et sans faire mes adieux à mes amis. On s'est faufilé hors du village et il m'a laissée au bord de la rivière avec des instructions. Et c'est là que ça devient drôle, il m'a mise dans un canoé et il m'a dit :
"Fuis le plus loin possible, descends la rivière et ne t'arrêtes pas tant que tu n'auras pas atteint la ville"
Jusque là tout va bien, mais ensuite :
"Vas trouver ton père, de l'autre côté de la mer."
Et c'est là qu'on a entendu le rugissement du seigneur, à mes trousses évidemment. Rahz m'a poussé dans le courant, et j'ai pagayé sans penser à rien d'autre qu'à ma survie. J'ai pris la fuite. Je vous le dis, moi l'héroïsme c'est pas mon truc, sur le moment je voulais sauver ma peau et je priais pour que Rahz sauve la sienne. Si on m'avait vue avec lui, il aurait été tué, je ne sais même pas s'il a survécu d'ailleurs ; j'espère que oui.

Enfin bref, j'ai fini par me retrouver dans une ville -on va plutôt dire un comptoir- en bordure de la jungle d'Ocostun, avec l'estomac vide et les nerfs en pelote d'apprendre que non seulement je ne sais rien de ma mère mais en plus, mon père n'est pas mon père ! Donc, j'ai vendu mon canoé et j'ai entreprit mon propre voyage comme ça, dans un chaos total, avec tout juste quelques pièces, mes pouvoirs, mes cartes, et une destination. C'est le moment dans l'histoire où vous allez me dire "ma pauvre fille, t'es vraiment dans la mouise !"


Et ça ne faisait que commencer...
Lerith Il y a 3 mois et 3 semaines




Alors, où j'en étais déjà ? Ah, oui, la fuite, le port, les révélations dignes d'un roman épique et plus important encore : l'estomac vide. Et croyez-moi, la colère ça creuse. En quelques jours de voyage à pied le long des côtes depuis le comptoir, j'ai rallié une ville portuaire en économisant mes quelques rations. Juste avant d'entrer dans le port, j'ai eu l'idée de me faire un bandana avec un morceau de tissus déchiré de ma cape, c'était pas fameux mais au vu des vêtements que je portais (vous savez, le pagne et la brassière en peau de bête qu'on trouve sur les illustrations des encyclopédies bien stigmatisantes !) ça n'aurait choqué personne un bas de cape déchirée ; par contre pour les yeux je ne pouvais rien faire. Oh et puis ça va, ils en ont vu d'autres !

Les premiers jours, j'ai vécu de rapines. Je n'ai pas honte de le dire, même si c'est moralement discutable Rahz m'a enseigné que le droit à la vie ne devrait pas dépendre de l'or mais du bon sens. Si certains ont cru pouvoir s'attribuer les biens que la nature partage équitablement au moyen de ces pièces, je ne fais que rétablir l'équilibre à ma façon n'est ce pas ? Je dormais sur les toits, ou bien en dehors de la ville pour ne pas me faire égorger dans mon sommeil.
J'ai voulu travailler sur le port, mais comme je suis, vous savez, une FILLE, les marins ne voulaient pas de moi. Pas de femme à bord, porte malheur, ce genre de choses. Le seul moment où ces maroufles acceptent une femme dans leur cercle c'est pour servir leur pinte ou jouer de l'argent. C'est là que j'ai trouvé ma voie en quelques sortes... Non, pas l'alcool qu'est ce que vous vous imaginez ? Bon, c'est mieux quand ils sont bien avinés mais avec mon apprentissage chamanique j'ai développé une sorte de troisième œil sur les choses en mouvement. Et sans me vanter, j'ai de bons réflexes -le côté félin oui HA HA très drôle...- donc je les voyais tirer les cartes, échanger, mémoriser et parfois tricher aussi. J'ai appris les règles et je me suis joint à eux. Très vite, j'ai pu amasser de quoi payer mon ticket pour traverser la mer à leurs dépends. Plus je les dépouillais et moins ils m'aimaient alors je n'avais pas l'intention de faire de vieux os dans ce rade.

Le dernier soir, j'avais largement assez pour partir et je m'étais même offert quelques vêtements pour le voyage, un sac tout neuf et deux, trois bricoles utiles. J'aurais pu m'en tenir là mais comme vous vous en doutez -parce que sinon il n'y aurait rien à raconter- je me suis laissée tenter par une dernière passe d'armes à la table des joueurs devant la Crevette Mauve (me demandez pas qui a eu l'idée du nom pour cette auberge). J'étais même plutôt tranquille ce soir-là, je n'avais pas amassé plus de quelques pièces d'argent, une vieille montre et une pinte offerte, gentille quoi.
Et le voilà qui arrive, il m'a donné des frissons avant de croiser son regard tant il sentait la magie à vingt lieues. Un visage jeune, mais impossible qu'il le soit réellement à ce point. Les cheveux roux, les yeux verts dissimulés derrière un loup en velours assortit à son manteau et un chapeau noir broché d'or. Une bague à chaque doigt, un sourire suffisant, vous voyez le genre ? Il s'est assis et il a payé sa tournée. Une partie de moi disait "tire-toi tant que tu le peux", je le sentais pas ce type, mais d'un autre côté j'ai appris que ça ne se fait pas de quitter la table quand on t'offre un verre. Je pourrais vous dire son nom mais si vous le connaissez vous risquez de vous tirer avant la fin de mon histoire et ce serait un peu humiliant...
Donc, on boit et on joue aux cartes. Je ne vais pas vous faire le récit de ces longues parties où je l'ai observé, et où lui m'observait aussi. Clairement je ne faisais pas le poids mais je savais qu'il trichait car à maintes reprises je l'ai vu tirer une carte pour finalement en poser une totalement différente. J'ai perdu presque tous mes gains de la soirée, sauf la montre. J'ai tenu suffisamment longtemps pour finir mon verre et déclarer que j'allais m'arrêter là pour ce soir, avant de perdre mon ticket de sortie. Il s'est levé et il m'a bloqué la route ; je pouvais me défendre mais je n'avais pas envie de sortir mes griffes ou de me métamorphoser en pleine ville ça aurait tout fichu parterre.  


"Quitte ou double mon bijou. Si tu gagnes, je te rends tout ce que tu as perdu et je t'emmène où tu voudras, si tu perds tu embarques sur mon navire. Dans les deux cas, tu auras quitté le port demain."


Et là normalement, toute personne sensée avec deux sous de jugeotte elle fait quoi ? Elle refuse évidemment. Un type louche, qui triche aux cartes et pue la magie à plein nez, qui accepterait une telle mise ? D'accord, je me sentais coincée et j'avais le sentiment que de toute façon il n'allait pas me lâcher mais ce serait idiot de tenir le pari.
... On est d'accord, c'était complètement stupide parce que j'ai perdu et que le lendemain matin j'embarquais sur son navire comme mousse.

Au moins lui il n'avait pas peur d'une femme à bord, même une femme miniature. Et le plus marrant c'est que j'étais la seule vraie personne à bord à part lui, tout l'équipage était constitué de pantins mécaniques ! Il leur avait donné un nom à chacun et des vêtements de marin, pratique je dois dire c'était particulier d'apprendre la navigation dans le calme le plus total si ce n'est les bruits de l'océan. Enfin, j'ai appris. Et puis, les pantins ne faisant pas trop de concurrence dans la hiérarchie, en quelques mois je devenais la seconde du capitaine.
Cette vie là, à bord de l'Eternal, elle a duré environ cinq ans. On a voyagé et le capitaine m'a appris les bases de la cartomancie, c'était un grand magicien en effet, le genre génie marginal qui s'est affranchi des règles de son monde et qui vivait libre, mais seul. Un peu trop seul, je pense parce que je vous jure que le voir converser avec un ananas tout en tenant la barre c'est plutôt déstabilisant. On vivait d'exploration et de petit commerce à chaque port, parfois du transport de bien ou de personnes quand c'était sur notre route. Je me disais qu'à force de voyager, je finirais par trouver mes réponses et en même temps j'avais peur de sortir sans un bandana sur mes oreilles à l'époque.
Et du coup, vous vous demandez comment tout ça c'est arrêté pas vrai ? Et comment je suis devenue capitaine à mon tour. Cela remonte à l'année dernière, je me suis réveillée ligotée dans le vide, suspendue à la brigantine sans aucun souvenir de ce qui s'était passé la veille, et un gros flou sur les jours précédents. Bien sur, aucun des pantins n'avait eu l'idée de me faire descendre avant que je leur demande hein, faut pas trop leur en demander ! Mais quand j'ai posé le pied sur le pont, j'ai senti que le navire avait changé d'allégeance, comme s'il m'appartenait. C'est un drôle de sentiment. Et le capitaine avait disparu. On l'a attendu plusieurs jours durant lesquels j'ai tenté de me souvenir de quelque chose, et puis il a bien fallu gagner un port pour nous ravitailler. J'ai fini par me dire que sa solitude avait dû l'emporter et qu'il s'est rendu à la mer en me laissant ses biens. Du coup, c'est moi qui commande depuis et je fais ce que je veux, eh ouais ! J'ai continué notre petit commerce et je me tâte à mettre les voiles vers de nouveaux horizons.

Pas qu'elle me plaise pas cette vie, mais... je n'ai pas oublié qui je suis, d'où je viens, et les questions qui me hantent depuis toutes ces années. Il doit bien y avoir un endroit, quelque part, où je me sentirais chez moi. Et où vous arrêtez de me reluquer les oreilles et la croupe là, oh ! tu m'as pris pour ton fantasme "miaou" ou quoi ?!



Ouais, bah on est pas sortit du sable...
Lerith Il y a 3 mois et 3 semaines



Lerith Il y a 3 mois et 3 semaines


Bon, alors par où commencer... Je marchais tranquillement sur la route, de nuit vers le village de Tinnir, et c'est sur cette route que j'ai rencontré Caliméro puis Olek. Je ne vais pas faire dans le détail sur ce qui nous a réunit : trois voyageurs solitaires dont une demi-sang tabaxis, un adolescent avec une coquille d'œuf sur le crâne, et un humain genre normal mais petit, plus petit que moi quand même. Non vraiment, on passait pas inaperçue je dirais même on a brillé par notre totale pas-normalité c'est ce qui nous a réuni, ça et le fait qu'il n'y avait plus qu'une seule table libre à l'auberge aussi mais c'est moins classe à raconter ainsi.
Donc, après avoir bu et mangé il s'est avéré que pour au moins deux d'entre nous le voyage va dans la même direction : la nature, les esprits, les pouvoirs cachés. Pour le troisième il est surtout poursuivi par je ne sais quelle organisation d'assassins après leur avoir volé des papiers sur des ruines mystérieuses alors quitte à se faire passer pour un genre d'explorateur il ne sera pas tout seul. On verra bien s'il reste avec nous une fois arrivés à... Ah, oui, Immilmar.
Bon, dans ce pays dirigé par les Hathrans -un genre de sorcières de la nature- le lien ne sera pas trop difficile à faire.

En attendant, pour dormir il n'y avait pas de chambre disponible à cette heure, l'inconvénient d'arriver en dernier en plein sur un axe commercial. Faute de lit j'allais proposer qu'on dorme dans une étable -ce n'est pas comme si j'avais l'habitude- mais l'aubergiste nous a proposé de dormir chez elle. Une brave dame qui nous a parlé de son pays, du commerce local (le vin de feu principalement) et de sa magie. Elle nous a tiré les cartes, je ne vais pas cacher mon intérêt pour ce qu'elle nous a montré. On va dire que ça a contribué à briser la glace entre mes nouveaux compagnons et moi-même. Nous portons tous les trois le poids de nos différences, de nos "particularités", et on a tous les trois quelque chose à accomplir ou à réparer.

Notre hôtesse s'est endormie, nous voici tous les trois couchés parterre près du feu, dans des couvertures. Olek me tourne le dos je ne sais pas s'il dort déjà, il ne fait pas un bruit. Caliméro, lui, dort comme un bienheureux la bouche ouverte, sans quitter sa coquille.

Demain, on se met en route. Il faudra environ deux jours, trois je pense pour naviguer jusqu'au Nord du pays par le lac et le fleuve. Il faudra marcher un peu, je ne peux pas faire apparaitre l'Eternal comme ça à la sortie du village ! Mais j'ai hâte de voir leurs têtes héhéhé...









Ils en reviennent toujours pas de ce qu'ils ont vu, et c'était vraiment très drôle ! Ceci dit, mes nouveaux compagnons se sont vite sentit à l'aise sur mon navire. Ils ont chacun pris possession d'une cabine -ce n'est pas comme si elles servaient, un pantin ça ne dort pas- et nous nous sommes mit en route pour le Nord. J'ai plaisir de constater que le commerce par voie navigable est possible ici, l'Eternal ne choque personne sur les rives du fleuve même s'il est un peu gros. Attendez un peu que je réussisse à le faire voler, LA on va rire ! enfin bref, je m'égare...

Pour le moment, rien à signaler. C'est calme, peut-être trop comparé à la jungle. La forêt qui borde la rive Est est très dense, ces hauts arbres me paraissent tellement grands. Nous allons faire escale un peu plus haut et tenter de communiquer avec les esprits de la nature. Ensuite, nous reprendrons notre route pour la capitale, Olek devrait y trouver des informations sur les ruines qu'il cherche.




Etablir un lien avec les esprits de la nature n'a pas été difficile mais surtout long. L'offrande a eu plus de succès que nous le pensions. Nous n'ignorions pas que notre chère aubergiste avait suivi une formation d'Hathran qui n'avait pas abouti, mais en posant les quelques rations qu'elle nous a donné sur l'autel en guise d'offrande nous n'en attentions pas grand chose et ne nous imaginions pas qu'elle était connue pour sa cuisine par les esprits de cette forêt. Moralité : ne jamais sous-estimer les vieilles dames !
En revanche, notre visite a soulevé un problème plus grave pour les esprits et j'en ai encore le poil qui se hérisse rien que d'y penser.  


Gardiens ensorcelés, rendus fous ou insensibles à leur sort, nous avons appris que toutes les sorcières de ce pays ne sont pas bonnes. On les appelle Durthrans et jusqu'ici leurs "complots" n'avaient guère d'impact et demeuraient isolés. Ces praticiennes se sont écartées de leur voie, considérant qu'elle pourraient soumettre la nature au lieu d'en suivre les règles, des folles à n'en pas douter.

Ils savent que je suis druide, que je ne peux pas rester insensible à tout ça ; je crois que Caliméro approuve mais Olek va devoir attendre un peu.


Ce n'est pas dans ce pays que je trouverais ce que je cherche mais c'est important, je crois que les garçons l'ont tous les deux compris.


Je suis encore fourbue de ce combat contre cet ours géant possédé, j'ai les os qui craquent et les muscles engourdis. Heureusement les esprits des terriers nous ont préparé des couchettes de feuilles très confortables. depuis combien de temps n'ai-je pas dormi en forêt ? Je suis tellement habituée à ma cabine... Rahz aurait un petit sourire en coin s'il me voyait perdre l'habitude.
Bah ! dans mon état je crois que je dormirais même sur un lit de braises... je ne serais pas contre un bon feu d'ailleurs pour me réchauffer.





Vous saviez que le lac Cendrane était habité ? Eh bien pas moi jusqu'à ce matin ! Nous arrivions en vue d'Immilmar quand l'Eternal a été entouré de dames des eaux. Elles sont amicales en fait, enfin avec nous elles l'ont été mais le sceau de la forêt a probablement aidé un peu. Leur souverraine est venue à nous, elle voulait savoir ce que nous, nous savions à propos du mal qui ronge les esprits de la nature et le complot des Hathrans. Je ne cacherais pas que je me suis méfiée, j'ai lu des histoires où même les esprits de la nature peuvent s'allier à la de sombres desseins contre leurs propres semblables, mais elle n'a pas voulu nous arrêter et nous a même fait un présent. Cette fiole capable d'apaiser les eaux agitées... je ne suis pas certaine qu'elle servira dans des ruines anciennes ou face à des sorcières mais si cela peut me permettre de protéger mon navire c'est avec plaisir.

Ah, nous voici à Immilmar. Belle ville du Nord aux toits enneigés, à la population dense et aux regards qui traînent sur mes oreilles et ma queue. Caliméro dissimule sa coquille sous sa capuche donc pour le moment c'est moi le phénomène de foire mais c'est amusant. Une petite fille m'a comparé à sa peluche sur le port.
Mais bon, on a pas de temps à perdre. D'abord bibliothèque, ensuite auberge, et pour finir le conseil... demander une audience, truc du genre. J'y connais rien en politique et c'est pas Cali' du haut de ses quinze ans qui va être crédible. On va laisser faire Olek, hein ? Parait qu'il s'y connait en magouilles... bon alors il ne l'a pas dit en ces termes mais j'ai bien compris l'idée...

Lerith Il y a 3 mois et 3 semaines


La bibliothèque c'était pas le plus dur, Immilmar est une ville accueillante ; plus que certains rades portuaires même s'il fait plus froid. Nous avons même pris le temps de faire quelques emplettes avant d'aller voir les Hatrans qui nous ont plutôt bien accueilli étant donné le talisman que nous avions à leur montrer, en gage de bonne foi. On pourrait dire qu'à partir de là, nous les avons averti notre "mission" est accomplie... oh que non ! J'en ai les oreilles qui frétillent à l'idée d'en apprendre plus sur ce conflit, et ces forêts immenses gardent un savoir ancien qui m'appelle. De toute façon, Olek ne va pas se plaindre, elles nous ont permi d'utiliser un de leurs portails à l'intérieur de leur loge d'Immilmar afin de prévenir directement le haut conseil des Hatrans à Urling. On y a gagné facile deux à trois jours de marche et c'est tout près des ruines.
Alors de base, l'idée, c'était juste de les informer et de reprendre notre route mais elles nous ont proposé plus... en allant visiter les ruines voir si quelque sombre complot s'y cache. Comme de par hasard hein ? Comme certaines manipulent les cartes, je me demande si elles nous font pas le coup de la Destinée.

Bon, on a quand même passé une première nuit à l'auberge avant de partir le lendemain matin parce que c'est proche mais y a quand même facile deux heures de route à monture. On y est allé, on a fouillé et... tadaaa ! Une entrée en plein dans les ruines, avec la totale : la mine et l'usine de fabrication de pierre d'âme (j'en ai récupéré quelques unes au passage, c'est pas de la qualité épique mais ces petits machins même en basse qualité ça vaut une petite fortune !). Ceci dit, y avait plus personne dedans excepté une présence, un esprit qui y est prisonnier et incapable de parler comme s'il était tenu sous l'influence d'un sort d'entrave. De ce qu'on a pu constater sur place, ils sont partit quelques minutes avant qu'on arrive, probablement quand on a fait sauter la barrière qui protégeait la porte. M'enfin pour avoir évacué tout le complexe en vingt minutes, balaise les types ils devaient être bien préparés à cette option et n'ont quasiment rien laissé derrière eux. Ils ont carrément fait s’effondrer l'entrée de la mine au sous-sol pour condamner l'accès avant de se tirer par portail. Et bien sur on y connait rien en portails, impossible de dire où celui qu'ils ont pris menait.
Tout ce qu'on sait, du peu que nous avons découvert en bas, c'est que ces pierres d'âme doivent servir dans une énième guerre entre les démons et les diables, ça va au-delà des Hatrans et de leurs ennemis dissidents. Si les deux sont mêlé, je crois qu'on est pas dans la mouise...
... En fait si on l'est déjà pas mal. A la sortie du tunnel, quand on a voulu repartir, on nous attendait. Le type, il ressemblait à un humain mais c'était pas un humain. Cali' et moi on a flairé le sort d'illusion à cinq bornes. Enfin, ça c'est après qu'il nous ai pris par surprise, l'explosion de sa boule de feu m'a cramé la fourrure, l'enflure ! Je dois dire que ça n'a pas été facile de nous défendre alors qu'on était trois contre un, on a fini blessés et sur les dents, mais on l'a fait fuir. fuir hein pas vaincu ! Putain l'angoisse, il avait franchement pas l'air jouasse alors j'ai un peu peur qu'il aille chercher ses copains -ça a des amis ces gens-là ?- pour nous mettre la misère. Ma fourrure va mettre des semaines à retrouver une longueur égale...

De retour à Urling, on s'apprêtait à faire notre rapport au conseil quand on a entendu de l'autre côté de la porte comme un cochon qu'on égorge. Euh, bon, sur le moment on a quand même eu un sursaut mais faut nous comprendre aussi ! On venait de se fritter avec le chauve agressif, on était encore un peu sur les dents. Mais en fait c'était qu'un blaireau, avec une drow.
Apparemment, Langue-Noire (c'est comme ça qu'elle s'appelle) travaille avec les Hatrans depuis quelques années. Elle connait les voies souterraines et les forêts alentours. Elle est druide aussi, mais pas le même genre que moi, et elle a un familier moi je n'en ai pas encore... faut dire que j'ai quitté le clan avant d'avoir terminé ma formation, et passé la cérémonie rituelle qui aurait dû me lier à un compagnon animal. Enfin bref, Jasper c'est le nom du blaireau. Ils sont plutôt intéressants tous les deux même si bon, les drow ça parle pas des masses et que les blaireaux ne comptent pas parmi les créatures les plus amicales. Le conseil ds Hatrans a fait appel à elle pour nous guider jusqu'à notre prochaine destination qu'est le Bois d'Erech de l'autre côté du lac Cendrane, où nous allons poursuivre notre enquête.
Mais avant on a eu quelques petits trucs à faire. Déjà reprendre des forces, ensuite retourner à Immilmar pour vendre une ou deux pierres d'âme que le petit puisse s'acheter son objet magique là, je sais plus lequel, qui vaut dans les quatre mille pièces d'or. Nous sommes aussi retournés au Bois Cendré pour qu'il propose un pacte à l'un des gardiens. On aurait pu le faire au retour mais vu les dangers au-devant desquels on se rend c'est peut-être pas plus con de commencer par là.
Ce petit détour nous a permit de faire connaissance avec langue-Noire puisque nous sommes amenés à passer quelques temps ensemble. Je me demande comment vivent les peuples des tunnels. Depuis que je suis arrivée dans ce pays je sens que je touche du doigt la surface de mondes inconnus, j'ai bien fait de faire confiance à Thom sur ce coup."




Shanti posa sa mine de plomb sur un coin de la table avant de refermer son carnet. Elle était la dernière debout, comme souvent. Elle avait sommeil, elle aussi, mais avant d'aller se vautrer dans son lit sachant qu'elle ne toucherait plus un oreiller avant au moins deux semaines après cette nuit, elle voulait terminer son ouvrage. Ici, à Urling, elle n'avait peut-être pas trouvé de piste sur son père mais elle avait pu apprendre une nouvelle carte grâce à une jeune Hatran. Toutefois, il ne suffit pas d'en connaître le pouvoir pour l'utiliser, tout cartomancien doit être capable de dessiner lui-même sa carte, puis de s'y lier. Elle en aurait pour quelques heures encore.
C'est avec le plus grand sérieux et la précision d'un artiste que la féline s'adonna à ses arcanes d'artisan magique le reste de la soirée. Ce sérieux et cette rigueur, bien enfouis sous le masque de la bourlingueuse à l'esprit léger, trahissaient en ces rares moments sa vraie nature qu'il était encore un peu trop tôt de révéler à ses nouveaux compagnons. 

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